Un missile tiré du Yémen intercepté près de La Mecque
Une prise de vue aérienne de la Grande Mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite
Photo : Reuters / Ahmed Jadallah
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À un mois d'un important pèlerinage musulman, un missile balistique tiré par les rebelles chiites du Yémen a été intercepté jeudi soir au sud de la ville sainte de La Mecque, en Arabie saoudite.
C’est la coalition arabe, dirigée par l'Arabie saoudite, qui intervient militairement au Yémen qui en a fait l’annonce, parlant d’une « tentative désespérée des rebelles chiites houthis de perturber le hadj », le grand pèlerinage annuel musulman qui doit commencer à la fin du mois août.
Ce n'est pas la première fois qu'un tel missile est tiré à partir du Yémen en direction de La Mecque. Le 28 octobre 2016, la coalition avait indiqué avoir intercepté un engin semblable qui était également dirigé contre la ville sainte.
Ce nouveau tir fait toutefois planer une menace contre le hadj, où près de deux millions de fidèles venus des quatre coins du monde sont attendus.
Pour la coalition arabe, ce tir est la preuve de la poursuite du trafic d'armes au port de Hodeïda, mené sur la mer Rouge au profit des rebelles chiites.
« Les missiles continuent d'être introduits frauduleusement en raison de l'absence de contrôle au port de Hodeïda », a accusé la coalition dans un communiqué.
Elle met également le blâme sur le « détournement des autorisations données par la coalition arabe – qui vérifie les cargaisons en mer – pour l'acheminement de l'aide humanitaire et des cargaisons commerciales ».
Le port de Hodeïda est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire destinée au nord du pays et à la capitale Sanaa, tous contrôlés par les rebelles houthis.
La coalition voudrait plutôt que le port soit sous son contrôle ou du moins sous le contrôle de l'ONU. L’organisation onusienne rejette toutefois cette idée, craignant des complications pour l'arrivée de l'aide humanitaire.
L'ONU lance un cri d'alarme
Le conflit qui déchire le Yémen depuis plus de deux ans et demi a provoqué une crise humanitaire majeure au pays, qui était déjà considéré avant la guerre comme le plus pauvre de la péninsule arabique.
Une combinaison « vicieuse » de guerre, de pauvreté et de choléra a placé le pays au bord de la famine, où près de deux millions d'enfants souffrent d'une malnutrition aiguë, a averti mercredi l'ONU.
Ce cri d'alarme a été lancé par une délégation de haut rang de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'UNICEF et du Programme alimentaire mondial (PAM), au terme d'une visite de trois jours au pays.
Le Yémen est aussi touché par une épidémie de choléra qui a fait près de 1900 décès et quelque 400 000 cas suspects.
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Toujours aucune paix en vue
La guerre au Yémen s'est intensifiée depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, puissance régionale sunnite, qui accuse les rebelles yéménites d'être soutenus par l'Iran, son rival chiite.
Le conflit oppose les rebelles chiites houthis, alliés aux partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale et soutenu par la coalition arabe.
Depuis 2015, les combats ont fait plus de 8000 morts, dont la majorité est des civils, et plus de 44 500 blessés.
Sept accords de cessez-le-feu ont été négociés par l'ONU. Aucun n’a réussi à durer et les efforts de paix sont maintenant au point mort.
Avec les informations de Agence France-Presse