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Le paresseux qui mangeait de la viande

Illustration artistique d’un Mylodon darwinii mangeant de la viande.

Illustration artistique d’un Mylodon darwinii mangeant de la viande à partir de la carcasse d'un Macrauchenia, un herbivore à sabots.

Photo : Musée d'histoire naturelle des États-Unis

Radio-Canada

L’une des espèces préhistoriques de paresseux n’était pas exclusivement végétarienne comme celles qui peuplent les forêts tropicales d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud de nos jours.

Des paléontologues ont apporté la première preuve directe que le paresseux terrestre de Darwin (Mylodon darwinii), qui vivait en Amérique du Sud entre 1,8 million d'années et 12 000 ans, mangeait de la viande avec ses légumes.

Si les six espèces actuelles de paresseux sont relativement petites, certaines des espèces éteintes étaient beaucoup plus imposantes et pouvaient atteindre la taille d’un éléphant. Le Mylodon darwinii mesurait entre 3 et 4 m de long et pesait entre 1 et 2 tonnes.

Un paresseux dans une forêt du Costa Rica.

Un paresseux dans une forêt du Costa Rica

Photo : iStock

Repères

Des centaines d’espèces de paresseux ont prospéré depuis la préhistoire sur le territoire inclus entre l'Alaska et l'extrémité sud de l'Amérique du Sud.

Des omnivores opportunistes

La paléontologue Julia Tejada et des collègues associés au musée américain d'histoire naturelle ont comparé les caractéristiques dentaires et la biomécanique de la mâchoire de plusieurs fossiles avec celles d’espèces contemporaines. Ils ont aussi analysé des excréments fossilisés d’espèces disparues.

Peau et excréments d'un paresseux géant disparu.

Peau et excréments d'un paresseux géant disparu, Mylodon darwinii, exposés au Musée américain d'histoire naturelle à New York.

Photo : Musée américain d'histoire naturelle/D. Finnin

Nos recherches ne permettent pas de déterminer s'ils étaient des charognards sporadiques ou des consommateurs opportunistes de protéines animales, mais nous disposons désormais de preuves solides contredisant la présomption selon laquelle tous les paresseux étaient des herbivores, explique Julia Tejada dans un communiqué publié par le musée.

Dans leurs travaux, les scientifiques ont procédé à une analyse isotopique des composés d'acides aminés. Présents en différentes proportions dans la nourriture consommée par un animal, les isotopes stables de l'azote sont également conservés dans ses tissus corporels, notamment les poils et autres tissus comme les ongles, ainsi que dans le collagène comme celui que l'on trouve dans les dents ou les os, expliquent-ils dans le communiqué.

L’équipe de recherche a d’abord analysé les valeurs en azote des acides aminés de plusieurs espèces d'herbivores, de carnivores et d'omnivores. Ce travail a permis de déterminer leur place dans la chaîne alimentaire. Ils ont ainsi pu distinguer les herbivores des carnivores, mais également des omnivores.

Dans un deuxième temps, l’équipe a comparé ces données avec celles trouvées de sept espèces vivantes et éteintes de paresseux pour déterminer leur régime alimentaire.

Les scientifiques ont utilisé des échantillons provenant de sept espèces vivantes et éteintes de paresseux et de fourmiliers, ainsi que d'un large éventail d'omnivores modernes.

Les résultats montrent qu’un autre paresseux disparu, le paresseux d'Amérique du Nord (Nothrotheriops shastensis), était exclusivement herbivore, mais que le paresseux de Darwin était omnivore.

Représentation artistique d'un paresseux géant.

Représentation artistique d'un paresseux d'Amérique du Nord.

Photo : iStock

Nos résultats proposent une réévaluation de l'ensemble de la structure écologique des anciennes communautés de mammifères en Amérique du Sud, car les paresseux représentaient une composante majeure de ces écosystèmes des 34 derniers millions d'années, note la Dre Tejada.

Le détail de ces travaux est publié dans la revue Scientific Reports (Nouvelle fenêtre) (en anglais).

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