DICOS. L'étude des hiéroglyphes, cette écriture figurative employée par les égyptiens anciens, demande de la patience... et de la place : "Pour les déchiffrer, il faut utiliser une dizaine de dictionnaires usuels et aucun ne fait la somme des connaissances emmagasinées à ce jour", explique Anaïs Martin, docteur en égyptologie et collaboratrice scientifique du programme VÉgA (pour Vocabulaire de l'Égyptien Ancien). Cette plate-forme mise en ligne en mai 2017 a pour but de devenir une ressource lexicographique collaborative de référence pour la communauté des égyptologues. Dans ce dictionnaire seront recensés à termes l'ensemble des "mots" du vocabulaire égyptien antique avec pour chaque occurrence le nombre d'attestations (nombre de fois où le mot apparaît dans la littérature), les différentes façon de le dessiner ainsi que de nombreuses autres informations destinées aux chercheurs. VÉgA est capable de traduire des hiéroglyphes en français, anglais, allemand et arabe, dans les deux sens. Pour le moment environ 4000 fiches lexicographiques sont disponibles mais VÉgA contiendra à terme près de 16 000 hiéroglyphes. La base pourra être complétée par des spécialistes de la discipline qui pourront enrichir de leurs connaissances le dictionnaire.
Fac-similé du linteau de Tjeti (gouverneur) qui a été exposé au Musée Lattara (Lattes, 34). Chaque hiéroglyphe est cliquable et permet d'afficher sa signification et d'autres informations. © Véga/Arcanae/Intactile Design.
VÉgA a été réalisé dans le cadre du LabEx ArcHiMedE (CNRS/Université Montpellier 3) en partenariat avec Intactile DESIGN, une entreprise spécialisée dans l'interface numérique. Le projet est soutenu depuis 2017 par une start-up, Arcanae, qui assure la gestion commerciale du dictionnaire. Elle a également pour but d'élargir le concept à d'autres langues anciennes. Et de développer de nouvelles applications à destination des musées comme ce fac-similé interactif du linteau de Tjeti (image ci-dessus).