La liberté d'expression est-elle menacée en France au lendemain de la publication de dessins dans "France Soir"? Initialement ses caricatures sont parues le 30 septembre dans le journal danois "Jyllands-Posten". Le directeur de la publication de "France Soir", Jacques Lefranc, a été limogé par le propriétaire du journal, Raymond Lakah.
Ces caricatures ont déclenché une vague d'indignation et de manifestations dans les pays musulmans. L'un de ces dessins montre le prophète coiffé d'un turban d'où émerge une bombe.
"L'islam interdit à ses fidèles toute représentation du prophète. Légitimement, des musulmans ont pu se sentir heurtés dans leurs convictions", reconnaît le quotidien dans un éditorial. Mais "imagine-t-on une société où l'on additionnerait les interdits des différents cultes? Que resterait-il de la liberté de penser?", poursuit l'éditorialiste en assurant que "France Soir" n'avait ni voulu "jeter de l'huile sur le feu", ni "se faire un coup de pub".
Le Syndicat national des journalistes (SNJ, majoritaire dans la profession) a rappelé de son côté que "la caricature ressort de la liberté d'expression". "Ce ne sont pas des religieux parfaitement respectables, et encore moins des ultras, qui dicteront aux journalistes ce qu'ils doivent écrire", affirme le syndicat dans un communiqué diffusé jeudi.
Reporters sans frontières, par ailleurs, a appelé "au calme et au dialogue", notant que "rien ne saurait justifier des appels à la violence ni quelques menaces que ce soit". De son côté, la Ligue des droits de l'homme (LDH) rappelle que "la liberté de la presse, en l'espèce la liberté du dessinateur de presse, ne peut dépendre de tel ou tel interdit religieux".
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