Aster, un festival de fleurs d'automne
Vaste tribu aux fleurs étoilées, les asters sont les stars incontestées de l’automne. Originaires de l’hémisphère nord et principalement d’Amérique, les asters offrent une extraordinaire résistance au froid approchant les –35 à –40°C. Vivaces caduques de taille variable ou sous-arbrisseaux persistants, leur diversité de formes permet de les installer dans n’importe quelles circonstances : en bordure, dans une rocaille ou mêlés à des massifs d’arbustes. On distingue communément trois types d’asters : les grands, les petits et les asters à effet brouillard. Nous allons les passer en revue.
Asters au Jardin Dominique Alexandre Godron à Nancy (54) (Photo Vavou)
Les grands asters pour massifs
Aster novi-belgii 'Patricia Ballard' dans mon jardin sur le bassin d’Arcachon (Photo Vavou)
Ils annoncent l’arrivée de l’automne avec leur taille imposante comprise entre 80 cm et 1,50 m. Deux espèces américaines se disputent le devant de scène : l’Aster novae-angliae (de la Nouvelle-Angleterre) et l’Aster novi-belgii (de la Nouvelle-Belgique).
Elles ont toutes deux donné naissance à de nombreux hybrides aux fleurs en bouquets, simples ou doubles, très colorées et assez proches. Toutefois l’absence de poils sur les feuilles de l’Aster novi-belgii permet de les distinguer. On reproche à ce dernier d’être plus sensible au « blanc » (oïdium). Il fleurit plus précocement, dès le mois d’août, et présente une gamme de bleus plus riche. On y trouve toute la série des Ballard (‘Ada’, ‘Patricia’, ‘Sarah’…).
Les asters novae-angliae fleurissent de la mi-septembre à la mi-octobre. Ils se font désirer lorsque le temps est couvert car leurs fleurs demeurent résolument fermées. Les tiges ont tendance à ployer sous la quantité de fleurs. Les asters novae-angliae sont plus résistants au « blanc » et en particulier les cultivars ‘September Ruby’ (rouge vermeil), ‘Alma Pötschke’ (rose vif) et ‘Barr’s Blue’ (violet). N’hésitez à les planter dans les zones humides.
Aster novae-angliae 'Alma Pötschke'
Aster cordifolius émet une floraison plus tardive d’octobre à décembre. Ses bouquets de fleurs lâches bleu pâle à mauve soutenu sont juchés à 1,50 m de haut. Il pousse très bien en sous–bois où ses inflorescences lâches lui donnent une silhouette naturelle. Ses cultivars sont un peu plus compacts : ‘Silver Spray’ à fleurs blanches, ‘Photograph’ à fleurs roses, ‘Ideal’, aux capitules bleu lavande à cœur sombre…
Les petits asters pour bordures et rocailles
Ils sont en général plus résistants à la sécheresse du sol et de ce fait aux attaques d’oïdium. En Turquie et Europe de l’Est, un petit aster surnommé « l’œil du Christ » (Aster amellus) peuple les terrains secs et calcaires. Il mesure entre 45 et 60 cm et ses grandes fleurs à ligules (faux pétales) étroites sont parfumées. On peut citer ‘Lac de Genève’ (bleu violacé), ‘Blue King’ (violet foncé), etc. Aster pyrenaeus ‘Lutetia’ aux fleurs bleu lilacé est une obtention ancienne, proche de l’aster amellus, classée parmi les plus florifères. Il convient de le planter au soleil pour éviter que les tiges ne s’affaissent.
Aster pyrenaeus 'Lutetia' au Jardin Dominique Alexandre Godron à Nancy (54) (Photo Vavou)
Croisé avec une espèce himalayenne, Aster amellus a donné naissance à une série d’hybrides les Aster X frikartii de taille plus importante (70 cm à 1 m). Le cultivar ‘Mönch’ aux grandes fleurs très fines d’un bleu lavande est plébiscité pour sa floraison qui dure 4 mois depuis le mois d’août. Ses tiges solides permettent de former de belles bordures sans tuteurage.
Aster X frikartii ‘Mönch’.
Pour mettre dans une rocaille ou dans une potée, choisissez des asters nains tels les Aster dumosus-hybrides qui mesurent entre 30 et 60 cm. Plantez dans un sol riche et frais et renouvelez les touffes par division tous les 3 ans afin de les préserver de l’oïdium.
Aster dumosus hybride 'Prof Anton Kippenberg' à Bordeaux (Photo Vavou)
Les asters à effet « brouillard »
Proches des espèces sauvages, ils déploient un nuage de capitules très fin qui rappelle le gypsophile. Aster ericoïdes porte des feuilles étroites en haut des tiges, semblables aux limbes de bruyère. Les tiges grêles entre 80 cm et 1 m de haut se ramifient au sommet et supportent une multitude de fleurettes blanches, bleuâtres, roses ou jaunes, très appréciées des fleuristes.
Aster laterifolius (syn. diffusus) ‘Horizontalis’ forme une touffe horizontale de 50 cm de haut, intéressante par son feuillage automnal pourpre, ponctué de petits capitules blancs. Des cultivars au feuillage pourpre –‘Prince’– ou presque noir –‘Lady-in-Black’– ont étendu la gamme.
Aster laterifolius ‘Lady-in-Black’.
Conseils de plantation
Les asters vivaces forment des rhizomes qui s’étendent assez rapidement même si le sol est médiocre. Lors de la plantation, espacez les plants d’au moins 30 cm. Ils apprécient un sol frais l’été, bien drainé et une exposition ensoleillée. L’Aster novi-belgii préfère un sol légèrement acide.
La floraison s’amenuise au bout de 2-3 ans notamment pour les novae-belgii. Il est alors recommandé de régénérer la touffe en effectuant des divisions au début du printemps ou après la floraison. Un coup de bêche suffit pour séparer des éclats que vous replantez dans un autre coin du jardin. Apportez une pelletée de fumier décomposé ou une poignée d’engrais organique lors de la plantation. Cette opération vous permet en outre de limiter l’expansion non contrôlée de la souche.
Aster datshii dans mon jardin à Arcachon (Photo Vavou).
Des touffes jeunes et bien nourries résistent mieux à l’oïdium. Apportez de l’engrais organique une fois par an, au printemps, par griffage superficiel entre les touffes.
Pour maintenir la fraîcheur du sol, paillez le sol avec des déchets de tonte dès le mois de juin. Arrosez le pied des grands asters après une journée de canicule.
Si la variété présente des attaques répétées d’oïdium (une poussière blanchâtre gagne tout le feuillage), traitez préventivement l’année suivante avec un fongicide à base de triforine. Vous appliquerez un premier traitement début mai, à la sortie des feuilles, un second en juin, puis en août. Evitez de mouiller le feuillage pour limiter la contagion.
Aster alpinus , à floraison printanière, dans mon jardin sur le bassin d'Arcachon (Photo Vavou)
Petites astuces
- Pour raviver l’éclat des fleurs, apportez de l’engrais pour plantes fleuries juste avant la floraison.
- Le climat pluvieux de l’automne rend quelquefois le tuteurage nécessaire lorsque les tiges sont chargées de fleurs. Enfoncez quelques branches au sein de la touffe. Ou bien, pincez les tiges à 15 cm du sol, vers la fin mai de façon à rendre la touffe plus compacte.
Le saviez-vous ?
Blanc, rose, bleu, mauve, les asters ont une gamme de couleur assez variée. Mais pas de jaune ? Détrompez-vous, il existe une espèce d'aster jaune, Aster linosyris. Assez facile à trouver en pépinière, il fleurit en août-septembre et il est très adapté aux situations sèches, en rocaille et même sur sol sableux. Bref, c'est un costaud .
Aster linosyris au conservatoire botanique de Nancy (photo Vavou)