Le « Bis » de trop

« Cet Homme est dangereux (bis) ». Avec un tel titre de l’éditorialiste du quotidien « Le Soir », Béatrice Delvaux, en ce 30 avril 2012, je m’attendais à un article sur Kim Jong-eun ou Viktor Orban ou peut-être le populiste Geert Wilders.  Ma naïveté intellectuelle m’a détrompé par le fait qu’il s’agissait d’un article sur le président actuel français: Nicolas Sarkozy.  Le « bis » aurait dû me mettre la puce à l’oreille : sur les traces de Joëlle Meskens correspondante du nombril de la France à Paris (celle-ci avait déjà signé un article intitulé « oui, Nicolas Sarkozy est dangereux » et prenait position au nom du journal du « Le Soir » pour voter Mme Royal), Béatrice Delvaux s’en prend au message dit de «haine» de Nicolas Sarkozy.

Tout d’abord, je voudrais vous signaler que je suis un étranger vivant en France depuis maintenant 22 ans, et que du fait de la loi, je ne peux pas voter pour les élections présidentielles.  Cela ne me gêne nullement, et si je souhaitais voter en France cela ne me serait pas interdit,  il suffirait que je prenne la nationalité française, que je me naturalise.  Toutefois, Mme Delvaux, je suis tout comme Nicolas Sarkozy un patriote et je ne renie pas la patrie qui m’a vu naître, je garde donc ma nationalité d’origine.

Je vous conseille de réécouter l’ensemble du  discours de Nicolas Sarkozy lors du meeting précité, et de l’inscrire dans  une analyse contextuelle comme le fait si bien Michel Onfray, et vous passerez peut être la frontière qui sépare le Bien du Mal.  En effet Nicolas Sarkozy exprime toutes les frontières : géographique (France, Europe, régions), sociales, économiques,…
Nicolas Sarkozy a demandé de ne pas confondre « l’amour de sa patrie avec la haine des autres », qui est un « sentiment détestable », il a opposé « le patriotisme », qui est « l’amour de la patrie », au « nationalisme » qui est « la haine de l’autre ».  Un article de décembre 1989, de votre envoyé spécial permanent de l’époque Jacques Cordy intitulé « un million de clandestins en France : constat de carence de l’immigration »,  parlait et argumentait la célèbre phrase du socialiste Michel Rocard « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».  A cette époque le ton de votre correspondant était clair, juste et objectif. Je regrette maintenant simplement la dérive sectaire de votre journal qui a bercé mon adolescence, ma vie universitaire, et a forgé le penseur et l’être que je suis.

Encore une chose, je suis belge en ik ben trots op – et je suis fier de l’être.
-Un patriote-

L’article original:
Cet homme est dangereux (bis) in le quotidien « Le Soir »

BEATRICE DELVAUX

lundi 30 avril 2012, 06:28

éditorialiste en chef

Nicolas Sarkozy ne court plus derrière le Front national. Ce dimanche, il l’a rattrapé. Le président candidat n’avait plus hier pour ses militants qu’un projet et une obsession : pas la croissance, pas la dette mais la Nation, l’identité, la frontière.

Mais pourquoi cet homme s’est-il tant battu pour la survie de l’Europe dès lors que les paroles scandées ce dimanche en torpillent l’essence ? Il faut réentendre et relire les phrases prononcées : « Je veux faire de la France une nouvelle frontière future de la civilisation du XXIe siècle », « Les pays qui gagnent sont ceux qui croient dans l’esprit national », « L’Europe a trop laissé s’affaiblir la Nation », « Je n’accepterai pas qu’il n’y ait plus aucune différence entre être français et ne pas l’être ». Il n’y a sans doute pas là de quoi arracher la victoire mais la manière dont il aura banalisé, exalté ces paroles, aura contaminé les esprits, quoi qu’il se passe le 6 mai. Jouer le nationalisme à l’extrême est un danger total, car on sait comment réveiller l’instinct identitaire mais rarement comment le maîtriser, le faire rentrer dans sa boîte et l’empêcher de virer à l’obsession raciste. Certains estiment François Hollande dangereux pour l’économie européenne et les marchés financiers. Mais c’est un amateur face à ce président candidat qui ose tout pour gagner.

Il n’est pas question ici de nier que la multiculturalité et l’intégration sont des enjeux majeurs pour la France et l’Europe de demain. Mais il y a une certitude : ce n’est pas avec cette ode triomphante à la Nation et à l’identité sous-entendue « pure » qu’on va apporter des solutions. Et il va en faire quoi, s’il est réélu le président Sarkozy, de son discours antieuropéen et identitaire ? Aller au bout de sa nouvelle logique ? Cela fait froid dans le dos.

Mais le pire dans cette histoire est que l’homme n’en pense pas un mot, de ce discours. Sarkozy depuis toujours, ne se sert des thèmes que parce qu’ils peuvent le servir, lui. Cet homme au service de son ambition, sorte de girouette sans tête, est en train de détruire l’esprit citoyen, de nourrir le racisme, d’exalter les instincts de haine. Dans sa tentative désespérée de quand même emporter cette couronne, il brûle tout sur son passage. Et ne s’en rend même pas compte.

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Di Rupo interdit de Hollande

BELGIQUE: Le Premier au meeting PS de Lille ? Politiquement explosif…
● Le candidat socialiste à l’élection présidentielle française a programmé
un tout gros meeting à Lille le 17 avril.
● Elio Di Rupo est invité. Il pourrait s’y rendre. Il n’a pas tranché.
● Et pour cause : dans la majorité, ce serait l’hallali…

On entend déjà les commentaires, et ceux de Denis Ducarme résonnent anticipativement: le Premier ministre se doit d’être « au-dessus de la mêlée », a fortiori quand il dirige
une coalition composée de six partis, et plus encore (peut-être…)
quand il est socialiste francophone-wallon… Bref. Elio Di Rupo a très envie de se rendre
à Lille le 17 avril pour un grand meeting de soutien à François Hollande. Et le candidat socialiste français à la présidentielle ne serait pas peu fier de s’exhiber aux côtés d’un chef de gouvernement européen de sa couleur politique, une rareté actuellement – avec le Danemark, la Belgique est le seul pays parmi les Vingt-Sept piloté par un socialiste ou social-démocrate.

Au « Seize », on n’exclut pas que le déplacement figurera au programme du Premier, en l’occurrence strictement dans sa veste de responsable socialiste. Mais rien n’est fait. Ils n’ont pas tranché. Et ce n’est évidemment pas qu’une affaire de calendrier ou d’agenda… Le sujet est politique explosif. Mine de rien.

L’idée qu’Elio Di Rupo puisse faire abstraction, même un court délai, de sa fonction pour monter à la tribune à Lille aux côtés du candidat socialiste français est, nous confie-t-on
« off the record » – au-delà du témoignage de Denis Ducarme –, de nature à abîmer la confiance au sein du gouvernement fédéral !

L’argument diplomatique
La Flandre (presque) entière pourrait monter aux barricades, encouragée par la N-VA et le Vlaams Belang… Lesquels n’attendent qu’un faux pas – du moins ce qui serait interprété
comme tel – du locataire du « Seize». Par ailleurs, les libéraux flamands comme francophones émettraient sans doute de sérieuses objections. Et indépendamment
des positionnements politico- idéologiques, il y a l’argument diplomatique : « Imaginez
qu’Elio Di Rupo apporte ainsi publiquement son soutien à François Hollande et que Nicolas Sarkozy gagne en mai, et se relance à l’Elysée… La Belgique dans ce cas ? Le gouvernement belge ? Quel crédit aurait-on auprès du gouvernement français ? Diplomatiquement,c’est périlleux. Il y a un devoir de réserve. »

Le 18 mars dernier déjà, Elio Di Rupo était attendu au Cirque d’hiver, à Paris, pour un meeting rassemblant, autour de François Hollande, une série de leaders socialistes
et sociaux-démocrates européens, parmi lesquels l’allemand Sigmar Gabriel ou l’Italien
Pierluigi Bersani. Il avait choisi de rester au pays pour observer le deuil national décrété après l’accident d’autocar de Sierre, et pour  coordonner alors le soutien aux familles des victimes.Un mois plus tard, cette fois à quelques jours à peine du premier
tour de l’élection présidentielle (dimanche 22 avril), l’on pressent qu’il devra renoncer à
hisser ses couleurs. Il est interdit de faire de la politique. Une logique bien de chez nous.
DAVID COPPI in « Le Soir » – 03-04-2012

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Hollande jaloux de la carrière politique de Segolène

Mercredi 28 juillet 1993

MARI JALOUX…

François Hollande est un mari jaloux, mais par pour les raisons que l’on

pense. L’ancien député PS battu aux dernières législatives, est jaloux du

succès de son épouse Ségolène Royal, ancien ministre de l’Environnement,

qui a été réélue.

Ségolène, a-t-il ironisé sur France-Inter, a toujours su préserver ses

mercredis après-midi pour les enfants, même quand elle était ministre.

Pendant que moi je faisais les grimaces classiques à la télévision, pour

montrer à mes électeurs que j’étais là, elle était avec les enfants et,

finalement, cela lui a mieux réussi qu’à moi.

… ET MINISTRE RENTRÉ

François Hollande regrette également de n’avoir pu être lui aussi ministre,

en même temps que son épouse: Il est exact que François Mitterrand prétend

qu’il aurait bien proposé une fonction ministérielle au «mari de Ségolène

Royal». Mais comme elle était déjà choisie, c’était difficile de mettre un

couple au gouvernement à l’époque. Peut-être que dans 10 ou 20 ans, on

trouvera finalement tout à fait banal de trouver un couple au

gouvernement… (AP.)

in « Le Soir » (p.26) – Mercredi 28 juillet 1993

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TIME: The Return Of The Silent Majority

Cliquez sur la couverture pour en savoir plus.

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Saint François Hollande: Portrait de 1997

Bien que le Ps n’est pas le Club Med, Hollande ne peut rester qu’un « gentil organisateur », et surement pas un futur chef d’Etat.

Retour en arrière: Portrait de Jacques Cordy pour Le Soir 
Lundi 24 novembre 1997.

Ce fils, d’un médecin plutôt de droite et d’une mère assistante sociale
plutôt de gauche, a suivi le parcours classique du rejeton de bonne famille
provinciale. Né à Rouen il y a 43 ans, François Hollande a «fait» son
droit, des études commerciales de haute volée, Sciences-Po et l’ENA.
Cet atypique de la politique n’y est venu qu’après un crochet à la Cour des
Comptes. La gauche, la politique active ? Les cabinets ministériels
allaient l’y mener, de même que la participation directe à la vie
municipale, en une région élue de son coeur, l’Auvergne. Pris au jeu, il
devait même un jour tenter le diable en chiraquie puisqu’il réussit à se
faire élire (en 1988) député PS de Corrèze ! Au scrutin suivant (1993), ce
fut l’échec. Mais coucou revoilà François à l’élection surprise du
printemps dernier.

Entre-temps, au PS, bien des aspects de la vie du parti le rebutent. Par-
dessus tout, la lutte à couteaux tirés entre «courants». Jamais cet homme
conciliant de tempérament ne s’est senti d’un «clan». Cet ami de chacun se
fait l’apôtre du «transcourant», à ses yeux seul modus vivendi possible
dans une formation politique aussi baroque que le PS rafistolé par
Mitterrand, composé d’êtres aussi différents que Rocard, Fabius,
Emmanuelli, Delors, Savary ou Poperen.

Un comportement que tout le monde n’apprécie pas. Le «gentil» Hollande en
vient à agacer jusqu’à Jospin, qui se demande, au milieu des péripéties du
féroce congrès de Rennes (1990), pour qui roule ce curieux camarade.
Pourtant, le bon François, proche de tous, homme de réseaux multiples, de
clubs d’études, d’associations, affine son style déroutant au milieu des
déchirements qui finissent par épuiser le parti. Et c’est sa modeste
revanche : le crépuscule du mitterrandisme fait émerger des gens de sa
sorte. Entre autres, ô paradoxe, un Jospin au «courant» éclaté, privé
d’amis mais tout animé d’une liberté nouvelle, ardeur intacte, auréolé de
son rigorisme. Ils étaient faits pour se retrouver. Hollande est de
l’équipe audacieuse de Jospin lorsque le PS, fourbu, préfère ce dernier au
flambant Emmanuelli pour l’indécise course à l’Elysée de 1995.

Tout le reste s’enchaîne. Rond, rieur, porté à l’humour, bon débateur, il
devient tout naturellement le porte-parole du candidat Jospin. Deux ans
plus tard, celui du gouvernement. Jospin a eu le temps d’apprécier ses
compétences et sa fidélité. Ils s’apprécient, travaillent ensemble, se
comprennent à demi-mot. Climat idéal pour un «dauphin».

Le «gentil organisateur» Hollande hérite d’un parti pacifié. Mais le PS
n’est pas le «Club Med». Lune de miel et consensus populaire sont choses
éphémères. Au parti, la prochaine répartition des places sera chaude; dans
le pays, l’embellie économique n’est pas attendue avant la mi-1998.

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La gauche française n’aime pas l’époque et inversement. Elles ne sont pas ­faites l’une pour l’autre.

En 2007, Paul-Henri du Limbert esquissez une analyse judicieuse de la gauche française…
Cinq ans plus tard, je peux écrire à la manière des Poppys: « Non, non rien a changé, Tout, tout a continué »…

LA GAUCHE FRANCAISE EST DEVENUE SI CONTRADICTOIRE QU’ELLE NE S’Y RETROUVE PLUS ELLE-MÊME

La gauche française n’aime pas l’époque et inversement. Elles ne sont pas ­faites l’une pour l’autre. Le constat est le même depuis vingt-quatre ans, depuis que François Mitterrand a renoncé aux étrangetés du « socialisme à la française ». Les autres n’ont pas voulu devenir socialistes, il a fallu s’adapter aux autres. À l’Europe, au monde, et à ce que

Winston Churchill appelait « le grand large ». Or « le grand ­large » n’est pas socialiste , il n’est pas jacobin et il se moque du « mo­dèle républicain » qui, depuis plus de deux cents ans, participe de la singularité et de la complexité fran­çaises.
La campagne de Ségolène Royal, souvent paradoxale et erratique, illustre le désarroi d’une gauche qui, malgré l’expérience du pouvoir, n’a toujours pas fait sa révolution coper­nicienne. Un jour, la candidate semble blairiste, le lendemain elle re­trouve les accents de la première gauche. Un jour, elle défend la nation et le patriotisme, le lendemain, elle agrandit son espace en chantant un refrain altermondia­liste qui la pousse vers l’extrême gauche. Quatre postures à la fois, c’est sans doute trois de trop.
Mais a-t-elle le choix ? Avec les 35 à 38 % de suffrages que les sondages promettent à la gauche au premier tour – du PS à l’extrême gauche – Ségolène Royal est contrainte d’adresser des signes à tous.
Aux anciens et aux modernes, aux jacobins et aux girondins, à ceux qui en 2005 ont dit non, à ceux qui en 2005 ont dit oui, à ceux qui croient en Keynes, à ceux qui n’y croient plus, à ceux qui aiment le nucléaire, à ceux qui ne l’aiment pas, à ceux qui disent que la justice doit primer sur l’ordre et à ceux qui disent qu’on peut s’accommoder du contraire.
Dans cette gymnastique perpétuelle, que l’on imagine usante, on croit malgré tout deviner chez Ségolène Royal une inclination vers un socialisme rénové. Pas tout à fait le social-libéralisme assumé de Dominique Strauss-Kahn – le seul responsable PS qui se proclame haut et fort « social-démocrate » – mais quelque chose qui pourrait lui ressembler.
Sur le plan économique, on a noté dans son discours de Ville­pinte cette grande charge contre la dette, « devenue insoutenable ». L’argument est nouveau chez les socialistes, qui ont longtemps considéré que toute dépense était légitime. On se souvient encore de Michel Rocard qui, en 1988, assurait qu’il fallait « réhabiliter la dépense publique ». Mais lorsque la dette dépasse les 1 100 milliards d’euros, qu’elle est le deuxième poste budgétaire de l’État, il est ­normal que certains socialistes commencent à émettre des doutes sur la justesse et la pertinence du fameux « multiplicateur keynésien » – plus l’État dépense, plus il s’enrichit. Malgré tout, la candidate présente le programme le plus ­dispendieux de cette campagne (35 milliards d’euros selon le PS, 63 selon l’institut de l’entreprise).
On a aussi entendu Ségolène Royal critiquer les 35 heures, « qui ont abouti à une dégradation de la situation des plus fragiles ». Les lois Aubry, c’est la mauvaise conscience de la gauche, qui prônait le dialogue avec les partenaires sociaux, mais a imposé la loi venue d’en haut. Ségolène Royal veut « faire un effort pour sortir des dogmes » et promet désormais sur le sujet « une négociation » dont le contenu reste à définir. Mais on voit mal les syndicats remettre en cause la réforme emblématique des années Jospin. Si révolution­naire qu’aucun dirigeant social-démocrate européen ne s’est aventuré à l’imiter.

Sur d’autres sujets aussi, la candidate PS s’engage avec l’assurance d’un funambule amateur sur son fil. Elle veut « refonder la République », mais faire admettre à la gauche une réorganisation de la carte scolaire, « qui fige et cristallise les inégalités ». Or la carte scolaire est chère au coeur de ceux qui, ­comme les jacobins d’autrefois, croyaient au « despotisme de la liberté ». Avec la carte scolaire, on a la liberté de ne pas choisir et c’est ainsi que l’égalité de tous est assurée. Qui, à gauche, est prêt à revenir sur ce dogme ?
Qui, à gauche, est prêt à assumer, dans les mots et surtout dans les faits, une politique « sécuri­taire » ? En parlant d’« encadrement militaire » dans certaines banlieues, Ségolène Royal est allée beaucoup plus loin que Jean-Pierre Chevè­nement, qui du temps de Beauvau s’était mis toute la gauche à dos parce qu’il avait osé parler des « sauvageons », et pas en bien. Le très fameux discours sur la sécurité prononcé par Lionel Jospin à Villepinte a déjà dix ans. On avait alors parlé de révolution à gauche et annoncé, avec tambours et trompettes, la fin de « l’angélisme ». Visiblement, on se trompait, et les socialistes ont toujours, quoiqu’ils en disent, un sérieux problème avec la sécurité.
Et qui, à gauche, est prêt à faire sienne, sans états d’âme, la nou­velle ode à la nation de Ségolène Royal ? Jean-Pierre Chevènement, bien sûr, qui de longue date pleure la disparition du « patriotisme républicain », un thème abandonné, regrette-t-il, à l’extrême droite. Mais les autres ?
Ainsi va la campagne de Ségo­lène Royal, faite de beaucoup de contradictions parce que la gauche française est devenue si contra­dictoire qu’elle ne s’y retrouve plus elle-même. Nationaliste et internationaliste, europhile et europhobe, collectiviste et libérale, rigoriste et libertaire. Ce n’est pas un hasard si la candidate a choisi pour slogan un oxymore : « l’ordre juste ».
Car la ­difficulté de sa tâche, c’est de gérer des contraires. Seul président socialiste de la VeRépublique, François Mitterrand, vers la fin de sa vie, aimait parler du syncrétisme, cette combinaison de plusieurs systèmes de pensée. Ségo­lène Royal n’a pas d’autre choix que d’être syncrétique

 Paul-Henri Du Limbert in « Le Figaro » -27 Mars 2007 –
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Le bilan discutable de la police de proximité

  • Le PS veut ressusciter cette forme de police qui vit exploser la délinquance sous Jospin.

    La police de proximité, remède miracle contre la délinquance ? Jeudi encore, sur Europe 1, Martine Aubry, première secrétaire du PS, faisait l’apologie de ce concept transposé des pays anglo-saxons. Si l’insécurité perdure, a-t-elle expliqué, c’est parce que Nicolas Sarkozy a supprimé « par idéologie, la police de proximité qui fonctionnait bien». L’ex-premier ministre, Lionel Jospin, qui mit en application la police de proximité de 1997 à 2002, finirait presque par regretter d’avoir fait son mea culpa télévisé le 4 mars 2002, lorsqu’il déclarait sur TF1, en pleine campagne présidentielle : «Sur la question de l’insécurité, j’ai péché par naïveté.»

    De fait, la période d’expérimentation de la «pol prox» (comme l’appelaient alors les policiers) s’est soldée par un bilan des plus mitigés. En six ans, les crimes et délits ont littéralement explosé, passant la barre historique des 4 millions de faits en 2001 (+ 17 %), les violences grimpant même de 50 %. Avec un taux de réussite policière le plus faible jamais enregistré, la police et la gendarmerie ne résolvaient plus qu’une affaire sur quatre, contre une sur trois aujourd’hui.

    L’objectif visé était certes généreux. En 1997, lors du congrès de Villepinte, la gauche affichait sa «conversion» sécuritaire. Avec la police de proximité (une expression que l’on doit d’ailleurs à Charles Pasqua en 1995), elle prétendait «passer d’une police d’ordre au service de l’État à une police de sécurité au service du citoyen».

    Mais cinq ans plus tard, quelle désillusion ! Un rapport de la police des polices (IGPN), rédigé au printemps 2001, va révéler l’écart abyssal entre le discours officiel et la réalité. Ce quatrième et dernier rapport sur la «pol prox» est un brûlot. D’autant plus étayé que les «boeuf-carottes» ont pu mener leur audit sur douze sites, de Marseille à Toulouse, en passant par Strasbourg, Nantes et les grandes circonscriptions de la région parisienne. Aucun des trois piliers qui fondent cette politique ne résiste à l’analyse. Réinvestir le terrain ? «À tort ou à raison, les policiers s’estiment seuls», remarque la mission. «La sécurisation des policiers de proximité est indispensable», ajoutent même les rapporteurs, qui s’interrogent : «Comment sécuriser les autres quand on est soi-même insécurisé ?» Selon eux, «la présence de fonctionnaires peu expérimentés dans les quartiers difficiles et la surreprésentation des ADS (adjoints de sécurité) entraînent plus de difficultés tout en mettant en péril la sécurité de ces policiers vulnérables».

    Deuxième pilier : la polyvalence. Car le policier nouveau était censé savoir tout faire. Ce à quoi l’IGPN répond : «Inexpérimentés, exposés (de plus en plus de blessures en service), sous-encadrés, les jeunes gardiens de la paix en quête de mutation rapide pour fuir la région parisienne n’apportent rien de durable dans les villes où ils sont affectés.» Et la situation n’est guère meilleure en province.

    La fidélisation devait être le troisième pilier. En clair : vivre avec et dans son secteur. Et, là encore, c’est la Berezina. «Les services se transforment en centres de formation permanente, ce qui n’est pas leur vocation et ne leur apporte rien en termes d’investissement, puisque la plupart des jeunes gardiens affectés repartent ensuite vers la province. (…) Dans (certains) secteurs, les plus anciens sont d’ailleurs souvent… les adjoints de sécurité», s’étonnent les rapporteurs.

    Globalement, la police de proximité de Jospin s’affiche le jour, quand les délinquants sortent la nuit. Elle a raté ses objectifs. Consommatrice en effectifs, elle a été menée à marche forcée, alors que la loi Aubry sur le temps de travail se mettait parallèlement en place, privant d’un coup les forces de l’ordre de l’équivalent de 10 000 emplois à temps plein dans la police et la gendarmerie. Autant que les actuelles réductions d’effectifs tant décriées aujourd’hui par la gauche.

    La «dame des 35 heures» peut-elle l’ignorer ? À l’heure où, faute de mo­yens, les ADS affluent de nouveau dans les banlieues, le rapport de l’IGPN s’avère également Place Beauvau d’une singulière actualité.

    Jean-Marc Leclerc in « Le Figaro » 02/09/2010

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Quatre millions de crimes et délits en France

SEƒCURITE ƒ Un bilan 2001 du ministère de l’Intérieur tristement historique.

par Jean-Marc Leclerc in « Le Figaro » -Vendredi 18 janvier 2002

« Autour de quatre millions de crimes et délits en 2001, soit près de
11 000 faits par jour : on va atteindre un record historique ! » Daniel Dugléry,
le maire divers droite de Montluçon (Allier), ancien patron des
80 000 policiers de la Sécurité publique et du syndicat des commissaires,
qui n’a pas perdu le contact avec la « grande maison », tire le signal
d’alarme.
Annoncé traditionnellement fin janvier, le bilan du ministère de l’Intérieur,
dont certains chiffres circulent déjà sous le manteau, devrait relancer
le débat sur la sécurité. Bruno Beschizza, le secrétaire général du syndicat
Synergie-Officiers (majoritaire à la PJ parisienne), annonce, pour sa part,
qu’« au-delà du nombre, c’est la nature des actes de délinquance qu’il
faut prendre en considération, les voyous étant chaque jour plus jeunes
et plus violents ».
Comme l’an dernier, c’est en zone gendarmerie, dans les secteurs ruraux
et périurbains, que l’augmentation est la plus forte (voir notre reportage).
Elle avoisinerait les 11 %, tandis que la hausse enregistrée par la police
nationale, plus présente dans les grandes villes, s’établirait autour de 7
%. Des chiffres qui faisaient, hier encore, l’objet de calculs fébriles tant la
matière est sensible.  Dans sa descente aux enfers statistiques,
la gendarmerie aurait eu un moment de grâce. Alors que durant
les onze premiers mois de l’année 2001, elle enregistrait des hausses
pouvant atteindre les 15 % (par rapport aux mêmes mois de l’année
2000), une spectaculaire embellie se serait produite en décembre. A moins
que ce « miracle » ne traduise, non pas une baisse de la délinquance dans
son secteur, mais tout simplement le résultat d’une certaine démobilisation
chez des militaires en proie au désarroi avant les fêtes de Noël… précisément
en raison de l’insécurité croissante.

Ce bilan 2001 ne reflète pas toute la réalité. Comme Alain Bauer, un
consultant en sécurité qui passe pour un grand maître de la science statistique,
a l’habitude de le dire : « Les données officielles sont partiales,
partielles et parcellaires. » Ells ne rendent compte que des faits transmis
au parquet. Elles ignorent les chiffres « noirs » et « gris » de délinquance.
C’est-à-dire toutes ces affaires non transmises à la justice par les autorités
de police, ainsi que tous ces faits pour lesquels les victimes n’ont pas
souhaité ou pas osé porter plainte. Nombreuses sont les déclarations
qui échouent dans des « mains courantes », ces grands cahiers où l’on
note les événements du jour dans les commissariats ou les gendarmeries.
Parfois, la victime qui se présente est même invitée à « envoyer un
courrier ». L’accueil n’est pas toujours à la hauteur des espérances dans certains
postes de police.
« L’état 4001 qui recense les crimes et délits en diverses catégories
a peut-être des défauts, concède le syndicaliste Bruno Beschizza, mais il
a au moins le mérite de pouvoir permettre des comparaisons d’une année
sur l’autre. »

Pour défendre son bilan, le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, avance,
depuis quelques mois, un argument : si la statistique monte, c’est parce que
la « police de proximité », qui travaillerait davantage au contact du citoyen,
prend davantage de plaintes. Comment expliquer alors que les augmentations
les plus fortes de la délinquance se situent en zone gendarmerie,
précisément là où cette réforme n’est pas en application ?
Pour sortir de l’impasse, une idée a germé dans les milieux gouvernementaux
: il suffit de changer la manière de compter. Le 25 juin dernier,
lors de la rencontre nationale des Contrats locaux de sécurité, le premier
ministre Lionel Jospin annonçait la mise en place, après 2002, d’un
« nouvel instrument statistique »

pour mieux mesurer l’insécurité. Deux parlementaires ont aussitôt été
sollicités pour mettre en musique ce projet : le député socialiste de Paris
Christophe Caresche et le député RPR de Seine-Saint-Denis Robert Pandraud.
L’intention est louable. La France a renoncé à pratiquer des enquêtes de
« victimation » nationales qui permettent de mesurer la délinquance par
sondage auprès des victimes. Elle déclare autour de 70 crimes et délits
pour 1 000 habitants quand, à niveau économique social identique, ses voisins,
plus scrupuleux sur les méthodes de comptage, en dénombrent
environ 100 pour 1 000 habitants.

A l’heure où une forte polémique autour des derniers chiffres se profile,
il pourrait être tentant d’ajouter au débat les conclusions du rapport Caresche-
Pandraud. L’initiative présenterait un double intérêt. D’abord elle
permettrait de relativiser les critiques sur le bilan de Daniel Vaillant,
puisque tout va changer sur le plan statistique.
Ensuite, s’agissant d’une réforme dont les effets ne pourraient intervenir,
selon le souhait de Lionel Jospin, qu’une fois passées les élections de
2002, l’opération permettrait de repousser la mise en place d’un nouveau
mode de calcul qui ne peut aboutir qu’à une aggravation des résultats.
Améliorer l’outil, c’est inévitablement prendre en compte davantage de
faits.
Si la gauche conserve le pouvoir, elle dira qu’elle a tenu ses promesses.
Si la droite gagne, elle s’expose à bilan encore plus noir que celui de ses adversaires
de 2001. « Mais que diable Robert Pandraud est-il allé faire dans
cette galère ? », conclut l’un de ses amis du RPR.

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Jospin et La France déclare la guerre à la délinquance juvénile – 1999- Suivi de Chevènement et états d’âmes

 Un plan exceptionnel pour lutter contre l’insécurité. Lionel Jospin promet plus de fermeté, de policiers et de magistrats.

 

Les cités françaises sont devenues des zones de non-droit, pas une semaine ne s’écoule sans que l’actualité ne fasse état de faits gravissimes de délinquance dans les banlieues de l’Hexagone. Les statistiques de l’insécurité deviennent de plus en plus inquiétantes. Le gouvernement s’est décidé à agir.

Sept mille policiers recrutés en trois ans, deux cents délégués du procureur nommés avant la fin de l’année ou encore cinquante centres de placements créés d’ici 2001: le gouvernement de gauche plurielle de Lionel Jospin a annoncé mercredi soir qu’il allait dégager des fonds exceptionnels pour s’attaquer à l’insécurité et à la délinquance des mineurs. Une batterie de mesures détaillées par le Premier ministre et qui s’inscrivent, dit-il, «dans la continuité» de la politique décrétée par le gouvernement: La violence est globale, notre action est globale , a-t-il ainsi résumé.

Les mesures décrétées par le Conseil de Sécurité intérieure, réunissant les treize ministres concernés par la délinquance des mineurs (Intérieur, Justice, Ville, Sports, Culture, Emploi, etc.) étaient particulièrement attendues: le débat commençait à faire dangereusement tanguer la cohésion de la gauche plurielle au pouvoir, déchirée entre les partisans d’une approche répressive, comme le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, et ceux qui, comme la ministre de la Justice Elisabeth Guigou, insistent sur le besoin de prévention.

Rien n’est plus ondoyant que les options politiques en matière de protection de la jeunesse, analyse le criminologue liégeois Georges Kellens, jugeant que sur cette question, qui se résume souvent à un acte de foi ou d’opportunisme du législateur, la Belgique reste au milieu du gué, notamment en raison de sa complexité institutionnelle . Mais une chose est sûre: la violence de la sanction infligée aux jeunes revient tôt ou tard comme un boomerang.

Lionel Jospin a choisi de renforcer hommes et moyens sur les deux fronts – répression et prévention, en insistant sur la fermeté nécessaire et le respect de la loi.Trois grands axesont été dégagés. Pour assurer une présence effective des forces de l’ordre dans les quartiers les plus touchés par les violences, 7.000 policiers et gendarmes seront recrutés dans les trois ans à venir, le nombre de postes de police de proximité, d’îlotiers et de maisons de Justice va être revu à la hausse.

 

PAS ENCORE DE BUDGET

Pour améliorer l’efficacité des réponses aux actes de délinquance, le nombre de délégués du procureur va passer de 200 à 400, et 50 centres de «placement immédiat et strictement contrôlé» seront créés, afin d’éloigner «les mineurs les plus difficiles en attente d’être jugés». Pour mieux préserver l’école des délinquants, 10.000 aides-éducateurs supplémentaires seront recrutés d’ici trois ans, les zones géographiques prioritaires seront élargies, les auteurs de violence contre des enseignants seront plus sévèrement réprimés.

L’opposition, qui ne manquait pas de critiquer le gouvernement sur la question sécuritaire, a reconnu hier soir qu’il y avait sdu bon dans les propositions de Lionel Jospin. Ce sont les appels du président de la République Jacques Chirac qui ont été entendus , a dit Eric Raoult, un ancien ministre gaulliste de l’Intégration. La droite attend évidemment de juger le plan Jospin à ses effets concrets. Reste la principale faiblesse du train de mesures exceptionnelles: elles n’ont pas encore été budgétisées…

OLIVIER VAN VAERENBERGH et JOËLLE MESKENS (avec M.d.M.)
Jeudi 28 Janvier 1999 in « Le Soir »

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Chevènement et états d’âmes

 
Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne , disait jadis Jean-Pierre Chevènement. Les temps changent…

Revenu aux affaires en janvier, après un grave accident d’anesthésie, le ministre français de l’Intérieur a pris plaisir à «l’» ouvrir sans rendre son tablier. Remonté contre les «sauvageons», le «miraculé de la République» n’a cessé de plaider ces dernières semaines pour une approche de plus en plus répressive de l’insécurité. Au point de faire tanguer la majorité plurielle de Lionel Jospin…

Apaisement en vue? Les sourires complices des ministres de l’Intérieur et de la Justice à l’issue de la réunion de Matignon, mardi, tentent de le faire croire.

Elisabeth Guigou, partisane d’une approche préventive, était la plus remontée. Elle n’était pas la seule à s’irriter des propos du «Che». Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité, ou Claude Bartolone, ministre de la Ville, n’appréciaient pas davantage. Quant aux alliés écologistes, ils étaient d’autant plus irrités que Jean-Pierre Chevènement, emporté par sa fougue, ne s’est pas privé de leur adresser quelques Scuds. Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts pour la campagne des européennes, a eu droit aux mots doux d’«anarchiste mercantiliste» ou de «représentant des élites mondialisées»…

La cote de popularité de Jean-Pierre Chevènement se porte aussi bien que son taux de globules rouges, mais ce n’est pas une raison pour laisser le bouillant ministre aller trop loin. Par deux fois, Lionel Jospin vient de le rappeler à… l’ordre. En réaffirmant que la lutte contre la délinquance était une «valeur de gauche», le Premier ministre a préféré parler dans une récente interview télévisée d’approche «sécurisante» plutôt que «sécuritaire». Hier soir, il a plus nettement encore arbitré la querelle qui agite ses ministres en faveur de la ligne «Guigou».

La droite s’engouffre évidemment dans la brèche. Multipliant les attaques contre les avis «décidément pluriels» de la gauche, elle cherche dans la division de l’adversaire un moyen de recoller ses propres éclats.

Lionel Jospin joue les équilibristes: en donnant tort à son ministre de l’Intérieur, il devra maintenant éviter de se le mettre à dos. Jean-Pierre Chevènement, en charge d’autres dossiers sensibles (sans-papiers, Corse), est un maillon essentiel du gouvernement. Il est aussi, par certains accents très droitiers de sa politique, un joker pour séduire le centre dans la perspective des élections présidentielles…

JOËLLE MESKENS
Jeudi 28 janvier 1999 in « Le Soir »

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Jospin et la Corse

France La rentrée télé de Lionel Jospin Le Premier ministre veut rassurer…

A huit mois d’une bataille présidentielle qui s’annonce rude, le Premier ministre Lionel Jospin a choisi de faire sa rentrée politique en s’adressant directement aux Français. Sans attendre l’université du Parti socialiste à La Rochelle, où il rompt depuis 1997 son silence estival, le chef du gouvernement s’est invité hier soir au journal de 20 heures de TF1. En rupture avec sa stratégie médiatique consistant depuis deux ans à ne parler qu’en cas de crise, Lionel Jospin a tenu cette fois à rassurer d’emblée les Français, confrontés à une série d’inquiétudes, notamment sur le dossier corse, après les attentats du mois de juillet, la polémique sur l’amnistie des prisonniers nationalistes et surtout l’assassinat de François Santoni, figure du nationalisme corse. Face au doute qui plane sur la capacité du processus de Matignon (qui prévoit une plus grande autonomie pour la Corse) à ramener la paix civile dans l’île de Beauté, le Premier ministre a réaffirmé que le gouvernement continuera à mener une lutte déterminée contre la violence et la criminalité dans l’île, et poursuivra son dialogue transparent avec les élus de l’île. Il n’y aura, a-t-il dit, aucune transaction secrète. Mon choix est celui de la démocratie. A force de dire que la situation est dramatique en Corse, a-t-il poursuivi, on crée chez les autres Français un sentiment de ras-le-bol. Quant à la question de l’amnistie des prisonniers nationalistes corses, Lionel Jospin a répété qu’elle n’était pas d’actualité: L’amnistie serait un encouragement à l’impunité.

Attaqué par ailleurs le 14 juillet par le président Jacques Chirac sur la hausse de l’insécurité, autre dossier majeur de la rentrée, le chef du gouvernement a répondu du tac au tac: Dire que l’insécurité résulterait d’un manque de volonté de la part du gouvernement n’a pas de sens , a martelé Jospin, qui a rappelé que l’insécurité a toujours été une priorité essentielle du gouvernement depuis 1997, avec l’augmentation des postes de policiers, de juges, d’éducateurs, la mise en place de la police de proximité, la création de centres de placement immédiat pour les jeunes délinquants… Dans la durée, nous allons gagner cette bataille , a-t-il insisté. Mais c’est la responsabilité de tous .

GOURDIN,CAROLINE – Mercredi 29 août 2001 – in « Le Soir »

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