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bulletin de la societe d'etude des sciences naturelles d'elbeuf 2009

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BULLETIN<br />

DE LA SOCIETE D’ETUDE DES<br />

SCIENCES NATURELLES D’ELBEUF<br />

<strong>2009</strong><br />

ISSN 0766-5946


Bulletin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles<br />

d’Elbeuf<br />

S.E.S.N.E (éditeur)<br />

Directrice <strong>de</strong> publication : Laurence LEDANOIS<br />

____<br />

Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles d’Elbeuf<br />

Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nature du District d’Elbeuf<br />

Docteur Marcel Lainé<br />

P<strong>la</strong>ce Mendès France – BP 57<br />

76 320 Saint-Pierre-lès-Elbeuf<br />

____<br />

Administration en <strong>2009</strong><br />

Prési<strong>de</strong>nt : Jérôme TABOUELLE<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt : Fabien BRICONGNE<br />

Secrétaire : Patrice STALLIN<br />

Trésorier : Daniel AUBRY<br />

Membre-conseillers : Patrice STALLIN<br />

Jean-Louis GARGATTE<br />

Guy GODEFROY<br />

____<br />

Les opinions exprimées dans les articles qui suivent n’engagent que leurs<br />

auteurs.


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Le mot du prési<strong>de</strong>nt<br />

Dans les domaines scientifiques, <strong>la</strong> connaissance progresse par bonds. Les observations<br />

s’accumulent sans toujours être bien comprises, jusqu’au jour où tout est prêt pour que les<br />

choses puissent être vues autrement : c’est alors que le savoir nouveau provoque les<br />

découvertes. Il en est <strong>de</strong> <strong>la</strong> fouille comme <strong>de</strong> toute expérience : on choisit le gisement, on<br />

détermine l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> fouille et sa stratégie en fonction <strong>de</strong> ce que l’on cherche, on<br />

accumule les expériences jusqu’au jour où ce que l’on découvre n’est pas ce que l’on<br />

s’attendait à trouver. Il est possible alors que <strong>la</strong> découverte passe inaperçue, parce que les<br />

connaissances du moment ne permettent pas <strong>de</strong> l’expliquer. Il se peut aussi qu’elle arrive à<br />

point : dans ce cas, elle bouscule les idées reçues et provoque une réflexion nouvelle. Ce fut le<br />

cas, il y a plusieurs années, lorsque fut mis au jour, en Charente, un squelette <strong>de</strong><br />

Néan<strong>de</strong>rtalien là où l’on attendait un Cro-Magnon.<br />

Chaque espèce vivante s’insère dans les mécanismes d’un écosystème, comme un<br />

minuscule rouage dans <strong>la</strong> machinerie d’une horloge. Menant une vie normale, s’efforçant<br />

d’exploiter les potentialités du milieu au mieux <strong>de</strong> ses possibilités, intervenant en un lieu et à<br />

un moment déterminé, chaque espèce est là où ses instincts, ses besoins et l’évolution l’ont<br />

p<strong>la</strong>cée : elle occupe sa niche écologique. I<strong>de</strong>ntifier n'est pas toujours aisé car le nombre<br />

d'espèces est très élevé. De plus, l'être vivant, le plus souvent, change <strong>de</strong> morphologie en<br />

fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison. La ressemb<strong>la</strong>nce ne suffit plus. D'autres critères s'avèrent nécessaires.<br />

Il y a environ 2 500 000 ans, dans <strong>la</strong> savane arborée <strong>de</strong> l’Est africain, au bord <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />

grands <strong>la</strong>cs qui ponctuent <strong>la</strong> vallée du Rift, un primate bipè<strong>de</strong> fabrique le premier outil et<br />

<strong>de</strong>vient « Homme »<br />

Plusieurs millions d’années auparavant, cinq, dix, peut-être même quinze, une famille <strong>de</strong><br />

primates adoptant <strong>la</strong> station érigée bipè<strong>de</strong>, avait quitté <strong>la</strong> forêt tropicale pour habiter les vastes<br />

espaces découverts qui se développaient alors sous l’influence d’un climat <strong>de</strong> plus en plus<br />

ari<strong>de</strong>. N’a-t-on pas dit que les Hominidés étaient les fruits <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécheresse ? Les membres<br />

antérieurs furent alors déchargés <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> locomotion pour être associés au système<br />

cérébral. Du dialogue, entre le cerveau qui ordonne et <strong>la</strong> main qui réalise, jaillit peu à peu <strong>la</strong><br />

pensée réfléchie.<br />

Avec l’outil, l’Hominidé est <strong>de</strong>venu Homme ; à l’Histoire <strong>de</strong> l’Univers, à l’Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Vie se surimpose désormais une nouvelle dimension : l’Evolution culturelle.<br />

Pour pouvoir comprendre et expliquer le passé, on a commencé par c<strong>la</strong>sser, ordonner ; on a<br />

découpé le temps en gran<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s, à l’intérieur <strong>de</strong>squelles on a rangé, tant bien que mal,<br />

les fossiles, les hommes et leurs outils. Si l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre est divisé en étage géologique<br />

les stratigraphes à venir n’auront pas <strong>de</strong> mal a trouver un nom d’étage en ce qui nous<br />

concerne : le Poubellien.<br />

Comprendre les autres êtres vivants, nous comprendre nous-mêmes, agir sur le vivant<br />

permettront peut être <strong>de</strong> protéger et <strong>de</strong> sauver ce qui est en voie <strong>de</strong> disparition : par<br />

l’interprétation, <strong>la</strong> compréhension ; par <strong>la</strong> compréhension, le jugement ; par le jugement, <strong>la</strong><br />

protection.<br />

3<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt<br />

Jérôme Tabouelle


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Ophrys splendida. Marie-Laurence HOCRELLE<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les milieux floristiques <strong>de</strong> Haute-Normandie<br />

M. LARONCHE et J. MARY<br />

Le calcaire omniprésent en Haute-Normandie n'empêche pas <strong>la</strong> variété <strong>de</strong>s milieux.<br />

Diversité qui permet le développement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes aussi variées que ces <strong>de</strong>rniers. Certes nous<br />

n'avons pas comme en Basse-Normandie <strong>de</strong> Massif Armoricain et <strong>de</strong> grèves sableuses et<br />

dunaires ! La seule grève en Haute-Normandie est monopolisée toute ou en partie par<br />

l'infrastructure industrielle et maritime du Havre. L’absence <strong>de</strong> tels milieux nous empêchent<br />

bien entendu d’observer <strong>la</strong> flore typique <strong>de</strong> ceux-ci. Néanmoins, notre sol crayeux et nos<br />

terrasses alluviales nous procurent <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes tout aussi exceptionnelles non observées en<br />

Basse-Normandie.<br />

Nos coteaux calcaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et <strong>de</strong> l'Eure, nos grands massifs forestiers, nos bas marais<br />

<strong>de</strong> Seine, notre barrière <strong>de</strong> fa<strong>la</strong>ises, nos terrasses alluviales, le tout complété par une pluviosité<br />

variant du p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Caux au sud du département <strong>de</strong> l'Eure, nous offrent <strong>de</strong>s milieux parfois<br />

exceptionnels pour les végétaux.<br />

Le Climat local<br />

Le relief exposé du p<strong>la</strong>teau cauchois renforce les précipitations jusqu'au massif forestier<br />

d'Eawy avec une pluviosité annuelle <strong>de</strong> 1000 à 1200 mm d'eau alors que dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong><br />

Bray et au sud du département <strong>de</strong> l'Eure elle n’est que <strong>de</strong> seulement 600 mm, avec une<br />

influence parfois méditerranéenne. Cette différence <strong>de</strong> pluviosité entraîne un climat humi<strong>de</strong> et<br />

maritime dans le pays <strong>de</strong> Caux et plus xérique au sud <strong>de</strong> l'Eure, induisant une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

milieux et par conséquent <strong>de</strong> végétation. Les températures moyennes annuelles sont <strong>de</strong> l'ordre<br />

<strong>de</strong> 10 °C avec quelques jours <strong>de</strong> gelées par an. Celles-ci ne reflètent pas les actions<br />

climatiques subies par les végétaux qui sont fortement modulées par les conditions locales<br />

d’où l'expression <strong>de</strong> "Climat local" parfois dit microclimat.<br />

Le Sol<br />

Uniformément calcaire au sens <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> Haute-Normandie fait partie du Bassin Parisien.<br />

Le sol est également un produit <strong>de</strong> remaniement avec <strong>de</strong>s alluvions et <strong>de</strong>s colluvions<br />

complétées par les Lœss du quaternaire lui donnant <strong>de</strong>s propriétés différentes et particulières.<br />

C'est ainsi que les formations végétales, sur les coteaux calcaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et secs <strong>de</strong> l'Eure,<br />

dans les prairies meubles <strong>de</strong> fauche passant <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche calcaire aux terrasses alluviales sablocalcaires,<br />

sont très différentes et spécifiques.<br />

Les influences Edaphiques<br />

Les formations superficielles (alluvions, coteaux, éboulis, sol <strong>de</strong>s massifs forestiers, bas<br />

marais…) dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'orientation <strong>de</strong>s pentes et <strong>de</strong>s bassins versants. La dynamique <strong>de</strong><br />

l'eau, <strong>la</strong> constitution physique et chimique <strong>de</strong>s sols sont les facteurs édaphiques dont <strong>la</strong><br />

végétation tient compte pour son instal<strong>la</strong>tion et son développement.<br />

Voici quelques notions physico-chimiques pour mieux comprendre l'imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s<br />

végétaux :<br />

La granulométrie du sol est un élément important. La couche superficielle est constituée<br />

d'argiles, <strong>de</strong> limons, <strong>de</strong> sables, <strong>de</strong> graviers ou <strong>de</strong> cailloux. La quantité <strong>de</strong> chaque granu<strong>la</strong>t<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

modifie l'état physique <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface. Elle peut être tassée, piétinée, lessivée par les pluies,<br />

l'eau y est alors drainée ou stagnante, induisant une différence <strong>de</strong> milieux.<br />

Les argiles participeront à <strong>la</strong> rétention <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong>s solutions minérales alors que les<br />

granu<strong>la</strong>ts les plus gros concourront à l'aération <strong>de</strong>s terres drainant l'eau et évitant l'asphyxie<br />

<strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> végétaux. Seules les hélophytes (<strong>de</strong> type massette), pourvues <strong>de</strong> <strong>la</strong>cunes<br />

aérifères qui assurent <strong>la</strong> conduction <strong>de</strong> l'air <strong>de</strong>s organes aériens aux racines, peuvent se<br />

développer dans <strong>de</strong>s terres ou vases anoxiques. Cette aération participe à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dynamique hydrique <strong>de</strong>s sols et confère à <strong>la</strong> terre une <strong>de</strong>nsité apparente plus faible que <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>nsité réelle. Le rapport <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>nsités informe sur <strong>la</strong> porosité du sol.<br />

La composition chimique <strong>de</strong>s sols est constituée essentiellement <strong>de</strong> composés <strong>de</strong> Silicium<br />

(silicates <strong>de</strong>s argiles, silice <strong>de</strong>s sables et <strong>de</strong>s silex…), <strong>de</strong> calcaire et <strong>de</strong> matière organique<br />

(humus et microorganismes). Ces composants vont déterminer le pH <strong>de</strong>s terres.<br />

Le pH, potentiel Hydrogène, est une indication <strong>de</strong> l'acidité ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> basicité du milieu. De<br />

0 à 7 le milieu est aci<strong>de</strong>, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 7 jusqu'à 14 le milieu est basique (alcalin), 7 étant <strong>la</strong><br />

neutralité.<br />

L'acidité d'un milieu entraîne toujours une faible quantité <strong>de</strong> sels. Les cations étant solubles<br />

en milieu aci<strong>de</strong>, ils sont dissous et "lessivés". Les milieux alcalins, au contraire, peuvent<br />

amener <strong>la</strong> saturation en sels à condition <strong>de</strong> ne pas bloquer leur disponibilité.<br />

Pour exemple d'après Ph. Duchaufour (Pédologie Masson), un sol est défini comme :<br />

- un podzol, pH 3 à 4, le cation dominant est H + (proton) = aci<strong>de</strong>,<br />

- un sol lessivé brun aci<strong>de</strong>, pH 4 à 5, les cations dominants sont H + et Al 3+<br />

(cation Aluminium) avec une saturation très faible,<br />

- un sol brun lessivé, pH 5 à 6, les cations dominants sont Ca ++ (cation Calcium),<br />

Al (OH) n+ (hydroxy<strong>de</strong> d'aluminium) avec une saturation faible à moyenne,<br />

- un sol brun calcique, 7 à 7.5, le cation dominant est Ca ++ avec une bonne<br />

saturation,<br />

- une rendzine, pH 7.5 à 8, carbonate <strong>de</strong> calcium actif à saturation.<br />

Autres données d'après G. Gaucher, traité <strong>de</strong> Pédologie Dunod, tableau tiré du tome 1- le<br />

sol :<br />

- pH <strong>de</strong> 3 à 4.5 : sols extrêmement aci<strong>de</strong>s : marécages, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, forêts d'espèces<br />

acidophiles,<br />

- pH <strong>de</strong> 4.5 à 5 : sols très fortement aci<strong>de</strong>s : <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, prairies,<br />

- pH <strong>de</strong> 5 à 5.5 : sols très aci<strong>de</strong>s : prairies, cultures d'espèces acidophiles seigle,<br />

sarrasin, croissance difficile <strong>de</strong>s légumineuses,<br />

- pH <strong>de</strong> 5.5 à 6 : sols aci<strong>de</strong>s : prairies et cultures,<br />

- pH <strong>de</strong> 6 à 6.75 : sols faiblement aci<strong>de</strong>s : pratiquement toutes cultures sauf<br />

calcicoles,<br />

- pH <strong>de</strong> 6.75 à 7.25 : sols neutres : toutes cultures,<br />

- pH <strong>de</strong> 7.25 à 8.5 : sols alcalins : toutes cultures sauf espèces calcifuges,<br />

- pH au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 8.25 : sols très alcalins : difficultés ou échecs <strong>de</strong>s cultures.<br />

Le calcaire (Ca) en solution dans le sol élève le pH jusqu'à 8,5. Il précipite les phosphates<br />

solubles et freine l'humification et <strong>la</strong> minéralisation <strong>de</strong>s composés organiques azotés<br />

disponibles et nécessaires aux p<strong>la</strong>ntes. Il est, en revanche, un bon flocu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s solutions<br />

colloïdales se lessivant et permet ainsi <strong>la</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre (chau<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s terres aci<strong>de</strong>s).<br />

Seuls les végétaux dits calcicoles sont alors capables <strong>de</strong> se développer.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

L'azote minéralisé (nitrate NO3 - et ammoniaque NH4 + ) est indispensable pour les végétaux.<br />

Il provient <strong>de</strong> <strong>la</strong> minéralisation <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong>s microorganismes du sol et <strong>de</strong> l'humus formé<br />

par les végétaux fanés (litière dans les forêts). Il est cependant principalement issu <strong>de</strong>s<br />

fumures et <strong>de</strong>s engrais pour les cultures.<br />

Rappelons que l'azote (N) atmosphérique n'est absorbé que par les bactéries et les<br />

cyanobactéries dont certaines p<strong>la</strong>ntes font appel. C’est le cas <strong>de</strong>s légumineuses qui possè<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong>s racines présentant <strong>de</strong>s nodosités provoquées par <strong>de</strong>s bactéries fixatrices d'azote gazeux.<br />

Ces phénomènes sont étudiés en agronomie et calculés sous le terme <strong>de</strong> C.E.C (Capacité<br />

d'Echange Cationique).<br />

La matière organique, exprimée en Carbone (C), d'une terre se calcule par le rapport C/N.<br />

Celui-ci est important en agronomie. Ce rapport est voisin <strong>de</strong> 10 pour les cultures. On y<br />

remédie avec <strong>de</strong>s fumures mais dans <strong>la</strong> nature les p<strong>la</strong>ntes font avec. Ce rapport <strong>de</strong> toute<br />

évi<strong>de</strong>nce possè<strong>de</strong> son importance et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte se développera ou végétera jusqu'à disparition<br />

dans <strong>de</strong>s milieux qui ne lui seront pas favorables.<br />

Les Oligo-éléments, métaux et métalloï<strong>de</strong>s : Fer, Magnésium, Aluminium, Bore, Sodium,<br />

Potassium, Phosphore… sont présents dans les sols à moins <strong>de</strong> 0,5 % et certains peuvent être<br />

indésirables pour les végétaux. On trouve également dans le sol <strong>de</strong> nombreux autres composés<br />

organiques plus ou moins assimi<strong>la</strong>bles et désirables<br />

L'eau (H2O) permet <strong>de</strong> solubiliser les nutriments du sol que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte doit absorber, pour<br />

permettre son développement. L’eau et le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2) sont <strong>de</strong>s composants<br />

essentiels à <strong>la</strong> photosynthèse qui, rappelons-le, produit du sucre au sens <strong>la</strong>rge du terme, base<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cellulose.<br />

L'hydrologie :<br />

La Haute-Normandie est parcourue par un nombre important <strong>de</strong> cours d'eau comme le<br />

montre <strong>la</strong> carte ci-<strong>de</strong>ssous. Ceux-ci favorisent le développement <strong>de</strong> milieux particuliers pour<br />

<strong>la</strong> végétation surtout si l'on considère que l'eau est source <strong>de</strong> vie.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Ces différents facteurs écologiques associés à <strong>la</strong> lumière détermineront les différents types<br />

biologiques <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes (phanérophyte, chaméphyte…) ainsi que leurs gradients trophiques<br />

(calcicole, neutrophile, silicicole, acidiphile…) et leur dépendance à <strong>la</strong> lumière, <strong>la</strong> chaleur et<br />

l'eau (héliophile, thermophile, hygrophile…). La p<strong>la</strong>nte pourra encore être qualifiée <strong>de</strong><br />

prairiale, <strong>de</strong> sylvatique, <strong>de</strong> rudérale, etc.… Quand aux milieux riches en éléments nutritifs ils<br />

sont dits eutrophes ou oligotrophes lorsqu’ils sont pauvres. Pour toutes ces définitions voir<br />

l’annexe 1.<br />

Les milieux<br />

La Haute-Normandie est caractérisée par <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et ses coteaux calcaires, mais<br />

également par ses grands massifs forestiers.<br />

Les zones humi<strong>de</strong>s, les bas-marais estuariens (marais Vernier) ou <strong>de</strong> méandres<br />

(Heurteauville), les bas et hauts marais du Bray (Forge les Eaux et Mesangueville), les rives<br />

<strong>de</strong>s cours d'eau, les bal<strong>la</strong>stières, les gran<strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauches, les coteaux et les champs<br />

cultivés du Sud du département <strong>de</strong> l'Eure… sont autant <strong>de</strong> milieux variés que sait exploiter <strong>la</strong><br />

végétation.<br />

Trois grands milieux s'en dégagent : les coteaux calcaires, les forêts et les zones humi<strong>de</strong>s.<br />

Mais il ne faut cependant pas négliger tous les micro-milieux, comme par exemple, les berges<br />

<strong>de</strong>s cours d'eau, les bordures <strong>de</strong> champs cultivés ainsi que les talus <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong><br />

communication, <strong>de</strong>s chemins et <strong>de</strong>s prés, surtout s'ils sont sur d’anciennes terrasses alluviales,<br />

Les coteaux calcaires avec leur végétation héliophile <strong>de</strong> pelouse calcicole, souvent sur sol<br />

sec, décrit par Bournérias (gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupements végétaux Belin) comme le Xerobromion<br />

erecti sont souvent exceptionnels avec leurs pentes à Helianthemum nummu<strong>la</strong>rium (L.) Mill.<br />

subsp. nummu<strong>la</strong>rium, Helianthemum apenninum (L.) Mill. Euphorbia esu<strong>la</strong> L. subsp. tristis<br />

(Besser ex M. Bieb.) Rouy Pulsatil<strong>la</strong> vulgaris Mill. Stipa pennata L. Melica ciliata L.<br />

Sesleria coerulea L.) Ard. Me<strong>la</strong>mpyrum cristatum L. Ajuga genevensis L.<br />

Sur les coteaux d'Orival, les orchidées sont bien présentes et avec une rareté Ophrys<br />

splendida Gölz & Reinhard Lainz, nous y trouvons également Phyteuma orbicu<strong>la</strong>re L.subsp.<br />

tenerum (R. Schulz) P. Fourn. Rosa spinosissima L. = R. pimpinellifolia L. Sur ceux <strong>de</strong>s<br />

An<strong>de</strong>lys Ophrys sphego<strong>de</strong>s Mill. subsp. litigiosa (camus) Bech. et à l'automne, Aster linosyris<br />

(L.) Bernh.<br />

Sur celui <strong>de</strong> Chambray Goodyera repens (L.) R. Brown et aussi Rhamnus a<strong>la</strong>ternus L.<br />

Astragalus monspessu<strong>la</strong>nus L. Veronica prostrata L. subsp. scheereri J.P. Brandt. A Becdal,<br />

<strong>la</strong> prairie colineuse nous offre Prunel<strong>la</strong> <strong>la</strong>ciniata (L.) L. et dans le bois au-<strong>de</strong>ssus Orchis<br />

simia Lam. ou encore sur les coteaux d'Ivry sur Eure Koeleria vallesiana (Honckeny)<br />

Gaudin., une graminée <strong>de</strong> montagne.<br />

A Amfreville sous les Monts près <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte <strong>de</strong>s 2 Amants le coteau est b<strong>la</strong>nchi par<br />

Anthericum ramosum L. sur le bord du chemin se développe Seseli libanotis (L.) Koch<br />

Teucrium montanum L. Digitalis lutea L. Les coteaux du sud <strong>de</strong> l'Eure près d'Aizy ne sont pas<br />

en reste avec Seseli montanum L. Peucedanum cervaria (L.) Lapeyr. et Trinia g<strong>la</strong>uca (L.)<br />

Dum.<br />

Sur les anfractuosités <strong>de</strong>s coteaux calcaires <strong>de</strong> l'Iton Gymnocarpium robertianum<br />

(Hoffmann) Newman.<br />

Le coteau <strong>de</strong> Pimont, en bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt d'Eawy, s'épanouit <strong>la</strong> frêle Parnassia palustris<br />

L. p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> marais. Ce coteau est un calcaire marneux et <strong>la</strong> Parnassie pousse allègrement<br />

parmi <strong>la</strong> graminée xérique Brachypodium pinnatum (L.) Beauv. omniprésente sur nos<br />

coteaux. Il faut penser que <strong>la</strong> marne du substrat lui amène l'eau nécessaire à son écologie,<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

mais le contraste est pour le moins choquant ! Près <strong>de</strong> Pimont sur les coteaux Gentianel<strong>la</strong><br />

germanica (Willd.) Borner. est bien présente.<br />

Sur les affleurements calcaires, plus ou moins éboulis <strong>de</strong>s coteaux, vont s'imp<strong>la</strong>nter<br />

l'endémique Vio<strong>la</strong> hispida Lam. et Biscutel<strong>la</strong> neustriaca Bonnet avec Linaria supina (L.)<br />

Chazelles, Galeopsis angustifolia Ehrh. ex hoffmann. Egalement dans ces milieux<br />

Cardaminopsis arenosa (L.) Hayek subsp. borbasi (Zapal.) Pawl. ex H.Scholtz, Th<strong>la</strong>spi<br />

perfoliatum L. et Th<strong>la</strong>spi montanum L. Crepis sancta (L.) Bornm. subsp. nemausensis (Vill.)<br />

Babc.<br />

Sur les imposantes parois calcaires <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> Seine fleurissent au printemps<br />

Centranthus ruber (L.) DC. et Cheiranthus cheiri L.<br />

Les grands massifs forestiers sont définis par (J. Bardat, Phytosociologie et écologie <strong>de</strong>s<br />

Forêts <strong>de</strong> Haute-Normandie, M. Bournérias Groupements végétaux) :<br />

- les chênaies-charmaies d'acidité modérée à neutre,<br />

- les chênaies-hêtraies acidophiles,<br />

- les chênaies oligotrophes à myrtilles et molinies,<br />

- les hêtraies calcicoles,<br />

- les peuplements <strong>de</strong> résineux.<br />

De <strong>la</strong> futaie au taillis, d'acidiphiles à calciphiles, <strong>de</strong> mésophiles à franchement<br />

hydrophiles… encore autant <strong>de</strong> milieux variés que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte exploitera. Nous y retrouverons,<br />

bien sur, les grands ligneux tels que les hêtres, les charmes, les chênes, les frênes, etc…mais<br />

aussi au sol les tapis d'Anemone nemorosa L., les <strong>la</strong>ies bordées <strong>de</strong> Lamium galeobdolon (L.)<br />

L., <strong>de</strong> Milium effusum L., d'Oxalis acetosel<strong>la</strong> L., <strong>de</strong> Carex sylvatica Huds.<br />

En foret d’Eu nous trouverons <strong>de</strong>s parterres <strong>de</strong> Hyacinthoi<strong>de</strong>s non-scripta (L.) Chouard ex<br />

Rothm. ainsi que Dryopteris carthusiana (Vill.) H.P. Fuchs, Athyrium filix-femina (L.) Roth,<br />

les allées bordées <strong>de</strong> Vio<strong>la</strong> riviniana Reichenb. et Vio<strong>la</strong> reichenbachiana Jord. ex Boreau et<br />

en sous bois <strong>la</strong> rare Cardamine bulbifera (L.) Crantz, en bordures <strong>de</strong> chemins <strong>de</strong>s graminées<br />

comme Hor<strong>de</strong>lymus europaeus (L.) Jessen ex Harz, Bromus ramosus Huds. subsp. benekenii<br />

(Lange) Schinz et Thell. et Festuca gigantea (L.) Vill. Certaines forêts ont permis <strong>de</strong> constater<br />

sous taillis <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> Lycopodium c<strong>la</strong>vatum L.<br />

Dans <strong>de</strong>s hêtraies-chênaies acidophiles à houx (Ilex aquifolium L.) se développe Luzu<strong>la</strong><br />

sylvatica (Huds.) Gaudin, en forêt d'Eawy les rares fougères Phegopteris connectilis<br />

(Michaux) Watt. , Gymnocarpium dryopteris (L.) Newman et Oreopteris limbosperma<br />

(Bel<strong>la</strong>rd ex All.) Holub, <strong>la</strong> graminée Danthonia <strong>de</strong>cubens (L.) DC. ainsi que Pyro<strong>la</strong> minor L.<br />

que l’on retrouve également en Forêt <strong>de</strong> Brotonne.<br />

La forêt <strong>de</strong> Bord avec Daphne mezereum L., Polyga<strong>la</strong> serpyllifolia Hose, les chemins<br />

forestiers sur les anciennes terrasses alluviales avec Vicia tenuifolia Roth, Trifolium hybridum<br />

L. subsp. Hybridum, Radio<strong>la</strong> linoi<strong>de</strong>s Roth, Centunculus minimus L. Gnaphalium sylvaticum<br />

L., Lathraea squamaria L., en pineraie Monotropa hypopitys L. subsp. Hypopitys. Dans un<br />

petit bois, au pied d'un coteau près <strong>de</strong> Crève-Cœur, au sol parmi He<strong>de</strong>ra hélix L. et Vinca<br />

minor L. : Hepatica nobilis Schreb.<br />

Dans les forêts sur sols calcaires acidifiés par les litières Brachypodium sylvaticum (Huds.)<br />

Beauv. En sous-bois les fougères Polystichum aculeatum (L.) Roth et Polystichum setiferum<br />

(Forssk.) Woynar et leurs hybri<strong>de</strong>s, Paris quadrifolia L., Helleborus foetidus L., Ribes nigrum<br />

L. Les <strong>la</strong>ies sont alors bordées <strong>de</strong> Melica uniflora Retz. et au printemps d'Orchis mascu<strong>la</strong> (L.)<br />

L. En forêt <strong>de</strong> Bord sur l'espace herbeux d'une <strong>la</strong>ie <strong>la</strong> rare Ranunculus nemorosus DC.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les peuplements <strong>de</strong> résineux à Pinus sylvestris L. sont souvent insérés dans les massifs <strong>de</strong><br />

feuillus, le sol, déjà à tendance neutro-aci<strong>de</strong> (terrasse alluviale), s'acidifie encore par <strong>la</strong> litière<br />

formée d'aiguilles <strong>de</strong> pin. Au pied <strong>de</strong> ces grands arbres <strong>de</strong>s tapis <strong>de</strong> mousse :<br />

Pseudoscleropodium purum (Hedw.) Fleisch.<br />

Dicranum scoparium Hedw.<br />

Pleurozium schreberi (Wild. ex Brid.) Mitt. aut. ill. (Wild.)Mitt.<br />

et Rhytidia<strong>de</strong>lphus loreus (Hedw) Warnst.<br />

ainsi que <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> C<strong>la</strong>donia portentosa (Dufour) Coem.<br />

En forêt <strong>de</strong> Bord-Louviers, sur les anciennes terrasses alluviales essentiellement<br />

constituées <strong>de</strong> résineux, certaines parcelles dont les bois ont été exploités sont données pour<br />

extraire le sable et les granulés. Après cessation d'exploitation les terres remaniées permettent<br />

<strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte comme Anthoxanthum aristatum Boiss., Fi<strong>la</strong>go lutescens Jord. ou <strong>la</strong><br />

redécouverte <strong>de</strong> Fi<strong>la</strong>go gallica L.<br />

Les bois broussailleux, aulnaies, sau<strong>la</strong>ies <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> rives, les taillis à l'orée <strong>de</strong>s grands<br />

massifs ou proches <strong>de</strong>s points d'eau nous permettrons <strong>de</strong> voir :<br />

Chrysosplenium oppositifolium L.<br />

et le rare Chrysosplenium alternifolium L.<br />

Carex pendu<strong>la</strong> Huds.<br />

Carex strigosa Huds.<br />

Lysimachia nemorum L.<br />

Stel<strong>la</strong>ria alsine Grimm.<br />

Scrophu<strong>la</strong>ria auricu<strong>la</strong>ta L.<br />

Ces milieux sont constitués <strong>de</strong> :<br />

Alnus glutinosa (L.) Gaertn.<br />

Salix alba L. et Salix cinerea L.<br />

Populus alba L., Sambucus nigra L.<br />

Corylus avel<strong>la</strong>na L<br />

et quelques raretés les accompagnent comme Scil<strong>la</strong> bifolia L., Corydalis solida (L.) C<strong>la</strong>irv.<br />

ou l'Anemone ranunculoi<strong>de</strong>s L.<br />

Les forêts, hormis déjà ses différents peuplements et ses différents substrats, sont<br />

également d'une gran<strong>de</strong> diversité avec leurs coupes forestières, leurs c<strong>la</strong>irières, leurs <strong>la</strong>ies<br />

ensoleillées et leurs points d'eau. Les massifs forestiers <strong>de</strong> Haute-Normandie recèlent plus <strong>de</strong><br />

800 points d'eau dans <strong>de</strong>s milieux aussi variés que différents, tous pour <strong>la</strong> plupart aux eaux<br />

oligotrophes à mésotrophes avec <strong>de</strong>s pH aci<strong>de</strong>s al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> 6,5 à 5,5. Certaines mares à<br />

sphaignes s'acidifient jusqu'au pH 4,5.<br />

Des p<strong>la</strong>ntes, plutôt scyaphiles, s'y développent, pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s hydrophytes mais aussi<br />

<strong>de</strong>s hélophytes.<br />

Sur les bords Juncus bufonius L. subsp. Bufonius, Juncus articu<strong>la</strong>tus L., Bi<strong>de</strong>ns cernua L.,<br />

Carex acuta L, Carex acutiformis Ehrh., Carex vesicaria L., Carex rostrata Stokes, Carex<br />

pseudocyperus L., Carex canescens L. = Carex curta Good., Lysimachia vulgaris L. et les<br />

rares Luronium natans (L.) Rafin. et Ludwigia palustris (L.) S.Elliott. Il ne s’agit pas <strong>de</strong>s<br />

échappées <strong>de</strong> jardineries invasives que nous retrouvons sur les bords <strong>de</strong> l'Eure, <strong>de</strong>s étangs et<br />

<strong>de</strong>s ba<strong>la</strong>stières.<br />

Dans les mares Potamogeton natans L., Utricu<strong>la</strong>ria vulgaris L., et Utricu<strong>la</strong>ria australis R.<br />

Brown, Hydrocharis morsus-ranae L., Rumex hydro<strong>la</strong>pathum Huds., Ranunculus peltatus,<br />

Schrank, Ranunculus aquatilis L., Myriophyllum spicatum L. et le rare Myriophyllum<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

alterniflorum DC., Alisma p<strong>la</strong>ntago-aquatica L., Eleocharis palustris (L.) Roem. et Schult.<br />

subsp. Palustris, Œnanthe aquatica (L.) Poiret, Veronica scutel<strong>la</strong>ta L., Sparganium emersum<br />

Rehm., Hottonia palustris L. et exceptionnellement Lobelia urens L. (non revu !) et dans<br />

quelques mares Stratiotes aloi<strong>de</strong>s L. et Menyanthes trifoliata L. (forêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lon<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />

Brotonne et <strong>de</strong> Rouvray).<br />

La liste ci-<strong>de</strong>ssous est un inventaire sur un seul point d'eau dans <strong>la</strong> forêt d'Orival :<br />

Agrostis stolonifera L. (Agrosti<strong>de</strong> stolonifère)<br />

Betu<strong>la</strong> pubescens Ehrh.L. (Bouleau)<br />

Eleocharis palustris (L.) Roem. (Scirpe <strong>de</strong>s marais)<br />

Glyceria fluitans (L.) R. Br. (Glycerie flottante)<br />

Galium palustre L. subsp. palustre (Galium <strong>de</strong>s marais)<br />

Holcus <strong>la</strong>natus L. (houlque <strong>la</strong>ineuse)<br />

Holcus mollis L. subsp. mollis (Houlque molle)<br />

Hottonia palustris L. (Hottonie <strong>de</strong>s marais)<br />

Hypericum tetrapterum Fries (Millepertuis à 4 ailes)<br />

Hypericum perforatum L. (Millepertuis commun, herbe à mille trous)<br />

Juncus effusus L. (Jonc diffus)<br />

Juncus articu<strong>la</strong>tus L. (Jonc articulé)<br />

Lotus uliginosus Schkuhr (Lotier <strong>de</strong>s marais)<br />

Lycopus europaeus L. (Lycope d'Europe, chanvre d'eau)<br />

Lysimachia nummu<strong>la</strong>ria L. (Lysimaque nummu<strong>la</strong>ire, herbe aux écus)<br />

Malva sylvestris L. (Mauve <strong>de</strong>s bois)<br />

Mentha aquatica L. (Menthe aquatique)<br />

Oenanthe aquatica (L.) Poir. (Œnanthe aquatique, phel<strong>la</strong>ndre, fenouil d'eau)<br />

Pteridium aquilinum (L.) Kuhn (Fougère aigle)<br />

Potamogeton natans L. (Potamot nageant)<br />

Ranunculus acris L. subsp. acris (Renoncule acre)<br />

Ranunculus f<strong>la</strong>mmu<strong>la</strong> L. subsp.f<strong>la</strong>mmu<strong>la</strong> (Renoncule f<strong>la</strong>mmette, petite douve)<br />

Rubus ulmifolius Schott f. (Ronce à feuilles d’orme)<br />

Rumex acetosa L. (Oseille sauvage, patience, dogue)<br />

Rumex conglomeratus Murr. (Patience aglomérée)<br />

Rumex obtusifolius L. subsp. obtusifolius (Patinece à feuilles obtuses)<br />

Salix alba L. subsp. alba (Saule b<strong>la</strong>nc)<br />

Salix atrocinera Brot. (Saule roux cendré)<br />

Sparganum ermersum Rehm. (Petit rubannier)<br />

Stel<strong>la</strong>ria graminea L. (Stel<strong>la</strong>ire graminée)<br />

Teucrium scorodonia L. subsp. scorodonia (Germandrée scordoine)<br />

Ces milieux, bien que forestiers et <strong>de</strong> petites surfaces (100 à 400 m², rarement plus <strong>de</strong><br />

1000 m²) font partie <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s.<br />

Les Zones humi<strong>de</strong>s<br />

Tout le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, les talus <strong>de</strong>s terrasses alluviales en bords <strong>de</strong> routes sont b<strong>la</strong>nchis<br />

au printemps par Saxifraga granu<strong>la</strong>ta L. ainsi qu’à quelques endroits par Draba muralis L.<br />

Les espaces non cultivés <strong>de</strong>s terrasses alluviales sont caractérisés par :<br />

Potentil<strong>la</strong> recta L.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Potentil<strong>la</strong> argentea L.<br />

Ornithopus perpusillus L.<br />

Centaurium erythraea Rafn.,<br />

Centaurium pulchellum (Swartz) Druce.<br />

Fi<strong>la</strong>go minima (Smith.) Pers<br />

Aira caryophyllea L. subsp. caryophyllea L.,<br />

Myosotis discolor Pers. subsp. Discolor<br />

Spergu<strong>la</strong>ria rubra (L.) J. et C. Presl.<br />

Près <strong>de</strong>s ba<strong>la</strong>stières P<strong>la</strong>ntago arenaria Waldst. et Kit. Tuberaria guttata (L.) Fourr.<br />

Teucrium botrys L., Lepidium graminifolium L., Crassu<strong>la</strong> til<strong>la</strong>ea Lester-Gar<strong>la</strong>nd. et<br />

récemment Ditrichia graveolens (L.) Greuter.<br />

Un relevé <strong>de</strong> 2005, sur une fraction <strong>de</strong> terrasse alluviale, nous a permis d'observer 112<br />

taxons différents.<br />

Les eaux courantes ne sont pas en reste, surtout celles <strong>de</strong>s rives marécageuses et <strong>de</strong>s bois<br />

broussailleux, et pour certains cours d'eau, avec le développement dans le courant <strong>de</strong><br />

Ranunculus fluitans Lam., Ranunculus penicil<strong>la</strong>tus (Dum.) Bab. subsp. penicil<strong>la</strong>tus ou<br />

Zannichellia palustris L. subsp. palustris<br />

Sur les rives mais les pieds dans l'eau<br />

Apium nodiflorum (L.) Lag.<br />

Rorippa palustris (L.) Besser<br />

Rorippa sylvestris (L.) Besser<br />

Rorippa amphibia (L.) Besser.<br />

Sparganium erectum L. subsp. erectum<br />

Carex disticha Huds.<br />

Carex riparia Curt.<br />

Geum rivale L.<br />

Equisetum telmateia Ehrh.<br />

Cardamine amara L.<br />

Sonchus palustris L.<br />

Aconitum napellus L. subsp. neomontanum (Wulfen) Gayer<br />

Chenopodium ambrosioi<strong>de</strong>s L.<br />

et dans <strong>la</strong> Seine <strong>la</strong> Valisneria spiralis L.<br />

Les ba<strong>la</strong>stières fournissent aussi leurs tribus floristiques, dans l'eau ou sur les berges, avec<br />

Rumex maritimus L. Myosotis scorpioi<strong>de</strong>s L. Cyperus vegetus Willd. Butomus umbel<strong>la</strong>tus<br />

L. Ranunculus circinatus Sibth. Ranunculus trichophyllus Chaix subsp. trichophyllus Najas<br />

marina L. et retrouvée aussi <strong>la</strong> rare Valisneria spiralis L. Sur les pourtours embroussaillés<br />

Impatiens parviflora DC.<br />

Dans un étang au sud du département <strong>de</strong> l'Eure :<br />

Apium inundatum (L.) Reichenb. f.<br />

Littorel<strong>la</strong> uniflora (L.) Aschers<br />

Alisma <strong>la</strong>nceo<strong>la</strong>tum With.<br />

Au <strong>la</strong>c d'Acquigny nous avons trouvé Bunias orientalis L.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les bas marais (Vernier, Heurteauville, Lormais, Aiziers…) avec :<br />

Euphorbia palustris L.<br />

Caltha palustris L.<br />

Inu<strong>la</strong> britannica L.<br />

Achillea ptarmica L.<br />

Œnanthe fistulosa L.<br />

Rumex hydro<strong>la</strong>pathum Huds.<br />

Stachys palustris L.<br />

Pyro<strong>la</strong> rotundifolia L. var. arenaria Koch<br />

Triglochin palustris L.<br />

Bal<strong>de</strong>llia ranunculoi<strong>de</strong>s (L.) Parl.<br />

Hippuris vulgaris L.<br />

Valeriana dioica L.<br />

Parentucellia viscosa (L.) Caruel<br />

Ranunculus lingua L.<br />

Senecio aquaticus Hill subsp. aquaticus<br />

C<strong>la</strong>dium mariscus (L.) Pohl<br />

Thelypteris palustris Schott<br />

Osmunda regalis L.<br />

Anagallis tenel<strong>la</strong> (L.) L.<br />

Carex viridu<strong>la</strong> Michaux var. viridu<strong>la</strong><br />

Carex <strong>de</strong>missa Vahl ex Hartm.<br />

Drosera rotundifolia L.<br />

Salmolus valerandi L.<br />

Ophioglossum vulgatum L.<br />

Schoenoplectus <strong>la</strong>custris (C.C. Gmel.) Pal<strong>la</strong>.<br />

Les sols embroussaillés sont souvent jonchés <strong>de</strong> sphaignes comme Sphagnum palustre L.<br />

Sphagnum squarrosum Crome, Sphagnum fimbriatum Wilso et <strong>de</strong> mousse Calliergonel<strong>la</strong><br />

cuspidata (Hedw.) Loeske et Mnium hornum Hedw.<br />

La tourbière à sphaignes (Mésangueville) où croissent Polytrichum commune Hedw. et<br />

Vaccinium oxycoccos L. et où évolue <strong>la</strong> Dolome<strong>de</strong>s fimbriatus Clerck, abrite l'Eriophorum<br />

angustifolium Honck. et le rare Rhynchospora alba (L.) Vahl<br />

Le long <strong>de</strong>s chemins <strong>la</strong> végétation colonise les fissures <strong>de</strong>s vieux murs avec Asplenium<br />

ruta-muraria L. Ceterach officinarum Willd. Au pied <strong>de</strong> ces murets parfois Capsel<strong>la</strong> rubel<strong>la</strong><br />

Reut. y est visible. Les bords <strong>de</strong> routes enherbés peuvent êtres fleuris par Armeria arenaria<br />

(Pers.) Schult. Dianthus armeria L. Dianthus carthusianorum L. Les terres piétinées sont<br />

colonisées par le P<strong>la</strong>ntago coronopus L. Herniaria hirsuta L. Coronopus didymus (L.)<br />

Smith et Coronopus squamatus (Forssk.) Aschers.<br />

Milieux anthropiques<br />

On observe en bordure <strong>de</strong>s champs cultivés <strong>de</strong>s messicoles, p<strong>la</strong>ntes dites compagnes <strong>de</strong>s<br />

moisssons :<br />

Sur sols argileux aci<strong>de</strong>s à Glebionis segetum (L.) Fourr. : Vio<strong>la</strong> tricolor L. et Vio<strong>la</strong><br />

arvensis Murray, Ammi majus L., Allium vineale L.<br />

Sur sols calcaires caillouteux : Aphanes arvensis L. Anagallis arvensis L. subsp. foemina<br />

(Mill.) Schinz et Thell. Fumaria parviflora Lam. Tordylium maximum L. Scandix<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

pectenveneris L. Legousia speculum-veneris (L.) Chaix, Reseda phyteuma L. Ajuga<br />

chamaepitys ( L.) Schreb., le rare Iberis amara L. et récemment l'Adonis annua L. (un pied<br />

!)…<br />

Ces bords <strong>de</strong> champs cultivés permettent l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différentes valérianelles (mâche,<br />

doucette) Valerianel<strong>la</strong> locusta (L.) Laterr.) mais aussi différentes espèces comme<br />

Valerianel<strong>la</strong> carinata Loisel. Valerianel<strong>la</strong> eriocarpa Desv. Valerianel<strong>la</strong> rimosa Bast. et<br />

Valerianel<strong>la</strong> <strong>de</strong>ntata (L.) Pollich. On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi nous n’en observons pas<br />

d'autres ?<br />

En bordure <strong>de</strong> champs cultivés <strong>de</strong>s anciennes terrasses alluviales, comme Martot, nous<br />

allons y trouver Artemisia verlotiorum Lamotte Calendu<strong>la</strong> arvensis L. et Mibora minima (L.)<br />

Desv. …<br />

Cette liste n'est pas exhaustive ni <strong>de</strong>s différents milieux, ni <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes mais est un aperçu<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Normandie calcaire avec ses endémiques et ses raretés pour <strong>la</strong><br />

plupart d'intérêt patrimonial.<br />

Correspondance <strong>de</strong>s noms vernacu<strong>la</strong>ires et <strong>de</strong>s désignations <strong>la</strong>tines<br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Aesculus marronnier<br />

Agrimonia aigremoine<br />

Agropyrum, Agropyron chien<strong>de</strong>nt<br />

Agrostema nielle <strong>de</strong>s blés<br />

Ajuga bugle<br />

Alisma p<strong>la</strong>ntago-aquatica p<strong>la</strong>ntain d'eau<br />

Alliaria alliaire<br />

Alnus aulne<br />

Alopecurus vulpin<br />

Althea guimauve<br />

Anagallis mouron<br />

Anchusa buglosse<br />

Antennaria pied-<strong>de</strong>-chat<br />

Anthemis camomille<br />

Anthericum pha<strong>la</strong>ngère<br />

Anthirrhinum gueule <strong>de</strong> loup<br />

Anthoxanthum flouve<br />

Apium ache<br />

Aquilegia ancolie<br />

Arabidopsis, Arabis arabette<br />

Arctium bardane<br />

Arenaria sabline<br />

Armoracia raifort<br />

Arrhenatherum fromental<br />

Artemisia armoise<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Arum gouet<br />

Asarum asaret<br />

Asparagus asperge<br />

Asplenium doradille, rue <strong>de</strong> muraille<br />

Athyrium filix-femina fougère femelle<br />

Atriplex arroche<br />

Atropa bel<strong>la</strong>done<br />

Avena avoine<br />

Bellis pâquerette<br />

Berberis épine-vinette<br />

Beta betterave<br />

Betu<strong>la</strong> bouleau<br />

Bi<strong>de</strong>ns bi<strong>de</strong>nt<br />

Biscutel<strong>la</strong> lunetière<br />

Borago bourrache<br />

Brassica chou<br />

Bromus brome<br />

Bupleurum buplèvre<br />

Buxus buis<br />

Ca<strong>la</strong>mintha ca<strong>la</strong>ment<br />

Calendu<strong>la</strong> soucis<br />

Callitriche capil<strong>la</strong>ire d'eau<br />

Caltha popu<strong>la</strong>ge<br />

Calystegia liseron<br />

Carduus chardon<br />

Carex <strong>la</strong>îche<br />

Carpinus charme<br />

Castanea châtaignier<br />

Centaurium érythrée<br />

Cerastium céraiste<br />

Ceratophyllum cornifle<br />

Chaerophyllum cerfeuil<br />

Cheiranthus giroflée<br />

Chelidonium chélidoine<br />

Chrysoplenium dorine<br />

Cichorium chicorée<br />

Cirsium cirse<br />

Comaret comaret<br />

Conium ciguë<br />

Conva<strong>la</strong>ria muguet<br />

Convolvulus liseron<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Conyza vergerette<br />

Cornus cornouiller<br />

Corylus noisetier<br />

Crambe chou marin<br />

Crataegus aubépine<br />

Cynodon chien<strong>de</strong>nt<br />

Cynosurus cristatus cretelle<br />

Cyperus souchet<br />

Daucus carotte<br />

Deschampsia canche<br />

Dianthus œillet<br />

Dipsacus cardère<br />

Draba drave<br />

Dryopteris filix-mas fougère mâle<br />

Echium vipérine<br />

Eleocharis scirpe<br />

Elo<strong>de</strong>a élodée<br />

Equisetum prêle<br />

Erica bruyère<br />

Eriophorum linaigrette<br />

Erodium bec <strong>de</strong> grue<br />

Eryngium panicaut<br />

Erysimum vé<strong>la</strong>r<br />

Euonymus fusain<br />

Eupatorium eupatoire<br />

Euphrasia casse-lunettes<br />

Fagus hêtre<br />

Ficus figuier<br />

Fi<strong>la</strong>ginel<strong>la</strong>, fi<strong>la</strong>go gnaphale<br />

Filipendu<strong>la</strong> spirée<br />

Foeniculum fenouil<br />

Fragaria fraisier<br />

Frangu<strong>la</strong> bourdaine<br />

Fraxinus frêne<br />

Ga<strong>la</strong>nthus perce-neige<br />

Galium gaillet, caille-<strong>la</strong>it<br />

Genista genêt<br />

Geum benoîte<br />

Gnaphalium gnaphale<br />

Halimione obione<br />

He<strong>de</strong>ra lierre<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Heracleum panicaut<br />

Heracleum berce<br />

Hieracium épervière<br />

Hippophae argousier<br />

Hippuris pesse d'eau<br />

Holcus houlque<br />

Holosteum holostée<br />

Hor<strong>de</strong>lymus, Hor<strong>de</strong>um orge<br />

Humulus houblon<br />

Huperzia lycopo<strong>de</strong><br />

Hyacinthoi<strong>de</strong>s jacinthe<br />

Hyoscyamus jusquiame<br />

Hypericum millepertuis<br />

Hypochoeris porcelle<br />

Ilex houx<br />

Isatis pastel<br />

Jug<strong>la</strong>ns noyer<br />

Juncus jonc<br />

Juniperus genévrier<br />

Laburnum cytise<br />

Lactuca <strong>la</strong>itue<br />

Lamium <strong>la</strong>mier<br />

Lapsana <strong>la</strong>mpsane<br />

Larix mélèze<br />

Lathyrus gesse<br />

Legousia specu<strong>la</strong>ire<br />

Lemna lentille d'eau<br />

Leontodon lion<strong>de</strong>nt<br />

Lepidium passerage<br />

Ligustrum troène<br />

Lilium lys<br />

Limonium statice<br />

Linum lin<br />

Lithospermum grémil<br />

Lolium ivraie<br />

Lonicera chèvrefeuille<br />

Lotus lotier<br />

Luronium flûteau<br />

Lycopodium, Lycopodiel<strong>la</strong> lycopo<strong>de</strong><br />

Lycopus lycope<br />

Lysimachia lysimaque<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Lythrum salicaire<br />

Malus pommier<br />

Malva mauve<br />

Matthio<strong>la</strong> giroflée<br />

Medicago luzerne<br />

Me<strong>la</strong>ndrium compagnon b<strong>la</strong>nc et rouge<br />

Melica mélique<br />

Melilotus mélilot<br />

Mespilus néflier<br />

Milium millet<br />

Minuartia alsine<br />

Moehringia sabline<br />

Mycelis <strong>la</strong>itue<br />

Najas naïa<strong>de</strong><br />

Nardus nard<br />

Nasturtium cresson<br />

Nymphea nénuphar<br />

Oenothera onagre<br />

Omalotheca gnaphale<br />

Omphalo<strong>de</strong>s nombril-<strong>de</strong>-venus<br />

Onobrychis esparcette, sainfoin<br />

Ononis bugrane<br />

Origanum origan<br />

Ornithopus pied-d'oiseau<br />

Osmunda osmon<strong>de</strong><br />

Otanthus diotis, dioti<strong>de</strong><br />

Panicum panic ou millet<br />

Papaver coquelicot, pavot<br />

Paris parisette<br />

Pastinaca panais<br />

Pentaglottis buglose<br />

Peplis pourpier d'eau<br />

Petrorhagia oeillet<br />

Petroselinum persil<br />

Pha<strong>la</strong>ris baldingère<br />

Phleum fléole<br />

Phragmites roseau<br />

Phyteuma raiponce<br />

Pimpinel<strong>la</strong> boucage<br />

Pinguicu<strong>la</strong> grassette<br />

P<strong>la</strong>ntago p<strong>la</strong>ntain<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

P<strong>la</strong>tanus p<strong>la</strong>tane<br />

Poa paturin<br />

Polygonatum sceau-<strong>de</strong>-salomon<br />

Polygonum renouée<br />

Polystichum polystic<br />

Polytricum polytric<br />

Populus peuplier<br />

Portu<strong>la</strong>ca pourpier<br />

Potamogeton potamot<br />

Primu<strong>la</strong> primevère<br />

Prunel<strong>la</strong> brunelle<br />

Prunus prunier, cerisier<br />

Pseudostuga doug<strong>la</strong>s<br />

Pteridium fougère aigle<br />

Pyrus poirier<br />

Quercus chêne<br />

Ranunculus . renoncule, grenouillette<br />

Raphanus ravenelle<br />

Rhamnus nerprun<br />

Rhinanthus rhinanthe, crêtre-<strong>de</strong>-coq<br />

Riccia hépatique d'eau<br />

Rubia garance<br />

Rubus ronce et framboisier<br />

Rumex oseille, doche, dogue<br />

Ruscus fragon<br />

Salix saule (S. b<strong>la</strong>nc = osier)<br />

Salvia sauge<br />

Sambuscus sureau<br />

Sarothamnus genêt à ba<strong>la</strong>is<br />

Schoenus choin<br />

Scirpus scirpe<br />

Sedum orpin<br />

Sempervivum joubarbe<br />

Senecio seneçon<br />

Silybum chardon-marie<br />

Sinapis moutar<strong>de</strong><br />

Sisymbrium vé<strong>la</strong>r<br />

Sium berle<br />

Smyrnium maceron<br />

So<strong>la</strong>num morelle<br />

Sonchus <strong>la</strong>iteron<br />

20


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms <strong>la</strong>tins Noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Sparganium rubanier<br />

Spartium genêt d'Espagne<br />

Stachys épiaire<br />

Stratiotes faux-aloès<br />

Suaeda sou<strong>de</strong><br />

Symphytum consou<strong>de</strong><br />

Syringa li<strong>la</strong>s<br />

Tanacetum tanaisie<br />

Taraxacum pissenlit<br />

Taxus if<br />

Teucrium germandrée<br />

Thalictrum pigamon<br />

Th<strong>la</strong>spi tabouret<br />

Thymus thym, serpolet<br />

Tilia tilleul<br />

Trapaeolum capucine<br />

Trifolium trèfle<br />

Triglochin troscart<br />

Tussi<strong>la</strong>go pas-d'âne<br />

Typha massette<br />

Ulex ajonc<br />

Ulmus orme<br />

Urtica ortie<br />

Vaccinum<br />

airelle, myrtille,<br />

canneberge<br />

Valerianel<strong>la</strong> mâche, doucette<br />

Verbascum molène<br />

Verbena verveine<br />

Viburnum viorne<br />

Vicia vesce, jarosse<br />

Vinca pervenche<br />

Vincetoxicum dompte-venin<br />

Vio<strong>la</strong> violette, pensée<br />

Viscum gui<br />

Xanthium <strong>la</strong>mpour<strong>de</strong><br />

21


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Correspondance <strong>de</strong>s noms scientifiques et <strong>de</strong>s noms vernacu<strong>la</strong>ires<br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

acacia Robinia<br />

ache Apium<br />

aigremoine Agrimonia<br />

alliaire Alliaria<br />

alsine Minuartia<br />

ancolie Aquilegia<br />

arabette Arabidopsis, Arabis<br />

argousier Hippophae<br />

armoise Artemisia<br />

arroche Atriplex<br />

asaret Asarum<br />

asperge Asparagus<br />

aubépine Crataegus<br />

aulne Alnus<br />

avoine Avena<br />

baldingère Pha<strong>la</strong>ris<br />

bardane Arctium<br />

bec <strong>de</strong> grue Erodium<br />

bel<strong>la</strong>done Atropa<br />

benoîte Geum<br />

berce Heracleum<br />

betterave Beta<br />

bi<strong>de</strong>nt Bi<strong>de</strong>ns<br />

boucage Pimpinel<strong>la</strong><br />

bouleau Betu<strong>la</strong><br />

bourdaine Frangu<strong>la</strong><br />

bourrache Borago<br />

brome Bromus<br />

brunelle Prunel<strong>la</strong><br />

bruyère Erica<br />

bugle Ajuga<br />

buglosse Anchusa, Lycopsis, Pentaglotis<br />

bugrane Ononis<br />

buis Buxus<br />

buplèvre Bupleurum<br />

ca<strong>la</strong>ment Ca<strong>la</strong>mintha<br />

camomille Anthemis, Matricaria<br />

canche Descamptia<br />

capil<strong>la</strong>ire d'eau Callitriche<br />

22


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

cardère Dipsacus<br />

carotte Daucus<br />

casse-lunettes Euphrasia<br />

céraiste Cerastium<br />

cerfeuil Chaerophyllum, Anthriscus<br />

chardon Carduus<br />

charme Carpinus<br />

châtaignier Castanea<br />

chélidoine Chelidonium<br />

chêne Quercus<br />

chèvrefeuille Lonicera<br />

chicorée Cichorium<br />

chien<strong>de</strong>nt Agropyrum, Cynodon<br />

chou Brassica<br />

chou marin Crambe<br />

choin Schoenus<br />

ciguë Conium, Aethusa<br />

cirse Cirsium<br />

colombaire Scabiosa<br />

comaret Comarum<br />

compagnon b<strong>la</strong>nc et rouge Me<strong>la</strong>ndryum, Lychnis<br />

consou<strong>de</strong> Symphytum<br />

coquelicot, pavot Papaver<br />

coquelour<strong>de</strong> Agrostemma, Hesperis<br />

cornifle Ceratophyllum<br />

cornouiller Cornus<br />

cotonnière Fi<strong>la</strong>go<br />

coucou Primu<strong>la</strong><br />

coudrier Corylus<br />

cresson Nasturtium<br />

crête-<strong>de</strong>-coq Rhinanthus<br />

criste-marine Crithmum<br />

cretelle Cynosorus cristatus<br />

cytise Cytisus, Laburnum<br />

dame-d'onze-heures Ornithogalum<br />

damier Fritil<strong>la</strong>ria<br />

dauphinelle Delphinium<br />

<strong>de</strong>nt-<strong>de</strong>-lion Taraxacum<br />

diotis, dioti<strong>de</strong> Othanthus<br />

doche, dogue Rumex sp.<br />

doradille, rue <strong>de</strong> muraille Asplenium<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

dorine Chrysosplenium<br />

douce-amère So<strong>la</strong>num dulcamara<br />

doucette Valerianel<strong>la</strong> locusta<br />

doug<strong>la</strong>s Pseudostuga<br />

drave Draba, Erophi<strong>la</strong><br />

élodée Elo<strong>de</strong>a<br />

épervière Hieracium<br />

épine-vinette Berberis<br />

érythrée Centaurium<br />

esparcette, sainfoin Onobrychis<br />

eupatoire Eupatorium<br />

fenouil Foeniculum<br />

figuier Ficus<br />

fléole Phleum<br />

flouve Anthoxanthum<br />

flûteau Bal<strong>de</strong>llia, Luronium<br />

fougère aigle Pteridium<br />

fougère femelle Athyrium filix-femina<br />

fougère mâle Dryopteris filix-mas<br />

fragon Ruscus<br />

fraisier Fragaria<br />

framboisier Rubus<br />

frêne Fraxinus<br />

fromental Arrhenatherum<br />

fusain Euonymus<br />

gaillet, caille-<strong>la</strong>it Galium<br />

garance Rubia<br />

genêt Genista<br />

genêt à ba<strong>la</strong>is Sarothamnus<br />

genévrier Juniperus<br />

gesse Lathyrus<br />

giroflée Cheiranthus, Matthio<strong>la</strong><br />

gnaphale Gnaphalium, Omalotheca, Fi<strong>la</strong>go<br />

gouet Arum<br />

grassette Pinguicu<strong>la</strong><br />

grémil Lithospermum<br />

gueule <strong>de</strong> loup Antirrhinum<br />

guimauve Althea<br />

hépatique d'eau Riccia fluitans<br />

hêtre Fagus<br />

herbe à Robert Géranium<br />

24


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

Stel<strong>la</strong>ire holostée Stel<strong>la</strong>ria<br />

houblon Humulus<br />

houlque Holcus<br />

houx llex<br />

ivraie Lolium<br />

jacinthe Hyacinthoi<strong>de</strong>s<br />

jonc Juncus<br />

jusquiame Hyoscyamus<br />

<strong>la</strong>îche Carex<br />

<strong>la</strong>itue Lactuca, Mycelis<br />

<strong>la</strong>mier Lamium<br />

<strong>la</strong>mpsane Lapsana<br />

lentille d'eau Lemna, Spiro<strong>de</strong><strong>la</strong>, Wolfia<br />

lierre He<strong>de</strong>ra<br />

lin Linum<br />

linaigrette Eriophorum<br />

lion<strong>de</strong>nt Leontodon<br />

liseron Calystegia, Convolvulus<br />

lotier Lotus<br />

lunetière Biscutel<strong>la</strong><br />

luzerne Medicago<br />

lycope Lycopus<br />

lycopo<strong>de</strong> Lycopodium, Huperzia, Lycopodiel<strong>la</strong><br />

lys Lilium<br />

lysimaque Lysimachia<br />

marronnier Aesculus<br />

mauve Malva<br />

mélèze Larix<br />

mélilot Melilotus<br />

mélique Melica<br />

millepertuis Hypericum<br />

millet Milium, Panicum<br />

mouron Anagallis<br />

muguet Conval<strong>la</strong>ria<br />

naïa<strong>de</strong> Najas<br />

nard Nardus<br />

néflier Mespilus<br />

nénuphar Nuphar, Nymphea<br />

nerprun Rhamnus<br />

nielle <strong>de</strong>s blés Agrostemma<br />

noisetier Corylus<br />

25


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

nombril-<strong>de</strong>-venus Umbilicus, Omphalo<strong>de</strong>s<br />

noyer Jug<strong>la</strong>ns<br />

obione Halimione<br />

œillet Dianthus<br />

onagre Oenothera<br />

orge Hor<strong>de</strong>um, Hor<strong>de</strong>lymus<br />

origan Origanum<br />

oseille, doche, dogue Rumex<br />

osmon<strong>de</strong> Osmunda<br />

panais Pastinaca<br />

panic ou millet Panicum<br />

panicaut Eryngium<br />

pâquerette Bellis<br />

parisette Paris<br />

passerage Lepidium, Cardaria<br />

pastel Isatis<br />

paturin Poa<br />

perce-neige Ga<strong>la</strong>nthus<br />

persil Petroselinum<br />

pesse d'eau Hippuris<br />

peuplier Populus<br />

pha<strong>la</strong>ngère Anthericum<br />

pied-<strong>de</strong>-chat Antennaria<br />

pied-d'oiseau Ornithopus<br />

p<strong>la</strong>ntain P<strong>la</strong>ntago<br />

p<strong>la</strong>ntain d'eau Alisma p<strong>la</strong>ntago-aquatica<br />

p<strong>la</strong>tane P<strong>la</strong>tanus<br />

poirier Pyrus<br />

polystic Polysticum<br />

polytric Polytrichum<br />

pommier Malus<br />

popu<strong>la</strong>ge Caltha<br />

porcelle Hypochoeris<br />

potamot Potamogeton<br />

pourpier Portu<strong>la</strong>ca<br />

pourpier d'eau Peplis<br />

prêle, queue-<strong>de</strong>-cheval Equisetum<br />

primevère Primu<strong>la</strong><br />

prunier, cerisier Prunus<br />

raifort Armoracia<br />

raiponce Phyteuma<br />

26


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Noms vernacu<strong>la</strong>ires Noms scientifiques<br />

ravenelle Raphanus<br />

renoncule, grenouillette Ranunculus<br />

renouée Polygonum<br />

rhinanthe, crêtre-<strong>de</strong>-coq Rhinanthus<br />

ronce et framboisier Rubus<br />

roseau Phragmites<br />

sabline Arenaria, Moerhingia<br />

salicaire Lythrum<br />

sauge Salvia<br />

saule (S. b<strong>la</strong>nc = osier) Salix<br />

sceau-<strong>de</strong>-salomon Polygonatum<br />

scirpe Scirpus, Eleocharis<br />

souchet Cyperus<br />

soucis Calendu<strong>la</strong><br />

spécu<strong>la</strong>ire Legousia<br />

spirée Filipendu<strong>la</strong><br />

statice Limonium<br />

sureau Sambucus<br />

troène Ligustrum<br />

vé<strong>la</strong>r Sisymbrium<br />

vergerette Conyza, Erigeron<br />

vipérine Echium<br />

vulpin Alopecurus<br />

27


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Annexe 1 : Types Biologiques (d'après M. Provost)<br />

Phanérophyte Ph. : p<strong>la</strong>nte ligneuse à bourgeons passant l'hiver situés à plus <strong>de</strong> 50 cm, (Ph.l.<br />

lianescente, Ph.s. sempervirente ou Ph.c. caducifoliée.<br />

Nanophanérophyte Nanoph. : P<strong>la</strong>nte ligneuse <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 2 m.<br />

Chaméphyte Ch. : P<strong>la</strong>nte ligneuse à bourgeons passant l'hiver entre 5 et 50 cm ou<br />

herbacée Ch. h..<br />

Hémicryptophyte H. : Passe l'hiver avec <strong>de</strong>s bourgeons situés au niveau du sol, H. b.n. à<br />

bourgeons nus, H. r. à rosette, H. c. cespiteuse, H.2 bisannuelle.<br />

Géophyte G. : P<strong>la</strong>nte herbacée à bourgeons vivants passant l'hiver enfouis à l'abri du gel dans<br />

le sol, G. à rhiz. à rhizome, G. à bulbe, G. à tuberc. à tubercule.<br />

Thérophyte Th. : P<strong>la</strong>nte annuelle à graine, cycle complet en moins d'un an.<br />

Hélophyte Hél. : P<strong>la</strong>nte passant l'hiver avec <strong>la</strong> souche et bourgeons enfouis dans le sable ou<br />

<strong>la</strong> vase et <strong>la</strong> partie supérieure au soleil.<br />

Hydrogéophyte Hydr. g. : p<strong>la</strong>nte aquatique fixée au fond <strong>de</strong> l'eau à bourgeons d'hiver portés<br />

par un rhizome enfoui dans <strong>la</strong> vase ou le sable.<br />

Hydrohémicryptophyte Hydr. h. : p<strong>la</strong>nt aquatique fixée au fond <strong>de</strong> l'eau à bourgeons situés<br />

à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> vase ou du sable.<br />

Hydrothérophyte Hydr. Th. : P<strong>la</strong>nte aquatique annuelle, libre ou enracinée au fond <strong>de</strong> l'eau<br />

passant <strong>la</strong> mauvaise saison sous forme <strong>de</strong> graines ou hibernacles.<br />

Gradient Trophique<br />

Acidicline /Acidiphile : qui préfère /préfère nettement les milieux aci<strong>de</strong>s.<br />

Basicline : qui préfère, une légère préférence pour les milieux alcalins.<br />

Calcicline/Calciphile : qui préfère /préfère nettement les terrains calcaires.<br />

Calcicole : exclusivement ou forte préférence pour le calcaire.<br />

Calcifuge : qui fuit le calcaire.<br />

Silicicole : exclusivement ou forte préférence pour un substrat siliceux.<br />

Halophile/Aérohaline : exclusive ou préférentielle <strong>de</strong>s milieux salés /embruns du littoral.<br />

Indifférent<br />

Neutrocline/Neutrophile : qui préfère les milieux neutre /qui affectionne <strong>la</strong> neutralité.<br />

Nitrocline /Nitrophile : qui préfère /préfère nettement les milieux enrichis en nitrates.<br />

Parasite : qui vit aux dépens <strong>de</strong>s autres.<br />

Psammophile : qui préfère nettement les sols sableux.<br />

Turficole : qui vit sur <strong>la</strong> tourbe.<br />

Saxicole : qui vit sur les rochers, <strong>la</strong> rocaille.<br />

Humidité- Lumière<br />

Aqueux à Amphibie : vivant dans l'eau.<br />

Héliophile : exigeant <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière pour son développement.<br />

Hygrophile : abondamment et régulièrement alimentées en eau.<br />

Mésophile : exigences moyennes en eau.<br />

Photophile : recherchant <strong>la</strong> lumière.<br />

Sciaphile : tolérant ou recherchant un ombrage.<br />

Thermophile : recherchant <strong>la</strong> chaleur.<br />

Xérophile : tolérant ou recherchant les milieux sec.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Biotope (milieu)<br />

Aqueux : milieu humi<strong>de</strong>, voire écoulement d’eau, eau stagnante ou ruisse<strong>la</strong>nte.<br />

Littoral : rivage, fa<strong>la</strong>ise, zone entre intérieur <strong>de</strong>s terres et <strong>la</strong> mer .<br />

Prairial : ce qui concerne <strong>la</strong> prairie, herbage, pâturage, coteau ou pré <strong>de</strong> fauche.<br />

Sylvatique : propre aux forêts et bois.<br />

Rudéral : près <strong>de</strong>s Habitations, friches, terrains vagues, chemins, murs.<br />

Messicole : p<strong>la</strong>ntes poussant en accompagnement <strong>de</strong>s cultures, bords <strong>de</strong> champs.<br />

Rocailles, Coteaux, Lan<strong>de</strong>s : p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> ...<br />

Milieux trophiques<br />

Oligotrophe : pauvre en éléments nutritifs et conductivité en milli-Siemens jusqu'à 0,10.<br />

Mésotrophe : éléments nutritifs moyen et conductivité en milli-Siemens 0,10 à 0,30.<br />

Eutrophe : riche en éléments nutritifs et conductivité en milli-Siemens 0,30 à 0,50.<br />

Hypertrophe : très riche en nutriments, <strong>de</strong>s fois indésirables comme trop <strong>de</strong> phosphates ou<br />

<strong>de</strong> nitrates, et conductivité en milli-Siemens > 0,50 (pour <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> consommations à<br />

conductivité élevée elles sont dites "minérales").<br />

Références bibliographiques<br />

H. <strong>de</strong>s ABBAYES. Flore et Végétation du Massif Armoricain. Tome 1, 1971, Presses<br />

Universitaires <strong>de</strong> Bretagne.<br />

ARNOLBODI Frédéric et ALBAN Nicol<strong>la</strong>s. La gestion <strong>de</strong>s mares forestières <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine. ONF<br />

BARDAT Jacques Phytosociologie <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> haute Normandie, Bulletins <strong>de</strong> <strong>la</strong> SBCO<br />

Les Bases <strong>de</strong> <strong>la</strong> Production Végétales Tome 1 Le Sol Collection Sciences et Techniques<br />

Agricoles (Photocopies)<br />

Marjorie BLAMEY & Christopher GREY-WILSON Flore d'Europe Occi<strong>de</strong>ntale éditions<br />

ARTHAUD adaptation française (1991)<br />

Gaston BONNIER La Gran<strong>de</strong> Flore en couleurs - 2 at<strong>la</strong>s, éditions BELIN (1998)<br />

Marcel BOURNERIAS Les Orchidées <strong>de</strong> France, Belgique et Luxembourg S. F. O<br />

Collection Parthenope (1998)<br />

Marcel BOURNERIAS, Gérard ARNAL & Christian BOCK Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Groupements<br />

Végétaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisienne éditions BELIN (2001)<br />

A. <strong>de</strong> BREBISSON Flore <strong>de</strong> Normandie 4 ème édition L B H Caen & Paris (1869)<br />

L'abbé H. COSTE Flore <strong>de</strong>scriptive et illustrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corse et <strong>de</strong>s<br />

Contrées Limitrophes 3 tomes, Librairie Scientifique et Technique (1985) et ses<br />

suppléments<br />

A. DEMOLON Dynamique du Sol Dunod<br />

Ph. DUCHAUFOUR Pédologie (abrégés) Masson<br />

Richard FITTER, A<strong>la</strong>stair FITTER & Marjorie BLAMEY ; Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fleurs sauvages<br />

Adaptation Michel CUISIN, PARIS 6 ème édition 1997 De<strong>la</strong>chaux et Niestlé<br />

J.M. GEHU Flore illustrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> région Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is Centre Régional <strong>de</strong><br />

Phytosociologie Bailleul<br />

Marcel GUINOCHET & ROGER <strong>de</strong> VILMORIN Flore <strong>de</strong> France éditions du Centre<br />

National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche Scientifique 5 fascicules (1973)<br />

Marcel JACAMON Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dendrologie 3 ème édition ENGREF (réimpression 1996)<br />

C. E. HUBBARD GRASSES New édition, Published by Penguin Group, (reprinted 1992)<br />

29


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Philippe JAUZEIN Flore <strong>de</strong>s Champs Cultivés INRA (1995)<br />

Philippe JAUZEIN & Jacques MONTEGUT ; Graminées (Poaceae) Nuisibles en Agriculture<br />

édité par S E C N (1983)<br />

Pierre FOURNIER Les Quatre Flores <strong>de</strong> France éditions Paul LECHEVALIER (1961) et<br />

ses suppléments.<br />

Ulrich. LÜTTGE Botanique traité fondamental traduit doc. Technique Lavoisier 1992<br />

Jacques MONTEGUT Pérennes et Vivaces nuisibles en Agriculture édité par SECN (1983)<br />

Olivier MANNEVILLE, coordinateur et auteur principal Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Tourbières et <strong>de</strong>s<br />

Marais De<strong>la</strong>chaux et Niestlé (1999)<br />

Robert PORTAL ; Festuca <strong>de</strong> France (1999)<br />

Robert PORTAL ; Bromus <strong>de</strong> France (1995)<br />

Robert PORTAL ; Eragrostis <strong>de</strong> France et d'Europe occi<strong>de</strong>ntale (2002)<br />

Rémy PRELLI ; Les Fougères et P<strong>la</strong>ntes Alliées <strong>de</strong> France et d'Europe Occi<strong>de</strong>ntale<br />

éditions Belin (2001) Rémy PRELLI & M. BOUDRIE At<strong>la</strong>s Ecologiques <strong>de</strong>s<br />

Fougères et P<strong>la</strong>ntes Alliées éditions Lechevalier (1992)<br />

Michel PROVOST Flore vascu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Basse-Normandie 2 tomes, Presses Universitaires<br />

<strong>de</strong> Caen (1998)<br />

J.C. RAMEAU, D.MANSION & G.DUME Flore Forestière Française (Tome 1 P<strong>la</strong>ines et<br />

Collines 1999, tome 2 Montagnes 1993) Institut pour le Développement Forestier<br />

Jean-Pierre REDURON. Ombellifères <strong>de</strong> France. 5 Tomes 2008. Société Botanique Du<br />

Centre-Ouest<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Synthèse <strong>de</strong>s sorties mycologiques Année <strong>2009</strong><br />

François JULIEN<br />

Les espèces citées ci-<strong>de</strong>ssous ont été récoltées sur les lieux suivants :<br />

- Bernières sur Seine<br />

- Forêt domaniale <strong>de</strong> Bord-Louviers<br />

- Forêt domaniale <strong>de</strong> Montfort sur Risle<br />

- Forêt domaniale <strong>de</strong> Brotonne<br />

- Forêt domaniale <strong>de</strong> Lyons<br />

- Boisset- les- Pévranches<br />

- Saint-Julien-Boutières (Ardèche)<br />

- Forêt <strong>de</strong> Cerisy (Manche)<br />

- La mare <strong>de</strong> Vauville (Manche)<br />

- Dunes d’Hatainville (Manche)<br />

- La <strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>de</strong> Lessay (Manche)<br />

Liste <strong>de</strong>s récoltes effectuées lors <strong>de</strong> ces différentes sorties :<br />

A noter que certaines <strong>de</strong> ces sorties se sont faites en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> Société <strong>de</strong>s<br />

Amis <strong>de</strong>s Sciences Naturelles et du Muséum <strong>de</strong> Rouen.<br />

ASCOMYCOTINA<br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Helotiaceae Ascocoryne sarcoi<strong>de</strong>s (Vittad.)Singer<br />

Helotiaceae Cudoniel<strong>la</strong> acicu<strong>la</strong>re (Bull. : Fr.)Schroeter<br />

Helvel<strong>la</strong>ceae Helvel<strong>la</strong> crispa (Scop. : Fr.) Fr.<br />

Leotiaceae Bulgaria inquinans (Pers.:Fr.) Fr.<br />

Leotiaceae Chlorociboria aeruginascens<br />

(Ny<strong>la</strong>n<strong>de</strong>r)Kanouse ex<br />

Ramamurthi<br />

Pezizaceae Peziza vesiculosa Bulliard :St-Amans<br />

Pezizomyceti<strong>de</strong>ae Geoglossum cookeianum Nannfeldt<br />

Pyronemataceae Cheilymenia stercorea (Pers.) Boud.<br />

Sarcoscyphaceae Sarcoscypha coccinea (Scop.) Lamb.<br />

Xy<strong>la</strong>riaceae Daldinia concentrica<br />

(Bolt. : Fr.) Cesati & De<br />

Notaris<br />

Xy<strong>la</strong>riaceae Hypoxylon fragiforme (Pers. : Fr.) Kickx<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

BASIDIOMYCOTINA<br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Agaricaceae Agaricus arvensis Schaeff.<br />

Agaricaceae Agaricus bisporus (Lange) Imbach<br />

Agaricaceae Agaricus campestris L. :Fr.<br />

Agaricaceae Agaricus comtulus Fr.<br />

Agaricaceae Agaricus <strong>de</strong>voniensis Orton<br />

Agaricaceae Agaricus haemorrhoidarius Schulzer<br />

Agaricaceae Agaricus koelerionensis (Bon) Bon<br />

Agaricaceae Agaricus maleolens Möller<br />

Agaricaceae Agaricus praec<strong>la</strong>resquamosus Freeman<br />

Agaricaceae Agaricus semotus Fr.<br />

Agaricaceae Agaricus silvico<strong>la</strong> (Vitt.) Sacc.<br />

Agaricaceae Agaricus sylvaticus Sch. :Fr.<br />

Agaricaceae Agaricus vaporarius (Pers.) Cappelli<br />

Agaricaceae Agaricus xantho<strong>de</strong>rma Génevier<br />

Agaricaceae Lepiota clypeo<strong>la</strong>ria (Bull.: Fr.) kumm.<br />

Agaricaceae Lepiota cristata (Alb.& Schw. :Fr.)Kummer<br />

Agaricaceae Lepiota fuscovinacea Möller & Lange<br />

Agaricaceae Lepiota grangei (Eyre) Kühner<br />

Agaricaceae Leucoagaricus leucothites (Vittadini) Wasser<br />

Agaricaceae Macrolepiota mastoi<strong>de</strong>a (Fr. : Fr.) Singer<br />

Agaricaceae Macrolepiota procera (Scop.) Singer<br />

Agaricaceae Macrolepiota rhaco<strong>de</strong>s (Vittadini) Singer<br />

Agaricaceae Macrolepiota rickenii (Vel.) Bellu & Lanzoni<br />

Agaricomyceti<strong>de</strong>ae Lentinellus cochleatus (Pers.) P. Karst.<br />

Agaricomyceti<strong>de</strong>ae Lentinus tigrinus (Bull.) Fr.<br />

Amanitaceae Amanita citrina (Sch.:Fr.)S.F.Gray<br />

Amanitaceae Amanita citrina fo. Alba (Price)Q. & Bat.<br />

Amanitaceae Amanita muscaria (L.:Fr.)Hooker<br />

Amanitaceae Amanita phalloi<strong>de</strong>s (Vaill. :Fr.)Link<br />

Amanitaceae Amanita rubescens (Pers.:Fr.)S.F.Gray<br />

Aphyllophoromyceti<strong>de</strong>ae Inonotus hispidus (Bull.) P. Karst.<br />

Aphyllophoromyceti<strong>de</strong>ae Ramaria stricta (Pers. : Fr.) Quélet<br />

Aphyllophoromyceti<strong>de</strong>ae Schizophyllum commune Fr. :Fr.<br />

Aphyllophoromyceti<strong>de</strong>ae Stereum hirsutum (Willd.) Pers.<br />

Aphyllophoromyceti<strong>de</strong>ae Trichaptum abietinum (Dicks.) Ryvar<strong>de</strong>n<br />

Auriscalpiaciae Auriscalpium vulgare S. F. Gray<br />

Bolbitiaceae Bolbitius vitellinus (Pers. : Fr.) Fr.<br />

Bolbitiaceae Panaeolus campanu<strong>la</strong>tus (L.) Quél.<br />

Bolbitiaceae Pholiotina arrhenii (Fr.) Singer<br />

Boletaceae Boletus edulis Bull. :Fr.<br />

Boletaceae Boletus erythropus Pers.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Boletaceae Chalciporus piperatus (Bull. :Fr.)Bataille<br />

Boletaceae Leccinum aurantiacum (Bull.) S.F. Gray<br />

Boletaceae Leccinum brunneogrisoleum Lannoy & Esta<strong>de</strong>s<br />

Boletaceae Leccinum molle (Bon) Bon<br />

Boletaceae Leccinum quercinum Pilát et Dermek<br />

Boletaceae Leccinum scabrum (Bull.:Fr.) S. F. Gray<br />

Boletaceae Leccinum variicolor Watling<br />

Boletaceae Suillus bovinus (L.:Fr.) Roussel<br />

Boletaceae Suillus granu<strong>la</strong>tus (L.) Kuntze<br />

Boletaceae Suillus luteus (L.:Fr.) Roussel<br />

Boletaceae Suillus variegatus (Sw.:Fr.) O.Kuntze<br />

Boletaceae Xerocomus badius (Fr.:Fr.) Gilbert<br />

Boletaceae Xerocomus chrysenteron (Bull.) Quél.<br />

Boletaceae Xerocomus pruinatus (Fr.) Quél.<br />

Cantharel<strong>la</strong>ceae Cantharellus tubiformis Fr. : Fr.<br />

C<strong>la</strong>variaceae Macrotyphu<strong>la</strong> filiformis (Bull.) Paechn.<br />

C<strong>la</strong>vulinaceae C<strong>la</strong>vulina cinerea (Fr.) Schroet.<br />

Coprinaceae Coprinus atramentarius (Bull.:Fr.) Fr.<br />

Coprinaceae Coprinus auricomus Patouil<strong>la</strong>rd<br />

Coprinaceae Coprinus comatus ( Müll. :Fr.)Pers.<br />

Coprinaceae Coprinus micaceus (Bull.:Fr.)Fr.<br />

Coprinaceae Coprinus niveus (Pers. : Fr.) Fr.<br />

Coprinaceae Coprinus picaceus (Bull.:Fr.) S. F. Gray<br />

Coprinaceae Psathyrel<strong>la</strong> <strong>la</strong>crymabunda (Bull.:Fr.)Moser<br />

Coprinaceae Psathyrel<strong>la</strong> piluliformis (Bull. : Fr.) Orton<br />

Cortinariaceae Cortinarius azureus Fr.<br />

Cortinariaceae Cortinarius sanguineus (Wülf. : Fr.) S. F. Gray<br />

Cortinariaceae Cortinarius semisanguineus (Fr. : Fr.) Gillet<br />

Cortinariaceae Hebeloma sinapizans (Paul. :Fr.) Gillet<br />

Cortinariaceae Inocybe geophyl<strong>la</strong> (Fr. : Fr.) Kummer<br />

Cortinariaceae Inocybe geophyl<strong>la</strong> var.li<strong>la</strong>cina Gillet<br />

Crepidotaceae Gymnopilus penetrans (Fr. : Fr.) Murill<br />

Crepidotaceae Kuehneromyces mutabilis (Scop. :Fr.)Smith & Singer<br />

Crepidotaceae Phaeomarasmius erinaceus (Fr. :Fr.)Kühner<br />

Crepidotaceae Tubaria furfuracea (Pers. : Fr.) Gillet<br />

Dacrymycetaceae Calocera viscosa (Pers. : Fr.) Fr.<br />

Dacrymycetaceae Calocera cornea (Batsch :Fr.)Fr.<br />

Dermolomataceae Ou<strong>de</strong>mansiel<strong>la</strong> radicata (Rehl. :Fr.)Singer<br />

Entolomataceae Clitopilus prunulus (Scop.: Fries) Kummer<br />

Fistulinaceae Fistulina hepatica (Schaeff.) With.<br />

Gasteromyceti<strong>de</strong>ae Lycoperdon mammiforme Pers.<br />

Gasteromyceti<strong>de</strong>ae Lycoperdon per<strong>la</strong>tum Pers.: Pers.<br />

Gasteromyceti<strong>de</strong>ae Sclero<strong>de</strong>rma citrinum Pers.:Pers.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Gasteromyceti<strong>de</strong>ae Tulostoma brumale Pers.: Pers.<br />

Geastraceae Geastrum sessile (Sow.) Pouzar<br />

Gomphidiaceae Chroogomphus rutilus (Sch.) O.K. Mill.<br />

Gomphidiaceae Gomphidius glutinosus (Sch.: Fr.) Fr.<br />

Hygrophoraceae Hygrocybe conicoi<strong>de</strong>s (Orton) Orton & Watling<br />

Hygrophoraceae Hygrocybe conica var. chloroi<strong>de</strong>s (Malençon) Bon<br />

Hygrophoropsidaceae Hygrophoropsis aurantiaca (Wülf.: Fr.) Mre.<br />

Lycoperdaceae Langermannia gigantea (Batsch : Pers.) Rostk.<br />

Lycoperdaceae Vascellum pratense (Pers. em. Quélet) Kreisel<br />

Lycoperdaceae Calvatia excipuliformis (Sch.: Pers.) Per<strong>de</strong>ck<br />

Marasmiaceae Collybia butyracea (Bull. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Collybia distorta (Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Collybia dryophi<strong>la</strong> (Bull. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Collybia fusipes (Bull. : Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Collybia macu<strong>la</strong>ta (Alb. & Schw. : Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Collybia peronata (Bolt. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Marasmiellus ramealis (Bull. : Fr.)Singer<br />

Marasmiaceae Marasmius alliaceus (Jacq.: Fr.) Fr.<br />

Marasmiaceae Marasmius orea<strong>de</strong>s (Bolt.: Fr.) Fr.<br />

Marasmiaceae Micromphale brassicolens (Romagn.) P.D. Orton<br />

Marasmiaceae Micromphale foetidum (Sow. : Fr.) Singer<br />

Marasmiaceae Mycena acicu<strong>la</strong> (Sch. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Mycena aetites (Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Mycena alcalina (Fr. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Mycena aurantiomarginata (Fr. : Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Mycena crocata (Schrad. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Mycena epipterigia (Scop. : Fr.) S. F. Gray<br />

Marasmiaceae Mycena galericu<strong>la</strong>ta (Scop. : Fr.) S. F. Gray<br />

Marasmiaceae Mycena inclinata (Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Mycena leucoga<strong>la</strong> (Cooke.) Sacc.<br />

Marasmiaceae Mycena pelianthina (Fr. : Fr.) Quélet<br />

Marasmiaceae Mycena polygramma (Bull. : Fr.) S. F. Gray<br />

Marasmiaceae Mycena pura (Pers. : Fr.) Kummer<br />

Marasmiaceae Mycena rosea (Bull.) Gramberg<br />

Marasmiaceae Strobilurus esculentus (Wulf.: Fr.) Singer<br />

Meruliaceae Chondrostereum purpureum (Pers. : Fr.) Pouzar<br />

Nidu<strong>la</strong>riaceae Crucibulum <strong>la</strong>eve (Huds.: Relh) Kambly<br />

Paxil<strong>la</strong>ceae Paxillus involutus (Batsch : Fr.)Fr.<br />

Pleurotaceae Panellus mitis (Pers. : Fr.) Kühner<br />

Pleurotaceae Panellus stypticus (Bull.: Fr.) P.Karst.<br />

Pleurotaceae Pleurotus ostreatus (Jacq.) Quélet<br />

Pluteaceae Pluteus cervinus (Sch.: Fr.) Kummer<br />

Pluteaceae Pluteus leoninus (Sch.) Kumm.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Pluteaceae Volvariel<strong>la</strong> gloiocepha<strong>la</strong><br />

(DeCand . :Fr.)Boekhout &<br />

En<strong>de</strong>rle<br />

Polyporaceae Gano<strong>de</strong>rma lucidum (Leyss. :Fr.)Karsten<br />

Polyporaceae Gano<strong>de</strong>rma lipsiense (Batsch) Atkinson<br />

Polyporaceae Laetiporus sulphureus (Bull. : Fr.) Murr.<br />

Polyporaceae Polyporus leptocephalus (Jacq.: Fr.) Fr.<br />

Polyporaceae Trametes gibbosa (Pers.: Fr.) Fr.<br />

Pucciniaceae Gymnosporangium sabinae (Dicks.) Winter<br />

Pucciniaceae Puccinia malvacearum Bertero ex Mont.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius blennius (Fr. : Fr.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius blennius var.viridis (Schrad.) Quélet<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius controversus (Pers.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius hepaticus Plowright<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius quietus (Fr. : Fr.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Lactarius rufus (Scop.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> cyanoxantha (Schaeff.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> drimeia Cooke<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> fagetico<strong>la</strong> (Melzer) Lun<strong>de</strong>ll<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> fellea Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> fragilis (Pers.: Fr.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> nitida (Pers.: Fr.) Fr.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> ochroleuca Pers.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> turci Bres.<br />

Russu<strong>la</strong>ceae Russu<strong>la</strong> virescens (Schaeff.) Fr.<br />

Sparassidaceae Sparassis crispa (Wulfen) Fr.<br />

Strophariaceae Hypholoma capnoi<strong>de</strong>s (Fries) Kummer<br />

Strophariaceae Hypholoma fascicu<strong>la</strong>re (Huds.) Quél.<br />

Strophariaceae Hypholoma radicosum Lange<br />

Strophariaceae Hypholoma sub<strong>la</strong>teritium (Fr.) Kühner<br />

Strophariaceae Pholiota lenta (Pers. : Fr.) Singer<br />

Strophariaceae Stropharia caerulea Kreisel<br />

Strophariaceae Stropharia coronil<strong>la</strong> (Bull.: Fr.) Quélet<br />

Tremel<strong>la</strong>ceae Pseudohydnum ge<strong>la</strong>tinosum (Scop.: Fr.) P.Karst.<br />

Tremel<strong>la</strong>ceae Tremel<strong>la</strong> foliacea Fr.<br />

Tremel<strong>la</strong>ceae Tremel<strong>la</strong> mesenterica Retz. : Fr.<br />

Tricholomataceae Armil<strong>la</strong>ria cepistipes Velen.<br />

Tricholomataceae Armil<strong>la</strong>ria mellea (Vahl : Fr.) Kummer<br />

Tricholomataceae Calocybe leucocepha<strong>la</strong> (Fr.) Singer<br />

Tricholomataceae Clitocybe <strong>de</strong>albata (Sow.) Gillet<br />

Tricholomataceae Clitocybe gibba (Pers.: Fr.) Kummer<br />

Tricholomataceae Clitocybe nebu<strong>la</strong>ris (Batsch : Fr.) Kummer<br />

Tricholomataceae Clitocybe odora (Bull.: Fr.) Kummer<br />

Tricholomataceae Laccaria amethystina (Huds.) Cooke<br />

Tricholomataceae Laccaria <strong>la</strong>ccata (Scop. : Fr.) Cooke<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Famille Genres Espèces Autorités<br />

Tricholomataceae Lepista inversa (Scop.) Patouil<strong>la</strong>rd<br />

Tricholomataceae Lepista nuda (Bull. : Fr.) Cooke<br />

Tricholomataceae Lepista personata (Fr. : Fr.)W.G.Smith<br />

Tricholomataceae Lepista sordida (Fr. : Fr.) Singer<br />

Tricholomataceae Me<strong>la</strong>noleuca graminico<strong>la</strong> (Vel.) Kühner & Maire<br />

Tricholomataceae Pseudoclitocybe cyathiformis (Bull.) Singer<br />

Tricholomataceae Ripartites metrodii Huijsman<br />

Tricholomataceae Rugosomyces carneus (Bull. : Fr.) Bon<br />

Tricholomataceae Tricholoma ustale (Fr. : Fr.) Kummer<br />

Tricholomataceae Tricholoma portentosum (Fr.) Quélet<br />

Tricholomataceae Tricholoma sulfureum (Bull. : Fr. ) Kummer<br />

Tricholomataceae Tricholomopsis ruti<strong>la</strong>ns (Sch. : Fr.) Singer<br />

Typhu<strong>la</strong>ceae Typhu<strong>la</strong> phacorrhiza Fr. : Fr.<br />

Typhu<strong>la</strong>ceae Typhu<strong>la</strong> quisquiliaris Corner<br />

Conclusion<br />

L’année ne fut pas exceptionnelle. Après un hiver rigoureux, le printemps et l’été furent<br />

re<strong>la</strong>tivement secs. Le début <strong>de</strong> l’automne ne fut pas prometteur mais le mois <strong>de</strong> novembre, humi<strong>de</strong> et<br />

doux, a permis <strong>de</strong>s sorties fructueuses. En effet, <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong>s espèces récoltées provient <strong>de</strong>s<br />

sorties <strong>de</strong> cette fin d’année.<br />

Références bibliographiques<br />

BON, M. Champignons d’Europe Occi<strong>de</strong>ntale.<br />

COURTECUISSE, R. & DUHEM, B. Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Champignons <strong>de</strong> France et d’Europe.<br />

COURTECUISSE, R. Clé <strong>de</strong> détermination macroscopique <strong>de</strong>s champignons supérieurs du<br />

nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.<br />

KÜHNE, R. & ROMAGNESI, H. Flore analytique <strong>de</strong>s champignons supérieurs.<br />

BREITENBACH, J. & KRÄNZLIN, F. Champignons <strong>de</strong> Suisse. T1 Les ascomycètes<br />

BREITENBACH, J. & KRÄNZLIN, F. Champignons <strong>de</strong> Suisse. T2 Gastéromycètes,<br />

hétérobasidiomycètes, aphyllophoralles.<br />

BREITENBACH, J. & KRÄNZLIN, F. Champignons <strong>de</strong> Suisse T3 Bolets et champignons à <strong>la</strong>mes<br />

1 ère partie<br />

BREITENBACH, J. & KRÄNZLIN, F. Champignons <strong>de</strong> Suisse T4 champignons à <strong>la</strong>mes 2 eme partie<br />

BREITENBACH, J. & KRÄNZLIN, F. Champignons <strong>de</strong> Suisse T5 champignons à <strong>la</strong>mes 3 eme partie<br />

GALLI, R. Le Russule<br />

GALLI, R. I Bolleti<br />

ROMAGNESI, H. Les russules d’Europe et d’Afrique du Nord.<br />

MARCHAND, A. Champignons du Nord et du Midi Tome 1 à 9.<br />

LANNOY, G. & ESTADES, A. Monographie <strong>de</strong>s leccinum d’Europe.<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Les Hygrophores.<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Les Tricholomes.<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Les Lépiotes<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Clitocybes, Omphales.<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Collybio Marasmïoï<strong>de</strong>s.<br />

BON, M. Flore mycologique d’Europe. Les Bolets.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

S.M.F Bulletin trimestriel <strong>de</strong> <strong>la</strong> société mycologique <strong>de</strong> France.<br />

F.M.D.S Bulletin trimestriel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération mycologique Dauphiné Savoie.<br />

Association d'Ecologie et <strong>de</strong> Mycologie Documents Mycologiques.<br />

BIDAUD, A. et al. At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s cortinaires.<br />

BRANIJRUIJ et al. Cortinarius Flora Photographica T1, 2 & 3.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Captures intéressantes en Calvados<br />

Patrice STALLIN<br />

En juin 2006, j’ai passé <strong>de</strong>ux jours sur <strong>la</strong> cote <strong>de</strong> Nacre, afin <strong>de</strong> faire découvrir, moi le natif<br />

<strong>de</strong> Lisieux, <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong> ces lieux à ma compagne originaire <strong>de</strong> Haute Normandie.<br />

Ayant pris un hôtel sur Honfleur, nous en avons profité, bien sur, pour revisiter cette très<br />

jolie ville. Toutefois, avant <strong>de</strong> repartir vers le Pays d’Elbeuf, je n’ai pu m’empêcher <strong>de</strong> faire<br />

un petit tour sur le Marais <strong>de</strong> Penne<strong>de</strong>pie.<br />

A <strong>la</strong> sortie d’Honfleur, <strong>la</strong> ferme <strong>de</strong>s Papillons attira mon attention mais je continuais<br />

fermement vers le marais situé à quelques kilomètres.<br />

La visite n’était pas préméditée et je n’avais fait aucun repérage <strong>de</strong>s lieux. Je n’étais pas<br />

revenu dans les parages <strong>de</strong>puis au moins vingt ans. C’est donc un peu au hasard et plus en<br />

fonction d’une facilité d’accès que sur d’autres critères plus naturalistes, que j’ai jeté mon<br />

dévolu sur un petit canal, très encaissé, dans lequel une végétation plutôt c<strong>la</strong>irsemée baignait<br />

dans une eau peu profon<strong>de</strong>.<br />

Sous un soleil magnifique, j’ai prospecté ce canal sur une cinquantaine <strong>de</strong> mètres pendant<br />

<strong>de</strong>ux ou trois heures. La richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune m’est très vite apparue, ce qui m’a poussé à<br />

utiliser toutes les techniques en ma possession pour repartir avec un échantillon le plus<br />

complet possible.<br />

L’analyse <strong>de</strong> ces données m’a fait apparaître un tableau encore plus beau que prévu. Après<br />

<strong>de</strong> nombreuses heures <strong>de</strong> préparation, <strong>de</strong> dissection, <strong>de</strong> détermination et d’hésitations, <strong>la</strong> liste<br />

<strong>de</strong>s espèces s’établissait à quinze parmi les Hydrocanthares et à dix-neuf parmi les<br />

Hydrophilidae au sens <strong>la</strong>rge, sans compter quelques Dryopidae non encore déterminés.<br />

Cette faune ne se contentait pas d’être diversifiée, elle était, en outre, <strong>de</strong> qualité avec <strong>de</strong>s<br />

espèces très intéressante :<br />

Noterus crassicornis MÜLLER, 1776, Hydroporus tesselles (DRAPIEZ, 1829), Hydroporus<br />

angustatus STURM, 1835, Hydrous piceus LINNE, 1758, Laccobius biguttatus GERHARD, 1877,<br />

Enochrus halophilus( BEDEL, 1878), sont déja <strong>de</strong> bonnes espèces, mais c’est au milieu <strong>de</strong>s<br />

petites espèces que ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vient très intéressant : Ochtebius marinus (PAYKULL, 1798), O.<br />

di<strong>la</strong>tatus STEPHENS, 1829, O. aeneus STEPHENS, 1835, et un Limnebius qui m’a donné bien du<br />

fil à retordre, Limnebius furcatus BAUDI, 1872.<br />

Ce Limnebius n’est pas un élément habituel <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune du nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et les<br />

différents ouvrages que j’utilise habituellement ne le mentionnent même pas. Le « DE<br />

GOZIS » <strong>de</strong>1912 qui le propose dans sa clé, indique <strong>de</strong>s élytres lisses et bril<strong>la</strong>nts alors que,<br />

s’ils sont bril<strong>la</strong>nts, ils sont loin d’être lisse et <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> CHIESA l’indique principalement du<br />

sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.<br />

J’ai d’abord cru avoir affaire, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> forte excision présente à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s metatibiae,<br />

à L. truncatellus (THUNGBERG, 1794). Mais les fémurs antérieurs n’étaient pas assez di<strong>la</strong>tés et<br />

le <strong>de</strong>ssin du <strong>de</strong>rnier sternite ne correspondait pas.<br />

C’est grâce à Monsieur QUENEY, à qui j’avais envoyé <strong>de</strong>s exemp<strong>la</strong>ires simi<strong>la</strong>ires mais<br />

venant du Marais Vernier, que j’ai pu avoir <strong>la</strong> solution.<br />

38


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

En effet, les genitalias du mâle <strong>de</strong> cette espèce sont très caractéristiques mais<br />

malheureusement n’apparaissent pas dans les ouvrages que j’avais consultés. Par contre<br />

JÄCH en 1993, dans une révision du genre Limnebius en fait un <strong>de</strong>ssin très par<strong>la</strong>nt, mais<br />

malheureusement dans une revue.<br />

L’analyse d’une petite quantité d’eau que j’avais prélevée sur le site, fait apparaître une<br />

qualité d’eau exceptionnelle, sans calcaire ni phosphates et avec moins <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> sel mais<br />

néanmoins très eutrophe (J. MARY, SESNE). Je dois l’explication <strong>de</strong> ce phénomène à J.<br />

TABOUELLE (SESNE) : La géologie du lieu est particulière puisque <strong>la</strong> nappe qui affleure<br />

dans le marais <strong>de</strong> Penne<strong>de</strong>pie est prisonnière entre <strong>de</strong>ux couches d’argile. Ceci lui empêche<br />

tout contact avec le calcaire environnant ainsi qu’avec les polluants agricoles.<br />

L’intérêt <strong>de</strong> ce site n’est pas que l’on y trouve telle ou telle espèce peu courante, mais<br />

surtout le fait <strong>de</strong> trouver une telle diversité dans un milieu qui est en train <strong>de</strong> disparaître et qui<br />

ne semble pas faire l’objet d’une attention quelconque.<br />

LISTE COMPLETE DES CAPTURES<br />

HYDROCANTHARES HYDROPHILIDAE<br />

Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (LINNE 1767) Hydous piceus (LINNE, 1758)<br />

Colymbetes fuscus (LINNE 1758) Helochares lividus (FORSTER, 1771)<br />

Rhantus suturalis (Mc LEAY, 1825) Enochrus halophilus (BEDEL, 1878)<br />

Hydroporus palustris (LINNE, 1761) Laccobius bipunctatus (FABRICIUS, 1775)<br />

Hyroporus angustatus STURM, 1835 Laccobius biguttatus GERHARDT, 1877<br />

Hydroporus tesse<strong>la</strong>tus (DRAPIEZ, 1829) Anacaena bipustu<strong>la</strong>ta MARSHAM, 1802<br />

Peltodytes caesus (DUFTSCHMIDT, 1805) Anacaena limbata (FABRICIUS, 1792)<br />

Haliplus lineatocollis (MARSHAM, 1802) Coelostoma orbicu<strong>la</strong>re (FABRICIUS,1775)<br />

Haliplus ruficollis (DE GEER, 1774 Cymbiodyta marginel<strong>la</strong> (FABRICIUS, 1792)<br />

Hydroglyphus pusilus (FABRICIUS, 1781) Limnebius furcatus (BAUDI, 1872)<br />

Noterus crassicornis MÜLLER, 1776 Ochtebius minimus (FABRICIUS, 1792)<br />

Noterus c<strong>la</strong>vicornis (DE GEER, 1774) Ochtebius marinus (PAYKULL, 1798)<br />

Hygrotus impressopunctatus (SCHALLER, 1783) Ochtebius di<strong>la</strong>tatus (STEPHENS, 1829)<br />

Hygrotus inaequalis (FABRICIUS, 1777) Ochtebius aeneus (STEPHENS, 1835)<br />

Hydrovatus clypealis (SHARP, 1876) Helophorus rufipes (BOSC, 1791)<br />

Helophorus aequalis (THOMSON, 1868)<br />

Helophorus obscurus (MULSANT, 1844)<br />

Helophorus griseus (HERBST, 1793)<br />

Helophorus brevipalpis (BEDEL, 1881)<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Ochtebius di<strong>la</strong>tatus<br />

STEPHENS, 1829<br />

QUELQUES PHOTOS<br />

40<br />

Limnebius furcatus<br />

BAUDI, 1872<br />

Genitalia <strong>de</strong> L. furcatus BAUDI,1872 Genitalia <strong>de</strong> L. furcatus BAUDI, 1872<br />

Le « plumet » a été dissocié, par<br />

erreur, pendant <strong>la</strong> dissection


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Remerciements<br />

Je remercie vivement Pierre QUENEY pour son ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> ce Limnebius.<br />

Merci également à mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> SESNE (Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles<br />

d’Elbeuf), Julien MARY et Jérôme TABOUELLE pour leur ai<strong>de</strong> et leurs conseils en analyse<br />

d’eau et géologie.<br />

Références bibliographiques<br />

CHIESA A., 1959 – Hydrophilidae europae, coleoptera palpicornia. A. Forni, Bologna;<br />

199 pp<br />

Des GOZIS M., 1912 – Tableaux <strong>de</strong> détermination <strong>de</strong>s Hydrophilidae <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune Franco-<br />

Rhénane. Miscel<strong>la</strong>nea Entomologica, Vol XXIII, N°6; 215pp<br />

HANSEN M., 1987 – The Hydrophiloi<strong>de</strong>a (Coleoptera) of Fennoscandia and Denmark.<br />

Fauna Entomologica Scandinavica, Vol. 18 Ed. J. Brill/ Scandinavian Sciences Press<br />

Ltd. Lei<strong>de</strong>n Copenhagen; 254pp.<br />

JÄCH (M. A.), 1993 – Taxonomic revision of the paleartic species of the genus Limnebius<br />

Leach, 1815 (Coleoptera: Hydraenidae), Koleopterologische Rundshau, 63 : 99-187<br />

41


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Prospection entomologique dans <strong>la</strong> réserve biologique domaniale du<br />

bois du gouffre<br />

TYPE DE MILIEU<br />

Patrice STALLIN<br />

Milieu tourbeux actif avec boisement c<strong>la</strong>ir <strong>de</strong> Betu<strong>la</strong>cées et Salicacées.<br />

La réserve biologique domaniale du bois du gouffre est située sur <strong>la</strong> parcelle 836 <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />

<strong>de</strong> Lyons. Sa création est due à <strong>la</strong> présence d’une végétation typique d’une aulnaie acidiphile<br />

à sphaignes, représentée par les espèces suivantes :<br />

- Carex echinata<br />

- Juncus acutiflorus<br />

- Osmunda regalis (protégée régionalement)<br />

- Sphagnum recurvum<br />

- Sphagnum amblyphyllum<br />

- Spagnum obesum<br />

ETUDE<br />

La végétation <strong>de</strong> l’endroit est maintenant bien connue car <strong>la</strong> réserve date <strong>de</strong> 1994 et que les<br />

botanistes ont activement étudié et suivi ce milieu. Par contre <strong>la</strong> faune et surtout <strong>la</strong> faune<br />

entomologique n’a pas été sérieusement étudiée.<br />

Cette prospection tente <strong>de</strong> combler cette <strong>la</strong>cune. Elle a été effectuée, suite à une<br />

autorisation datant du 23 mai 2000, par <strong>de</strong>s relevés d’insectes, principalement aquatiques, à<br />

l’ai<strong>de</strong> d’un « troubleau » et d’une épuisette, le manque d’eau n’ayant permis l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

pièges.<br />

Le choix d’étu<strong>de</strong> s’est porté sur les insectes aquatiques pour <strong>de</strong>ux raisons principales : les<br />

compétences du chargé d’étu<strong>de</strong>, et <strong>la</strong> faible superficie <strong>de</strong> <strong>la</strong> tourbière qui ne permet pas à <strong>de</strong>s<br />

familles floricoles ou terricoles d’être représentative du milieu prospecté. Cependant divers<br />

Carabidae ont été récoltés mais ne sont pas encore déterminés. Ils feront l’objet d’une autre<br />

publication.<br />

Les insectes aquatiques <strong>de</strong> cette mare vivent dans une eau très aci<strong>de</strong> (PH5), et dans un<br />

milieu très fermé, d’une part par le couvert <strong>de</strong> sphaignes très <strong>de</strong>nse, et d’autre part par le<br />

couvert forestier constituant <strong>de</strong> ce fait <strong>de</strong>s marqueurs intéressants <strong>de</strong> ce milieu particulier.<br />

La recherche et <strong>la</strong> capture <strong>de</strong>s spécimens ont été <strong>de</strong> ce fait assez difficiles car les zones<br />

d’eau libre sont quasi inexistantes, surtout l’été. L’aménagement d’une petite mare (quelques<br />

mètres carrés) permettrait l’instal<strong>la</strong>tion d’autres espèces d’insectes voire <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes pionnières<br />

et simplifierait le suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune. Il est toutefois à remarquer que dans ce contexte très<br />

végétal, <strong>la</strong> quasi totalité <strong>de</strong>s espèces capturées sont carnivores. Trois espèces végétariennes<br />

ont néanmoins été trouvées en tout et pour tout : <strong>de</strong>ux Anacaena et le très ubiquiste Hydrobius<br />

fuscipes.<br />

42


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

La diversité spécifique est toutefois assez importante et quelques espèces permettent <strong>de</strong><br />

distinguer ce milieu <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s environnantes. Ce sont :<br />

- Agabus guttatus (Paykull, 1798)<br />

- Agabus me<strong>la</strong>narius Aubé, 1836<br />

- Hydroporus cantabricus Sharp. 1880/82<br />

- Hydroporus neglectus Schaum, 1835<br />

Ce <strong>de</strong>rnier, toutefois, ne doit peut être sa rareté re<strong>la</strong>tive qu’à sa petite taille (2,5mm).<br />

INVENTAIRE<br />

Famille Genre Espèce Date <strong>de</strong> récolte Commentaires<br />

HYDROCANTHARES Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (Linné,1767) 12 juin 2000<br />

HYDROCANTHARES Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (Linné,1767) 12 juillet 2000<br />

HYDROCANTHARES Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (Linné,1767) 24 décembre 2000<br />

HYDROCANTHARES Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (Linné,1767) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (Linné,1767) 26 décembre 2002<br />

HYDROCANTHARES Agabus chalconotus (Panzer,1796) 5 août 2001 peu courant<br />

HYDROCANTHARES Agabus guttatus (Paykull, 1798) 24 décembre 2000 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Agabus guttatus (Paykull, 1798) 26 décembre 2002 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Agabus guttatus Paykull, 1798 5 août 2001 peu courant<br />

HYDROCANTHARES Agabus me<strong>la</strong>narius Aubé, 1836 5 août 2001 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Agabus nebulosus Forster, 1771 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus cantabricus Sharp. 1880/82 25 janvier 2002 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus incognitus (Sharp, 1880/82) 24 décembre 2000<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus incognitus (Sharp, 1880/82) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus incognitus (Sharp, 1880/82) 25 janvier 2002<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus memnonius Nico<strong>la</strong>i, 1822 12 juillet 2000 femelle<br />

var.castaneus<br />

Aubé<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus memnonius Nico<strong>la</strong>i, 1822 24 décembre 2000<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus memnonius Nico<strong>la</strong>i, 1822 5 août 2001 femelle<br />

var.castaneus<br />

Aubé<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus memnonius Nico<strong>la</strong>i, 1822 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus memnonius Nico<strong>la</strong>i, 1822 25 janvier 2002<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus neglectus Schaum, 1835 12 juillet 2000 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus neglectus Schaum, 1835 25 janvier 2002 insecte rare<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus nigrita (Fabricius, 1792) 12 juillet 2000<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus nigrita (Fabricius, 1792) 24 décembre 2000<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus nigrita (Fabricius, 1792) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus nigrita (Fabricius, 1792) 25 janvier 2002<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus palustris (Linné, 1761) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus piceus (Stephens, 1828) 12 juillet 2000<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus piceus (Stephens, 1828) 24 décembre 2000 peu courant<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus piceus (Stephens, 1828) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus piceus (Stephens, 1828) 25 janvier 2002<br />

43


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Famille Genre Espèce Date <strong>de</strong> récolte Commentaires<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus p<strong>la</strong>nus (Fabricius, 1781) 25 janvier 2002<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus pubescens (Gyllenhal, 1808) 5 août 2001<br />

HYDROCANTHARES Hydroporus strio<strong>la</strong> Gyllenhal, 1827 25 janvier 2002<br />

HYDROPHILIDAE Anacaena globulus (Paykull, 1798) 5 août 2001<br />

HYDROPHILIDAE Anacaena globulus (Paykull, 1798) 5 août 2001<br />

HYDROPHILIDAE Anacaena lutescens (Stephens, 1829) 5 août 2001<br />

HYDROPHILIDAE Anacaena lutescens (Stephens, 1829) 25 janvier 2002<br />

HYDROPHILIDAE Hydrobius fuscipes (Linné, 1758) 5 août 2001<br />

HYDROPHILIDAE Hydrobius fuscipes (Linné, 1758) 5 août 2001<br />

STAPHYLINIDAE Stenus 12 juillet 2000<br />

44


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Le Vallon du Vivier prés <strong>de</strong> Tancarville (76) : Sortie pluridisciplinaire<br />

S.E.S.N.E du 22 juin 2008<br />

Patrice STALLIN<br />

Cette sortie prévue <strong>de</strong> longue date au calendrier, a été un peu perturbée par un temps<br />

médiocre. Par ailleurs, le site qui n'a pas été totalement à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> notre attente. Nous<br />

avions obtenu <strong>de</strong> Thierry LECOMPTE, chargé <strong>de</strong> mission patrimoine naturelle du Parc<br />

Naturel Régional <strong>de</strong>s boucles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et conservateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve naturelle <strong>de</strong>s<br />

Mannevilles, l'autorisation <strong>de</strong> prélever <strong>de</strong>s insectes en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s espèces protégées bien sûre.<br />

Cependant peu d'insectes avaient osé braver le temps frais et le vent.<br />

La sécheresse avait presque asséché le <strong>la</strong><br />

Rivière <strong>de</strong> Tancarville qui traverse le Vallon<br />

du Vivier. Par ailleurs, <strong>la</strong> fréquentation intense<br />

du public, sur ce site pourtant c<strong>la</strong>ssé, avait<br />

énormément dégradé les abords du chemin.<br />

Résultat peu d’insectes :<br />

- quelques accouplements hors saison <strong>de</strong><br />

Pyrrhosoma nymphu<strong>la</strong> (SULTZER),<br />

- et quelques Elmis sp (Coléoptères<br />

aquatique) qui n'ont pas encore été<br />

déterminés.<br />

Les p<strong>la</strong>ntes étaient par contre plus<br />

intéressantes. (Voir <strong>la</strong> liste ci-<strong>de</strong>ssous).<br />

Après un repas champêtre près du château<br />

<strong>de</strong> Tancarville, plutôt bien conservé, <strong>la</strong><br />

décision est prise <strong>de</strong> quitter ce site et <strong>de</strong> tenter<br />

notre chance sur <strong>la</strong> rive gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine. Un<br />

site prometteur avait été repéré quelques mois<br />

plus tôt.<br />

Mais, là aussi, <strong>la</strong> sécheresse avait fait <strong>de</strong>s<br />

dégâts. Plus <strong>de</strong> mares, plus <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s.<br />

45<br />

Source : Carte IGN<br />

La journée avançait, le vent souff<strong>la</strong>it en bourrasque, le soleil avait du mal à percer. Il fût<br />

alors décidé <strong>de</strong> prendre le chemin du retour en faisant quand même un crochet par le marais<br />

<strong>de</strong> Aizier pour y admirer les orchidées bien présentes sur ce lieu splendi<strong>de</strong> : Listera ovata,<br />

Epipactis palustris et Dactylorhiza macu<strong>la</strong>ta. En plus <strong>de</strong>s orchidées, nous avons pu y voir<br />

observer un champignon magnifique : l'amanite solitaire (Amanita strobiliformis), ainsi que<br />

<strong>de</strong>s fraisiers sauvages avec <strong>de</strong>s feuilles et <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> taille impressionnante.<br />

Une sortie pluridisciplinaire finalement plutôt axée botanique et finalement très agréable et<br />

intéressante.


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Départ <strong>de</strong> Tancarville. Repas champêtre.<br />

Monotropa hypopitis Amanita strobiliformis<br />

Epipactis palustris Listera ovata<br />

46


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Détermination <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes : Julien Mary<br />

1. Vallon du Vivier à Tancarville<br />

Alliaceae<br />

Reste <strong>de</strong> Allium ursinum L.<br />

Apiaceae<br />

Apium nodiflorum (L.) Lag.<br />

Aquifoliaceae<br />

Ilex aquifolium L.<br />

Asclepiadaceae<br />

Vincetoxicum hirundinaria Med.<br />

Asteraceae<br />

Cirsium palustre (L.) Scop.<br />

Buxaceae<br />

Buxus sempervirens L.<br />

Callitichaceae<br />

Callitriche sp<br />

Cyperaceae<br />

Carex pendu<strong>la</strong> Huds.<br />

Carex sylvatica Huds.<br />

Carex remota Jusl. ex L<br />

Carex acutiformis Ehrh.<br />

Dioscoreacae<br />

Tamus communis L.<br />

Dipsacaceae<br />

Feuilles <strong>de</strong> Dipsacus pilosus L.<br />

Ptéridophytes<br />

Asplenium trichomanes L. subsp. quadrivalens D.E. Mey.<br />

Dryopteris affinis (Lowe) Fraser-Jenkins<br />

Dryopteris di<strong>la</strong>tata (Hoffmann) A. Gray<br />

Dryopteris filix-mas (L.) Schott<br />

Polypodium interjectum Shivas<br />

Polystichum setiferum (Forssk.) Woynar<br />

Asplenium scolopendrium L. = Phyllitis scolopendrium (L.) Newman<br />

Juncaceae<br />

Juncus tenuis Willd. subsp. tenuis<br />

Luzu<strong>la</strong> sylvatica (Huds.) Gaudin<br />

47


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Callitrichaceae<br />

Callitriche stagnalis Scop. (<strong>de</strong>terminée par flles)<br />

Callitriche p<strong>la</strong>tycarpa Kütz (<strong>de</strong>terminée par flles)<br />

Lamiaceae<br />

Stachys sylvatica L.<br />

Lemnaceae<br />

Lemna minor L.<br />

Monotropaceae<br />

Monotropa hypopitis L. (remarque : 2 sous-espèces se distinguent subsp. hypopitis surtout<br />

dans les forêts <strong>de</strong> feuillus et subsp. hypophegea avec 2 variétés var. hypophegea et piligera<br />

surtout dans les forêts <strong>de</strong> résineux.<br />

Poaceae<br />

Poa nemoralis L.<br />

Primu<strong>la</strong>ceae<br />

Lysimachia nemorum L.<br />

Lysimachia nummu<strong>la</strong>ria L.<br />

Rosaceae<br />

Geum urbanum L.<br />

Scrophu<strong>la</strong>riaceae<br />

Scrophu<strong>la</strong>ria auricu<strong>la</strong>ta L.<br />

Veronica beccabunga L.<br />

Valerianaceae<br />

Valeriana repens Host.<br />

2. Château <strong>de</strong> Tancarville<br />

So<strong>la</strong>naceae<br />

Atropa bel<strong>la</strong>-donna L.<br />

Asteraceae<br />

Cirsium arvense (L.) Scop.var. horridum Wimm. et Grab.<br />

Sonchus asper (L.) Hill<br />

Sonchus oleraceus L.<br />

3. Pont <strong>de</strong> Brotonne rive gauche<br />

Apiaceae<br />

Œnanthe crocata L.<br />

Apium nodiflorum (L.) Lag.<br />

Aristolochiaceae<br />

48


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Aristolochia clematitis L<br />

Asteraceae<br />

Cirsium vulgare (Savi) Ten.<br />

Pulicaria dysenterica (L.) Bernh.<br />

Crassu<strong>la</strong>ceae<br />

Sedum telephium L. subsp. telephium<br />

Cyperaceae<br />

Bolboschoenus maritimus (L.) = Scirpus maritimus L.<br />

Lamiaceae<br />

Scutel<strong>la</strong>ria galericu<strong>la</strong>ta L.<br />

Onagraceae<br />

Epilobium parviflorum Schreb.<br />

Poaceae<br />

Phleum pratense L. subsp. pratense<br />

Ranucu<strong>la</strong>ceae<br />

Thalictrum f<strong>la</strong>vum L.<br />

Geraniaceae<br />

Geranium molle L. var. molle<br />

49


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Techniques entomologiques : les insectes aquatiques<br />

Patrice STALLIN<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s insectes aquatiques <strong>de</strong> pleine eau peut être d'une gran<strong>de</strong> richesse sur le p<strong>la</strong>n<br />

faunistique. Par contre du fait du milieu, les techniques à mettre en oeuvre doivent être<br />

spécifiques sous peine <strong>de</strong> ne trouver que <strong>de</strong>s banalités ou une diversité d’espèces peu élevée.<br />

De nombreux entomologistes se sont, avant moi, penchés sur ces problèmes et je<br />

n'ajouterais pas grand chose <strong>de</strong> nouveau. Mon but n'est pas là, mais plutôt dans une<br />

compi<strong>la</strong>tion qui permettra au débutant ou à l'entomologiste non spécialisé d'obtenir <strong>de</strong>s<br />

résultats plus facilement. J’emplois ces diverses techniques pour mes propres recherches<br />

<strong>de</strong>puis prés <strong>de</strong> 10 ans avec toute satisfaction.<br />

L'outil <strong>de</strong> base est bien entendu le troubleau que l'on peut acheter dans les magasins<br />

spécialisés ou réaliser soi-même. Plusieurs points sont à prendre en compte :<br />

- <strong>la</strong> solidité du manche et <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche<br />

- une perméabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche restreinte <strong>de</strong> façon à ce que les plus petites espèces<br />

(quelque fois moins <strong>de</strong> 2 mm) ne puissent être entraînées avec l'eau.<br />

- l'interchangeabilité facile <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche car il arrive fréquemment qu'elle se déchire.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière peut être réalisée en toile <strong>de</strong> jute (fabrication personnelle) ou en divers<br />

matériaux synthétiques (fabrication industrielle). La première est d'un coût très bas mais <strong>de</strong>vra<br />

être changée au moins une fois par an (putréfaction), l'autre d'un coût plus élevé ne pourrira<br />

pas mais risque être par moment plus difficile à approvisionner.<br />

La forme du cadre a elle aussi une certaine importance (voir <strong>de</strong>ssin ci-<strong>de</strong>ssus). En effet, <strong>la</strong><br />

faible hauteur d'eau <strong>de</strong> certaines mares mais aussi <strong>de</strong> certaines petites rivières ou ruisseaux<br />

nécessite un bord ap<strong>la</strong>ni.<br />

En eau profon<strong>de</strong>, on utilise le troubleau en faisant exécuter à <strong>la</strong> poche <strong>de</strong>s huit <strong>de</strong> façon à<br />

recouper les remous produits par le mouvement précé<strong>de</strong>nt. Dans les milieux <strong>de</strong> faible<br />

profon<strong>de</strong>ur un mouvement linéaire peu faire l'affaire.<br />

50


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Dans les milieux d'eau courante, il est préférable <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser le troubleau posé sur le fond, le<br />

manche à <strong>la</strong> verticale et le p<strong>la</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche en contact avec le substrat. Il convient alors <strong>de</strong><br />

soulever les pierres, secouer les algues, fouiller <strong>la</strong> vase ou le sable en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche, le<br />

courant fera le reste du travail.<br />

Toutefois pour <strong>de</strong>s milieux très peu profonds (ornières) ou peu accessibles (fossés), il est<br />

souvent préférable d'utiliser un ustensile <strong>de</strong> cuisine, type passoire ou chinois, à mailles<br />

métalliques fines. On lui fait décrire alors les mêmes mouvements qu'à un troubleau.<br />

Auparavant, surtout dans les milieux à fond vaseux ou boueux, il peut être utile <strong>de</strong> piétiner<br />

le fond et les herbes. Cette métho<strong>de</strong> est plus indiquée pou <strong>la</strong> capture <strong>de</strong>s Hydrophilidae que<br />

<strong>de</strong>s Hydrocanthares. En effet beaucoup d'Hydrophilidae nagent mal et s'accrochent aux<br />

détritus, aux p<strong>la</strong>nts ou au substrat. Le piétinement les décroche et ils viennent flotter à <strong>la</strong><br />

surface.<br />

Malgré toute l'énergie que l'amateur pourra déployer, il aura <strong>de</strong> faibles chances <strong>de</strong> capturer<br />

les gros Dytiscidae. Ces merveilleux nageurs échappent le plus souvent à <strong>la</strong> poche.<br />

Heureusement, il existe d'autres métho<strong>de</strong>s, dont le piégeage. Monsieur Jean Louis<br />

Dommanget a imaginé, il y a quelques années, pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étangs <strong>de</strong> Brennes, un<br />

dispositif simple mais très efficace : <strong>de</strong>s nasses.<br />

La construction <strong>de</strong> ces nasses est simple. La matière employée est un gril<strong>la</strong>ge p<strong>la</strong>stique à<br />

maille <strong>de</strong> 5 mm <strong>de</strong> coté dans lesuel on confectionne un cylindre (voir croquis ci-<strong>de</strong>ssous) et<br />

<strong>de</strong>ux cônes. La "couture" <strong>de</strong> ces éléments est réalisée en fil métallique inoxydable (<strong>la</strong>iton par<br />

exemple). L'un <strong>de</strong>s cônes est fixé à l'ai<strong>de</strong> du même fil au cylindre, l'autre n'est pas fixé mais<br />

maintenu contre le cylindre par une baguette <strong>de</strong> bois (type brochette a barbecue) qui traverse<br />

ensemble le cône et le cylindre. Ce cône aisément démontable permettra <strong>de</strong> sortir facilement<br />

les insectes.<br />

Chaque nasse est munie, en outre, <strong>de</strong> flotteur le long du cylindre (j'utilise personnellement<br />

quatre gros bouchons <strong>de</strong> liège fixés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> fils métallique), ainsi qu'une étiquette<br />

inaltérable précisant qu'il s'agit <strong>de</strong> matériel entomologique. Cette étiquette limite les risques<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>struction lors du nettoyage <strong>de</strong>s mares, <strong>de</strong>s fossés ou <strong>de</strong>s étangs.<br />

La flottabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nasse est un point important. En effet, outre les insectes, <strong>de</strong> nombreux<br />

batraciens et même quelquefois <strong>de</strong>s musaraignes aquatiques voire <strong>de</strong>s couleuvres se prennent<br />

au piège. Comme les nasses restent plusieurs jours dans l'eau avant d'être relevées, (en<br />

moyenne un à <strong>de</strong>ux jours), <strong>la</strong> flottabilité permet à ces animaux <strong>de</strong> survivre. Il en va <strong>de</strong> même,<br />

51


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

évi<strong>de</strong>mment, pour les insectes car chaque piégeage voit une quantité d'insectes courants se<br />

faire prendre et ce serait une solution aussi bête qu'inutile <strong>de</strong> détruire systématiquement <strong>la</strong><br />

faune <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone que l'on veut étudier.<br />

Mais revenons à <strong>la</strong> pêche active (troubleau, passoire) et voyons ce qu'il convient <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

cette masse d'eau, <strong>de</strong> végétaux et d'insectes que contient <strong>la</strong> poche.<br />

A mes débuts, je déversais simplement ce contenu sur un grand morceau <strong>de</strong> toile <strong>de</strong> jute<br />

posé sur le sol. Il va sans dire que j'ai perdu <strong>de</strong> cette manière <strong>de</strong> nombreux insectes. Certains,<br />

les plus petits, emmenés par l'eau qui ruisselle, d'autre s'échappant en courant d'une extrémité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> toile pendant que je capturais leurs confrères à l'autre extrémité.<br />

Depuis quelques années j'ai adopté une autre métho<strong>de</strong> que j'ai découverte dans un ouvrage<br />

<strong>de</strong> détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune italienne dû au talent <strong>de</strong> Mario E. Franciscolo.<br />

Tout d'abord je verse l'ensemble du contenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> poche dans un grand tamis équipé d'un<br />

gril<strong>la</strong>ge métallique soli<strong>de</strong> à maille <strong>de</strong> 5 mm. Le tamis étant posé sur une cuvette <strong>de</strong> même<br />

taille, les débris <strong>de</strong> végétaux et les gros insectes restent sur le gril<strong>la</strong>ge où il est facile <strong>de</strong> les<br />

séparer ; les petits insectes, les plus nombreux, tombent avec l'eau dans <strong>la</strong> cuvette. Il s'agit<br />

alors <strong>de</strong> filtrer cette eau dans un second tamis à mailles fines (environ 1 mm). Ces insectes <strong>de</strong><br />

petites tailles sont en général, difficiles à capturer à <strong>la</strong> pince <strong>de</strong> chasse, sans compter qu'à leur<br />

petitesse ils allient une fragilité certaine. L'outil le mieux adapté est alors l'aspirateur à bouche<br />

(ou à main) avec pilulier amovible que l'on rebouche après usage et qui permet <strong>de</strong> séparer<br />

facilement les chasses <strong>de</strong> sites différents.<br />

Et maintenant que vous savez tout, mouillez vous et prospectez ce milieu si riche et si<br />

attrayant.<br />

52


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

53


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Réactualisation <strong>de</strong>s catalogues <strong>de</strong> Coléoptères aquatiques du Calvados,<br />

<strong>de</strong> l’Eure et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine Maritime.<br />

Patrice STALLIN<br />

J’ai entamé, en 1980, <strong>de</strong>s prospections entomologiques dans le but <strong>de</strong> réactualiser<br />

l’inventaire <strong>de</strong>s coléoptères aquatiques du Calvados, <strong>de</strong> l’Eure et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine Maritime. Ce<br />

projet, je m’en rends compte maintenant, est un peu démesuré pour un seul homme, il faut<br />

l’avouer.<br />

Toutefois, quand j’ai commencé cette aventure, il ne s’agissait alors que <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s<br />

aquatiques du Pays d’Auge (j’habitais alors Lisieux). Mais les besoins <strong>de</strong> mon activité<br />

professionnelle m’ont fait arriver à Elbeuf et il a bien fallu revoir le projet.<br />

Je tiens à remercier <strong>de</strong> façon toute particulière Monsieur DOMMANGET, qui m’a mis le<br />

pied à l’étrier dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Hydrocanthares et m’a utilement et toujours gentiment<br />

conseillé dans mes débuts.<br />

La biogéographie est actuellement en pleine expansion et il faut s’en féliciter même si<br />

l’édifice repose un peu trop sur les épaules <strong>de</strong>s amateurs. La faune <strong>de</strong> France, et <strong>de</strong><br />

Normandie, particulièrement entomologique, est mal connue et je pense que chacun, à son<br />

échelle, peut faire progresser les choses.<br />

Les <strong>de</strong>rniers inventaires que je connais qui se sont attaqués aux aquatiques normands<br />

datent <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 70 ans.<br />

Il s’agit, pour <strong>la</strong> Basse Normandie <strong>de</strong> « COLEOPTERE DU CALVADOS » <strong>de</strong> Georges<br />

MAZETIER paru dans le <strong>bulletin</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Linnéenne <strong>de</strong> Normandie en 1934 et 1935.<br />

Pour <strong>la</strong> Haute Normandie, il faut regar<strong>de</strong>r le « CATALOGUE DES COLEOPTERES DES<br />

DEPARTEMENTS DE LA SEINE INFERIEUR ET DE L’EURE » qui parut dans le Bulletin<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong>s Sciences Naturelles et du Muséum <strong>de</strong> Rouen en 1938 et 1942 sous<br />

<strong>la</strong> signature <strong>de</strong> Roger DUPREZ.<br />

54


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les spécialistes qui ont col<strong>la</strong>boré à ce travail pour <strong>la</strong> Haute Normandie ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

inconnus : Ga<strong>de</strong>au <strong>de</strong> Kerville, Lancelevée, Sainte C<strong>la</strong>ire Deville, Regimbard, Portevin entre<br />

autre et un F. Mazetier qui pourrait bien être le G. Mazetier qui avait réalisé quelques années<br />

plus tôt l’inventaire du Calvados.<br />

La révision <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s Coléoptères, toutes familles confondues, serait un travail<br />

trop conséquent pour un seul homme, mais je crois qu’il y a quelque chose <strong>de</strong> possible<br />

concernant les aquatiques.<br />

La Mare Asse, Saint Pierre les Elbeuf (2006)<br />

Après presque 30 ans d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Hydrocanthares et sept ans sur les Hydrophilidae, un<br />

matériel assez riche à été récolté et déterminé. Il est bien évidant que toutes les mares, toutes<br />

les zones humi<strong>de</strong>s et tous les cours d’eau n’ont pas été prospectés, loin s’en faut. Mais s’il<br />

faut attendre d’avoir tout exploré pour en faire état, on risque fort <strong>de</strong> disparaître sans avoir<br />

jamais rien publié.<br />

J’ai toutefois eu <strong>la</strong> chance, grâce à Thierry LECOMPTE et à Christine DODELIN, <strong>de</strong><br />

pouvoir prospecter pendant trois ans le Marais Vernier. Celui-ci constitue <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> zone<br />

humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Normandie et <strong>la</strong> mieux préservée, et je n’ai pas manqué d’y faire <strong>de</strong>s trouvailles<br />

nombreuses et intéressantes.<br />

On peut citer entre autre :<br />

- Agabus conspersus (MARSHAM, 1802)<br />

- Agabus unguicu<strong>la</strong>ris (THOMSON, 1867)<br />

- Haliplus immacu<strong>la</strong>tus GERHARDT, 1877<br />

- Lacophilus poecilus KLUG, 1834<br />

- Cercyon sternalis (SHARP, 1918)<br />

- et bien sur Laccornis oblongus (STEPHENS, 1835)<br />

qui n’est quand même pas si courant.<br />

55<br />

Lacophilus poecilus KLUG,<br />

1834


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Le matériel dont je dispose permettrait <strong>de</strong> publier un inventaire intéressant, comparable<br />

aux inventaires <strong>de</strong>s années trente. Mais il faut pour mettre en forme tout ce<strong>la</strong> un temps que je<br />

n’ai pas encore pu trouver.<br />

Le Marais Vernier (avril 2005)<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong>s Hydrocanthares, j’ai retrouvé environ 80% <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> l’époque, j’ai<br />

récolté quelques espèces non trouvées à l’époque et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s espèces manquantes, sont<br />

déjà définies comme rares dans le GUIGNOT <strong>de</strong> 1933.<br />

En ce qui concerne les Hydrophiloi<strong>de</strong>a, Dryopoi<strong>de</strong>a, Staphilinoi<strong>de</strong>a, si les récoltes sont<br />

riches, <strong>la</strong> détermination est un peu en retard et <strong>la</strong> comparaison avec les faunes anciennes n’est<br />

pas encore aussi bonne.<br />

Il est fort probable qu’il y ait beaucoup plus d’espèces d’Helophorus que celles notées<br />

dans <strong>la</strong> liste, car ce genre me pose encore pas mal <strong>de</strong> problèmes et j’ai été obligé, en attendant<br />

d’être plus sûr <strong>de</strong> moi, d’en mettre un grand nombre <strong>de</strong> coté.<br />

J’ai inclu dans ces relevés divers<br />

éléments venant <strong>de</strong> mes collègues<br />

entomologistes <strong>de</strong> <strong>la</strong> SESNE, Jean-<br />

Jacques DESHAYES, Jean-Louis<br />

GARGATTE et Christine DODELIN.<br />

L’état actuel <strong>de</strong> mes travaux est le<br />

suivant : pour ce qui est <strong>de</strong>s A<strong>de</strong>phaga<br />

j’arrive à 99 espèces et pour les Polyphaga<br />

à 80 espèces. Soit par rapport aux anciens<br />

inventaires :<br />

- pour les A<strong>de</strong>phaga 81%<br />

- pour les Polyphaga 77%<br />

56


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Si l’on se réfère au travail <strong>de</strong> Pierre QUENEY, paru dans le <strong>bulletin</strong> <strong>de</strong> décembre 2004 <strong>de</strong><br />

l’ACOREP, et que l’on compare <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s coléoptères aquatiques censés exister au nord <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Loire (région 4 sur <strong>la</strong> carte) à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> mes captures, on arrive au pourcentage suivant :<br />

FAMILLES<br />

ADEPHAGA<br />

Nb Espèces trouvées<br />

(relevé STALLIN)<br />

57<br />

Nb espèces au nord<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire<br />

(P.QUENEY_Le<br />

Coléoptériste 7 (3))<br />

Dytiscoi<strong>de</strong>a<br />

Dytiscidae 78 114 68,5<br />

Haliplidae 14 19 73,5<br />

Hygrobiidae 1 1 100<br />

Noteridae 2 2 100<br />

Gyrinoi<strong>de</strong>a<br />

Gyrinidae 2 11 18<br />

TOTAL 97 147 66%<br />

POLYPHAGA<br />

Georissidae 0 2 0<br />

Helophoridae 14 21 66<br />

Hydrochidae 1 7 24<br />

Hydrophilidae 48 74 65<br />

Spercheidae 0 1 0<br />

Staphilinoi<strong>de</strong>a<br />

Hydraenidae 10 46 22<br />

Dryopoi<strong>de</strong>a<br />

Dryopidae 2 12 17<br />

Elmidae 5 24 24<br />

TOTAL 80 187 43%<br />

Cependant, le nombre <strong>de</strong> coléoptères <strong>de</strong> <strong>la</strong> région 4 (voir carte ci-<strong>de</strong>ssus) n’a jamais été<br />

reconnu pour vivre en Normandie.<br />

%


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Par rapport aux catalogues anciens on obtient les résultats suivants :<br />

Nb Espèces<br />

(Données mo<strong>de</strong>rnes)<br />

58<br />

Nb espèces<br />

(Données anciennes) %<br />

ADEPHAGA 97 116 84%<br />

POLYPHAGA 80 124 65%<br />

Total 177 240 74%<br />

J’ai entamé, cette année, une pério<strong>de</strong> « eau courante », car cette composante avait été un<br />

peu négligée jusqu’à maintenant dans mes travaux.<br />

Les ruisseaux et rivières <strong>de</strong> <strong>la</strong> région sont <strong>de</strong> pauvre production lorsqu’on a l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

prospecter <strong>de</strong>s eaux stagnantes. De plus, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s rivières sont polluées à <strong>de</strong>s<br />

niveaux divers, et leurs accès sont souvent difficiles. Par ailleurs, <strong>la</strong> cohabitation avec les<br />

pêcheurs s’avère assez conflictuelle.<br />

Ruisseau près d’APPEVILLE-ANNEBEAULT (27)<br />

Les départements <strong>de</strong> l’Eure et du Calvados tirent avantageusement leur épingle du jeu par<br />

rapport à <strong>la</strong> Seine Maritime grâce à un réseau hydrographique plus riche et une pollution<br />

moindre.<br />

Perspectives<br />

Bien entendu, il est évi<strong>de</strong>nt que cet inventaire ne sera jamais exhaustif. La poursuite <strong>de</strong> nos<br />

travaux respectifs fera apparaître au fil du temps beaucoup d’autres espèces, je n’en doute pas.


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les techniques <strong>de</strong> recherches évoluent et l’exploration <strong>de</strong> nombreux sites peu ou mal<br />

explorés nous permettrons d’enrichir pendant longtemps encore les inventaires que nous<br />

faisons maintenant. Et ce<strong>la</strong>, je dois le reconnaître, m’est assez agréable à penser.<br />

Quoi qu’il en soit, il me semble qu’en ce début <strong>de</strong> siècle et à <strong>la</strong> veille (ou avant-veille) d’un<br />

changement <strong>de</strong> climat qui peut être important, ce<strong>la</strong> constituerait une base <strong>de</strong> départ<br />

intéressante.<br />

Je tiens à préciser que toutes les espèces listées ici, sont existantes dans mes boites et qu’en<br />

cas <strong>de</strong> doute <strong>de</strong> l’un ou l’autre d’entre vous, il sera possible <strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> détermination.<br />

J’ai apporté à ce travail tout le sérieux et toute <strong>la</strong> concentration possible, mais l’erreur reste<br />

humaine.<br />

J’en viens maintenant à <strong>la</strong> suite logique <strong>de</strong> l’inventaire : <strong>la</strong> cartographie. Cette phase est<br />

encore prématurée. Cette cartographie, comme beaucoup d’autres, serait avant tout celle <strong>de</strong>s<br />

entomologistes concernés. Voici une carte présentant les zones que j’ai prospectées.<br />

59


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les zones vierges sont <strong>de</strong> façons évi<strong>de</strong>ntes beaucoup plus nombreuses que les autres et il<br />

n’est pas envisageable <strong>de</strong> faire une cartographie avec si peu <strong>de</strong> mailles visitées. Chacun<br />

prospecte, au mieux, dans un rayon limité et c’est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> tous ces travaux qui peut<br />

représenter, le plus fidèlement possible, l’état réel <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong>s coléoptères<br />

aquatiques <strong>de</strong> Normandie.<br />

Nous sommes actuellement trop peu nombreux, à mon avis, pour nous <strong>la</strong>ncer dans ce<br />

travail. Il est vrai, toutefois, que sans <strong>la</strong> publier mais seulement comme outil <strong>de</strong> travail, une<br />

cartographie pourrait nous indiquer les zones les moins prospectées.<br />

Je vais vous présenter maintenant, rapi<strong>de</strong>ment, <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s espèces trouvées.<br />

Tout ce que j’ai déterminé est là, mais malheureusement, par manque <strong>de</strong> temps pas tout ce<br />

que j’ai capturé.<br />

HYDRADEPHAGA<br />

GENRE ESPECE<br />

60<br />

Nouvel<br />

INVENTAIRE<br />

Catalogue<br />

DUPREZ<br />

Catalogue<br />

MAZETIER<br />

Acilius canalicu<strong>la</strong>tus (NICOLAI, 1822) NON NON X<br />

Acilius sulcatus (LINNE, 1758) X X X<br />

Agabus me<strong>la</strong>narius AUBE, 1836 X NON NON<br />

Agabus biguttatus (OLIVIER, 1795) NON X X<br />

Agabus conspersus (MARSHAM, 1802) X X X<br />

Agabus <strong>la</strong>biatus (BRAHM, 1790 NON X X<br />

Agabus nitidus FABRICIUS, 1801 NON X NON<br />

Agabus bipustu<strong>la</strong>tus (LINNE, 1767) X X X<br />

Agabus didymus (OLIVIER, ) X X X<br />

Agabus guttatus (PAYKULL, 1798) X X X<br />

Agabus nebulosus (FORSTER, 1771) X X X<br />

Agabus paludosus (FABRICIUS, 1801) X X X<br />

Agabus sturmii (GYLLENHAL, 1808) X X X<br />

Agabus uliginosus (LINNE, 1761) X X X<br />

Agabus undu<strong>la</strong>tus (SCHRANCK, 1776) X X NON<br />

Agabus unguicu<strong>la</strong>ris THOMSON, 1867 X X NON<br />

Bi<strong>de</strong>ssus minutissimus, (GERMAR, 1824) X NON NON<br />

Bi<strong>de</strong>ssus unistriatus (SCHRANK, 1781) X X X<br />

Brychius elevatus (PANZER, 1794) X X NON<br />

Colymbetes fuscus (LINNE, 1758) X X NON<br />

Cope<strong>la</strong>tus haemorroidalis (FABRICIUS, 1787) X X X<br />

Cybister <strong>la</strong>teromarginalis (DE GEER, 1774) NON X NON<br />

Deronectes <strong>la</strong>tus (STEPHENS, 1829) NON X X<br />

Dytiscus <strong>la</strong>tissimus (LINNE, 1758) NON X NON<br />

Dytiscus circumcinctus Ahrens, 1811 X X NON


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

61<br />

Nouvel<br />

INVENTAIRE<br />

Catalogue<br />

DUPREZ<br />

Catalogue<br />

MAZETIER<br />

Dytiscus circumflexus FABRICIUS, 1801 X X X<br />

Dytiscus dimidiatus BERGSTRÄSSER, 1778 X X X<br />

Dytiscus marginalis LINNE, 1758 X X X<br />

Dytiscus semisulcatus MÜLLER, 1776 X X X<br />

Grapho<strong>de</strong>rus zonatus (HOPPE, 1795) NON X NON<br />

Grapho<strong>de</strong>rus cinereus (LINNE, 1758) X X X<br />

Graptodytes bilineatus (STURM, 1835) X X X<br />

Graptodytes f<strong>la</strong>vipes (OLIVIER, 1795) X X X<br />

Graptodytes granu<strong>la</strong>ris (LINNE, 1767) X X X<br />

Graptodytes pictus (FABRICIUS, 1787) X X X<br />

Hydaticus tranversalis (PONTOPPIDAN, 1763) NON X X<br />

Hydaticus seminiger (DE GEER, 1774) X X X<br />

Hydroglyphus pusilus (FABRICIUS, 1781) X X X<br />

Hydroporus angustatus STURM, 1835 X X X<br />

Suphrodytes dorsalis (FABRICIUS, 1787) X X X<br />

Hydroporus incognitus (SHARP. 1869-70) X X X<br />

Hydroporus marginatus (DUFTSCHIMDT, 1805) X X NON<br />

Hydroporus me<strong>la</strong>narius (STURM, 1835) NON X NON<br />

Hydroporus me<strong>la</strong>nocephalus (MARSHAM, 1802) X NON NON<br />

Hydroporus palustris (LINNE, 1761) X X X<br />

Hydroporus piceus (STEPHENS, 1828) X X NON<br />

Hydroporus p<strong>la</strong>nus (FABRICIUS, 1781) X X X<br />

Hydroporus strio<strong>la</strong> GYLLENHAL, 1827 X X X<br />

Hydroporus cantabricus Sharp. 1881/82 X NON NON<br />

Hydrovatus clypealis (SHARP, 1876) X X X<br />

Hydrovatus cuspidatus KUNZE, 1818 X X NON<br />

Hydroporus discretus FAIRMAIRE &BRISOUT, 1859 NON X X<br />

Hydroporus elongatulus STURM, 1835 NON X NON<br />

Hydroporus erythrocephalus (LINNE, 1758) X X X<br />

Hydroporus gyllenhali (SCHIÖDTE, 1841) X X X<br />

Hydroporus longulus MULSANT & REY, 1861 NON NON X<br />

Hydroporus memnonius NICOLAI, 1822 X X X<br />

memnonius NICOLAI, 1822<br />

Hydroporus<br />

(var.castaneus)<br />

X NON X<br />

Hydroporus neglectus SCHAUM, 1845 X X<br />

Hydroporus nigrita (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

Hydroporus obscurus Aubé, 1838 NON X NON<br />

Hydroporus pubescens (GYLLENHAL, 1808) X X X<br />

Hydroporus rufifrons (MÜLLER, 1776) NON X X<br />

Hydroporus scalesianus STEPHENS, 1828 X NON<br />

Hydroporus tesse<strong>la</strong>tus (DRAPIEZ, 1829) X X X<br />

Hydroporus tristis (PAYKULL, 1798) NON X NON


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

62<br />

Nouvel<br />

INVENTAIRE<br />

Catalogue<br />

DUPREZ<br />

Catalogue<br />

MAZETIER<br />

Hydroporus umbrosus GYLLENHAL, 1808 X X NON<br />

Hygrotus versicolor (Schaller, 1783) NON X NON<br />

Hygrotus confluens (FABRICIUSn 1787) X X X<br />

Hygrotus <strong>de</strong>coratus (GYLLENHAL, 1810) X X X<br />

Hygrotus impressopunctatus (SCHALLER, 1783)) X X X<br />

Hygrotus inaeaqualis (FABRICIUS, 1777) X X X<br />

Hygrotus parallelogrammus (AHRENS, 1812) X X X<br />

Hyphydrus aubei GANGLBAUER, 1891 NON NON X<br />

Hyphydrus ovatus (LINNE, 1761) X X X<br />

Ilybius montanus (Stephens, 1828) X NON NON<br />

Ilybius guttiger (Gyllenhal, 1808) NON X NON<br />

Ilybius chalconotus (PANZER, 1796) X X X<br />

Ilybius ater (DE GEER, 1774) X X X<br />

Ilybius fenestratus (FABRICIUS, 1781) X X NON<br />

Ilybius fuliginosus (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

Ilybius quadriguttatus (LACORDAIRE, 1835) X X X<br />

Laccophilus hyalinus (DE GEER, 1774) X X X<br />

Laccophilus minutus (LINNE, 1758) X X X<br />

Laccophilus poecilus Klug, 1834 X X X<br />

Laccornis oblongus STEPHENS, 1835 X NON NON<br />

Nebrioporus canalicu<strong>la</strong>tus (LACCORDAIRE, 1835) X NON NON<br />

Nebrioporus elegans (PANZER, 1794) X X X<br />

Oreodytes halensis FABRICIUS, 1787 X<br />

Oreodytes sanmarkii (C.R. SAHLBERG, 1826) X X NON<br />

P<strong>la</strong>tambus macu<strong>la</strong>tus (LINNE, 1758) X X NON<br />

P<strong>la</strong>tambus<br />

macu<strong>la</strong>tus (LINNE, 1758) ab.cantalicus<br />

X X X<br />

Pic.<br />

Porhydrus lineatus (FABRICIUS, ) X X X<br />

Rhantus bistriatus (BERGSTRASSER, 1778) NON X<br />

Rhantus exsoletus (FORSTER, 1771) NON X X<br />

Rhantus frontalis (MARSHAM, 1802) X X NON<br />

Rhantus grapei (GYLLENHAL, 1808) X X X<br />

Rhantus suturalis (McLEAY, 1825) X X X<br />

Scarodytes halensis (FABRICIUS, 1787) NON X NON<br />

Stictonectes lepidus (OLIVIER, 1795) X X X<br />

Stictotarsus duo<strong>de</strong>cimpustu<strong>la</strong>tus (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

Yo<strong>la</strong> bicarinata (LATREILLE, 1804) X NON NON<br />

Brychius elevatus (PANZER, 1794) X X X<br />

Haliplus mucronatus STEPHENS, 1828 X NON X<br />

Haliplus sibiricus, Motschulsky, 1860 NON X NON<br />

Haliplus varius NICOLAI, 1822 NON X NON<br />

Haliplus confinis STEPHENS, 1829 X X X


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

63<br />

Nouvel<br />

INVENTAIRE<br />

Catalogue<br />

DUPREZ<br />

Catalogue<br />

MAZETIER<br />

Haliplus f<strong>la</strong>vicollis STURM, 1834 X X NON<br />

Haliplus fluviatilis (AUBE, 1836) X X X<br />

Haliplus fulvus (FABRICIUS, 1801) X X X<br />

Haliplus hey<strong>de</strong>ni WEHNCKE, 1875 X X X<br />

Haliplus immacu<strong>la</strong>tus GERHARDT, 1877 X X X<br />

Haliplus <strong>la</strong>minatus (SCHALLER, 1783) X X X<br />

Haliplus lineatocollis (MARSHAM, 1802) X X X<br />

Haliplus obliquus (FABRICIUS, 1787) X X X<br />

Haliplus ruficollis (DE GEER, 1774) X X X<br />

Haliplus variegatus STURM, 1834 X X X<br />

Peltodytes caesus (DUFTSCHMID, 1805) X X X<br />

Hygrobia hermanni (Fabricius, 1175) X X X<br />

Gyrinus caspius MENETRIES, 1832 NON X X<br />

Gyrinus concinatus (KLUG, 1834) NON NON X<br />

Gyrinus aeratus STEPHENS, 1835 NON X<br />

Gyrinus marinus, GYLLENHAL, 1808 NON X X<br />

Gyrinus minutus, FABRICIUS, 1798 NON X NON<br />

Gyrinus paykulli OCHS, 1927 NON X NON<br />

Gyrinus suffriani SCRIBA, 1855 NON X X<br />

Gyrinus colymbus, ERICHSON, 1837 NON NON X<br />

Gyrinus urinator ILLIGER, 1807 NON X X<br />

Gyrinus substriatus STEPHENS, 1828 X X X<br />

Orectochilus villosus (O.F. MÜLLER, 1776) X X X<br />

Noterus c<strong>la</strong>vicornis (DE GEER, 1774) X X X<br />

Noterus crassicornis (MÜLLER, 1776) X X X<br />

POLYPHAGA<br />

97 espèces 116 espèces 91 espèces<br />

GENRE ESPECE<br />

Nouvel<br />

Inventaire<br />

Catalogue Catalogue<br />

DUPREZ MAZETIER<br />

Anacaena bipustu<strong>la</strong>ta MARSHAM, 1802 X X<br />

Anacaena globulus (PAYKULL, 1798) X X X<br />

Anacaena limbata (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

Anacaena lutescens (STEPHENS, 1829) X X<br />

Anacaena bipustu<strong>la</strong>ta (MARSHAM, 1802) NON NON X<br />

Berosus affinis BRULLE, 1835 X X X<br />

Berosus luridus (LINNE, 1761) X X X<br />

Berosus signaticollis CHARPENTIER, 1825 X X X


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

Nouvel<br />

Inventaire<br />

Catalogue Catalogue<br />

DUPREZ MAZETIER<br />

Berosus suturalis KUSTLER, X NON<br />

Cercyon analis, PAYKULL NON X<br />

Cercyon atricapillus (MARSHAM, 1802) NON NON<br />

Cercyon convexiusculus STEPHENS, 1829 X NON<br />

Cercyon <strong>de</strong>pressus, STEPH. NON X X<br />

Cercyon granarius, ER NON X X<br />

Cercyon impressus STURM, 1807 X X X<br />

Cercyon haemorrhoidalis, FABRICIUS NON X X<br />

Cercyon marinus THOMSON, 1853 X X X<br />

Cercyon me<strong>la</strong>nocephalus, LINNE NON X X<br />

Cercyon <strong>la</strong>teralis, MARSH. NON X X<br />

Cercyon littoralis, GYLLENHAL NON X X<br />

Cercyon obsoletus, GYLLENHAL NON X X<br />

Cercyon pygmaeus ILLIGER NON X X<br />

Cercyon sternalis (SHARP, 1918) X NON<br />

Cercyon quisquilius, LINNE NON X X<br />

Cercyon terminatus, MARSH. NON X X<br />

Cercyon tristis (ILLIGER, 1801) X X X<br />

Cercyon unipunctatus, LINNE NON X X<br />

Cercyon ustu<strong>la</strong>tus, PREYSSL NON X X<br />

Chaetarthria seminulum, (HERBST, 1797) NON X X<br />

Coelostoma orbicu<strong>la</strong>re (FABRICIUS, 1775) X X X<br />

Cryptopleurum minutum, FABRICIUS NON X X<br />

Cryptopleurum crenatum,PANZER NON X X<br />

Cymbiodita marginel<strong>la</strong> (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

Enochrus affinis, (THUNBERG, 1794) NON X<br />

Enochrus bicolor, (FABRICIUS, 1792) NON X X<br />

Enochrus coarctatus (GREDLER, 1863) X X X<br />

Enochrus fuscipennis (THOMSON, 1884) X NON<br />

Enochrus halophilus (BEDEL, 1878) X X X<br />

Enochrus me<strong>la</strong>nocephalus (OLIVIER, 1792) X X X<br />

Enochrus ochroterus (MARSHAM, 1802) X X X<br />

Enochrus quadripunctatus (HERBST, 1797) X X X<br />

Enochrus testaceus, (FABRICIUS, 1801) X X X<br />

Georissus crenu<strong>la</strong>tus (ROSSI, 1794) NON X X<br />

Helochares lividus (FORSTER, 1771) X X X<br />

Helochares obscurus (MULLER, 1776) X NON<br />

Helochares punctatus, SHARP. 1869 X NON X<br />

Helophorus aequalis THOMSON, 1868 X X X<br />

Helophorus aquaticus, LINNE NON X X<br />

Helophorus affinis MARSHAM, 1802 X NON X<br />

Helophorus alternans, GENE. NON X<br />

Helophorus arvernicus, MULSANT NON X<br />

64


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

Nouvel<br />

Inventaire<br />

Catalogue Catalogue<br />

DUPREZ MAZETIER<br />

Helophorus brevipalpis BEDEL, 1881 X X X<br />

Helophorus dorsalis (MARSHAM, 1802) X X X<br />

Helophorus fal<strong>la</strong>x (KUW) NON X<br />

Helophorus fulgidicollis (MOTSCHULSKI, 1860) X NON<br />

Helophorus grandis (ILLIGER, 1798) X NON<br />

Helophorus griseus (HERBST, 1793) X NON<br />

Helophorus granu<strong>la</strong>ris, (LINNE) NON X X<br />

Helophorus <strong>la</strong>ticollis (THOMSON, 1853) X NON<br />

Helophorus longitarsis (WOLLASTON, 1864) X NON<br />

Helophorus nanus, (STURM) NON X X<br />

Helophorus nubilus, (FABRICIUS) NON X<br />

X pas<br />

Helophorus minutus (FABRICIUS, 1775) X<br />

séparé <strong>de</strong><br />

griseus et<br />

affinis<br />

Helophorus obscurus, (MULSANT, 1844) X NON<br />

Helophorus porculus, (BEDEL, 1881) NON NON X<br />

Helophorus quadrisignatus (BACH, 1851) X NON<br />

Helophorus rufipes (BOSC, 1791) X NON NON<br />

Helophorus viridicollis, (STEPH.) NON X X<br />

Hydrobius fuscipes (LINNE, 1758) X X X<br />

Hydrochara caraboi<strong>de</strong>s (LINNE, 1758)) X X X<br />

Hydrochus angustatus (GERMAR, 1824) X X X<br />

Hydrochus elongatus, (SCHALL) NON X X<br />

Hydrochus carinatus, (GERM) NON X X<br />

Hydrophilus piceus (LINNE, 1758) X X X<br />

Laccobius bipunctatus (FABRICIUS, 1775) X X X<br />

Laccobius minutus (LINNE, 1758) X X X<br />

Laccobius sinuatus, (MOTSCHULSKI, 1849) X NON X<br />

Laccobius striatulus, (FABRICIUS, 1801) X NON<br />

Limnoxenus niger (ZSCHACH, 1788) X X X<br />

Megasternum concinnum (MARSHAM, 1802) NON X<br />

Paracymus aeneus (GERMAR, 1824) NON NON X<br />

Paracymus scutel<strong>la</strong>ris (ROSENHAUER, 1856) X X X<br />

Sphaeridium scarabaeoi<strong>de</strong>s (LINNE) NON X X<br />

Sphaeridium lunatum, (FABRICIUS) NON X<br />

Sphaeridium bipustu<strong>la</strong>tum, (FABRICIUS) NON X X<br />

Dupophilus brevis (MULSANT & REY, 1872) NON NON X<br />

Dryops anglicanus (EDWARDS, 1909) NON X NON<br />

Dryops auricu<strong>la</strong>tus, (GEOFFROY, 1785) NON X X<br />

Dryops ernesti, (GOZIS, 1886) NON X NON<br />

Dryops griseus, (ERICHSON, 1847) NON X NON<br />

Dryops luridus (ERICHSON, 1847) X X X<br />

65


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

Nouvel<br />

Inventaire<br />

Catalogue Catalogue<br />

DUPREZ MAZETIER<br />

Dryops nitidulus, (HEER, 1841) NON X NON<br />

Dryops prolifericotnis, (FABRICIUS) NON NON X<br />

Dryops simi<strong>la</strong>ris (BOLLOW, 1936) X X NON<br />

Dryops<br />

striatellus (FAIMAIRE et BRISOUT,<br />

NON NON X<br />

1859)<br />

Elmis aenea (P. MÜLLER, 1806) NON X X<br />

Elmis maugeti LATREILLE, 1798 X X NON<br />

Elmis obscura (P.MÜLLER, 1806) NON X NON<br />

Esolus parallelepipedus, (P. MÜLLER, 1805) X X X<br />

Limnius opacus (P. MÜLLER, 1806) NON X X<br />

Limnius perrisi (DUFOUR, 1843 NON NON X<br />

Limnius volkmari, (PANZER, 1793) X X NON<br />

Potamophilus acuminatus (FABRICIUS, 1792) NON X NON<br />

Helichus substriatus (P. MÜLLER, 180) NON X X<br />

Oulimnius rivu<strong>la</strong>ris (ROSENHAUER, 1856) NON X X<br />

Oulimnius troglodytes (GYLLENHAL, 1827) NON NON X<br />

Oulimnius tubercu<strong>la</strong>tus (P. MÜLLER, 1806) NON X<br />

Riolus cupreus (P. MULLER, 1806) NON X X<br />

Riolus subvio<strong>la</strong>ceus, (P.MÜLLER, 1817 NON X X<br />

Normandia nitens, (P.MÜLLER, 1817) NON X X<br />

Hydraena atricapil<strong>la</strong> (WATERHOUSE, 1833) NON X X<br />

Hydraena curta (KIESENWETTER, 1849) NON NON X<br />

Hydraena gracilis, (GERMAR, 1824) NON NON X<br />

Hydraena palustris (ERICHSON, 1837) X NON<br />

Hydraena pygmaea, (WATERHOUSE, 1833) NON NON X<br />

Hydraena pulchel<strong>la</strong> (GERMAR, 1824) NON X X<br />

Hydraena nigrita, (GERMAR, 1824) NON NON X<br />

Hydraena riparia (KUGELANN, 1794) X X X<br />

Hydraena rugosa (MULSANT, 1844) NON X X<br />

Hydraena testacea, (CURTIS, 1830) X X X<br />

Limnebius aluta (BEDEL, 1881) X<br />

Limnebius furcatus, (BAUDI, 1872) X X X<br />

Limnebius nitidus (MARSHAM, 1802) X X X<br />

Limnebius papposus (MULSANT, 1844) X X X<br />

Limnebius truncatellus (THUNBERG, 1794) NON X<br />

Ochtebius aeneus, (STEPHENS, 1835) NON X X<br />

Ochtebius auricu<strong>la</strong>tus, (REY, 1886) NON X X<br />

Ochtebius bicolon (GERMAR, 1824) X X X<br />

Ochtebius exsculptus,(GERMAR, 1824) NON NON X<br />

Ochtebius exaratus, (MULSANT, 1844) NON X X<br />

Ochtebius di<strong>la</strong>tatus (STEPHENS, 1829) NON NON X<br />

Ochtebius marinus, (PAYKULL, 1798) NON X X<br />

Ochtebius minimus (FABRICIUS, 1792) X X X<br />

66


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

GENRE ESPECE<br />

Nouvel<br />

Inventaire<br />

Catalogue Catalogue<br />

DUPREZ MAZETIER<br />

Ochtebius nanus, (STEPHENS, 1829) NON X X<br />

Ochtebius punctatus (STEPHENS, 1829) NON NON X<br />

Ochtebius pusillus, (STEPHENS, 1835) NON X X<br />

Ochtebius viridis (PEYRON, 1858) X X X<br />

TOTAL 79 espéces<br />

Références bibliographiques<br />

67<br />

102<br />

espéces<br />

93 espèces<br />

DUPREZ R. (1936 – 1945) – Catalogue <strong>de</strong>s Coléoptères <strong>de</strong>s Départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine<br />

Inférieure se <strong>de</strong> l’Eure, Bull. Soc. Sc. Nat.Mus. Rouen <strong>de</strong> 1936 à 1941<br />

GUIGNOT F. (1933) – Les Hydrocanthares <strong>de</strong> France, Hygrobiidae, Haliplidae, Dytiscidae<br />

et Gyrinidae <strong>de</strong> <strong>la</strong> France continentale avec note sur les espèces <strong>de</strong> Corse et <strong>de</strong><br />

L’Afrique du nord Française Ed Miscel<strong>la</strong>nea Entomologica TOULOUSE 1931-1933<br />

MAZETIER G. (1934 et 1935) – Coléoptères du Calvados. Bull. Soc. Lin. <strong>de</strong> Normandie<br />

QUENEY P. (2004) – Liste taxonomique <strong>de</strong>s Coléoptères »aquatiques » <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> France<br />

(avec leur répartiion sommaire). Le Coléoptériste 7 (3) supplément ; 3-39<br />

STALLIN P. (1989) – Catalogue embryonnaire <strong>de</strong>s insectes aquatiques du Pays d’Auge.<br />

Bulletin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Soc. Et. Sc. Nat. d’Elbeuf (1988-1989).


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Géologie et paléontologie <strong>de</strong> Saint-Pierre-les-Elbeuf<br />

La craie <strong>de</strong> Saint-Pierre-les-Elbeuf<br />

Jérome TABOUELLE<br />

Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles d’Elbeuf<br />

P<strong>la</strong>ce Men<strong>de</strong>s France BP 57<br />

76320 Saint Pierre les Elbeuf<br />

jerome.tabouelle@orange.fr<br />

La carrière Lefèvre, située dans <strong>la</strong> montée vers Saint-Didier-<strong>de</strong>s-Bois, exploita pendant<br />

longtemps <strong>la</strong> craie b<strong>la</strong>nche tendre pour alimenter les fours à chaux du “ Petit-Saint-Pierre ”,<br />

appel<strong>la</strong>tion servant à désigner le quartier du Liéroult (A.C.L, Saint-Pierre-lès-Elbeuf, 1995,<br />

p.12).<br />

Lors du Congrès du Millénaire Normand <strong>de</strong> 1911, Dollfus et Fortin présentent une<br />

synthèse <strong>de</strong> leurs travaux sur le Crétacé <strong>de</strong> <strong>la</strong> région rouennaise : les craies du Sénonien<br />

supérieur n’ont pas été mises en évi<strong>de</strong>nce dans <strong>la</strong> région. En 1956, Follet visite une carrière en<br />

bordure <strong>de</strong> <strong>la</strong> route <strong>de</strong> Saint-Pierre-les-Elbeuf à Saint-Didier-<strong>de</strong>s-Bois, exploitée par P.<br />

Lefèvre pour sa “ craie b<strong>la</strong>nche ”. Ce <strong>de</strong>rnier y a recueilli <strong>de</strong>ux spécimens <strong>de</strong> bélemnite ;<br />

Follet les i<strong>de</strong>ntifie tous <strong>de</strong>ux comme appartenant à Belemnitel<strong>la</strong> quadrata (d’ORBIGNY) ; ils<br />

lui permettent d’affirmer l’existence <strong>de</strong> dépôts d’âge Sénonien supérieur, plus précisément <strong>de</strong><br />

craie b<strong>la</strong>nche du Campanien (Zone à Belemnitel<strong>la</strong> quadrata). Dans une note ultérieure,<br />

consacrée à <strong>la</strong> stratigraphie <strong>de</strong> cette carrière, Follet (1958) donnera pour chacune <strong>de</strong>s<br />

“ assises ” <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie b<strong>la</strong>nche, <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s fossiles caractéristiques qu’elles renferment, et<br />

confirme <strong>la</strong> présence du Campanien jusqu’alors non reconnu dans <strong>la</strong> région (Tabouelle et<br />

Ferré, 2001).<br />

Actuellement, en se basant sur <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> fossiles, en particulier <strong>la</strong> bélemnite indice et les<br />

différents oursins, nous pouvons préciser l’âge <strong>de</strong> ces craies et attribuer ces dépôts à <strong>la</strong> partie<br />

supérieure du Campanien inférieur (Zone à Quadrata). Dans cette craie b<strong>la</strong>nche, Follet (1956,<br />

1958) a i<strong>de</strong>ntifié les espèces fossiles suivantes :<br />

Spongiaires<br />

Chenendopora fungiformis LAMOUROUX, 1821 (=Chenendopora fungiformis Lamk)<br />

Porosphaera globu<strong>la</strong>ris (PHILLIPS ,1829) (=Coscinopora globu<strong>la</strong>ris Reuss.)<br />

Porosphaera patelliformis HINDE, 1904 (=Porosphaera p<strong>la</strong>telliformis Rowe.)<br />

Bryozoaires<br />

“Truncatulipora carinata ” d’ORBIGNY, 1851 (=Truncatu<strong>la</strong> carinata d’Orb.)<br />

Brachiopo<strong>de</strong>s<br />

Cretirhynchia plicatilis (J.SOWERBY,1813) (=Rhynchonel<strong>la</strong> plicatilis Sow.)<br />

Cretirhynchia limbata (DAVIDSON, 1886) (=Rhynconel<strong>la</strong> limbata Davids.)<br />

Carneithyris carnea (J. SOWERBY, 1813) (=Terebratu<strong>la</strong> carnea Sow.)<br />

Lamellibranches = Pélécypo<strong>de</strong>s<br />

Lyropecten (Aequipecten ?) ternatus (MUNSTER, in GOLDFUSS, 1833) (=Pecten dujardini<br />

Roemer.)<br />

Spondylus spinosus (J. SOWERBY,1814) (=Spondylus spinosus Deshayes.)<br />

68


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

P<strong>la</strong>giostoma hoperi (MANTELL, 1822) (=Lima hoperi Mantell.)<br />

Neithea (Neithea) quiquecostata (SOWERBY , 1814) (=Janira quiquecostata d’Orb.)<br />

Pycnodonte (Phygraea) vesicu<strong>la</strong>ris (LAMARCK,1819) (=Ostrea vesicu<strong>la</strong>ris Lamk.)<br />

Gryphaeostrea canalicu<strong>la</strong>ta (J. SOWERBY, 1813) (=Ostrea <strong>la</strong>teralis Nills.)<br />

Gryphaeostrea semipp<strong>la</strong>na (J. SOWERBY, 1813) (=Ostrea semi-p<strong>la</strong>na Sow.)<br />

Inoceramus (Inoceramus) cuvieri SOWERBY, 1814 (=Inoceramus <strong>la</strong>marcki Roemer., var<br />

cuvieri.)<br />

Echino<strong>de</strong>rmes<br />

Cidaris subvesiculosa d’ORBIGNY , 1850 (=Cidaris subvesiculosa d’Orb.)<br />

Temnocidaris (Stereocidaris) sceptifera (MANTELL, 1822) (=Cidaris sceptifera Mantell.)<br />

Cidaris pseudohirudo COTTEAU , 1865 (=Cidaris speudo-hirudo Cotteau.)<br />

Tylocidaris (Tylocidaris) c<strong>la</strong>vigera (MANTELL, 1822) (=Cidaris c<strong>la</strong>vigera Koenig.)<br />

Cidaris perornata FORBES, 1850 (Cidaris perornata Forbes.)<br />

Phymosoma koenigi (MANTELL, 1822) (=Cyphosoma koenigi Desor.)<br />

Phymosoma granulosum GEINITZ, 1840 (=Cyphosoma granulosum Geinitz.)<br />

Micraster turonensis (BAYLE, 1878) (=Micraster intermedius Bucaille.)<br />

Micraster coranguinum LESKE, 1778 (=Micraster coranguinum Agassiz.)<br />

Gibbaster fastigatus GAUTHIER, 1887 (=Gibbaster fastigatus Gauthier.)<br />

Echinocorys vulgaris BREYNIUS, 1732 (=Echinocorys vulgaris Breynius)<br />

Echinocorys conicus BREYNIUS, 1732 (=Echinocorys conicus Breynius)<br />

Metopaster parkinsoni (FORBES, 1848) (=Goniodiscus parkinsoni Forbes.)<br />

Céphalopo<strong>de</strong>s (Bélemnites)<br />

Gonioteuthis quadrata (DE BLAINVILLE, 1827) (=Belemnitelle quadrata (d’Orb.) )<br />

Gonioteuthis quadrata (DE BLAINVILLE, 1827<br />

La carrière <strong>de</strong> Saint-Didier-<strong>de</strong>s-Bois<br />

Témoin du Campanien<br />

69


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Poissons<br />

Follet a reconnu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> “ requins ” appartenant aux genres Otodus,<br />

Lamna, Oxyrhina, Scapanorhynchus et Corax, ainsi que <strong>de</strong>s coprolithes <strong>de</strong><br />

squales.<br />

La craie <strong>de</strong>s environs elbeuviens est une roche b<strong>la</strong>nche, poreuse (elle<br />

absorbe tous les liqui<strong>de</strong>s : test à encre bleue), légère, faiblement cohérente (elle<br />

s’écrase sous l’ongle), constituée à plus <strong>de</strong> 95% <strong>de</strong> CaCO3 sous forme <strong>de</strong> nano<br />

cristaux <strong>de</strong> calcite (effervescence à l’aci<strong>de</strong>). La phase minérale détritique<br />

(quartz, argiles, minéraux lourds,…) y est très faible. Les fossiles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

taille sont re<strong>la</strong>tivement rares en dépit <strong>de</strong> l’apparente richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste ci<strong>de</strong>ssus.<br />

Toutefois, les fragments d’organismes (débris et radioles d’oursins,<br />

fragments <strong>de</strong> coquilles <strong>de</strong> <strong>la</strong>mellibranches, …) ou les fossiles <strong>de</strong> petite taille<br />

(spicules d’éponges, colonies <strong>de</strong> bryozoaires,…) constituent environ moins <strong>de</strong><br />

10% <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase d’origine biologique. L’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> biophase est composée<br />

par <strong>de</strong> l’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> squelettes entiers (coccosphères) ou démantelés<br />

(coccolithes) d’algues calcaires microscopiques (coccolithophoracées) qui<br />

constituent <strong>la</strong> fine matrice boueuse (Tabouelle et Ferré, 2001).<br />

Très localement, les niveaux crayeux apparaissent soulignés par <strong>de</strong>s niveaux silicifiés<br />

(cristallisation <strong>de</strong> silice dissoute à partir d’organismes à squelette siliceux - spicules isolés<br />

d’éponges et radio<strong>la</strong>ires - dans les terriers en réseau <strong>de</strong> crustacés) ou ponctués <strong>de</strong> rognons <strong>de</strong><br />

silex (silicification <strong>de</strong> squelettes entiers d’éponges). Tous ces organismes indiquent une mise<br />

en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> ces dépôts vaseux calcaires sous une tranche d’eau peu épaisse (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 150-<br />

200 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur), oxygénée avec <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> fond presque nuls, dans un bassin<br />

épicontinental (Bassin Parisien) communiquant avec l’Océan Nord-At<strong>la</strong>ntique qui termine <strong>de</strong><br />

s’ouvrir complètement et l’Océan Téthysien qui se referme pour <strong>de</strong>venir <strong>la</strong> future mer<br />

Méditerranée (Tabouelle et Ferré, 2001).<br />

Les loess <strong>de</strong> Saint-Pierre-les-Elbeuf : <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> paroi <strong>de</strong> l’ancienne briqueterie<br />

Che<strong>de</strong>ville.<br />

Cette coupe, haute <strong>de</strong> 19 mètres, est située au bord du parking <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Witco à Saint-<br />

Pierre-lès-Elbeuf d’où sont visibles les limons les plus récents. Ces loess épais, exploités<br />

jusqu’à <strong>la</strong> fin du XIX e siècle par <strong>de</strong> nombreuses briqueteries, se sont accumulés au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> terrasse moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine (+35 m NGF).<br />

En 1968, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> nettoyage <strong>de</strong> cette paroi ont permis <strong>de</strong> lever en détail cette coupe<br />

et <strong>de</strong> prélever <strong>de</strong>s échantillons en p<strong>la</strong>ce pour effectuer une batterie d’analyses en <strong>la</strong>boratoire.<br />

La synthèse <strong>de</strong>s résultats scientifiques a conduit à établir son caractère <strong>de</strong> référence<br />

internationale et à vali<strong>de</strong>r son c<strong>la</strong>ssement. En 1986, ce site exceptionnel fournit le prétexte à<br />

réunir sur le terrain une équipe <strong>de</strong> géologues quaternaristes lors d’un symposium sur les loess<br />

et dépôts périg<strong>la</strong>ciaires pléistocènes <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong> nord-ouest. Parmi <strong>de</strong> nombreux points<br />

d’arrêt effectués en Normandie, celui <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf a permis d’observer les loess<br />

weichséliens et les loess anciens (pl. I, fig. 1).<br />

Les fossiles, (coquil<strong>la</strong>ges, pollens,…), les outils lithiques, les sédiments (granulométrie,<br />

composition <strong>de</strong>s assemb<strong>la</strong>ges d’argile, détermination <strong>de</strong>s minéraux lourds,…) ont permis aux<br />

70


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

géologues <strong>de</strong> reconstituer les différents épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> préhistoire <strong>de</strong> cette localité qui nous<br />

sont parvenus, en particulier les changements d’environnement, et <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r les<br />

facteurs environnementaux qui ont favorisé l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s premiers Elbeuviens dans les<br />

méandres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine.<br />

La Formation <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf, exposée à <strong>la</strong> briqueterie Che<strong>de</strong>ville, comporte un<br />

empilement <strong>de</strong> 4 cycles sédimentaires (succession <strong>de</strong> loess et <strong>de</strong> son paléosol interg<strong>la</strong>ciaire<br />

suivant) dont les sols fossiles portent respectivement (<strong>de</strong> haut en bas) le nom d’Elbeuf I,<br />

Elbeuf II, Elbeuf III et Elbeuf IV. L’ensemble présente une succession verticale <strong>de</strong> sédiments<br />

déposés au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières g<strong>la</strong>ciations quaternaires, celle dite du Riss (<strong>de</strong> –300 000 à<br />

–120 000 ans) et celle dite du Würm (<strong>de</strong> –80 000 à – 10 000 ans) (Alduc et al. 1979). Le<br />

caractère, très complet et quasi continu, <strong>de</strong> l’enregistrement, et <strong>la</strong> conservation exceptionnelle<br />

<strong>de</strong> cette succession verticale <strong>de</strong> dépôts continentaux ont motivé son choix pour servir<br />

d’échelle <strong>de</strong> référence pour calibrer les dépôts effectués au cours du Saalien (pério<strong>de</strong> al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong><br />

–300 000 à –120 000 ans). Localement, l’analyse <strong>de</strong> cette succession standard a permis aux<br />

géologues quaternaristes <strong>de</strong> retrouver leurs équivalents dans les loess et alluvions <strong>de</strong><br />

Tourville-<strong>la</strong>-Rivière, et <strong>de</strong> les dater <strong>de</strong> manière re<strong>la</strong>tive, même si ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dépôts ne<br />

sont pas parfaitement synchrones <strong>de</strong> par leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> dépôt (Alduc et al., 1979).<br />

Cette séquence, exceptionnelle pour l’Europe du nord-ouest, comporte <strong>de</strong> bas en haut<br />

(d’après Lautridou, 1986a, 1986b) :<br />

- une séquence weichsélienne avec <strong>de</strong>s loess et <strong>de</strong>s sols gris forestiers,<br />

- un horizon <strong>de</strong> sol brun lessivé (Elbeuf I) au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> loess saaliens,<br />

- un horizon <strong>de</strong> sol brun lessivé (Elbeuf II) saalien au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> limons,<br />

- un complexe <strong>de</strong> paléosols saaliens comprenant <strong>de</strong>s sols limoneux jaunâtres à silex,<br />

- un sol brun développé sur <strong>de</strong>s loess et un horizon <strong>de</strong> sol brun lessivé (Elbeuf III),<br />

- un horizon <strong>de</strong> sol lessivé (Elbeuf IV) d’âge holsteinien, sur sables limoneux jaunes à<br />

silex et <strong>de</strong>s limons lités,<br />

- une nappe alluviale à galets émoussés et sable gris-jaune (terrasse ancienne d’âge<br />

indéterminé).<br />

A Saint-Pierre-lès-Elbeuf, au-<strong>de</strong>ssus d’une terrasse ancienne, existe un loess ancien, altéré<br />

et remanié par <strong>la</strong> rivière Oison. Chacun <strong>de</strong>s couplets loess brun c<strong>la</strong>ir/sol brun lessivé<br />

correspond aux dépôts effectués lors d’un sta<strong>de</strong> climatique : <strong>la</strong> couche argileuse <strong>de</strong> couleur<br />

foncée représente les vestiges d’un sol fossile. En ce qui concerne <strong>la</strong> couche loessique, il<br />

s’agit <strong>de</strong> fines poussières arrachées à <strong>la</strong> Manche et déposées lors <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s interg<strong>la</strong>ciaires <strong>de</strong><br />

répit climatique (pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> réchauffement re<strong>la</strong>tif). Le <strong>de</strong>rnier paléosol (Elbeuf IV) est<br />

recouvert par <strong>de</strong>s sables et limons <strong>de</strong> l’Oison qui sont caractéristiques <strong>de</strong> sédiments déposés<br />

sous un climat <strong>de</strong> type at<strong>la</strong>ntique. Le climat se refroidit ensuite comme le montre un dépôt <strong>de</strong><br />

loess ancien dans lequel furent retrouvées <strong>de</strong>s marmottes. Ce dépôt éolien est interrompu par<br />

<strong>de</strong>s pédogenèses interg<strong>la</strong>ciaires (Verron et al.1970 ; Bor<strong>de</strong>s, 1954).<br />

Les industries lithiques <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf<br />

A <strong>la</strong> fin du XIXème siècle (1895), Che<strong>de</strong>ville recueille <strong>de</strong>s silex taillés (nuclei et éc<strong>la</strong>ts)<br />

<strong>de</strong>s époques acheuléenne et moustérienne type chelléen, acheuléen et moustérien. Depuis,<br />

nombre d’archéologues locaux se sont intéressés aux industries paléolithiques recueillies à<br />

Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Parmi eux, citons Che<strong>de</strong>ville (1895), Bor<strong>de</strong>s (1954) et Veron (1970).<br />

Ce <strong>de</strong>rnier a proposé une corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s industries lithiques trouvées en fouilles<br />

71


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

stratigraphiques avec <strong>la</strong> chronostratigraphie régionale établie par Lautridou (1977) (pl. I, fig.<br />

2)<br />

Il y a reconnu trois industries successives :<br />

- industrie moustérienne,<br />

- industrie micoquienne,<br />

- industrie acheuléenne : base du <strong>de</strong>rnier loess ancien, sables éoliens et paléosol Elbeuf<br />

IV.<br />

Une industrie plus ancienne proviendrait <strong>de</strong>s graviers sus-jacents aux limons.<br />

Depuis 1974, seule une quinzaine d’objets a été signalée dans <strong>la</strong> carrière Che<strong>de</strong>ville. En<br />

juin 1980, G. Carpentier (comm. pers.) y a récolté <strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>ts levallois, un biface acheuléen, un<br />

racloir,… (Fosse, 1983 ; Bor<strong>de</strong>s, 1981).<br />

Les marmottes fossiles <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf (pl.I, fig. 3).<br />

Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 5 avril 1893 réunissant les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d’Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

Sciences Naturelles d’Elbeuf (SESNE), le prési<strong>de</strong>nt d’alors, Lancelevée, re<strong>la</strong>te <strong>la</strong> découverte<br />

pittoresque <strong>de</strong> Che<strong>de</strong>ville (Che<strong>de</strong>ville, 1895). Ce <strong>de</strong>rnier a, en effet, mis au jour dans les<br />

limons argileux quaternaires <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf, un crâne et un squelette <strong>de</strong> marmotte.<br />

Ces restes <strong>de</strong> rongeurs sont accompagnés d’os et <strong>de</strong> vertèbres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille que l’inventeur<br />

rapporte à un cheval fossile. La tête du sympathique rongeur reposait sur une couche<br />

“ brunâtre ” à 7 mètres au-<strong>de</strong>ssus du sol naturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> briqueterie Liorel. Quant aux autres<br />

restes osseux, leur localisation au front d’exploitation n’est pas mentionnée. La briqueterie<br />

Bigot a, quant à elle, livré <strong>de</strong>s ossement <strong>de</strong> chevaux, et un nouveau crâne <strong>de</strong> marmotte<br />

reposant dans <strong>la</strong> couche inférieure du front d’exploitation.<br />

Cette même année, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 4 octobre, Lancelevée rapporte <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong><br />

nouveaux restes <strong>de</strong> marmottes, “ dans les limons argileux <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite briqueterie <strong>de</strong> Saint-<br />

Pierre-lès-Elbeuf où ont déjà été découverts plusieurs autres crânes ” (Lancelevée, 1893,<br />

p.39). Toutes ces marmottes proviennent jusqu’alors <strong>de</strong>s “ couches rouges et noires ” qu’il<br />

attribue au Pléistocène, sans aucune autre précision.<br />

En 1895, il expose un nouveau spécimen découvert dans une autre briqueterie <strong>de</strong> Saint-<br />

Pierre-lès-Elbeuf déjà abandonnée. Comprenant une tête et son squelette presque complet,<br />

l’animal fossile provient d’une couche b<strong>la</strong>nche d’origine fluviatile jusqu’alors apparemment<br />

inconnue dans les dépôts <strong>de</strong> limons <strong>de</strong>s versants <strong>de</strong> <strong>la</strong> région (Che<strong>de</strong>ville, 1895, p.70) .<br />

Ces différents restes sont confiés à A. Gaudry, professeur <strong>de</strong> paléontologie au Muséum<br />

d’Histoire Naturelle <strong>de</strong> Paris qui i<strong>de</strong>ntifie ces restes comme appartenant à Arctomys<br />

marmotta (marmotte mo<strong>de</strong>rne). Il reconnaît <strong>de</strong>ux crânes, <strong>de</strong>ux fémurs, un bassin, <strong>de</strong>ux tibias,<br />

trois portions inférieures d’humérus, <strong>de</strong>ux cubitus, <strong>de</strong>s vertèbres dorsales, sacrées et caudales,<br />

et <strong>de</strong>s pha<strong>la</strong>nges. A <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> empressée <strong>de</strong> Gaudry, Che<strong>de</strong>ville en fera don au Muséum <strong>de</strong><br />

Paris.<br />

Actuellement, le Muséum d’Elbeuf conserve un crâne et différents restes squelettiques<br />

post-crâniens (fragments <strong>de</strong> bassin, fémurs, tibias, pha<strong>la</strong>nges, <strong>de</strong>nts,…) <strong>de</strong> ce rongeur<br />

provenant selon Che<strong>de</strong>ville (1895) <strong>de</strong>s limons pléistocènes <strong>de</strong> Saint-Pierre-lès-Elbeuf<br />

(Tabouelle et al. , 2003).<br />

72


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

PLANCHE I<br />

Le karst est le fruit <strong>de</strong> processus d'altération concentrée dans une roche, permettant le<br />

développement <strong>de</strong> conduits individualisés, ce que l'on appelle communément <strong>de</strong>s grottes. Ce<br />

phénomène, particulièrement bien connu dans les calcaires, roches carbonatées sensibles aux<br />

aci<strong>de</strong>s, est désigné sous le vocable allemand Karst, nom d'une région calcaire aux<br />

phénomènes spectacu<strong>la</strong>ires, l'Istrie, ou région <strong>de</strong> Trieste, berceau européen el mondial <strong>de</strong><br />

l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces phénomènes dès le XIX e siècle. En Normandie, les étendues carbonatées sont<br />

importées, surtout dans l'est, où se développent les couvertures sédimentaires du Bassin<br />

Parisien.<br />

Les formations crayeuses <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux <strong>de</strong> Normandie offrent une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> faciès,<br />

dont les caractéristiques hydrogéologiques proches n'ont que <strong>de</strong> faibles inci<strong>de</strong>nces sur <strong>la</strong><br />

karstification, dans <strong>la</strong> mesure où le critère dominant reste <strong>la</strong> porosité. La faible altitu<strong>de</strong> (moins<br />

<strong>de</strong> 300 m) et l'absence d'acci<strong>de</strong>nts tectoniques majeurs (à l'exception <strong>de</strong> <strong>la</strong> boutonnière du<br />

Bray) limitent l'expression géomorphologique, d'autant qu'un manteau d'altération général <strong>de</strong><br />

plusieurs mètres d'épaisseur, et parfois <strong>de</strong> <strong>la</strong>mbeaux <strong>de</strong> couverture tertiaires, masque le<br />

substrat carbonate. Sur cette étendue, <strong>la</strong> craie n'est <strong>la</strong>rgement visible que dans les fa<strong>la</strong>ises<br />

littorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche, au nord-ouest, dans <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine qui entaille <strong>la</strong><br />

région du sud-est au nord-ouest. Ces coupes <strong>naturelles</strong> permettent d'observer un grand nombre<br />

<strong>de</strong> phénomènes karstiques, essentiellement <strong>de</strong>s porches fossiles et <strong>de</strong>s émergences. Les formes<br />

d'introduction (avens, puits, pertes, etc.) se développent sous le manteau d'altération, dont<br />

elles sont souvent le front actif (crypto karst), mais elles ne sont qu'exceptionnellement<br />

observables. De plus, <strong>de</strong> nombreuses exploitations artificielles dans les formations meubles<br />

ou dans le substrat crayeux viennent compliquer le schéma d'organisation. La craie est une<br />

roche carbonatée dont <strong>la</strong> porosité autorise le développement d'une nappe. Celle-ci est<br />

parcourue <strong>de</strong> percées hydrogéologiques résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong> karstification du substrat.<br />

Les faibles dénivel<strong>la</strong>tions n'ont pas d'inci<strong>de</strong>nces directes sur le drainage <strong>de</strong> cet aquifère<br />

mixte qui intéresse l'ensemble <strong>de</strong>s massifs carbonates, à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> développement<br />

différents selon <strong>la</strong> région. On peut opposer un secteur continental, où les développements<br />

endokarstiques soulignent <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> drainage (conditions<br />

continentales), à un secteur littoral, où les variations quaternaires du niveau <strong>de</strong> base ont<br />

engendré une déstabilisation et <strong>de</strong>s ruptures dans les conditions du drainage. C’est sous ces<br />

<strong>de</strong>rnières influences, qui ont pu pénétrer très loin dans <strong>la</strong> région par l'intermédiaire <strong>de</strong>s basses<br />

vallées, notamment <strong>la</strong> Seine, que se développent <strong>de</strong>s formes endokarstiques exacerbées du<br />

type <strong>de</strong>lta (Ro<strong>de</strong>t, 2003).<br />

Figure 1 : Conduit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche Percée, le Thuit (27) ().<br />

Figure 2 : Salle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dame B<strong>la</strong>nche, Caumont (27) (Photo S. Kepka).<br />

Figure 3 : Entrée <strong>de</strong>s grottes <strong>de</strong> Caumont, Petite carrière <strong>de</strong> Caumont, (27) (Photo S. Kepka).<br />

Figure 4 : Rivière <strong>de</strong>s Robots, Caumont, (27) (Photo S. Kepka).<br />

73


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Figure 2 : Salle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dame<br />

B<strong>la</strong>nche, Caumont (27)<br />

Photos S. Kepka<br />

Figure 1 : Conduit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Roche Percée, le Thuit (27)<br />

Figure 4 : Rivière <strong>de</strong>s Robots, Caumont, (27)<br />

74<br />

Figure 3 : Entrée <strong>de</strong>s grottes <strong>de</strong> Caumont,<br />

Petite carrière <strong>de</strong> Caumont, (27)


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

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75


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Bref historique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s mésozoïques et cénozoïques dans le Cotentin<br />

Jérôme TABOUELLE<br />

Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles d’Elbeuf<br />

P<strong>la</strong>ce Men<strong>de</strong>s France BP 57<br />

76320 Saint Pierre les Elbeuf<br />

jerome.tabouelle@orange.fr<br />

Les fondateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratigraphie du Cotentin.<br />

Retracer l'historique <strong>de</strong>s travaux géologiques dans le département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche, c'est aussi<br />

rappeler le rôle précurseur <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux naturalistes régionaux qui marqueront durablement les<br />

travaux géologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Normandie : C. Duhérissier <strong>de</strong> Gerville (1769-1853) et A. <strong>de</strong><br />

Caumont (1801-1873). L'aîné, natif <strong>de</strong> Gerville, près <strong>de</strong> La Haye-du-Puits, fuyant <strong>la</strong><br />

Révolution, émigre en Angleterre et s'initie aux <strong>sciences</strong> <strong>naturelles</strong>. De retour en France, en<br />

1801, il parcourt le département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche en tous sens et en dresse son inventaire botanique,<br />

archéologique, géologique, mais aussi économique. Ses récoltes <strong>de</strong> fossiles et ses<br />

observations pertinentes seront à l'origine <strong>de</strong>s premiers découpages lithostratigraphiques <strong>de</strong>s<br />

terrains mésozoïques et cénozoïques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche (Gerville, 1814, 1817, 1954). Elles sont<br />

aussi le fruit d'une discussion avec <strong>de</strong>s stratigraphes ang<strong>la</strong>is contemporains tels <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bêche en<br />

1821, Buck<strong>la</strong>nd... qui visitent les principaux affleurements et carrières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Normandie<br />

(Dugué, 1989).<br />

Gerville initie parallèlement Caumont aux rudiments géologiques. Toutes ces observations<br />

permettent ainsi à celui-ci <strong>de</strong> publier très rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> première carte géologique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Manche, en 1833, même si Dalimier (1861a, 1861b), puis P. Bonissent (1870) ont pu regretter<br />

un moindre détail pour les terrains paléozoïques, tout en insistant sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s contours<br />

reconnus pour les autres terrains. Cette carte géologique sera présentée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion<br />

extraordinaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société géologique <strong>de</strong> France, le 6 Septembre 1832 et pour <strong>la</strong> première<br />

excursion géologique dans <strong>la</strong> Manche, également organisée par A. <strong>de</strong> Caumont (1825), le 4<br />

Août 1825, à l'occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie annuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société linnéenne du Calvados<br />

nouvellement créée par A. <strong>de</strong> Caumont, avec J. V. Lamouroux et J. A. Eu<strong>de</strong>s-Deslongchamps<br />

(Dugué et al., 2005).<br />

L’importance <strong>de</strong>s recherches<br />

Les travaux <strong>de</strong> Caumont (1835, 1838) sur l'avancement <strong>de</strong>s connaissances géologiques <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Manche servent dès le départ au développement économique et au rayonnement culturel et<br />

scientifique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Basse-Normandie. Dès le début du XIX e siècle, cette région disposait d'un<br />

pré-découpage <strong>de</strong>s séries sédimentaires norman<strong>de</strong>s, établi par <strong>de</strong>s géologues locaux ou<br />

ang<strong>la</strong>is, grâce aux collections paléontologiques s'y rapportant. Au défrichage géologique du<br />

Cotentin, vont succé<strong>de</strong>r plusieurs monographies qui approfondissent ces travaux initiaux.<br />

Écrites par un universitaire normand pour le Lias (Eu<strong>de</strong>s Deslongchamps, 1865), par un<br />

ingénieur <strong>de</strong>s mines pour le Houiller (Vieil<strong>la</strong>rd. 1874), par <strong>de</strong>s géologues régionaux<br />

(Bonissent, 1870) pour l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche ou par <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations pour le Cénozoïque<br />

(Vieil<strong>la</strong>rd & Dollfus, 1875), toutes <strong>de</strong>meurent encore aujourd'hui précieuses par <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />

leurs observations et servent <strong>de</strong> bases et <strong>de</strong> références à toutes étu<strong>de</strong>s géologiques et<br />

paléontologiques concernant <strong>la</strong> Normandie.<br />

76


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les principaux découpages <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratigraphie <strong>de</strong>s terrains jurassiques sont alors proposés<br />

par E. Eu<strong>de</strong>s-Deslongchamps (1864). Élève d'Hébert, il s'intéresse tout à <strong>la</strong> fois à <strong>la</strong> paléontologie<br />

et à <strong>la</strong> stratigraphie du Jurassique. Il complète les subdivisions stratigraphiques <strong>de</strong><br />

Duhérissier <strong>de</strong> Gerville (1814,1817) en proposant une terminologie basée à <strong>la</strong> fois sur <strong>la</strong> lithologie<br />

dominante <strong>de</strong>s unités et sur les fossiles caractéristiques les plus abondants. Ses<br />

subdivisions lithostratigraphiques et biostratigraphiques, inspirées <strong>de</strong>s travaux ang<strong>la</strong>is, ne<br />

seront que peu modifiées par <strong>la</strong> suite, par P. Bonissent (1870) dans sa synthèse géologique du<br />

département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche et par Bigot (1892, 1913, 1926, 1942), son gendre, lors <strong>de</strong>s levers<br />

<strong>de</strong> cartes géologiques à 1/80 000 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Normandie (Dugué et al., 2005).<br />

Il est à noter que l'ouvrage <strong>de</strong> Bonissent (1870) constitue l'unique monographie géologique<br />

du département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche. Il établit une première esquisse <strong>de</strong>s terrains cénozoïques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Manche, d’après les observations et récoltes <strong>de</strong> C. <strong>de</strong> Gerville (1814, 1817, 1854) et d'A. <strong>de</strong><br />

Caumont (1825), complétées par <strong>de</strong>s observations ponctuelles d’Hébert (1849) et E. Eu<strong>de</strong>s-<br />

Deslongchamps (1849, 1853). Quelques années plus tard, une autre monographie sur le<br />

Cénozoïque (Vieil<strong>la</strong>rd & Dollfus, 1875) apporte <strong>de</strong> nombreuses <strong>de</strong>scriptions très détaillées <strong>de</strong><br />

coupes, aujourd'hui disparues, avec les faunes correspondantes.. Les cartes géologiques les<br />

plus récentes <strong>de</strong> La Haye-du-Puits (Doré & Poncet, 1978) et <strong>de</strong> Bricquebec-Surtainville<br />

(Graindor et al., 1976) n'apportent que peu <strong>de</strong> modifications dans les contours <strong>de</strong>s terrains,<br />

tant les affleurements <strong>de</strong>meurent aujourd’hui rares.<br />

Les héritiers mo<strong>de</strong>rnes.<br />

Après les <strong>de</strong>structions <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> <strong>la</strong> Normandie, <strong>de</strong> nombreuses carrières et<br />

sablières, pour les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction, se sont ouvertes dans le Cotentin. De<br />

nouvelles ressources en eau ont dû être parallèlement trouvées. Tous ces efforts ont stimulé<br />

une reprise <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s géologiques universitaires dans le Cotentin, comme ailleurs en<br />

Normandie, suivies ou initiées par Bigot, mais surtout par Dangeard secondé par Pareyn<br />

(Dugué et al. , 2005).<br />

Les affleurements triasiques ou les conglomérats, sables et argiles triasiques rencontrés<br />

dans les forages du Cotentin avaient été jusqu'alors décrits succinctement. La première étu<strong>de</strong><br />

sédimentologique <strong>de</strong>s sables triasiques, avec <strong>de</strong>s directions d'écoulement fluviatile, sera<br />

publiée par Lamboy, professeur <strong>de</strong> géologie à l’Université <strong>de</strong> Rouen (Lamboy,1965). La<br />

réalisation <strong>de</strong> forages carottés traversant le Trias, pour <strong>la</strong> recherche d'indices <strong>de</strong> minéralisation<br />

dans le Cotentin, permet d'établir un découpage lithostratigraphique <strong>de</strong> ces séries<br />

continentales argileuses à grossières (Rioult & Gautsch, 1967). Dans le Bessin, <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong><br />

poissons trouvés dans les couches argileuses au sommet du Trias (Argiles d'Airel) permettent<br />

<strong>de</strong> les dater du Rhétien (Larsonneur, 1961-1962). Le même auteur recherchera alors<br />

l'extension <strong>de</strong>s terrains triasiques en mer (Larsonneur, 1971).<br />

Brasil révise le Lias bénéficiant <strong>de</strong>s révisions biostratigraphiques du Toarcien (Brasil,<br />

1893, 1895). M. Rioult (1968) détaille les modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> transgression liasique sur <strong>la</strong> bordure<br />

armoricaine du Bassin parisien et révise <strong>la</strong> succession <strong>de</strong>s faunes d'Ammonites. Plus<br />

particulièrement, dans le Cotentin et grâce à une étu<strong>de</strong> stratigraphique <strong>de</strong> forages carottés<br />

pour <strong>la</strong> prospection minière, il précise les limites <strong>de</strong> l'Hettangien et sur ses rapports avec les<br />

dépôts continentaux triasiques.<br />

Les sables situés sous <strong>la</strong> couverture limoneuse du Bessin et du Centre-Cotentin<br />

représentant une ressource <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts facile à exploiter, ont été réexaminés dans <strong>de</strong><br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

nouvelles sablières (Dangeard & Vattier, 1957 ; Poncet. 1958, 1959, 1968 ; Germain, 1960 ;<br />

Dangeard & Poncet, 1962). Mais, ce n'est que plus tardivement, grâce au fonçage <strong>de</strong> forages<br />

hydrogéologiques dans le Centre-Cotentin, réservoir du département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche, qu'a été<br />

révélée <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> épaisseur <strong>de</strong>s sédiments cénozoïques conservés sous les marais <strong>de</strong> Carentan<br />

(Dangeard &Vattier, 1957 ; Poncet, 1968 ; Pareyn, 1980a, 1980b, 1984a, 1984b, 1987).<br />

Le forage <strong>de</strong> Marchésieux, carotté sur 160 m par le BRGM (Garcin et al., 1997) fournit <strong>la</strong><br />

succession verticale sédimentaire <strong>la</strong> plus complète du Plio-Pléistocène, dans le bassin <strong>de</strong><br />

Sainteny-Marchésieux. Sa révision (Baize, 1998) a permis <strong>de</strong> comprendre les re<strong>la</strong>tions<br />

géométriques entre <strong>de</strong>s unités lithostratigraphiques, jusqu'alors construites par <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions<br />

<strong>de</strong> forages <strong>de</strong>structifs moins profonds (Dugué et al.. 1998).<br />

L'extension <strong>de</strong>s sables pliocènes (PO <strong>de</strong>s cartes géologiques à 1/80 000) était apparue<br />

tributaire du réseau hydrographique <strong>de</strong>s marais <strong>de</strong> Carentan. Ces dépôts seront expliqués par<br />

<strong>de</strong>s remplissages <strong>de</strong> rias bordés par <strong>de</strong>s reliefs paléozoïques, triasiques ou jurassiques (Elhaï,<br />

1963 ; Pareyn, 1968). Les séries cénozoïques très épaisses <strong>de</strong>puis le Miocène, mais sans<br />

extension <strong>la</strong>térale à travers le bassin, ont été traversées par <strong>de</strong>s forages toujours plus<br />

nombreux et plus profonds. Devant une telle marqueterie <strong>de</strong> dépôts d'âges différents, C.<br />

Pareyn a proposé, à partir <strong>de</strong>s années 1980, un modèle structural en horsts et grabens<br />

fonctionnant durant tout le Cénozoïque, avec <strong>de</strong>s blocs rejouant tantôt en dépression, tantôt en<br />

relief et <strong>de</strong>s failles limitant <strong>de</strong>s grands ensembles lithologiques (Dugué et al., 2005).<br />

Aujourd'hui.<br />

Les étu<strong>de</strong>s actuelles bénéficient <strong>de</strong> toutes ces connaissances stratigraphiques accumulées<br />

<strong>de</strong>puis 150 ans et consignées dans <strong>de</strong>s mémoires, thèses ou cartes géologiques, alors que dans<br />

le même temps, sablières et carrières étaient peu à peu comblées. A partir <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

nombreux forages, <strong>la</strong> série cénozoïque a été subdivisée en une multitu<strong>de</strong> d'unités<br />

lithologiques, sans toujours préciser leurs re<strong>la</strong>tions géométriques et leurs environnements <strong>de</strong><br />

dépôt. Un tel découpage avait étayé <strong>la</strong> théorie d'une mosaïque d'unités lithologiques séparées<br />

par <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts putatifs empêchant d'entrevoir l'unité sédimentaire du bassin et <strong>la</strong> récurrence<br />

<strong>de</strong>s dépôts. La récente révision <strong>de</strong>s forages hydrogéologiques (Dugué et al., 2000) dont <strong>la</strong><br />

plupart sont archivés dans les collections universitaires <strong>de</strong> Caen ont permis <strong>de</strong> simplifier le<br />

découpage stratigraphique régional plio-pléistocène du Centre-Cotentin en proposant <strong>de</strong><br />

nouvelles corré<strong>la</strong>tions stratigraphiques, à travers les bassins cénozoïques du Cotentin. La<br />

<strong>de</strong>rnière carte géologique à lever en Basse-Normandie (SainteMère-Église) permet <strong>la</strong> révision<br />

<strong>de</strong>s séries paléogènes, grâce aux moyens techniques mis en oeuvre par le BRGM et <strong>la</strong> réalisation<br />

d'une centaine <strong>de</strong> forages à <strong>la</strong> tarière. L'accent sera également mis sur <strong>la</strong> compréhension<br />

<strong>de</strong>s formes du relief normand (Baize, 1998), à plusieurs reprises abordée <strong>de</strong> façon magistrale<br />

par <strong>de</strong>s géographes (Musset, 1961 ; Elhaï, 1963 ; Klein, 1973).<br />

Importance <strong>de</strong>s forages dans le développement <strong>de</strong>s connaissances géologiques du<br />

Cotentin.<br />

Dans cette région aussi pauvre en affleurements naturels et recouverte par les eaux durant<br />

l'hiver, les forages sont une source inestimable d'informations géologiques qui n'a pas échappé<br />

aux géologues levant les cartes géologiques du Cotentin (Lecornu, Bigot, Dangeard, Pareyn,<br />

...). Les forages <strong>de</strong> recherche minière dans le bassin houiller <strong>de</strong> Littry ont fourni les synthèses<br />

<strong>de</strong> Veil<strong>la</strong>rd (1874), puis <strong>de</strong> C. Pareyn (1954a, 1954b), mettant ainsi l'accent sur l'ancienneté<br />

du bassin <strong>de</strong> Carentan. Les forages hydrogéologiques les plus profonds et intéressants ont été<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

suivis par A. Bigot, puis L. Dangeard et C. Pareyn. La recherche d'indices <strong>de</strong> minéralisations<br />

dans le Cotentin a donné lieu à <strong>de</strong>s forages miniers dans le bassin <strong>de</strong> Valognes et <strong>de</strong> Sainte-<br />

Mère-Église permettant <strong>de</strong> comprendre les re<strong>la</strong>tions entre le Trias et le Jurassique (Rioult &<br />

Gautsch, 1967 ; Rioult, 1968). Dernièrement, <strong>de</strong> nouveaux forages profonds carottés dans le<br />

Trias pour <strong>la</strong> recherche d'eau, permettent <strong>de</strong> compléter le modèle <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> ces terrains<br />

(Dugué & Laville, 2001).<br />

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81


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Introduction<br />

Le milieu souterrain normand<br />

Jérôme TABOUELLE<br />

Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles d’Elbeuf<br />

P<strong>la</strong>ce Men<strong>de</strong>s France BP 57<br />

76320 Saint Pierre les Elbeuf<br />

jerome.tabouelle@orange.fr<br />

Avec 120.000 km 2 <strong>de</strong> superficie, les dépôts crayeux du Crétacé supérieur du bassin <strong>de</strong><br />

Paris, auxquels il conviendrait d'ajouter ceux i<strong>de</strong>ntiques et contemporains du bassin <strong>de</strong><br />

Londres, constituent <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> unité carbonatée d'Europe occi<strong>de</strong>ntale. Dans les pays <strong>de</strong><br />

craie qui <strong>la</strong> composent, les vi<strong>de</strong>s souterrains sont l'objet d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis l'Antiquité (Ro<strong>de</strong>t,<br />

1975). La distinction entre milieu naturel et artificiel n'est pas toujours c<strong>la</strong>irement exprimée,<br />

alors que les établissements anthropiques souterrains se multiplient (marnière pour le<br />

chau<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s terres aci<strong>de</strong>s, carrières pour <strong>la</strong> construction, fours pour <strong>la</strong> chaux, ...).<br />

Approche historique du karst normand : intérêt du karst normand dans<br />

l'évolution <strong>de</strong>s pensées<br />

La première gran<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d'écriture sur le cavernement <strong>de</strong>s craies est ainsi récente. Ceux<br />

qu'ils nous faut bien appeler "auteurs anciens' sont <strong>de</strong>s naturalistes, du XVIII e siècle aux<br />

premières décennies <strong>de</strong> notre siècle. Ce bond en avant dans <strong>la</strong> connaissance du sous-sol<br />

correspond aussi à cette époque <strong>de</strong> grands travaux d'alimentation en eau potable <strong>de</strong>s villes.<br />

Avant les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XIX e siècle, on ignore tout <strong>de</strong> l'aquifère crayeux<br />

et l'empirisme règne. La distinction entre circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> porosité et circu<strong>la</strong>tion diac<strong>la</strong>sienne<br />

n'est pas encore établie et les idées courent, s'opposent, souvent sans fon<strong>de</strong>ment scientifique.<br />

Les étu<strong>de</strong>s du karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie dans le Bassin <strong>de</strong> Paris sont ainsi liées aux activités<br />

humaines. La Normandie a <strong>la</strong>rgement contribué aux différentes étu<strong>de</strong>s permettant <strong>de</strong><br />

comprendre les circu<strong>la</strong>tions d'eau dans <strong>de</strong>s conduits karstiques. Nous apprenons ainsi que <strong>la</strong><br />

craie, quoique poreuse et friable, possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réseaux importants. Beaucoup plus intéressant<br />

est <strong>de</strong> constater que ces différentes étu<strong>de</strong>s en Normandie ont menées, non seulement à <strong>la</strong><br />

compréhension <strong>de</strong>s systèmes karstiques locaux mais aussi à <strong>de</strong>s schémas transposables à<br />

d'autres sites : Gua<strong>de</strong>loupe, Australie méridionales (Ro<strong>de</strong>t, 1975, 1978,1991).<br />

Un changement dans l’approche et <strong>la</strong> connaissance du drainage <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie va s’opérer vers<br />

<strong>la</strong> fin du XIX e siècle. La théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion « diac<strong>la</strong>sienne » va naître (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

Ainsi les observations <strong>de</strong> terrains vont se multiplier et notamment en Normandie. Edouard<br />

Ferray montre que les liaisons rapi<strong>de</strong>s entre les bétoires et les sources dans le département <strong>de</strong><br />

l’Eure, prouvent une « circu<strong>la</strong>tion diac<strong>la</strong>sienne » (Ferray, 1882, 1886, 1893, 1894 ,1896). En<br />

1909, Jules Sion apporte les mêmes constations. Il explique que les excavations sont rares en<br />

Normandie et que, <strong>la</strong> faible consistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie les a empêchées <strong>de</strong> s’agrandir. Il précise<br />

que, les fissures sont plus nombreuses que dans les calcaires du Massif Central ou du Jura ;<br />

chacun <strong>de</strong>s conduits ou <strong>de</strong>s cuvettes contient un moindre volume d’eau, est moins exposé à<br />

l’érosion. Mais si les éléments y sont multipliés et si les dimensions <strong>de</strong> chacun se trouvent<br />

réduites, c’est bien le même système <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion souterraine (Sion, 1909).<br />

82


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Ce courant <strong>de</strong> pensée est soutenu par Martel qui conclut que <strong>la</strong> craie est avant tout une<br />

roche carbonatée, donc « karstifiable », dans <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion « diac<strong>la</strong>sienne », en vraies<br />

rivières souterraines, prédomine <strong>la</strong>rgement : « … <strong>la</strong> vraie allure <strong>de</strong>s eaux souterraines paraît<br />

bien être, non pas l’extension horizontale ou subhorizontale en nappes continues (plus ou<br />

moins épaisses) , mais <strong>la</strong> concentration, l’écoulement et <strong>la</strong> sortie par les lithoc<strong>la</strong>ses, <strong>de</strong>puis<br />

les plus petites fissures, jusqu’aux gran<strong>de</strong>s diac<strong>la</strong>ses et même aux failles… » (Martel, 1921).<br />

Il conclut dans ses écrits que dans les masses crayeuses turoniennes <strong>de</strong> Haute-Normandie<br />

d'importantes masses d'eau paraissent surtout circuler à l'état <strong>de</strong> petits canaux ou <strong>de</strong> petits<br />

ruisseaux souterrains. Il précise que cette distribution <strong>de</strong> l'eau dans le sous-sol doit rendre<br />

pru<strong>de</strong>nt dans <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> masses d'eau importantes par puits (Martel, 1894, 1901,1921,).<br />

Cette « école <strong>de</strong> <strong>la</strong> fissuration » est résumée par Sanarens en 1921, alors directeur du<br />

Laboratoire Municipal d’Hygiène <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville du Havre. Il explique que les travaux <strong>de</strong> Martel<br />

ont démontré qu'il n'existe pas dans les terrains <strong>de</strong> nappes d'eau uniformes, même au niveau<br />

<strong>de</strong>s couches moins perméables, <strong>de</strong>s niveaux qui arrêtent ou ralentissent <strong>la</strong> <strong>de</strong>scente <strong>de</strong>s eaux.<br />

Les eaux <strong>de</strong> pluie ou <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation, aussi minimes soient-elles, s'infiltrent alors dans <strong>la</strong><br />

craie soit dans <strong>de</strong>s fissures ouvertes, soit dans <strong>de</strong>s fissures colmatées par <strong>de</strong>s argiles, soit par<br />

imbibition et capil<strong>la</strong>rité.<br />

L'impact <strong>de</strong>s écrits <strong>de</strong> Martel est si fort, qu'il faudra attendre les étu<strong>de</strong>s géologiques<br />

d'Abrard (1938, 1943a, 1943b, 1950a, 1950b) sur les systèmes <strong>de</strong> failles et <strong>la</strong> géologie du<br />

Bassin <strong>de</strong> Paris pour que son point <strong>de</strong> vue se module (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

Ainsi peu à peu l’idée que <strong>la</strong> craie est drainée par une nappe et le karst n’occupe qu’une<br />

p<strong>la</strong>ce réduite va naître. La notion d'aquifère mixte apparaît alors (Pinchemel, 1954). Ainsi, en<br />

parallèle avec l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mégnien sur le pays d’Othe (Mégnien, 1960), Bernard Geze résume<br />

le karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie : il décrit alors <strong>la</strong> craie comme une variété <strong>de</strong> calcaire parfois aussi pure<br />

que les calcaires compacts, mais qui en diffère par une forte porosité. D'après lui les sources<br />

disposent d’une alimentation permanente fondée sur les ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe, mais les forts<br />

débits sont assurés presque exclusivement grâce aux <strong>la</strong>rges drains que constituent les cavités<br />

souterraines, le plus souvent localisées au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s vallées (Geze, 1965). Ce que l’on peut<br />

d'ailleurs observer facilement : nombreuses petites sources jaillissant au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche,<br />

sous les « valleuses », ravins secs suspendus dans le haut <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises <strong>de</strong> craie du pays <strong>de</strong><br />

Caux.<br />

Depuis plus <strong>de</strong> quarante ans, les étu<strong>de</strong>s hydrogéologiques et karstologiques confirment que<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s pays crayeux présente un aquifère mixte, dans lequel le drainage karstique<br />

joue un rôle quantitatif plus ou moins important mais qualitativement essentiel.<br />

Ainsi <strong>de</strong>puis plus d’un siècle, en Normandie, l’existence <strong>de</strong> cavités importantes est<br />

démontrée (Caumont, les An<strong>de</strong>lys, 27) ainsi que dans quelques autres sites <strong>de</strong> <strong>la</strong> Basse-Seine.<br />

La majorité <strong>de</strong>s cavités explorées est fossile. Cette absence <strong>de</strong> drainage peut expliquer <strong>la</strong><br />

marginalisation <strong>de</strong> l’endokarst dans les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’aquifère crayeux normand pendant<br />

plusieurs décennies (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

En 1991, J. Ro<strong>de</strong>t publie un ouvrage (thèse d’Etat), fruit <strong>de</strong> multiples explorations et <strong>de</strong><br />

patientes recherches, concernant <strong>la</strong> craie et ses karsts. Ainsi si les karsts <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie qui ne<br />

présentent ni verticales prestigieuses ni formes spectacu<strong>la</strong>ires, ont été <strong>de</strong>puis longtemps<br />

méprisés, cet ouvrage répare en quelque sorte « une injustice ». C’est une somme <strong>de</strong> données<br />

intégrant les recherches personnelles <strong>de</strong> l’auteur et <strong>de</strong> son équipe, <strong>de</strong> nombreux travaux, et<br />

une thèse démontrant que <strong>la</strong> craie possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réseaux importants.<br />

83


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

L’Eure<br />

Lorsque naît <strong>la</strong> spéléologie norman<strong>de</strong>, celle-ci se tourne logiquement vers les pas <strong>de</strong> ses<br />

aînés, et plus particulièrement dans les grottes <strong>de</strong> Caumont où Martel avait travaillé (Martel,<br />

1894, 1901, 1921). Passées les années <strong>de</strong> redécouvertes, un important pas est franchi dans <strong>la</strong><br />

connaissance du karst par <strong>la</strong> remonté systématiques <strong>de</strong>s verticales, dans les années 1970. C’est<br />

alors que sont reprises les étu<strong>de</strong>s sur les An<strong>de</strong>lys et le « Sec-Iton » (Ro<strong>de</strong>t, 1991) après<br />

plusieurs découvertes (site du Landin, exploration <strong>de</strong> galerie noyées, dégagement <strong>de</strong> pertes<br />

fossiles etc.).<br />

En 1987, est publié le premier essai <strong>de</strong> synthèse sur le karst départemental qui rassemble<br />

les phénomènes karstiques hypogés. Le plus grand nombre est issu d’une bibliographie déjà<br />

ancienne et montre c<strong>la</strong>irement que l’activité <strong>de</strong> recherche n’a toujours pas atteint le niveau du<br />

siècle <strong>de</strong>rnier (Ro<strong>de</strong>t et al., 1987a). Le karst du département <strong>de</strong> l’Eure reste<br />

fondamentalement associé à <strong>de</strong>s sites anciens, connus <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssique avec les<br />

travaux <strong>de</strong>s naturalistes du XIX e et XX e siècle. Ainsi peut-on citer l’exemple <strong>de</strong> Caumont<br />

dont une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s conduits avait été parcourus par les carriers, le secteur <strong>de</strong>s An<strong>de</strong>lys<br />

travaillé par « les chercheurs <strong>de</strong> trésors », <strong>la</strong> région du sec Iton, système expérimental pilote<br />

en matière d’hydrogéologie naissante (Ro<strong>de</strong>t, 1974). Les rares sites récents, comme les<br />

cavités du Landin ou les pertes <strong>de</strong> Brosville, montrent que le potentiel départemental est loin<br />

d’être épuisé, mais soulignent cependant <strong>la</strong> pauvreté en travaux systématiques <strong>de</strong> prospection<br />

qui caractérisent l’Eure. (Ro<strong>de</strong>t, 1975, 1983a, 1991, 2003)<br />

Au niveau <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s connaissances, les cavités du département <strong>de</strong> l’Eure, pour<br />

l’essentielles connues <strong>de</strong>puis très longtemps, ont toujours été explorées ne serait-ce que par<br />

les carriers. Ainsi à <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliographie <strong>de</strong>s XVIII e et XIX e siècles, nous comprenons<br />

que ces galeries ont donc été explorées par les carriers, ne serait-ce que dans un souci<br />

d’utilisation pour gui<strong>de</strong>r <strong>la</strong> sape. Ce fut le cas en particulier à Caumont où, à l’exception <strong>de</strong><br />

conduits dégagés par désobstruction (amont <strong>de</strong>s Robots, partie profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jacqueline<br />

Caumont (27)) l’ensemble y compris certaines cheminée, a du recevoir <strong>la</strong> visite d’ouvriers<br />

aventureux qui vivaient <strong>de</strong> nombreuses heures par jour sous terre, à <strong>la</strong> lueur <strong>de</strong> luminaires<br />

fragiles. Ce fut le cas aux An<strong>de</strong>lys comme en portent encore témoignage les parois <strong>de</strong>s plus<br />

importantes cavités (Roche Perçée, Pont Saint Pierre, Marettes, Mont Pivin). Là aussi, <strong>la</strong><br />

littérature en témoigne. Nous pouvons aussi préciser que l’essentiel <strong>de</strong>s recherches<br />

souterraines <strong>de</strong> <strong>la</strong> « Pério<strong>de</strong> C<strong>la</strong>ssique » se réalisa dans l’Eure (Sec-Iton, Avre, Risle…)<br />

(Ro<strong>de</strong>t, 1983a).<br />

Le département <strong>de</strong> l’Eure (6004 km 2 ) est compris entre « Seine et Perche » ; il est<br />

composé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teaux crayeux <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong>, qui ne dépassent 200 m que dans sa partie<br />

méridionale (+ 243 m à Juignettes). Des vallées drainées les interrompent, délimitant <strong>de</strong>s<br />

régions <strong>naturelles</strong>, les « pays crayeux ». Les principales vallées sont celles <strong>de</strong> l’Avre, <strong>de</strong><br />

L’Eure, <strong>de</strong> l’Iton, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Risle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charentonne au sud, et <strong>de</strong> l’An<strong>de</strong>lle au nord. L’acci<strong>de</strong>nt<br />

topographique majeur reste cependant le Val <strong>de</strong> Seine, entaille profon<strong>de</strong> d’une centaine <strong>de</strong><br />

mètres, pouvant atteindre plusieurs kilomètres <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge. La vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, acci<strong>de</strong>nt<br />

morphologique majeur, tranche les grands massifs crayeux, iso<strong>la</strong>nt au nord le Vexin Normand<br />

et le Pays <strong>de</strong> Caux, du Roumois et du p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Madrie au sud. C’est un axe privilégié <strong>de</strong><br />

communication qui a drainé <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s recherches en karstologie sur <strong>de</strong>s sites<br />

<strong>de</strong> réputation européenne (Landin, Caumont, les An<strong>de</strong>lys) (Ro<strong>de</strong>t, 1974, 1991).<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

La Seine Maritime<br />

Le karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-maritime est lui <strong>de</strong> connaissance plus récente, fruit du travail patient<br />

<strong>de</strong> spéléologues du département. Contrairement à l’Eure, <strong>la</strong> Seine-Maritime ne possè<strong>de</strong> pas<br />

encore <strong>de</strong> sites exceptionnels comme celui <strong>de</strong> Caumont qui puisse concentrer les efforts <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communauté spéléologique et scientifique, d’autant plus que ce <strong>de</strong>rnier se situe aux confins<br />

du département, attirant l’essentiel <strong>de</strong>s groupements sportifs <strong>de</strong> l’agglomération rouennaise<br />

(Ro<strong>de</strong>t, 1991). Ceci peut expliquer le démarrage tardif <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche départementale, due<br />

fondamentalement aux groupements non rouennais et plus particulièrement illustrée par<br />

l’activité <strong>de</strong>s spéléologues havrais. En à peine plus <strong>de</strong> 30 ans, le potentiel départemental a été<br />

multiplié par 13, si nous nous limitons à l’examen <strong>de</strong>s phénomènes pénétrables supérieurs à<br />

100 m <strong>de</strong> développement. Sans pouvoir rivaliser avec les 7 km <strong>de</strong> galeries <strong>de</strong> Caumont, les<br />

sites <strong>de</strong> Seine-Maritime offrent une diversité importante, <strong>de</strong>s paléo-drains aux conduits réennoyés,<br />

en passant par toutes les variations <strong>de</strong> galeries fossiles, temporairement actives, à<br />

circu<strong>la</strong>tion pérenne, avec casca<strong>de</strong>s, siphons, remplissages variés, etc. (Freneuse, Orival,<br />

Canteleu, Le Mesnil sous Jumiège, Cau<strong>de</strong>bec, Villequier, Saint-Vigor d’Ymonville) (Ro<strong>de</strong>t,<br />

2003).<br />

Néanmoins le karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-Maritime est un excellent marqueur <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s<br />

travaux <strong>de</strong> recherche menés dans le département. En particulier le suivi <strong>de</strong>s cavités <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

100 m <strong>de</strong> développement permet <strong>de</strong> bien mesurer les progrès réalisés dans <strong>la</strong> connaissance du<br />

karst crayeux.<br />

Avant 1965, <strong>la</strong> spéléologie et <strong>la</strong> karstologie départementales appairaissent pendant <strong>la</strong><br />

secon<strong>de</strong> guerre mondiale, tant à Rouen qu’au Havre (Kistner & Vigarie, 1949). Jusqu’au<br />

début <strong>de</strong>s années 60, <strong>la</strong> spéléologie restera une activité confi<strong>de</strong>ntielle, mise en relief à<br />

l’occasion <strong>de</strong> découvertes telles que <strong>la</strong> grotte ornée <strong>de</strong> Gouy (76) en 1958. L’essentiel <strong>de</strong><br />

l’activité va se réaliser dans les cavernes <strong>de</strong> Caumont (27). En Seine Maritime quelques<br />

dizaines <strong>de</strong> cavités sont parcourues à cette époque : Saint-Vigor d’Ymonville, Etretat, Elétot,<br />

Cau<strong>de</strong>bec en Caux, Gouy, Freneuse, Orival.<br />

Cette pério<strong>de</strong> se caractérise par sa pauvreté en relevés topographiques et plus généralement<br />

en re<strong>la</strong>tion écrite <strong>de</strong>s travaux réalisés (Ro<strong>de</strong>t, 1991). La cavité <strong>la</strong> plus importante est <strong>la</strong> Grotte<br />

<strong>de</strong> Barre-Y-Va, qui n’atteint pas encore les 100 m <strong>de</strong> développement, malgré l’important<br />

chantier <strong>de</strong> désobstruction. A partir <strong>de</strong> 1965, ce domaine particulier d’exploration en commun<br />

avec les géologues, va se développer dans l’ensemble du département et les groupes <strong>de</strong><br />

spéléologues vont se multiplier. Dès lors, plusieurs cavités vont être découvertes et explorées<br />

(Ro<strong>de</strong>t, 1991) :<br />

1968 : découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> grotte <strong>de</strong>s Taupes à Villequier avec plus <strong>de</strong> 400 m <strong>de</strong> conduits<br />

(Ro<strong>de</strong>t, 1970, 1973),<br />

1975 :<br />

- puit du Diable reconnue sur plus <strong>de</strong> 300 m,<br />

- le Cap Fagnet livre <strong>la</strong> première cavité du littorale à dépasser 100 m <strong>de</strong> conduit,<br />

- grotte du Scorpion à Canteleu,<br />

- Trou Malin du Catelier à Orival,<br />

- grotte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte d’Aval à Etretat,<br />

- réseau noyé du Bois <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge à Yport….<br />

Les recensements regroupent plus <strong>de</strong> 100 cavités <strong>naturelles</strong> dans ce département. Fin 1981,<br />

8 cavités dépassent 100 m <strong>de</strong> développement (Ro<strong>de</strong>t, 1983b, 1983c). En septembre 1982, 120<br />

phénomènes sont recensés lorsque le Centre Normand d’Etu<strong>de</strong> du Karst <strong>la</strong>nce sa campagne<br />

1983 (Ro<strong>de</strong>t & Sayaret, 1983b). A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers travaux <strong>de</strong> prospection et lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

85


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> première Contribution à l’Inventaire Spéléologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine Maritime,<br />

734 phénomènes karstiques sont recensés (Ro<strong>de</strong>t & Sayaret, 1983b). Puis, en 1987, ce sont<br />

1702 phénomènes qui sont enregistrés dans le département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-Maritime (Ro<strong>de</strong>t &<br />

Sayaret, 1987).<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>t complète ce travail minutieux d’inventaire <strong>de</strong>s phénomènes karstiques<br />

(Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

Ainsi les données hydrogéologiques et les explorations souterraines sont utilisées pour<br />

rendre compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> genèse et <strong>de</strong> l’agencement <strong>de</strong>s cavités. Les inventaires spéléologiques et<br />

hydrologiques permettent <strong>de</strong> déboucher sur <strong>de</strong>s problèmes géomorphologiques généraux, tels<br />

les re<strong>la</strong>tions du cavernement et <strong>de</strong>s variations du niveau marin au Quaternaire dans les karsts<br />

littoraux, sur les rapports entre l’étagement <strong>de</strong>s réseaux et les niveaux <strong>de</strong> terrasses (Caumont,<br />

27), sur l’inci<strong>de</strong>nce éventuelle dans certains cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> néotectonique ou encore sur <strong>de</strong>s<br />

altérations au contact <strong>de</strong> l’argile à silex ou <strong>de</strong>s sables tertiaires. Dans <strong>de</strong>s régions comme <strong>la</strong><br />

Normandie, fortement urbanisées, où <strong>la</strong> craie possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s aquifères importants, <strong>la</strong>rgement<br />

sollicités mais aussi très exposés aux pollutions, ces travaux réunissent une somme <strong>de</strong><br />

données exploitables aussi bien par les spéléologues, les scientifiques ou encore les<br />

aménageurs. La documentation abondante permet <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions mais aussi <strong>de</strong>s<br />

jalons pour les recherches postérieures.<br />

Le fonctionnement du karst.<br />

En Haute Normandie, <strong>de</strong>s phénomènes karstiques affectent les terrains crayeux du Crétacé<br />

supérieur, surtout sur le littoral cauchois, <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> seine et <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> l’Eure. C’est dans<br />

les assises peu marneuses du Turonien et du Sénonien que le développement <strong>de</strong>s formes est<br />

le plus net ; <strong>la</strong> réserve en eau est <strong>de</strong> même <strong>la</strong> plus abondante. Sur les p<strong>la</strong>teaux <strong>de</strong> ces<br />

différentes régions norman<strong>de</strong>s, les phénomènes <strong>de</strong> surface sont masqués par les formations<br />

sus-jacentes à <strong>la</strong> craie, résidu argileux à silex et limons <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux, mais ces recouvrements<br />

fossilisent une topographie typiquement karstique.<br />

Sur les p<strong>la</strong>teaux, l’absence <strong>de</strong> réseaux hydrographiques, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> points d’absorption<br />

fonctionnels (bétoires en Pays <strong>de</strong> Caux) et <strong>de</strong> vallées sèches confirment qu’il y a bien eu<br />

développement d’un karst atypique. La porosité, <strong>la</strong> fissuration re<strong>la</strong>tivement facile <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie<br />

ainsi que sa re<strong>la</strong>tive fragilité inhibent le développement <strong>de</strong> formes karstiques très évoluées.<br />

L’hétérogénéité <strong>de</strong>s écoulements enregistrés, notamment dans le pays <strong>de</strong> Caux, aux<br />

exutoires est certainement liée au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> karstification <strong>de</strong>s réservoirs. D’ailleurs les<br />

variations lithologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie, <strong>la</strong> répartition hétérogène <strong>de</strong> <strong>la</strong> fissuration et <strong>de</strong>s chenaux<br />

font que ces réservoirs crayeux sont particuliers (Calba et al. ,1979). En réponse aux<br />

précipitations orageuses, il est possible d’observer aux exutoires <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> débit, <strong>de</strong>s<br />

transferts d’eau rapi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbidité. D’ailleurs, <strong>la</strong> qualité chimique <strong>de</strong>s eaux fluctue en<br />

fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s écoulements et les eaux à transfert rapi<strong>de</strong> sont moins minéralisées.<br />

L’exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe est axée sur <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> drains karstiques, <strong>de</strong> zones très<br />

fissurées et corrodées, plus abondantes près <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface, en bordure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau et dans les<br />

vallées sèches.<br />

En Haute-Normandie, un exemple caractéristique est celui du Pays <strong>de</strong> Caux. Le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong><br />

cette région géographique se développe <strong>de</strong>puis le Bec <strong>de</strong> Caux jusqu’à <strong>la</strong> boutonnière du Pays<br />

<strong>de</strong> Bray et <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> l’An<strong>de</strong>lle. Les fa<strong>la</strong>ises crayeuses du littoral cauchois dominent <strong>de</strong> 80 à<br />

120 mètres, au Nord et à l’Ouest, <strong>la</strong> Manche. L’altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>teau varie <strong>de</strong> 100 mètres à<br />

l’ouest à 130 mètres à l’est avec <strong>de</strong>s points hauts, 170 mètres au centre du p<strong>la</strong>teau et plus <strong>de</strong><br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

200 m sur <strong>la</strong> cuesta du Bray. Ce p<strong>la</strong>teau, recouvert dans sa partie méridionale par quelques<br />

forêts importantes, est limité au sud par <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> incision <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine. La<br />

fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie, dans le pays <strong>de</strong> Caux, révèlent que <strong>la</strong> craie cénomanienne ne présente<br />

pas <strong>de</strong> conduit karstique connu (Calba et al. ,1979). A l’inverse, celle du pays d’Auge (Druet,<br />

1972) connaît <strong>de</strong>s conduits mais les affleurements observables sont réduits. Dans le pays <strong>de</strong><br />

Caux, <strong>la</strong> craie turonienne, plus marneuse, présente une meilleure cohésion et moins <strong>de</strong><br />

diac<strong>la</strong>ses que <strong>la</strong> craie cénomanienne. L’exurgence <strong>de</strong> Senneville-sur-Fécamp, établie dans <strong>la</strong><br />

craie <strong>de</strong> cet étage, présente une gran<strong>de</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s débits avec une vitesse <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

180 m/h (Calba et al. ,1979).<br />

Les formes karstiques du Pays <strong>de</strong> Caux peuvent ainsi être répertoriées selon leur<br />

localisation. D’après Ro<strong>de</strong>t (2003), nous pouvons considérer, en ce qui concerne cette région,<br />

plusieurs types <strong>de</strong> karst caractéristiques :<br />

• Le littoral<br />

Si <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> l’estran est rocheuse, celle-ci est souvent constituée par un p<strong>la</strong>tier <strong>la</strong>piazé<br />

(<strong>la</strong>piaz du trou du chien à Fécamp). Dans <strong>la</strong> zone littorale, d’importantes exsurgences<br />

constituent <strong>de</strong> nombreuses sources vauclusiennes (fontaines d’Yport). Dans l’abrupt <strong>de</strong>s<br />

fa<strong>la</strong>ises crayeuses, nous pouvons observer <strong>de</strong>s porches donnant accès à <strong>de</strong>s cavités<br />

souterraines. Les quinze porches du cap Fagnet, à Fécamp, sont ainsi disposés selon trois<br />

niveaux :<br />

- à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> fa<strong>la</strong>ise,<br />

- à 3 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> base,<br />

- à +6 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> base : ces <strong>de</strong>rnières cavités ne sont pas retouchées par les actions<br />

marines et ont un développement longitudinal pluri-décamétrique.<br />

Au nord <strong>de</strong> Fécamp, il existe <strong>de</strong>ux cavités situées sur l’estran présentant <strong>de</strong>s conduits<br />

noyés <strong>de</strong> plusieurs mètres carrés <strong>de</strong> section.<br />

• Le val <strong>de</strong> Seine<br />

La vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine entaille profondément le p<strong>la</strong>teau du Pays <strong>de</strong> Caux, déterminant ainsi<br />

<strong>de</strong>s abrupts crayeux dans les rives concaves <strong>de</strong>s méandres du fleuve. Dans ces abrupts<br />

s’ouvrent <strong>de</strong>s porches fossiles :<br />

- à Freneuse, près d’Elbeuf <strong>de</strong>ux porches donnent accès à <strong>de</strong>s cavités <strong>de</strong><br />

développement décamétrique,<br />

- au Mesnil-sous-Jumièges une cavité <strong>de</strong> 174 mètres <strong>de</strong> développement a été<br />

explorée,<br />

- dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Cau<strong>de</strong>bec-en-Caux sont accessibles <strong>la</strong> grotte <strong>de</strong> Barre-y-va, avec<br />

un développement <strong>de</strong> 110 mètres et <strong>la</strong> grotte <strong>de</strong> Villequier longue d’environ 500<br />

mètres (Lepillier, 1975),<br />

- il existe aussi, près <strong>de</strong> Saint-Jean-<strong>de</strong>-Folleville, <strong>de</strong> petites cavités peu importantes<br />

ainsi que <strong>de</strong>s grosses sources karstiques <strong>de</strong> Radical, qui alimentent <strong>la</strong> ville du Havre<br />

avec un débit <strong>de</strong> l’ordre du mètre cube à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> (Ro<strong>de</strong>t, 1978).<br />

• Les vallées secondaires et le p<strong>la</strong>teau<br />

Bien que les surfaces <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux soient très vastes, les formes karstiques nettes sont très<br />

rares du fait <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> recouvrements parfois épais sur <strong>la</strong> craie. De plus, il faut noter<br />

l’influence <strong>de</strong> creusements anthropiques dans le sous-sol crayeux <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux, souvent<br />

réalisées à partir <strong>de</strong> puits d’accès parfois profonds <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 mètres, par lesquels était<br />

extraite <strong>la</strong> craie pour marner les champs. Cette activité minière ancestrale n’a disparu qu’au<br />

début du XX e siècle et aujourd’hui, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> ces excavations artificielles n’est révélée<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

que lors d’effondrements ou <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> terrassements. En fait, sur le p<strong>la</strong>teau, seule<br />

l’exploration directe peut prouver l’origine d’un phénomène karstique <strong>de</strong> surface. Les seuls<br />

conduits karstiques connus sont tous situés sur les versants ou à proximité <strong>de</strong>s vallées.<br />

Les mieux connus sont :<br />

- le puit souffleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme <strong>de</strong> Frémont, à Bornambusc, lié à un chevelu <strong>de</strong><br />

fissures,<br />

- <strong>de</strong>s pertes telles que celles <strong>de</strong> Bébec (76) ainsi que <strong>de</strong> très nombreuses autres<br />

temporaires, nommées localement « bétoire », pour <strong>la</strong> plupart d’origine<br />

anthropique, mettant en communication <strong>la</strong> surface du p<strong>la</strong>teau et l’aquifère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

craie,<br />

- <strong>de</strong> nombreuses cavités artificielles ont recoupé <strong>de</strong>s conduits naturels, notamment à<br />

<strong>la</strong> Poterie-Cap d’Antifer, Le Tilleul, Turretot (Ro<strong>de</strong>t, 1978)<br />

La fissuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie.<br />

Les réseaux souterrains pénétrables par l’homme révèlent que <strong>la</strong> craie cénomanienne du<br />

Pays <strong>de</strong> Caux ne présente pas <strong>de</strong> conduit karstique connu, à l’inverse <strong>de</strong> celle du Pays d’Auge<br />

(Druet, 1972) mais ses affleurements sont réduits. Dans le pays <strong>de</strong> Caux, <strong>la</strong> craie turonienne<br />

présente une meilleure cohésion et moins <strong>de</strong> diac<strong>la</strong>ses que <strong>la</strong> craie cénomanienne.<br />

L’exurgence <strong>de</strong> Senneville-sur-Fécamp (76), établie dans <strong>la</strong> craie <strong>de</strong> cet étage, présente une<br />

gran<strong>de</strong> particu<strong>la</strong>rité avec <strong>de</strong>s débits importants : vitesse <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> 180 km/h.<br />

La craie sénonienne présente une porosité réduite du fait <strong>de</strong> sa bonne cohésion et <strong>de</strong> sa texture<br />

re<strong>la</strong>tivement fine. La fissuration est bien marquée et ordonnée selon <strong>de</strong>ux directions<br />

principales liées à <strong>la</strong> topographie locale. Les réseaux fossiles connus sont assez souvent<br />

établis selon <strong>de</strong>s directions <strong>de</strong> fissures alors que les réseaux actifs ne semblent pas leur être<br />

liés. Au niveau <strong>de</strong> ces cavités, les conduits verticaux (puits et cheminées) sont liés à <strong>de</strong>s<br />

diac<strong>la</strong>ses ou à <strong>de</strong>s failles, alors que les conduits horizontaux sont établis sur <strong>de</strong>s joints <strong>de</strong><br />

stratification, donnant <strong>de</strong>s galeries simples (Calba et al. ,1979).<br />

Les remplissages <strong>de</strong> cavités.<br />

Les remplissages sont importants et sont généralement constitués d’argiles et <strong>de</strong> sables<br />

avec le plus souvent <strong>de</strong>s silex faiblement dép<strong>la</strong>cés. Le concrétionnement actif est souvent<br />

réduit, voire inexistant. De nombreux témoins (grotte <strong>de</strong> Villequier, 76) montrent que le<br />

concrétionnement a connu <strong>de</strong>s phases très actives mais ce sont les remplissages qui limitent<br />

les explorations.<br />

L’organisation du réseau karstique <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie du pays <strong>de</strong> Caux semble se présenter <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

façon suivante (Calba et al. ,1979) :<br />

- l’amont du réseau est constitué par <strong>de</strong> nombreuses fissures étroites, caractérisées<br />

par d’importantes venues d’eau,<br />

- les petits conduits aboutissent à <strong>de</strong>s galeries plus <strong>la</strong>rges qui forment <strong>de</strong>s collecteurs<br />

plus importants,<br />

- à l’aval, ces collecteurs sont surcreusés, ce qui semble indiquer une adaptation du<br />

drain à un abaissement du niveau <strong>de</strong> base,<br />

- <strong>la</strong> zone d’émergence présente très fréquemment un aspect <strong>de</strong>ltaïque dont les<br />

différentes branches peuvent être étagées en altitu<strong>de</strong> (cavités du Cap Fagnet).<br />

Les formations <strong>de</strong> recouvrement ont été décrites <strong>de</strong> façon très complète dans le Pays <strong>de</strong><br />

Caux : Dou<strong>de</strong>ville (Giot et Lautridou, 1974), Bolbec (Ménillet, 1969), Fécamp (Ternet, 1969).<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Les principales formations superficielles, <strong>de</strong> part leur extension et leur épaisseur, sont les<br />

loess et les résidus <strong>de</strong> décalcification à silex.<br />

Les loess, d’âge pléistocène, recouvrent les p<strong>la</strong>teaux où leur épaisseur peut dépasser<br />

couramment 10 mètres (carrière WITCO, Saint-Pierre-lès-Elbeuf, 76). Cette puissance<br />

diminue progressivement en s’approchant du littoral et <strong>de</strong>s vallées. Il est à noter que sur le<br />

haut <strong>de</strong>s versants, le p<strong>la</strong>cage se termine en biseau. Ces dépôts limoneux sont constitués d’une<br />

poussière <strong>de</strong> grains <strong>de</strong> quartz enrichi d’un peu d’argile. Leur granulométrie est très fine ;<br />

presque toutes les particules ont un diamètre inférieur à 60 microns. Cette formation meuble<br />

et perméable <strong>la</strong>isse l’eau percoler lentement et possè<strong>de</strong> un assez fort pouvoir <strong>de</strong> rétention.<br />

Le résidu <strong>de</strong> décalcification <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie se trouve sous cette couverture limoneuse. Cet<br />

ensemble est constitué essentiellement <strong>de</strong> silex dégagés par <strong>la</strong> décalcification <strong>de</strong>s couches les<br />

plus superficielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie. La gangue <strong>de</strong> ces silex est une argile rouge augmentée par <strong>de</strong>s<br />

apports sédimentaires tertiaires, argileux ou sableux, plus ou moins incorporés.<br />

La surface <strong>de</strong> contact entre ces argiles <strong>de</strong> décalcifications et <strong>la</strong> craie non altérée possè<strong>de</strong><br />

une morphologie très irrégulière. Ainsi on peut observer <strong>de</strong>s entonnoirs <strong>de</strong> dissolution séparés<br />

par <strong>de</strong>s pinacles <strong>de</strong> craie (Tabouelle, 2007).<br />

Il s’agit d’une morphologie karstique masquée par le résidu à silex épais d’une dizaine <strong>de</strong><br />

mètres sur les p<strong>la</strong>teaux et qui peut atteindre 25 mètres localement dans l’axe <strong>de</strong>s entonnoirs <strong>de</strong><br />

dissolution (Calba et al. ,1979). A proximité <strong>de</strong>s versants <strong>de</strong> vallées, ces entonnoirs sont<br />

profonds et peuvent ainsi prendre <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> puits. La nature imperméable <strong>de</strong> ce résidu<br />

argileux permet localement, d’observer <strong>de</strong>s nappes dans les limons sus-jacents, nappe<br />

phréatique perchée par rapport aux vallées environnantes. Mais cet écran théorique n’existe<br />

pas partout. En effet, du fait <strong>de</strong> l’hétérogénéité <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation, celle-ci est généralement<br />

traversée lentement par les eaux d’infiltration qui atteignent <strong>la</strong> craie (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

D’autres formations <strong>de</strong> recouvrement sont présentent en Haute-Normandie mais avec une<br />

importance volumétrique bien moindre que celles décrites précé<strong>de</strong>mment. Deux ensembles<br />

majeurs peuvent être distingués :<br />

- les sédiments tertiaires qui sont <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mbeaux conservés dans <strong>de</strong>s poches. Nous<br />

pouvons ainsi trouver <strong>de</strong>s sables et blocs <strong>de</strong> grès thanétiens ; <strong>de</strong>s sables, argiles,<br />

galets et blocs <strong>de</strong> poudingues <strong>de</strong> l’Yprésien ; <strong>de</strong>s sables et argiles pliocènes (sables<br />

<strong>de</strong> Lozère) (Klein, 1973),<br />

- les colluvions et les alluvions, qui remanient le plus souvent les autres formations.<br />

Les colluvions recouvrent <strong>de</strong> nombreux versants et le fond <strong>de</strong>s vallées sèches. Elles se sont<br />

mises en p<strong>la</strong>ce au cours du Quaternaire et résultent <strong>de</strong> l’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> débris arrachés par le<br />

ruissellement et <strong>la</strong> solifluxion aux limons, aux résidus argileux à silex ainsi qu’aux <strong>la</strong>mbeaux<br />

tertiaires et à <strong>la</strong> craie. Les alluvions, présents dans le cours inférieurs <strong>de</strong>s vallées, sont<br />

constituées pour une part détritiques avec les mêmes éléments que les colluvions, et pour une<br />

autre part organiques avec <strong>de</strong>s tourbes, <strong>de</strong>s coquilles, etc. Ces accumu<strong>la</strong>tions ont constitué <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ines alluviales subhorizontales où <strong>la</strong> nappe phréatique est souvent affleurante.<br />

Le comportement global <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s recouvrements du point <strong>de</strong> vue infiltration <strong>de</strong>s<br />

eaux permet une lente perco<strong>la</strong>tion à travers ces différentes formations. Pour les craies<br />

fissurées sous-jacentes et <strong>la</strong> nappe qu’elle contient, cette ouverture, qui joue le rôle d’un filtre,<br />

constitue, là où elle est suffisamment épaisse, une protection contre les pollutions. Elle est<br />

assez épaisse sur les p<strong>la</strong>teaux : plusieurs mètres <strong>de</strong> limon et une dizaine <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> résidus à<br />

silex. Dans les vallées qui ont entaillé le p<strong>la</strong>teau, cette couverture est inexistante. Cependant,<br />

les fonds <strong>de</strong> vallées et <strong>de</strong> nombreux secteurs <strong>de</strong> versants (exposés au Nord et à l’Est),<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

possè<strong>de</strong>nt avec ces p<strong>la</strong>cages <strong>de</strong> colluvions, une couverture filtrante discontinue mais d’une<br />

certaine efficacité pour limiter les engouffrements d’eau directement dans <strong>la</strong> craie.<br />

Des zones critiques, du point <strong>de</strong> vue pollution, existent et sont localisées principalement<br />

sur les versant exposés au Sud et à l’Ouest, là où <strong>la</strong> craie affleure et est très fissurée ; ce qui<br />

permet un engouffrement direct <strong>de</strong>s eaux dans <strong>la</strong> nappe (Ro<strong>de</strong>t, 2003).<br />

A ces zones à risques, s’ajoutent <strong>de</strong>s « trous » anthropiques tels que les bétoires ou<br />

puisards. Il peut s’agir d’anciennes carrières ou d’anciens puits ayant atteint <strong>la</strong> craie. Ainsi les<br />

eaux <strong>de</strong> ruissellement s’y engouffrent sans aucune filtration. Même si <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion interdit<br />

leur utilisation pour les rejets d’effluents (eaux usées…), cette pratique est encore répandue en<br />

Haute-Normandie et plus particulièrement dans le Pays <strong>de</strong> Caux (Ro<strong>de</strong>t, 1991).<br />

En situation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau, <strong>la</strong> nappe libre se situe au sein du réservoir crayeux. Nous pouvons<br />

ainsi distinguer (Ro<strong>de</strong>t, 1991) que :<br />

- <strong>la</strong> partie supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe se trouve dans <strong>la</strong> craie sénonienne, altérée sur une<br />

épaisseur <strong>de</strong> 10 à 30 mètres. Les diac<strong>la</strong>ses sont nombreuses et les sources<br />

rencontrées à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’étage sont rares mais puissantes (sources <strong>de</strong> Radicatel,<br />

sources d’Yport),<br />

- <strong>la</strong> craie argileuse du Turonien fait office <strong>de</strong> mur semi-perméable ; les sources <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Rançon au Sud d’Yvetot sont issues du Turonien,<br />

- <strong>la</strong> partie inférieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe est située dans le Cénomanien et a pour mur les<br />

argiles du Gault (Albien).<br />

L’aquifère <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie en Pays <strong>de</strong> Caux est drainé au Sud par <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et les<br />

vallées sèches ou humi<strong>de</strong>s qui se raccor<strong>de</strong>nt au fleuve, et au Nord par les vallées et valleuses<br />

qui se raccor<strong>de</strong>nt au littoral ; cet antagonisme a pour conséquence l’existence d’une ligne <strong>de</strong><br />

partage <strong>de</strong>s eaux souterraines orientée approximativement Ouest-Est et axée sur <strong>la</strong> partie<br />

médiane du Pays <strong>de</strong> Caux. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s sources captées, l’aquifère est généralement exploité<br />

dans les vallées ou dans les valleuses en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus faible profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s forages à<br />

réaliser et surtout du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmissivité plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie dans ces zones (intense<br />

fissuration) (Ro<strong>de</strong>t, 1975).<br />

Dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, les alluvions accumulées sur une quinzaine <strong>de</strong> mètres<br />

d’épaisseur reposent directement sur <strong>la</strong> craie érodée, sans écran imperméable. De ce fait<br />

l’aquifère <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie et <strong>de</strong>s alluvions est un « aquifère multicouches » présentant<br />

généralement une transmissivité plus faible que dans les alluvions. Son importance<br />

économique est ainsi considérable et les forages pénètrent <strong>la</strong>rgement dans <strong>la</strong> craie.<br />

L’exploitation <strong>de</strong> ces forages peut être suffisamment intense pour créer <strong>de</strong>s dépressions<br />

piézométriques qui appellent les eaux du fleuve.<br />

Conclusion.<br />

La Haute-Normandie est <strong>de</strong>venue au cours <strong>de</strong> ces cinquante <strong>de</strong>rnières années, une région<br />

phare <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche en matière <strong>de</strong> karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie. Si pendant <strong>de</strong> nombreuses années, le<br />

concept <strong>de</strong> karst <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie n’a été accepté que dans un cercle clos, typiquement<br />

spéléologique en raison du développement <strong>de</strong>s conduits souterrains et non <strong>de</strong> <strong>la</strong> spécificité <strong>de</strong>s<br />

formes superficielles, peu à peu il s’est propagé dans le tissu scientifique, puis dans les<br />

milieux « professionnels ». Aujourd’hui, il s’est insinué dans les mentalités popu<strong>la</strong>ires,<br />

soutenu par les vecteurs puissants que sont les médias et mouvements éducatifs.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Cependant, ce développement n’est pas uniforme, à l’intérieur <strong>de</strong> l’espace régional. Ainsi,<br />

si le complexe exceptionnel <strong>de</strong> Caumont (Eure, 27) a constitué longtemps le pôle unique, peu<br />

à peu <strong>de</strong> nouveaux sites vont s’imposer, sans cependant prétendre au pouvoir attractif <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« capitale européenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> spéléologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie » (Ro<strong>de</strong>t, 1991). Les autres centres majeurs<br />

se développent essentiellement dans <strong>la</strong> Basse-Seine, autour <strong>de</strong>s An<strong>de</strong>lys (Eure), d’Elbeuf<br />

(Seine-Maritime) ou <strong>de</strong> Canteleu (Seine-Maritime), mais aussi sur le littoral <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte<br />

d’Albâtre, avec les secteurs d’Etretat (Seine-Maritime) ou Fécamp (Seine-Maritime). Cette<br />

multiplication <strong>de</strong>s points forts traduit une hétérogénéité <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche en Haute-Normandie,<br />

reposant fondamentalement sur l’importance <strong>de</strong> l’urbanisation. Ainsi par exemple, l’Eure,<br />

favorisé par le site <strong>de</strong> Caumont, n’évolue que plus lentement <strong>de</strong>puis 1975, au regard <strong>de</strong><br />

l’importance <strong>de</strong>s acquis réalisés en Seine-Maritime <strong>de</strong>puis 30 ans, mieux servie par une<br />

importante popu<strong>la</strong>tion spéléologique et <strong>de</strong>s centres urbains <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille comme Rouen ou<br />

le Havre.<br />

Références bibliographiques<br />

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explicative, 3 ième édition, Serv. Cart. Géol.<br />

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93


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Exemples <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions entre une popu<strong>la</strong>tion locale et son patrimoine<br />

géologique<br />

Des pierres et <strong>de</strong>s hommes.<br />

Jérôme TABOUELLE<br />

Société d’Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sciences Naturelles d’Elbeuf<br />

P<strong>la</strong>ce Men<strong>de</strong>s France BP 57<br />

76320 Saint Pierre les Elbeuf<br />

jerome.tabouelle@orange.fr<br />

Dès <strong>la</strong> préhistoire, une complicité s'établie entre l'Homme et <strong>la</strong> pierre. La pierre-outil, <strong>la</strong><br />

pierre-abri, <strong>la</strong> pierre-matière première puis source d’énergie, nul ne doute que <strong>la</strong> géologie a<br />

retenti sur le comportement <strong>de</strong> l'Homme et façonné ses civilisations. Mais <strong>la</strong> manifestation <strong>la</strong> plus<br />

noble <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre est sans conteste l'édification <strong>de</strong> monuments qui reflètent à <strong>la</strong><br />

fois le génie <strong>de</strong>s architectes et <strong>de</strong>s artistes, et <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> l'artisan à choisir puis à extraire et<br />

façonner le matériau le mieux adapté à son oeuvre.<br />

D’après Pomerol, le constructeur d'aujourd'hui, par commodité ou indifférence, renonce le<br />

plus souvent à l’utilisation <strong>de</strong> matériaux traditionnels. Alors que le bâtisseur d'autrefois<br />

s'ingéniait, en puisant dans <strong>la</strong> nature proche, à utiliser les roches nécessaires à son ouvrage<br />

se trouvant ainsi en accord parfait avec l'environnement : « aucune forme insolite, aucune<br />

rupture d'échelle, aucune couleur insolente ne heurte l'oeil, et ce lien chromatique très étroit<br />

qui existe entre le matériau et le paysage constitue un legs essentiel <strong>de</strong> nos ancêtres »<br />

(Pomerol, 1992). L'observation <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> construction permet <strong>de</strong> nous mettre sur <strong>la</strong> piste<br />

<strong>de</strong>s carrières d'où elles ont été extraites et nous pouvons ainsi découvrir le matériau brut, son<br />

site géologique et comprendre son <strong>de</strong>venir. Il va <strong>de</strong> soit qu’une pierre extraite <strong>de</strong> son milieu<br />

subit peu à peu les agressions environnementales. Autrement dit elle va s’altérer. L'homme<br />

doit alors <strong>de</strong> nouveau intervenir pour éviter sa désagrégation totale qui conduirait à <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’édifice. S'ouvre alors une nouvelle entreprise, celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> restauration, qui<br />

commence justement par l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s pierres originelles et <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> leurs lieux<br />

d'extraction. Une <strong>de</strong>s difficultés qui se présentent dans <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s matériaux tient à une<br />

double diversité celle <strong>de</strong>s bâtisseurs, c'est-à-dire <strong>de</strong>s styles, et celle <strong>de</strong>s roches en<br />

particulier lors d'un réemploi. Les différents aspects qui lient l'architecture à <strong>la</strong> géologie sont<br />

envisagés dans un cadre régional et non exhaustif en ce qui concerne les monuments (Tabouelle,<br />

2007).<br />

Cette approche du Patrimoine Géologique en re<strong>la</strong>tion avec le Patrimoine Architectural,<br />

indissociables, doit inciter à regar<strong>de</strong>r d'un oeil neuf les monuments <strong>de</strong> notre pays, une <strong>de</strong>s plus<br />

belles expressions <strong>de</strong> <strong>la</strong> géologie, et encourager à protéger et à restaurer les édifices en<br />

péril, ainsi que <strong>de</strong> persua<strong>de</strong>r que <strong>la</strong> pierre un matériau noble et bien souvent plus économique<br />

pour bâtir (Pomerol, 1992).<br />

La région littorale norman<strong>de</strong> entre Dieppe et Fécamp.<br />

Le sous-sol du pays <strong>de</strong> Caux et du Talou, principalement formé <strong>de</strong> roches tendres, offre <strong>de</strong><br />

maigres possibilités en ce qui concerne les matériaux <strong>de</strong> construction. Cette indigence et <strong>la</strong><br />

difficulté d'y remédier, aux siècles passés, par l'importation, expliquent <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s roches<br />

indigènes concurremment sollicitées. Nous pouvons ainsi évoquer certaines roches exploitées<br />

94


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

sur p<strong>la</strong>ce ou importées d’autres régions et qui servent alors à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> monuments<br />

d’âge gallo-romain à médiéval.<br />

Le tuf <strong>de</strong>s vallées, matériau <strong>de</strong>s plus anciens édifices.<br />

Déjà utilisé par les gallo-romains, parement du théâtre <strong>de</strong> Lillebonne : II-III e siècle à qui il<br />

rappe<strong>la</strong>it dit-on - le travertin <strong>de</strong> Rome, le tuf <strong>de</strong>s vallées, redécouvert au XI e siècle, a été<br />

<strong>la</strong>rgement exploité pour <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s églises romanes (Sainte-Marguerite-sur-Mer,<br />

Trinité <strong>de</strong> Fécamp) et <strong>de</strong>s châteaux féodaux (Arques) du pays <strong>de</strong> Caux.<br />

Les gisements <strong>de</strong> tuf se trouvaient en certains endroits <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Varenne (Torcy-le-<br />

Grand), <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vienne (Bacqueville, Hermanville), et surtout <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scie <strong>de</strong> part et d'autre <strong>de</strong><br />

Longueville. Superficiels, peu étendus et <strong>de</strong> faible épaisseur (3 m au maximum), ils sont, <strong>de</strong><br />

nos jours, très amoindris, et ce qu'il en reste, en aval <strong>de</strong> Longueville, est indiqué sur <strong>la</strong> carte<br />

géologique à 1/50 000 <strong>de</strong> Londinières.<br />

Il s'agit d'une roche calcaire, jaune ou grise, très <strong>la</strong>cuneuse, pulvérulente par endroits,<br />

consolidée en d'autres, formée <strong>de</strong> concrétions algo-bactériens et d'encroûtements cylindriques<br />

et onduleux <strong>de</strong> végétaux, plus ou moins bien cimentés entre eux. Les fossiles (empreintes <strong>de</strong><br />

feuilles, gastéropo<strong>de</strong>s <strong>la</strong>custres du genre Limnea) ne sont pas rares. Taillé en carreaux, le tuf<br />

a été très apprécié pour <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> parements. C'est un matériau léger, facile à découper<br />

à <strong>la</strong> bêche quand il est frais, durcissant un peu à l'air. Il acquiert au cours <strong>de</strong>s temps, un<br />

admirable aspect <strong>de</strong> vétusté. Ses cavités facilitent <strong>la</strong> prise du mortier. En revanche, elles<br />

interdisent l'emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche pour les sculptures délicates (Bignot, 1992).<br />

L'épuisement <strong>de</strong>s gisements a entraîné l'abandon <strong>de</strong> ce matériau vers <strong>la</strong> fin du XII e siècle.<br />

Selon Passy, l'exploitation était encore active au début du siècle <strong>de</strong>rnier, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

région étudiée, à Lillebonne et à Bolbec (Passy, 1832). Cependant, entre Fécamp et Dieppe,<br />

les rares utilisations tardives, le plus souvent en association avec du grès, semblent résulter <strong>de</strong><br />

réemplois (Bignot, 1992).<br />

Les craies, <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> qualité très variable.<br />

Les craies, constituants fondamentaux du sous-sol haut-normand, affleurent ou sont à peine<br />

masquées par une pellicule colluviale sur les versants <strong>de</strong>s vallées drainées et dans les fa<strong>la</strong>ises<br />

littorales. Un banc particulier, d'âge cénomanien inférieur, offre une meilleure cohésion que <strong>la</strong><br />

plupart <strong>de</strong>s craies : c'est <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Fécamp. Cette roche gréseuse, g<strong>la</strong>uconieuse, verdâtre<br />

<strong>de</strong>venant jaunâtre par altération, est noduleuse ou veinée d'un entre<strong>la</strong>cs <strong>de</strong> pistes et <strong>de</strong> terriers,<br />

très riche en fossiles au point <strong>de</strong> passer par endroits à une véritable lumachelle. Les silex<br />

manquent ou forment <strong>de</strong>s dalles ou <strong>de</strong>s rognons gris. Le banc <strong>de</strong> craie, épais <strong>de</strong> 5 à 7 m,<br />

encadré par <strong>de</strong>ux puissants « hard-grounds », affleure au fond <strong>de</strong>s dépressions du bord<br />

soulevé <strong>de</strong> <strong>la</strong> faille <strong>de</strong> Fécamp. La roche a été exploitée à partir du XIII e siècle dans <strong>de</strong>s<br />

carrières souterraines. Sous <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Fécamp, plusieurs kilomètres <strong>de</strong> galeries forment un<br />

réseau <strong>de</strong>nse dont les accès situés dans <strong>de</strong>s propriétés privées ont été récemment obturés pour<br />

<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité. L'utilisation <strong>de</strong> cette craie comme pierre <strong>de</strong> taille a peu débordé le<br />

périmètre d'extraction.<br />

Ailleurs, dans le Caux et surtout le Talou, <strong>la</strong> craie b<strong>la</strong>nche turonienne ou sénonienne,<br />

appelée « pierre b<strong>la</strong>nche », « marle » ou « mâle » par les vieux auteurs, a remp<strong>la</strong>cé le tuf à<br />

partir du Xlll e siècle. Certains bancs durcis (« Hard-ground ») et à rares silex, employés en<br />

pierre <strong>de</strong> taille, ont fait preuve d'une re<strong>la</strong>tive solidité. C'est le cas pour les constructions <strong>de</strong>s<br />

XIII e siècle (nef et contreforts) et XV e siècle (étage inférieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tour) <strong>de</strong> l'église Saint-<br />

95


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Jacques <strong>de</strong> Dieppe par exemple. Il a également été utilisé <strong>de</strong>s craies très friables, qui n'ont<br />

pas résisté aux intempéries. Les murs et les <strong>la</strong>nternons <strong>de</strong>s chapelles <strong>la</strong>térales (début du XVI e<br />

siècle) <strong>de</strong> l'église susnommée en sont un exemple <strong>la</strong>mentable. Des tentatives pour dresser <strong>de</strong>s<br />

fortifications avec <strong>de</strong> telles roches se soldèrent également par <strong>de</strong>s échecs (Seydoux, 1987).<br />

D’ailleurs cette roche a acquis une réputation <strong>de</strong> détestable pierre <strong>de</strong> taille. Utilisée avec<br />

réticence, sauf dans le Talou, par les maçons, elle a tenté les sculpteurs, qui, aux XV e et XVI e<br />

siècles, en ont tiré <strong>de</strong>s oeuvres mobilières dignes d'intérêt tels le gisant <strong>de</strong> Nico<strong>la</strong>s<br />

d'Estouteville à l'abbaye <strong>de</strong> Valmont, le jubé <strong>de</strong> l'église d'Arques et les cheminées<br />

Renaissance du manoir d'Ango. Au cours <strong>de</strong> leur travail, les artistes ont parfois mis à jour <strong>de</strong><br />

malencontreux rognons <strong>de</strong> silex que, le plus souvent, ils ont respectés et <strong>la</strong>issés en saillie à <strong>la</strong><br />

surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> sculpture (Bignot, 1992).<br />

Ainsi malgré quelques utilisations localisées, ce n'est pas comme pierre <strong>de</strong> taille que les<br />

craies b<strong>la</strong>nches ont joué un rôle considérable dans <strong>la</strong> construction monumentale <strong>de</strong> <strong>la</strong> région,<br />

mais bien plutôt après transformation en chaux par calcination au rouge-b<strong>la</strong>nc (= 1 500°) dans<br />

un « chaut-four ». Mêlées à du sable ou à <strong>de</strong> <strong>la</strong> brique pilée, elles ont fourni, en effet, un<br />

mortier d'excellente qualité, d'usage constant durant <strong>de</strong>s siècles et ce, <strong>de</strong>puis l'époque galloromaine.<br />

Il est à noter qu’au Moyen Age, <strong>la</strong> chaux cauchoise a une telle réputation qu'elle est<br />

exportée par bateaux vers <strong>la</strong> Bretagne (Bournérias et al, 1983).<br />

Un matériau abondant et original : les cailloux <strong>de</strong> silex.<br />

Les silex, matériaux redoutés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s craies, une fois dégagés <strong>de</strong> leur gangue<br />

ont fourni un matériau recherché et original. Nous pouvons les observer partout dans le pays.<br />

Ils sont récupérés à partir <strong>de</strong>s craies, souvent aussi ramassés, surtout ceux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (les<br />

« bittes »), dans les levées <strong>de</strong> galets <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges, plus rarement extraits <strong>de</strong>s « cailloutières »<br />

ouvertes dans les « tucs » (amas <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> silex dans le sable ou l'argile <strong>de</strong>s poches creusées à<br />

<strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie). Généralement les silex <strong>de</strong> couleur noire et à reflets bleutés (les<br />

«bisets») étaient préférés aux blonds et aux gris (Priem, 1963).<br />

Aux XI e et XII e siècles, les silex, tous appelés cailloux ou, « caillieux », sont noyés et en<br />

désordre, avec <strong>de</strong>s moellons <strong>de</strong> craie, dans le mortier pour former <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> blocage (ou<br />

« bloc »), ou remplir l'espace entre <strong>de</strong>ux nappes <strong>de</strong> carreaux <strong>de</strong> tuf, comme on peut le voir<br />

dans le donjon du château d'Arques. Les gros cailloux ont été quelquefois disposés en assises<br />

<strong>de</strong> parements vaguement ordonnées en épi (donjon <strong>de</strong> Valmont, enceinte <strong>de</strong>s châteaux<br />

d'Arques et <strong>de</strong> Longueville). Plus tard, le maçon s'applique à ranger en assises régulières les<br />

silex préa<strong>la</strong>blement cassés, en p<strong>la</strong>çant <strong>la</strong> surface p<strong>la</strong>ne vers l'extérieur du mur. Au cours du<br />

temps, <strong>la</strong> retouche s'affine, et on en vient à tailler les silex en prismes ou en pyrami<strong>de</strong>s<br />

parfaitement calibrés. Pour s'assurer <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> son travail, l'ouvrier, véritable<br />

spécialiste, se sert d'un gabarit, sorte <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> bois dans lequel il insère <strong>la</strong> pièce en cours <strong>de</strong><br />

taille. Les assises <strong>de</strong> silex taillés et jointifs, d'une extrême régu<strong>la</strong>rité, ne montrent à l'extérieur<br />

presque aucune trace <strong>de</strong> mortier. Ce façonnage, qui a atteint <strong>la</strong> perfection au cours <strong>de</strong>s XVI e<br />

et XVII e siècles, caractérise un style architectural tout à fait original. Ultérieurement <strong>la</strong><br />

qualité du façonnage s'est perdue : au siècle <strong>de</strong>rnier les silex, grossièrement tronqués sont<br />

noyés dans un abondant mortier qui débor<strong>de</strong> en joints sail<strong>la</strong>nts (Priem, 1963).<br />

Le principal inconvénient du silex rési<strong>de</strong> dans ses faibles dimensions ; toutefois ses<br />

qualités : profusion, résistance, étanchéité, sont telles qu'il a été dans <strong>la</strong> région l'un <strong>de</strong>s<br />

matériaux le plus anciennement et le plus couramment utilisé (Bignot, 1992). Il est commun<br />

dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s églises, dans plusieurs manoirs (Ango à Varengeville, Hacquenouville à<br />

96


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Rouxmesnil), et a été recherché pour les constructions militaires (châteaux d'Arques, <strong>de</strong><br />

Longueville, <strong>de</strong> Valmont et <strong>de</strong> Dieppe) exigeant une solidité à toute épreuve (Priem, 1963).<br />

Le grès et le renouveau monumental <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance.<br />

A l'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Scie, les grès (ou « graiz ») se rencontrent en énormes masses, à<br />

surface mamelonnée atteignant jusqu'à 10 m dans leur plus gran<strong>de</strong> dimension, emballées à <strong>la</strong><br />

base <strong>de</strong>s sédiments paléogènes dans les poches <strong>de</strong> sables thanétiens creusées dans les craies.<br />

Le déb<strong>la</strong>iement au Néogène <strong>de</strong>s sédiments argileux et sableux qui les recouvraient a isolé les<br />

grès à <strong>la</strong> surface du p<strong>la</strong>teau cauchois (Doré et al., 1987). La roche, gris c<strong>la</strong>ir ou rose vio<strong>la</strong>cé, à<br />

éc<strong>la</strong>t gras et cassure conchoïdale, est un quartzite très dur. La périphérie <strong>de</strong>s blocs, moins<br />

fermement cimentée, est friable, poreuse et <strong>de</strong> couleur jaune. Vers leur base, les masses<br />

gréseuses renferment <strong>de</strong>s silex plus ou moins altérés.<br />

Dès <strong>la</strong> fin du XV e les exploitations à l'air libre ou « gréières » se multiplient sur le p<strong>la</strong>teau,<br />

spécialement dans le pays « ès P<strong>la</strong>ins », entre Veules et Saint-Valéry-en-Caux, dont le port est<br />

le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s bateaux chargés <strong>de</strong> pierres. Le centre <strong>de</strong> l'activité se situe à Blossevillesur-Mer.<br />

Cette industrie a modifié <strong>la</strong> toponymie locale et imposé à plusieurs noms <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges<br />

le suffixe significatif <strong>de</strong> « les-Grès » (Noël, 1950).<br />

Malgré <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> transport par mer, l'utilisation <strong>de</strong>s grès est restée localisée entre<br />

Fécamp et Dieppe. Elle a fort peu intéressé le Talou (soubassement <strong>de</strong> l'église du Tréport).<br />

Vers le sud, le pays du grès se prolonge par l'ouverture <strong>de</strong> petites exploitations périphériques<br />

entre Saint-Saëns et Buchy (Varneville-les-Grès, Rocquemont) et autour <strong>de</strong> Bolbec (Val-au-<br />

Grès). Le grès a été très utilisé au XVI e siècle. On en a fait <strong>de</strong>s soubassements (ou « solins »)<br />

étanches appréciés en pays pluvieux, voire <strong>de</strong>s murs entiers, un peu lourds mais<br />

in<strong>de</strong>structibles. Presque toutes les églises cauchoises en sont pourvues et plusieurs, par<br />

exemple celles d'Offranville et d'Ocqueville, sont entièrement bâties avec ce matériau<br />

(Cochet, 1850). On le retrouve dans les châteaux et les manoirs (Avremesnil, Crasville<strong>la</strong>-<br />

Roquefort, Silleron à Angiens) sous forme <strong>de</strong> solins, <strong>de</strong> chaînes et d'encadrements <strong>de</strong> fenêtres.<br />

Dans <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Dieppe, le grès a été le principal constituant du port primitif (quai <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vase)<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> muraille d'enceinte. Son emploi intensif au cours du XVI e siècle a conduit l'abbé<br />

Cochet à qualifier ce siècle d'âge du grès, et à lui attribuer <strong>la</strong> valeur d'un marqueur<br />

chronologique (Cochet, 1866).<br />

Le même auteur a reproché au grès d'être une « pierre rebelle, froi<strong>de</strong>, d'une pâte dure, d'une<br />

teinte désagréable à l'oeil » et même d'être « anti-monumentale et anti-artistique ». Il est vrai<br />

que le sculpteur a rencontré <strong>de</strong> sérieuses difficultés à travailler ce matériau ; cependant <strong>de</strong><br />

nombreux calvaires, <strong>de</strong>s baptistères (Blosseville) et surtout les piliers ornés <strong>de</strong>s églises <strong>de</strong><br />

Longueil et <strong>de</strong> Varengeville sont <strong>la</strong> preuve que <strong>la</strong> roche n'est pas indomptable.<br />

La brique ou le début <strong>de</strong> l'uniformité monumentale.<br />

Les Gallo-Romains ont connu les tuiles et les briques p<strong>la</strong>tes. La fabrication <strong>de</strong>s tuiles (ou<br />

« tieulles ») semble avoir perduré tout au long du Moyen Age. La fabrication <strong>de</strong>s briques<br />

reprend, au milieu du XV e siècle après s’être interrompue durant les Gran<strong>de</strong>s Invasions. En<br />

1456, une briqueterie est en activité à Longueville (76), et l'ont fit venir un spécialiste <strong>de</strong><br />

Hesdin en Artois pour en monter une autre à Arques (Cochet, 1866).<br />

97


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Longtemps, les briques sont cuites, à l'endroit même <strong>de</strong> leur utilisation. Avant <strong>de</strong> bâtir, le<br />

futur propriétaire s'approvisionne en combustible et s'accor<strong>de</strong> avec un briquetier qui cherche<br />

les terres adéquates. Par <strong>la</strong> suite, <strong>la</strong> recherche d'une qualité constante localise les briqueteries<br />

à <strong>la</strong> surface du p<strong>la</strong>teau, où <strong>la</strong> matière première (2 à 6 m <strong>de</strong> limons jaunes décalcifiés du<br />

Würm) est <strong>la</strong> meilleure, <strong>la</strong> plus abondante, et donne <strong>de</strong> belles briques d'un rouge vif. Si <strong>la</strong><br />

cuisson se prolonge, leur surface se vitrifie et acquiert les teintes sombres <strong>de</strong>s poteries <strong>de</strong> grès.<br />

Peu à peu, au cours <strong>de</strong>s XVIII e et XIX e siècles, <strong>la</strong> brique supp<strong>la</strong>nte les autres matériaux.<br />

C'est qu'avec ce matériau robuste et bon marché, on pouvait construire <strong>de</strong>s monuments très<br />

variés : fortifications (avant-corps bastionné du château d'Arques), églises, colombiers,<br />

manoirs et châteaux d'habitation (Imbleville, Archelles et ceux déjà cités d'Avremesnil, <strong>de</strong><br />

Crasville et <strong>de</strong> Silleron). Les nombreuses entreprises tant artisanales (chaque vil<strong>la</strong>ge avait <strong>la</strong><br />

sienne) qu'industrielles (entreprise Legros, établie à Cau<strong>de</strong>-Côte en 1846, d'où sont sorties les<br />

briques <strong>de</strong>s quais actuels du port <strong>de</strong> Dieppe ; entreprise B<strong>la</strong>rd fondée en 1856 à Varengeville)<br />

ont toutes disparu après <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière guerre. En maints endroits sur le p<strong>la</strong>teau, un herbage<br />

dénivelé, entouré <strong>de</strong> bâtiments vétustes ou écroulés, est aujourd'hui <strong>la</strong> seule trace d'une<br />

briqueterie.<br />

Les matériaux importés, symboles <strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse du bâtisseur.<br />

Les matériaux importés sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types différents :<br />

- <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen (ou <strong>de</strong> Ranville) se rencontre en gran<strong>de</strong> quantité dans les églises<br />

Saint-Laurent d'Eu et Saint-Jacques <strong>de</strong> Dieppe, ainsi que dans les tours <strong>de</strong> celles du<br />

Tréport, <strong>de</strong> Criel, d'Envermeu, <strong>de</strong> Veules. C'est aussi, à l'exception du solin en grès, le<br />

matériau exclusif <strong>de</strong>s églises Saint-Rémy <strong>de</strong> Dieppe et Notre-Dame d'Arques. Par<br />

contre, elle manque dans les églises <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges, sauf dans les fenêtres dont nous<br />

reparlerons (Cochet, 1850, 1853),<br />

- les calcaires lutétiens <strong>de</strong> Saint-Leu à Ditrupa sont beaucoup plus rares, sont décelés<br />

qu'en <strong>de</strong>ux endroits, dans les chapelles <strong>la</strong>térales les plus proches du transept à Saint-<br />

Jacques <strong>de</strong> Dieppe, et dans le choeur <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Neuville (Bignot, 1992).<br />

La pénurie vaincue.<br />

Aux XII e et XIII e siècles, dans le pays <strong>de</strong> Caux, églises et forteresses sont édifiées en tuf et<br />

en silex bruts. L'emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie (indigène ou importée) est restreint. Après les désastres<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guerre <strong>de</strong> Cent Ans, une intense reconstruction s'amorce au milieu du XV e siècle. Elle<br />

se poursuit tout au long du XVI e siècle, à peine ralentie entre 1560 et 1590 par les Guerres <strong>de</strong><br />

Religion. Durant cette pério<strong>de</strong>, le tuf est oublié et <strong>la</strong> craie locale déconsidérée tandis que<br />

l'importation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen et <strong>de</strong>s craies <strong>de</strong> <strong>la</strong> basse Seine reste limitée (Dujardin,<br />

1993). Trois nouveaux matériaux locaux se partagent <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong>s maçons : les silex<br />

façonnés, le grès (dans le Caux) et les briques. La région se couvre <strong>de</strong> manoirs, et <strong>la</strong><br />

reconstruction <strong>de</strong>s églises est entreprise portion par portion. La plupart resteront inachevées,<br />

et « ainsi y retrouvons-nous le tuf et le grès, ces <strong>de</strong>ux matériaux indigènes qui caractérisent ici<br />

les <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nos constructions ecclésiastiques » (Cochet, 1866).<br />

Grâce aux progrès technologiques, les matériaux utilisés ont augmenté en nombre au cours<br />

<strong>de</strong>s temps. Sans jamais être exclusif, chacun est passé par une pério<strong>de</strong> privilégiée et toutes les<br />

roches, soit rares (tuf), soit médiocres (craies), soit d'un travail difficile (silex, grès), ont été<br />

progressivement abandonnées au profit d-un produit artificiel, robuste, inépuisable et <strong>de</strong><br />

fabrication aisée : <strong>la</strong> brique. D'une église à un château, d'un discret affleurement à une haute<br />

fa<strong>la</strong>ise, on aura un aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété et <strong>de</strong> <strong>la</strong> provenance <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction,<br />

98


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

ainsi que <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> leur utilisation par les maitres-maçons <strong>de</strong>s siècles passés (Lorenzt<br />

et al. 1991).<br />

La vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine <strong>de</strong> Vernon à Rouen et Honfleur.<br />

La Seine est une artère privilégiée qui permet aux influences maritimes d'atteindre le cœur<br />

<strong>de</strong> 1'lle-<strong>de</strong>-France. Cette voie <strong>de</strong> communication était un passage du continent vers <strong>la</strong><br />

Gran<strong>de</strong>-Bretagne, royaume <strong>de</strong> l'étain, dès l'âge du Bronze ; les tribus celtes s'y installèrent :<br />

Véliocasses du Vexin et Calètes du Pays <strong>de</strong> Caux, puis ce fut le temps <strong>de</strong>s imp<strong>la</strong>ntations<br />

romaines comme à Lillebonne. Plus tard, les moines constructeurs y fondèrent <strong>de</strong> riches<br />

abbayes qui <strong>de</strong>vinrent convoitises <strong>de</strong>s Northmen ou Normands.<br />

De nouvelles abbayes prestigieuses sortirent <strong>de</strong> terre au début <strong>de</strong> notre millénaire : Saint-<br />

Georges-<strong>de</strong>-Boscherville, Jumièges, Saint-Wandrille... ; <strong>la</strong> craie b<strong>la</strong>nche entaillée par <strong>la</strong> vallée<br />

fournit <strong>la</strong> matière favorable à l'épanouissement <strong>de</strong> l'admirable architecture romane. Dans<br />

l'arrière-pays d'Honfleur, cette pério<strong>de</strong> mit temporairement à l'honneur les travertins<br />

quaternaires pour <strong>la</strong> construction d'édifices religieux plus mo<strong>de</strong>stes. C’est au fait <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

conflictuelles entre les rois <strong>de</strong> France et les successeurs <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume-le-Conquérant que<br />

naquirent <strong>de</strong> puissantes forteresses : Vernon, Château Gail<strong>la</strong>rd, Rouen, Moulineaux,<br />

Tancarville...<br />

Ainsi les bateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine transportaient-ils pierre <strong>de</strong> Vernon et pierre <strong>de</strong> Caumont. La<br />

prolifération <strong>de</strong>s édifices gothiques et le recours à un appareil aux éléments <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s<br />

dimensions et plus délicatement sculptés amenèrent à faire plus <strong>la</strong>rgement appel aux calcaires<br />

lutétiens <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Creil : pierre <strong>de</strong> Saint-Leu et pierre <strong>de</strong> Saint-Maximin <strong>de</strong>scendirent<br />

l'Oise puis <strong>la</strong> Seine vers Rouen. A l'embouchure et sur le littoral, le transport maritime<br />

achemina les calcaires bathoniens <strong>de</strong> Basse-Normandie : pierre <strong>de</strong> Caen pour les églises <strong>de</strong><br />

Fécamp, Le Havre ; plus tard, pierre <strong>de</strong> Ranville pour les quais <strong>de</strong> Rouen, Le Havre, Fécamp,<br />

Saint-Valéry, Dieppe, Honfleur (Dujardin, 1993).<br />

La pierre <strong>de</strong> Caumont : <strong>de</strong>s carrières souterraines gigantesques.<br />

Sur cinq kilomètres, entre La Bouille et le Bas-Mauny (76), <strong>la</strong> rive gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine<br />

présente un versant taillé par une fa<strong>la</strong>ise verticale qui montre <strong>la</strong> tranche <strong>de</strong>s couches crayeuses<br />

du Coniacien (Ferré et Tabouelle, 2001a, 2001b). A <strong>la</strong> base <strong>de</strong> cette paroi, apparaissent les<br />

ouvertures <strong>de</strong> plusieurs exploitations en galeries : carrières du Consul et du Pylône au sud du<br />

vallon affluent du Bas Caumont, puis au-<strong>de</strong>là, carrières avec plusieurs entrées <strong>de</strong> La Cavée, <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Jacqueline, du château <strong>de</strong> La Ronce (accès en domaine privé).<br />

Ces « grottes <strong>de</strong> Caumont » constituent un <strong>la</strong>byrinthe <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s galeries (hauteur 10 m,<br />

<strong>la</strong>rgeur 10 à 20 m) dont le développement approche douze kilomètres et qui s'enfoncent<br />

jusqu'à un kilomètre sous le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Caumont. L'extraction <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> taille semble avoir<br />

commencé au XI e siècle et s'est poursuivie jusqu'au début du XX e siècle. Au cours <strong>de</strong> leur<br />

progression, les carriers ont recoupé, à <strong>de</strong> nombreuses occasions, un important réseau <strong>de</strong><br />

dissolution karstique avec conduits, salles et puits naturels qui atteignent au total une longueur<br />

<strong>de</strong> sept kilomètres (2,5 km pour <strong>la</strong> rivière souterraine <strong>de</strong>s Robots). Les galeries ont abrité une<br />

usine alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong> montage <strong>de</strong> V2 avec rampe <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncement et un dépôt <strong>de</strong> munitions et<br />

hydrocarbures pendant <strong>la</strong> guerre 1939-45 et, ensuite, une champignonnière (Juignet, 1992).<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

L'extraction <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> taille a porté sur une dizaine <strong>de</strong> bancs épais <strong>de</strong> 0,5 à 2 m, <strong>de</strong><br />

qualité inégale avec quelques cordons <strong>de</strong> silex ; on distinguait ainsi le bas appareil ou brouois,<br />

le gros lien, le franc banc, les libages (avec quatre couches : étanfiche, banc rouge, gressin,<br />

rognons <strong>de</strong> coq) et <strong>la</strong> bize. Ce matériau a été employé dans <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale,<br />

<strong>de</strong>s églises Saint-Ouen, Saint-Hi<strong>la</strong>ire à Rouen, <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> Grand-Couronne, Moulineaux, La<br />

Bouille, <strong>de</strong>s châteaux <strong>de</strong> Belbeuf, Duc<strong>la</strong>ir ainsi que dans <strong>de</strong> nombreuses <strong>de</strong>meures plus<br />

mo<strong>de</strong>stes.<br />

La pierre : matériau fondamental.<br />

A <strong>la</strong> fin du moyen âge, <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction était un élément<br />

essentiel du fonctionnement d’un chantier du bâtiment. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en<br />

pierre est à cet égard, révé<strong>la</strong>trice <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong>s chantiers <strong>de</strong> Normandie Orientale. En<br />

effet à chaque fois que ce<strong>la</strong> était possible par les commanditaires ou les entrepreneurs, <strong>la</strong><br />

pierre était choisie localement <strong>de</strong> manière à réduire le coût du transport, tout en tenant compte<br />

<strong>de</strong> ses aptitu<strong>de</strong>s physiques. Ainsi, <strong>la</strong> craie qui constitue <strong>la</strong> roche fondamentale du sous-sol<br />

haut-normand, n’était guère utilisée que dans l’intérieur du pays <strong>de</strong> Caux. Ce n’était pas en<br />

effet, une très bonne pierre <strong>de</strong> construction puisqu’elle est gélive, se délite rapi<strong>de</strong>ment et<br />

<strong>de</strong>vait sécher un certain temps à l’air libre avant d’être utilisée (Lardin, 1997). Toutefois<br />

certains bancs, durcis et sans trop <strong>de</strong> silex, étaient employés comme pierre <strong>de</strong> taille, comme<br />

par exemple pour certaines voûtes du château <strong>de</strong> Longueville (76) ou pour l’étage inférieur <strong>de</strong><br />

l’église Saint-Jacques <strong>de</strong> Dieppe. La craie était aussi utilisée lorsque l’urgence l’imposait. Par<br />

exemple, en 1472, les dieppois, face à <strong>la</strong> menace <strong>de</strong> Charles le Téméraire, allèrent chercher<br />

<strong>de</strong>s blocs <strong>de</strong> craie en pied <strong>de</strong> fa<strong>la</strong>ise, pour réparer les écluses <strong>de</strong>s fossés par lesquelles les<br />

ennemis pouvaient entrer dans <strong>la</strong> ville (Lardin, 1997).<br />

Toutefois l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> craie ne donna pas lieu à une exploitation intensive et dans ces<br />

régions éloignées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, les silex fournissaient un matériau abondant que l’on trouvait<br />

notamment dans <strong>la</strong> craie. Les autochtones les ramassaient sur les p<strong>la</strong>ges ou as camps, à<br />

l’intérieur <strong>de</strong>s terres. Les plus grosses pierres <strong>de</strong> ce type étaient appelés gal, tandis que les<br />

silex <strong>de</strong> couleur noire à reflets bleutés appelés bisets qui se trouvaient sur les p<strong>la</strong>ges entre<br />

Harfleur et Etretat, étaient les plus recherchés. Comme <strong>la</strong> craie, ces silex servaient à melloner,<br />

ou à faire les fondations <strong>de</strong>s poteaux qui soutenaient les constructions <strong>de</strong> bois comme les<br />

halles, car, mêlés à un mortier riche en chaux, ils donnaient une sorte <strong>de</strong> béton très résistant.<br />

En Normandie orientale, était aussi utilisé le grès qui était extrait sur le p<strong>la</strong>teau ou sur les<br />

p<strong>la</strong>ges, plus particulièrement sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge du Petit-Ailly (76). La ville <strong>de</strong> Dieppe était<br />

ravitaillée en grès à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> petites embarcations et ces blocs étaient utilisés pour <strong>la</strong><br />

construction publique. Ce grès être réexporté jusqu’à Abbeville ou jusqu’au château<br />

d’Arques. Cet emploi du grès, limité auparavant, <strong>de</strong>vint <strong>de</strong> plus en plus systématique au cours<br />

du XVI e siècle. Ces blocs <strong>de</strong> grès pris sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge du Petit-Ailly, avaient donc un rôle local et<br />

régional très important (Lardin, 1997).<br />

Les carrières <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine et <strong>de</strong> ses affluents ont fourni une pierre <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />

bonne qualité, tout à fait convenable pour <strong>de</strong>s constructions importantes. Pourtant un certain<br />

nombre d’entre elles n’avaient qu’une utilisation locale. Par exemple, utilisée jusqu’à Evreux<br />

(27), <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Louviers (27) était rarement utilisée à Rouen, mais elle servit en 1504 pour<br />

faire <strong>de</strong>s marches lors <strong>de</strong>s transformations du château <strong>de</strong> Gaillon. De même, <strong>la</strong> craie extraite<br />

<strong>de</strong>s carrières proche <strong>de</strong> Tancarville (76), était avant tout employée dans le château <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

seigneurie et dans quelques églises <strong>de</strong>s environs. La pierre <strong>de</strong> Caumont était extraite <strong>de</strong>s<br />

carrières en aval <strong>de</strong> Rouen et était utilisée pour les fondations <strong>de</strong>s bâtiments et les<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

fortifications ou encore <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques <strong>de</strong> pierre assez fines, posées verticalement, pour faire <strong>de</strong>s<br />

courbes. La pierre <strong>de</strong> Vernon, plus exactement <strong>de</strong> Vernonnet, avait une importance nettement<br />

plus gran<strong>de</strong> et était employée dans l’ensemble du bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine <strong>de</strong> Paris à Rouen.<br />

Lorsque l’hôtel archiépiscopal <strong>de</strong> Rouen fut transformé, entre 1461 et 1466, les carrières <strong>de</strong><br />

Vernon fournirent 3332 tonneaux sur les 5309 tonneaux <strong>de</strong> pierre utilisés (Lardin, 1997).<br />

La Pierre <strong>de</strong> Vernon.<br />

La Pierre <strong>de</strong> Vernon (27) est une craie b<strong>la</strong>nche, indurée, d’âge sénonien, exploitée sur <strong>la</strong><br />

commune <strong>de</strong> Vernonnet. A partir du XVI e siècle, son utilisation est repérable dans les<br />

monuments <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisienne. Employée pour l’Eglise <strong>de</strong> Vernon, elle a aussi été<br />

utilisée pour d’autres monuments régionaux : collégiale <strong>de</strong> Mantes, église <strong>de</strong> Gisors, chapelle<br />

<strong>de</strong> Navarre, rose oust <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sainte-Chapelle à Paris (B<strong>la</strong>nc, 1990). Cette pierre est utilisée<br />

<strong>de</strong>puis un siècle pour <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s monuments rouennais. La pierre <strong>de</strong> Vernon était<br />

extraite <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises sénonienne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> rive nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, face à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Vernon. La<br />

<strong>de</strong>rnière carrière a cessé son activité au début <strong>de</strong>s années 1989, ayant atteint les limites <strong>de</strong> sa<br />

concession. Mais l’entreprise exploitante a gardé l’espoir <strong>de</strong> reprendre l’exploitation car cette<br />

roche semble indispensable pour <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s monuments qui ont été édifiés avec ce<br />

matériau.<br />

Les carriers ont creusé <strong>de</strong>s galeries dans <strong>de</strong>s bancs indurés, contenant peu <strong>de</strong> silex, sur 4 à<br />

5 mètres <strong>de</strong> hauteur, près du sommet <strong>de</strong>s coteaux. Sur <strong>la</strong> rive gauche, d’anciennes carrières<br />

existent à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Port-Villez et <strong>de</strong> Vernon. Sur <strong>la</strong> rive droite, coté nord,<br />

les versants exposés au sud ont été entaillés et percés <strong>de</strong> galeries en <strong>de</strong> nombreux points. La<br />

carrière Tsoushima, <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière exploitée, est située à l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte du Roule. Sur cette<br />

même côte, vers l’ouest, une ancienne carrière était encore accessible en 1998. Elle était<br />

exploitée par piliers tournés et les traces d’outils étaient encore bien nettes. Plus à l’ouest, le<br />

Mont Roberge est creusé <strong>de</strong> plusieurs anciennes carrières souterraines. La Côte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Justice a<br />

aussi été entaillée par d’anciennes carrières à ciel ouvert et quelques cavages, peu profonds<br />

(Noël, 1970).<br />

Quelques textes citent l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Vernon au XIV e siècle au sujet <strong>de</strong>s<br />

statues <strong>de</strong> l’église d’Ecouis (27) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’église <strong>de</strong>s Bernardins à Paris<br />

(B<strong>la</strong>nc, 1990). Au XVII e siècle, <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> construction du pa<strong>la</strong>is du Louvre indiquent<br />

l’achat <strong>de</strong> pierre aux carrières <strong>de</strong> Vernon. En 1678, Colbert dans sa fonction <strong>de</strong> surintendant<br />

<strong>de</strong>s Bâtiments du Roi avait <strong>de</strong>mandé un rapport à l’Académie Royale d’Architecture sur <strong>la</strong><br />

« provenance et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s pierres employées dans les anciens édifices <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> ses<br />

environs ». Les principales carrières en activité se trouvaient alors à Port-Villez et au lieu-dit<br />

l’Hermitage, celles <strong>de</strong> Vernonnet ayant cessées temporairement leur activité (B<strong>la</strong>nc, Lorenz &<br />

Viré, 1984). Dans l’édition <strong>de</strong> ce rapport, l’existence <strong>de</strong> carrières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte du Roule et du<br />

Mont Roberge est mentionnée. Les bancs décrits en 1678, correspon<strong>de</strong>nt à ceux qui ont été<br />

exploités dans <strong>la</strong> carrière Tsouchima avant sa fermeture.<br />

A <strong>la</strong> fin du XIX e, le « Répertoire <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> taille exploitées en 1889 » cite<br />

les différentes carrières <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> Vernon (Anonyme, 1890) :<br />

- carrière du Mont Roberge,<br />

- gran<strong>de</strong> et petite carrière <strong>de</strong> Mortagne,<br />

- carrières <strong>de</strong> Saint Nico<strong>la</strong>s,<br />

- carrière <strong>de</strong> Notre-Dame et <strong>de</strong> La Roche,<br />

- carrière <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte <strong>de</strong> l’Isle.<br />

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Toutes ces carrières étaient exploitées par galeries, à <strong>la</strong> mine et au pic. Les bancs sont<br />

dénommés <strong>de</strong> bas en haut :<br />

- banc callo (0,70 m),<br />

- gros banc (0,60m),<br />

- franc banc (1,50 à 2 m),<br />

- gros lien (0,40 à 0,90 m).<br />

Une coupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> carrière Tsoushima (Noël, 1970) décrit <strong>de</strong> bas en haut :<br />

- gros banc (2 m) : non exploité,<br />

- franc banc (1 m),<br />

- petite hauteur (0,45 m),<br />

- silex (0,25 m),<br />

- gros lien (0,80 m),<br />

- brié : soulevage ne pouvant donner que du moellon (1,60 m).<br />

De nombreux édifices ont été bâtis soit en totalité, soit partiellement en pierre <strong>de</strong> Vernon.<br />

Certaines églises possè<strong>de</strong>nt seulement quelques statues ou tombeaux en cette pierre.<br />

Les académiciens, en 1678, avaient observé que le château et l’église <strong>de</strong> Vernon étaient<br />

construits avec <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong>s carrières voisines. La présence <strong>de</strong> moellons <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong><br />

Vernon au château fait donc remonter l’origine <strong>de</strong>s carrières au XIII e siècle (B<strong>la</strong>nc, 1990). Ce<br />

matériau a été utilisé dans une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Normandie ainsi que dans <strong>de</strong>s<br />

régions voisines. Une remarque peut être retenue quant à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Vernon<br />

dans <strong>de</strong>s monuments éloignés <strong>de</strong>s carrières : le problème <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport. En effet <strong>la</strong><br />

proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine explique que <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> ce matériau aient pu être<br />

transportées par bateaux jusqu’au port <strong>de</strong> Rouen à quelques dizaines <strong>de</strong> kilomètres en aval. La<br />

pierre <strong>de</strong> Vernon a pu être ainsi halée dans les bateaux remontant le fleuve jusqu’à Paris. Mais<br />

il peut rester quelques interrogations sur le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Vernon vers<br />

Houdan et Chartres où <strong>de</strong>s charrois par les chemins ont pu alterner avec <strong>de</strong>s trajets en bateaux<br />

sur l’Eure (B<strong>la</strong>nc, 1990).<br />

La connaissance <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong>s monuments par les textes doit obligatoirement<br />

être complétée par l’étu<strong>de</strong> du bâtiment et celle <strong>de</strong>s carrières. Ce qui n’est pas le propos dans le<br />

cadre <strong>de</strong> ce sujet. De même les textes font souvent référence à <strong>de</strong>s projets non exécutés ou à<br />

<strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> monuments modifiées ou détruites. Les premiers à reconnaître le bien-fondé <strong>de</strong><br />

cette métho<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> sont les académiciens du XVIII e siècle qui ont <strong>la</strong>issé un texte<br />

remarquable mais qui doit être complété par les observations sur l’état actuel <strong>de</strong>s monuments<br />

et l’utilisation <strong>de</strong> ce patrimoine (B<strong>la</strong>nc, 1990). Ce qui peut être retenu quant à l’utilisation <strong>de</strong><br />

ce patrimoine géologique dans l’édifice <strong>de</strong> monuments et autre est que <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie<br />

<strong>de</strong>s monuments et sculptures où <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Vernon a été utilisée datent <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du Moyen<br />

Age et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance. Cette pierre fine permettait aux sculpteurs <strong>de</strong> réaliser les détails<br />

caractéristiques <strong>de</strong> ces époques sur les statues et les bas-reliefs. La vogue qu’a connu cette<br />

pierre a fait qu’elle a était transportée sur <strong>de</strong> longues distances et en quantité importante.<br />

La pierre <strong>de</strong> Caen.<br />

En Normandie, bon nombre <strong>de</strong> communes, <strong>de</strong> fermes ou d'institutions possédaient <strong>de</strong>s<br />

carrières pour leur usage. Mais seule <strong>la</strong> notoriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen a dépassé les frontières<br />

norman<strong>de</strong>s, puisqu'elle fut utilisée comme pierre <strong>de</strong> construction en Angleterre, Allemagne,<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, Belgique... et, <strong>de</strong> manière plus surprenante, à New York et aux îles Bermu<strong>de</strong>s<br />

(Dugué, 2003).<br />

Le calcaire bathonien <strong>de</strong> Caen, <strong>de</strong> 35 m d'épaisseur, est le nom d'une formation géologique<br />

datée du bathonien moyen (environ 165 Ma) qui affleure autour <strong>de</strong> Caen, tandis que <strong>la</strong> pierre<br />

<strong>de</strong> Caen ne correspond qu'à <strong>la</strong> partie exploitée <strong>de</strong> cette formation. En réalité, pour <strong>de</strong>s raisons<br />

géologiques, <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> taille du calcaire <strong>de</strong> Caen ne peut être exploitée que sur 6 à 8 m<br />

(Dujardin, 1995).<br />

A <strong>la</strong> base, les calcaires trop marneux (bancs bleus <strong>de</strong>s carriers) sont impropres à <strong>la</strong><br />

construction, mais empêchent une remontée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe aquifère bajocienne dans les<br />

exploitations souterraines. Au sommet, le calcaire <strong>de</strong> Caen, chargé en silex, est inadapté à une<br />

utilisation en pierre <strong>de</strong> taille. Même dans <strong>la</strong> partie exploitable, à <strong>la</strong> manière <strong>de</strong>s veines <strong>de</strong><br />

charbon, les couches géologiques n'apparaissent jamais totalement homogènes ; <strong>la</strong> qualité<br />

dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s bancs et <strong>de</strong>s sites d'exploitation. Chaque banc exploité a ainsi reçu<br />

une appel<strong>la</strong>tion propre, imagée (banc galeux, banc royal, banc <strong>de</strong>s airs...), représentative <strong>de</strong> sa<br />

qualité et <strong>de</strong> son utilisation future dans les constructions. Les couches étaient exploitées par<br />

décapage successif <strong>de</strong> haut en bas. La pierre <strong>de</strong> Caen est un calcaire jaunâtre (90% <strong>de</strong><br />

carbonates), à grain très fin, facile à exploiter et à travailler, tout en restant peu gélive,<br />

contrairement aux craies du crétacé. Le milieu <strong>de</strong> dépôt du calcaire <strong>de</strong> Caen est un marécage<br />

côtier carbonate et tropical, calme et peu profond, situé probablement au fond d'un golfe<br />

abrité <strong>de</strong>s vagues et <strong>de</strong>s marées, et dans lequel se décantait une boue carbonatée b<strong>la</strong>nchâtre.<br />

Ce milieu peuplé <strong>de</strong> spongiaires accueille <strong>de</strong> nombreux vertébrés, dont <strong>de</strong>s reptiles retrouvés<br />

entre les carrières <strong>de</strong> Quilly et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie (crocodiles entiers, dinosauriens, plésiosaures,<br />

ichtyosaures associés à <strong>de</strong>s poissons et à <strong>de</strong>s bois flottés) (Dugué, 2003).<br />

Historique <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen.<br />

L'exploitation très ancienne <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen est attestée par <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong><br />

sarcophages, statues et pavages gallo-romains. L'exploitation s'est d'abord effectuée à ciel<br />

ouvert, directement à l'affleurement, sur le versant <strong>de</strong>s coteaux ou <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong><br />

l'agglomération caennaise. Vers les XI e et XII e siècles, au fur et à mesure <strong>de</strong> l'épuisement <strong>de</strong>s<br />

gisements, l'exploitation <strong>de</strong>vient souterraine sur les coteaux <strong>de</strong> Caen, puis, à partir du XVII e<br />

siècle, dans <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> plus en plus éloignés <strong>de</strong> Caen : Vaucelles, Carpiquet, Fleury-sur-<br />

Orne, Venoix, Bretteville-sur-Odon, Ma<strong>la</strong>drerie, qui seront exploités jusqu'au XIX e siècle. Le<br />

volume extrait est estimé à 8000 m 3 pour le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie, ouvert au XVIII e siècle et<br />

qui fermera vers 1920, et à 14 000 m 3 pour les carrières <strong>de</strong> Reury, fermées à l'aube <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Secon<strong>de</strong> Guerre Mondiale. Les bombar<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> juin et juillet 1944, où 2 200 000 m 3 <strong>de</strong><br />

décombres seront déb<strong>la</strong>yés, n'auront que peu d'inci<strong>de</strong>nces sur un nouvel essor <strong>de</strong> l'exploitation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen. Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Caen, d'autres calcaires<br />

bathoniens locaux seront choisis, tel le calcaire <strong>de</strong> Creully, voire <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />

parisienne, qui s'avéreront à l'usage moins résistantes (Dujardin, 1998).<br />

Dernièrement, <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie sera <strong>de</strong> nouveau exploitée pour recouvrir les<br />

faça<strong>de</strong>s du musée du Mémorial pour <strong>la</strong> Paix. On estime au total à 11 millions <strong>de</strong> mètres cubes<br />

<strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen extraite, dont plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié dans les carrières souterraines sous<br />

l'agglomération caennaise. Et à peine le tiers <strong>de</strong>s 400 ha <strong>de</strong> carrières est connu ou accessible<br />

aujourd'hui (Dujardin, 1998).<br />

103


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

La pierre <strong>de</strong> Caen, un calcaire commercial.<br />

Le terme <strong>de</strong> pierre <strong>de</strong> Caen est avant tout un produit commercial qui a regroupé plusieurs<br />

types <strong>de</strong> calcaires du bathonien normand, exploités et commercialisés dans les p<strong>la</strong>ines <strong>de</strong><br />

Caen, <strong>de</strong> Fa<strong>la</strong>ise et du Bessin. A <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> médiévale, <strong>la</strong> première heure <strong>de</strong> gloire <strong>de</strong> cette<br />

pierre norman<strong>de</strong> sonne avec <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s grands édifices religieux et ducaux, sous<br />

Guil<strong>la</strong>ume le Conquérant (1027-1087) (Dugué, 2003). Elle est alors utilisée dans toutes les<br />

constructions en pierre accompagnant le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong>venue capitale d'un<br />

duché normand florissant. À <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> sa conquête <strong>de</strong> l'Angleterre, <strong>la</strong> pierre norman<strong>de</strong> sera<br />

également exportée, souvent déjà travaillée et sculptée, afin <strong>de</strong> réduire le coût du transport.<br />

Elle se retrouve employée dans les constructions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tour <strong>de</strong> Londres, <strong>de</strong>s cathédrales <strong>de</strong><br />

Westminster et <strong>de</strong> Canterbury, dans les châteaux <strong>de</strong> Rochester, <strong>de</strong> Chichester et d'Oxford.<br />

Malgré quelques vicissitu<strong>de</strong>s, l'exportation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen se poursuivra ensuite vers<br />

l'Angleterre. Sur le déclin à partir du XVI e siècle, sans doute à cause <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> transport trop<br />

élevés, <strong>la</strong> vente à l'exportation est toutefois compensée par une utilisation locale accrue<br />

lorsque <strong>la</strong> Normandie se couvre d'édifices conventuels et d'hôtels particuliers construits en<br />

pierre et non plus en bois (Dugué, 2003).<br />

Au XVIII e siècle, l'ouverture <strong>de</strong> nouveaux sites compense l'épuisement <strong>de</strong>s carrières<br />

médiévales et, surtout, favorise <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong>s exportations à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Restauration. Le site<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Ma<strong>la</strong>drerie s'étend sur une centaine d'hectares et regroupe plusieurs exploitations<br />

familiales. La pierre exploitée, dépourvue <strong>de</strong> toute fracturation, est d'une qualité rare, pouvant<br />

atteindre exceptionnellement 10 m d'épaisseur. Sous Louis-Philippe, 20000 à 25000 t <strong>de</strong><br />

pierre <strong>de</strong> Caen seront exportées par an, commercialisées dans toute l'Europe, servant à<br />

l'édification <strong>de</strong>s gratte-ciel <strong>de</strong> New York ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale <strong>de</strong>s îles Bermu<strong>de</strong>s. Sans oublier<br />

les quais <strong>de</strong> Honfleur, Saint-Valéry, Dieppe, mais aussi Dunkerque et Bor<strong>de</strong>aux, ports<br />

d'attache <strong>de</strong> caboteurs repartant du port <strong>de</strong> Caen lestés <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen après avoir<br />

déchargé leur fret. La commercialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen constituera un tiers du fret du<br />

port <strong>de</strong> Caen (Dujardin, 2000).<br />

Un réseau urbain <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s souterrains.<br />

Les carrières souterraines aujourd'hui situées sous <strong>de</strong>s quartiers urbanisés ne sont pas sans<br />

créer désordres et problèmes aux urbanistes. Environ 400 ha <strong>de</strong> galeries et chambres ont été<br />

creusés sous <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Caen. Certaines ont été comblées, les autres sont restées en l'état. Caen<br />

est l'une <strong>de</strong>s rares villes à possé<strong>de</strong>r un service <strong>de</strong>s carrières créé en 1955, pour inspecter<br />

régulièrement piliers, puits et voûtes. Les anciennes chambres d'exploitation ont pu servir<br />

jadis <strong>de</strong> décharges sauvages, <strong>de</strong> caves, d'instal<strong>la</strong>tions industrielles, <strong>de</strong> champignonnières<br />

(Fleury-sur-Orne, Fontaine-Henry), mais ont surtout constitué <strong>de</strong>s refuges pour les<br />

popu<strong>la</strong>tions civiles sinistrées lors <strong>de</strong>s combats <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> Caen (Fleury-sur-Orne,<br />

Mon<strong>de</strong>ville). Aujourd'hui, il ne reste plus aucune carrière souterraine en activité. Certaines<br />

peuvent se visiter à l'occasion <strong>de</strong> visites patrimoniales organisées par l'office du tourisme et le<br />

Service <strong>de</strong>s carrières. Le projet d'un musée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pierre <strong>de</strong> Caen a été plusieurs fois proposé ;<br />

il serait un hommage à l'une <strong>de</strong>s richesses économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Caen pendant plus <strong>de</strong><br />

dix siècles (Dujardin, 1984).<br />

104


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans les constructions rurales aux époques médiévales et<br />

mo<strong>de</strong>rnes.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans les bâtiments ruraux anciens <strong>de</strong> Normandie est mal<br />

documentée et varie fortement selon <strong>la</strong> situation géographique même s’il existe <strong>de</strong>s points<br />

communs. La métho<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> adoptée par Dujardin (1998) consiste à partir du matériau luimême<br />

et <strong>de</strong> son origine, à observer les bâtiments ruraux anciens, et enfin à confronter les<br />

observations aux sources écrites (tabellionnages, terriers, sources narratives, comptes <strong>de</strong><br />

construction…) et aux données <strong>de</strong> l’archéologie. De nombreux paramètres conditionnent<br />

l’exploitation <strong>de</strong>s ressources lithiques. La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans <strong>la</strong> construction rurale reste<br />

apparemment une question encore mal connue, tant à l’époque mo<strong>de</strong>rne qu’à l’époque<br />

médiévale. En effet d’après les recherches bibliographiques faites lors <strong>de</strong> cette recherche,<br />

nous avons constaté que les sources documentaires restent <strong>la</strong>cunaires. Dujardin présente un<br />

travail qui propose d’ouvrir quelques pistes <strong>de</strong> recherche permettant <strong>de</strong> faire progresser <strong>la</strong><br />

connaissance dans ce domaine (Dujardin, 1998, 2000).<br />

Si un grand nombre <strong>de</strong> paramètres interviennent dans l’utilisation et dans <strong>la</strong> provenance<br />

<strong>de</strong>s pierres, il est avéré que, lorsque <strong>la</strong> géologie le permet, on fait systématiquement appel aux<br />

ressources locales pour l’édification du blocage <strong>de</strong>s murs. A côté <strong>de</strong>s exploitations<br />

approvisionnant une ou quelques paroisses existaient <strong>de</strong>s carrières produisant <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong><br />

meilleure qualité, <strong>de</strong>s produits finis ou semi-finis. Enfin, <strong>la</strong> construction rurale fait appel pour<br />

<strong>de</strong>s usages particuliers à <strong>de</strong>s pierres plus lointaines qui sont diffusées à partir <strong>de</strong> grands<br />

centres <strong>de</strong> production en nombre limité.<br />

La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans <strong>la</strong> construction rurale traditionnelle norman<strong>de</strong> est donc encore<br />

re<strong>la</strong>tivement mal connue. Sans prétendre bouleverser les connaissances, le travail <strong>de</strong><br />

recherche <strong>de</strong> Dujardin (1998) concernant les carrières <strong>de</strong> pierre à bâtir dans l’ancienne<br />

province <strong>de</strong> Normandie apportent quelques précisions. Le point <strong>de</strong> vue choisi est celui du<br />

matériau lui-même, en considérant avant tout les sites <strong>de</strong> production. La construction rurale<br />

norman<strong>de</strong> est définie ici <strong>de</strong> manière simple comme ayant trait à tout ce qui est construit en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s villes. Une restriction s’impose cependant : tout ce qui concerne les constructions<br />

disposant <strong>de</strong> moyens financiers substantiels (gran<strong>de</strong>s abbayes, châteaux) n'est pas abordé car<br />

on s’éloigne trop alors <strong>de</strong>s pratiques généralement constatées dans le domaine rural et on se<br />

rapproche <strong>de</strong> celles observées dans les villes.<br />

Les paramètres physiques.<br />

Les matériaux, <strong>la</strong> géologie.<br />

De toute évi<strong>de</strong>nce, <strong>la</strong> Normandie possè<strong>de</strong> un sous-sol extrêmement varié et il faut y voir un<br />

avantage dans ce domaine <strong>de</strong> recherche. On y trouve, à l’exception notable <strong>de</strong>s basaltes,<br />

quasiment toutes les variétés <strong>de</strong> roches employées dans <strong>la</strong> construction. A l’est, les formations<br />

du Bassin parisien ont fourni surtout <strong>de</strong>s craies, du grès et aussi du travertin. Les limons et les<br />

loess <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux ren<strong>de</strong>nt souvent inaccessible <strong>la</strong> pierre à bâtir <strong>de</strong> qualité qui ne peut être<br />

exploitée que dans les vallées ; <strong>de</strong>s variations locales <strong>de</strong> faciès expliquent le succès <strong>de</strong> certains<br />

centres <strong>de</strong> production comme Caumont ou Vernon (Eure).<br />

A l’ouest, les formations du massif armoricain dominent, avec <strong>de</strong>s matériaux<br />

complètement différents et beaucoup plus contrastés : divers granites, <strong>de</strong>s schistes, <strong>de</strong>s<br />

poudingues, du grès armoricain ; on rencontre aussi <strong>de</strong>s formations calcaires localisées<br />

105


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

comme <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Sainteny (50) (Myocène) ou le calcaire <strong>de</strong> Montmartin (50) (Carbonifère)<br />

(Klein, 1973).<br />

A <strong>la</strong> frontière entre ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s zones, on observe sur les cartes géologiques une<br />

ban<strong>de</strong> bleue signa<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> calcaires jurassiques exploités sous diverses appel<strong>la</strong>tions<br />

dont <strong>la</strong> plus célèbre étant <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> Caen.<br />

La géographie.<br />

La Normandie est bordée par une côte maritime <strong>de</strong> longueur importante et est traversée par<br />

un grand fleuve : <strong>la</strong> Seine. Son histoire générale a été profondément marquée par ces voies<br />

navigables et l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre à bâtir en particulier n’échappe pas à <strong>la</strong> règle. D’ailleurs en<br />

observant le relief, nous constatons qu’il conditionne <strong>la</strong> position <strong>de</strong>s centres d’extraction et le<br />

transport. Les voies navigables conditionnent aussi le transport et <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s pierres. Ces<br />

<strong>de</strong>ux paramètres sont souvent liés puisque les fleuves et les rivières ont souvent créé les<br />

affleurements permettant d’accé<strong>de</strong>r aux ressources lithiques exploitables.<br />

Les sources <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong><br />

Les sources écrites.<br />

Comme souvent dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> construction, les sources écrites sont rares<br />

et <strong>la</strong>coniques. Les sources archivistiques sont encore plus dispersées et moins abondantes que<br />

celles concernant <strong>la</strong> pierre urbaine (Dujardin, 1998). D’après Dujardin et en ce qui concerne<br />

plus particulièrement le Moyen Age, il s’agit surtout <strong>de</strong>s tabellionnages et <strong>de</strong>s terriers<br />

(Dujardin, 2000).En effet, nous constatons souvent que les sources écrites <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> ne<br />

fournissent que rarement <strong>de</strong>s renseignements sur <strong>la</strong> pierre ou sur les carrières alors qu’on y<br />

trouve <strong>de</strong> nombreux détails sur diverses activités rurales. On peut toutefois constater que les<br />

carrières sont très rares dans les p<strong>la</strong>teaux limoneux et argileux <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone concernée. Plusieurs<br />

exemples confirment les observations <strong>de</strong> Dujardin et notamment certains documents comme<br />

les informations fournies par « Le livre <strong>de</strong>s Jurés <strong>de</strong> Saint-Ouen <strong>de</strong> Rouen », du XIII e (Angers<br />

et al. 2001) ou encore le terrier <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille d’Orbec à Ci<strong>de</strong>ville (76), qui couvre les XIV e -<br />

XVII e siècles, ne fournit aucune information sur <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> construction. La zone concernée<br />

est très peu pourvue en carrières (Angers ,1993).<br />

Des sources narratives comme le « Journal du sire <strong>de</strong> Gouberville » sont précieuses et<br />

apportent d’intéressantes informations (Foisil, 2001). Les sources sur les XVII e et XVIII e sont<br />

nettement plus abondantes, en particulier celles qui concernent les châteaux et les presbytères<br />

dont les comptes <strong>de</strong> construction donnent une meilleure idée <strong>de</strong>s lieux d’extraction en activité<br />

(Dujardin, 2000).<br />

Les sources archéologiques<br />

Les bâtiments<br />

Un minimum <strong>de</strong> connaissances géologiques permet <strong>de</strong> lire les élévations. Pour l’époque<br />

médiévale les constructions observables sont surtout les petites églises, les manoirs et<br />

quelques granges. Pour l’époque mo<strong>de</strong>rne, il s’agit <strong>de</strong>s églises, <strong>de</strong>s manoirs, <strong>de</strong>s petits<br />

châteaux, <strong>de</strong>s fermes, <strong>de</strong>s petits bâtiments et aussi <strong>de</strong>s puits. Il semble d’ailleurs d’après les<br />

fouilles archéologiques que les parements <strong>de</strong> l’époque médiévale sont plus remaniés que pour<br />

l’époque mo<strong>de</strong>rne.<br />

Les carrières<br />

La plupart <strong>de</strong>s carrières à ciel ouvert ont disparu ou sont très mal datées ; on peut en<br />

revanche visiter encore un grand nombre <strong>de</strong> carrières souterraines : certaines peuvent être<br />

106


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

datées mais leur étu<strong>de</strong> archéologique est souvent difficile et longue. Cependant, un bon<br />

nombre <strong>de</strong> ces exploitations souterraines ont été étudiées en milieu rural, tant pour le bas<br />

Moyen Age que pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne (Noël, 1970).<br />

A toute époque du <strong>de</strong>uxième millénaire, <strong>la</strong> construction rurale donne une image du soussol<br />

proche. Dujardin constate qu’il est nécessaire, parmi les pierres utilisées dans <strong>la</strong><br />

construction, <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> distinction entre <strong>la</strong> pierre d’appareil et <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> blocage ou <strong>de</strong><br />

moellonage :<br />

<strong>la</strong> pierre d’appareil est taillée dans un matériau <strong>de</strong> qualité variable mais pas médiocre ; elle<br />

est utilisée pour les chaînes d’angle, pour les linteaux ou pour les appareils entiers,<br />

<strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> blocage ou <strong>de</strong> moellonage nécessite un travail moins spécialisé et il est fait<br />

appel à <strong>de</strong>s matériaux médiocres (Dujardin, 1998).<br />

La pierre <strong>de</strong> blocage.<br />

Un grand nombre <strong>de</strong> paramètres interviennent dans l’utilisation et dans <strong>la</strong> provenance <strong>de</strong>s<br />

pierres. Quand les ressources géologiques le permettent, les constructions médiévales telles<br />

que le château ou maison forte, l’église et <strong>la</strong> <strong>de</strong>meure paysanne font appel systématiquement<br />

aux ressources locales pour l’édification du blocage <strong>de</strong>s murs. Presque partout en Normandie,<br />

il est d’ailleurs re<strong>la</strong>tivement aisé, par <strong>de</strong>s carrières à ciel ouvert, d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s roches<br />

souvent <strong>de</strong> médiocre qualité pouvant être exploitées généralement par <strong>de</strong>s « nonspécialistes<br />

», par les paysans pour eux-mêmes ou pour le seigneur (Dujardin, 2000). Leur<br />

transport peut être également effectué par <strong>de</strong>s « non-spécialistes » et par le biais <strong>de</strong>s corvées.<br />

Des affleurements <strong>de</strong> schiste, <strong>de</strong> granite altéré, <strong>de</strong> poudingue ou <strong>de</strong> cornéenne ont été ainsi<br />

exploités. Il en est <strong>de</strong> même avec les tufs (travertins) <strong>de</strong>s résurgences ou <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> vallée<br />

en pays crayeux et aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>quette calcaire, facilement accessible en pays calcaire. Au<br />

Moyen Age, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>quette calcaire qui est extraite par <strong>de</strong>s paysans à très peu <strong>de</strong> distance quand<br />

ce n’est pas dans le sous-sol même du site (Dujardin, 1998).<br />

En ce qui concerne l’époque mo<strong>de</strong>rne, les observations permettent <strong>de</strong> constater que <strong>la</strong><br />

pierre <strong>de</strong> blocage reflète avec exactitu<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature du sous-sol local. Ceci est très net dans les<br />

régions géologiquement contrastées comme le Cotentin ou le Sud-Manche. En effet si nous<br />

prenons l’exemple <strong>de</strong>s bâtiments du vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Bouillon (50), on observe une utilisation<br />

fréquente <strong>de</strong>s roches cornéennes sombres formant une auréole étroite autour du massif<br />

granitique <strong>de</strong> Vire-Carolles. Le vil<strong>la</strong>ge se situe sur cette auréole et l’emploi <strong>de</strong> ce matériau<br />

diminue ou disparaît dès que l’on s’écarte <strong>de</strong>s affleurements. En Haute-Normandie, les<br />

contrastes géologiques sont beaucoup moins nets ; cependant, l’utilisation <strong>de</strong>s grès tertiaires,<br />

d’origine locale, permet <strong>de</strong> penser que les mêmes règles s’appliquent ici aussi. Dujardin<br />

remarque que si <strong>la</strong> nature du sous-sol le permet, chaque vil<strong>la</strong>ge ou groupe <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges possè<strong>de</strong><br />

sa carrière. L’absence <strong>de</strong> pierre conduit à recourir à d’autres matériaux comme <strong>la</strong> terre dans<br />

les marais, le bois et le torchis ou <strong>la</strong> brique sur le p<strong>la</strong>teau cauchois (Dujardin, 1998)<br />

La pierre à bâtir locale.<br />

Au cours du <strong>de</strong>uxième millénaire, un grand nombre <strong>de</strong> carrières <strong>de</strong> pierre d’appareil ont été<br />

ouvertes partout où ce<strong>la</strong> était possible. Dans ce cas, c’est toujours <strong>la</strong> géologie et le relief qui<br />

comman<strong>de</strong>nt. Progressivement, dans toute <strong>la</strong> Normandie, s’est mis en p<strong>la</strong>ce un réseau <strong>de</strong><br />

moyennes exploitations où interviennent <strong>de</strong> manière pérenne ou non <strong>de</strong>s spécialistes.<br />

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S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

D’après Dujardin (2000), il est possible <strong>de</strong> brosser un tableau schématique <strong>de</strong> l’évolution<br />

<strong>de</strong> ces carrières. Ainsi au X e et au XI e siècle, les ressources locales sont très mal connues. Les<br />

constructeurs <strong>de</strong>s églises rurales du Bec <strong>de</strong> Caux font venir et utilisent les tufs locaux,<br />

d’exploitation aisée. Dans <strong>la</strong> Campagne <strong>de</strong> Caen, <strong>la</strong> pierre d’appareil pour les églises romanes<br />

est peu utilisée, en faveur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quettes d’extraction aisée même dans <strong>de</strong>s localités où <strong>de</strong>s<br />

carrières sont exploitées à partir du XIII e siècle. Cependant, certaines églises romanes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

même région ont <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> bel appareil comme à Cintheaux (14); <strong>de</strong>ux hypothèses<br />

peuvent être émises :<br />

- les moyens financiers <strong>de</strong>s constructeurs étaient importants,<br />

- soit il y avait à proximité un centre carrier, un tel centre est en effet attesté à <strong>la</strong> fin<br />

du Moyen Age dans cette paroisse (Dujardin, 1993).<br />

A <strong>la</strong> même époque, on construit les petits châteaux sur motte en utilisant le bois, et ceci<br />

pour <strong>de</strong>ux raisons : d’une part, on dispose <strong>de</strong> main-d’œuvre paysanne locale susceptible <strong>de</strong><br />

fournir aisément ce matériau, d’autre part, on ignore les ressources locales existantes. On ne<br />

peut ni utiliser les ressources <strong>de</strong> carrières éloignées, ni faire appel à <strong>de</strong>s spécialistes dans un<br />

contexte d’urgence. A partir du XIII e siècle, on constate une amélioration dans <strong>la</strong><br />

connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre. Il semble qu’il y ait eu diffusion <strong>de</strong> nouvelles connaissances à <strong>la</strong><br />

fois géologiques et techniques. Ces progrès du savoir et les lentes améliorations que<br />

connaissent les techniques <strong>de</strong> forge expliquent <strong>la</strong> mise en exploitation <strong>de</strong>s grès haut-normands<br />

à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du XV e siècle et du granite bleu au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne en Basse-<br />

Normandie. Aux XVIII e et XIX e siècles, l’extraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre à bâtir connaît son apogée<br />

(Dujardin, 2000).<br />

Les appareils <strong>de</strong>s bâtiments.<br />

On trouve dans <strong>la</strong> littérature <strong>de</strong>s théories sur les appareils et en particulier sur les origines<br />

supposées romaines du petit appareil carré <strong>de</strong>s églises romanes. D’après Dujardin, dans le cas<br />

<strong>de</strong>s églises romanes, une re<strong>la</strong>tion directe entre le sous-sol et les appareils est observable. Là<br />

où <strong>la</strong> p<strong>la</strong>quette calcaire ou le schiste sont accessibles, se développe souvent l’opus spicatum.<br />

Ailleurs, le granite altéré est utilisé dans le petit appareil carré ou bien dans l’opus incertum,<br />

associé à d’autres roches comme les cornéennes. La présence <strong>de</strong> travertin se traduit par un<br />

appareil moyen régulier et il en est <strong>de</strong> même quand <strong>de</strong>s carrières <strong>de</strong> calcaire <strong>de</strong> qualité sont en<br />

activité dans les environs (Dujardin, 2000).<br />

L’économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre à bâtir dans le domaine rural.<br />

La pierre <strong>de</strong> blocage ou <strong>de</strong> moellonage provenait <strong>de</strong> petites carrières occasionnelles qui<br />

existaient en grand nombre et dont l’exploitation était plus ou moins contrôlée par leurs<br />

propriétaires. L’ouverture <strong>de</strong> trous occasionne <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> revenus en zone agricole ce qui<br />

pousse le « seigneur à être vigi<strong>la</strong>nt, à contrôler l’exploitation et à veiller à ce que les<br />

excavations soient bouchées pour être remises en culture ».<br />

De manière générale, l’exploitation <strong>de</strong> ces petites carrières et le commerce <strong>de</strong>s matériaux<br />

produits s’inscrivent dans une économie <strong>de</strong> troc qui n’a pas <strong>la</strong>issé <strong>de</strong> traces. Plusieurs<br />

exemples montrent que <strong>de</strong>s maçons contrô<strong>la</strong>ient parfois ces carrières exploitées<br />

occasionnellement. Parfois les pierres sont <strong>de</strong>s sous-produits d’une autre activité comme par<br />

exemple l’extraction <strong>de</strong> marne ou celle <strong>de</strong> l’argile. C’est ainsi qu’en 1490, Geoffroy Bonnet<br />

livre 1400 cailloux taillés à <strong>la</strong> tuilerie pour réparer <strong>de</strong>s dégâts causés par <strong>la</strong> mer à l’église du<br />

Chef <strong>de</strong> Caux (Lennier, 1867).<br />

108


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

A côté <strong>de</strong> ces exploitations approvisionnant une ou quelques paroisses en pierre <strong>de</strong> qualité<br />

très variable, existaient <strong>de</strong>s carrières produisant <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> meilleure qualité, <strong>de</strong>s produits<br />

finis ou semi-finis. Chacune <strong>de</strong>ssert une aire géographique d’un rayon <strong>de</strong> l’ordre d’une<br />

dizaine <strong>de</strong> kilomètres (Anonyme, 1870).<br />

La préfabrication.<br />

Pour diminuer les masses transportées, les carriers ont très tôt fourni <strong>de</strong>s produits finis ou<br />

semi-finis. Les petites églises romanes du Pays <strong>de</strong> Caux montrent un calibrage régulier <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pierre <strong>de</strong> Caen. D’après Dujardin, le problème <strong>de</strong> l’emploi d’éléments préfabriqués est loin<br />

d’être résolu. En effet dans les <strong>de</strong>meures seigneuriales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Renaissance du Cotentin, il note<br />

que les baies dont le style, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre et les proportions montrent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

ressemb<strong>la</strong>nces (Dujardin, 2000).<br />

Ainsi l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre dans <strong>la</strong> construction rurale norman<strong>de</strong> au cours du <strong>de</strong>uxième<br />

millénaire reste un vaste champ d’étu<strong>de</strong>. La construction en pierre en milieu rural diffère<br />

radicalement <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction en milieu urbain (Dujardin, 1998). Les villes sont <strong>de</strong>s centres<br />

<strong>de</strong> consommation souvent situés le long <strong>de</strong> voies navigables, aussi <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec <strong>de</strong>s<br />

centres carriers lointains ont-elles été établies au cours du Moyen Age, parfois dès l’époque<br />

antique. Même si quelques villes, comme Caen, sont aussi <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production, <strong>la</strong> pierre<br />

a généralement suivi <strong>de</strong>s chemins commerciaux divers où interviennent d’autres facteurs<br />

comme l’influence <strong>de</strong>s constructions ecclésiastiques et militaires ou <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong><br />

l’approvisionnement (Dujardin, 1993). Il apparaît qu’en milieu rural, l’économie<br />

d’autosubsistance fait qu’en général on cherche au plus près les pierres nécessaires à <strong>la</strong><br />

construction. Il est rare que leur qualité permette <strong>de</strong> tout réaliser. Il est donc nécessaire <strong>de</strong><br />

chercher <strong>la</strong> pierre <strong>de</strong> taille à l’extérieur du terroir ou en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée (B<strong>la</strong>nc et al.,<br />

1984). Presque partout, à partir du XV e siècle, les appareils <strong>de</strong>s églises s’améliorent,<br />

conséquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un réseau <strong>de</strong> carrières, <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong>s transports et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s connaissances techniques <strong>de</strong>s matériaux. En tout état <strong>de</strong> cause, pour aller<br />

plus loin dans <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> pierre, il serait nécessaire <strong>de</strong> multiplier les<br />

analyses géologiques pour approfondir ces observations. Il faudrait également multiplier les<br />

monographies locales en étudiant plus finement les matériaux lithiques mis en oeuvre et en<br />

tentant <strong>de</strong> déterminer systématiquement leur origine (Dujardin, 1998, 2000).<br />

Conclusion<br />

Ainsi <strong>de</strong> tout temps l'homme a utilisé <strong>la</strong> matière première issue du sol et du sous sol pour<br />

se nourrir, s'abriter, se défendre. L'utilisation <strong>de</strong>s ressources <strong>naturelles</strong> peut ainsi se rattacher à<br />

un contexte géologique apparemment figé mais aussi à un paysage en évolution naturelle et<br />

anthropique. En France tout particulièrement, les paysages portent <strong>la</strong> marque profon<strong>de</strong> d'une<br />

interaction avec l'activité humaine <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions le plus souvent fixées <strong>de</strong> longue date par<br />

l'attrait <strong>de</strong>s conditions <strong>naturelles</strong> et par l'agriculture : c'est <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> terroir. La Normandie,<br />

dans sa diversité géologique, est l'un <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> ces terroirs français. Cette symbiose<br />

entre paysage géologique et popu<strong>la</strong>tions humaines, héritée d'un long passé <strong>de</strong> gestation, prend<br />

<strong>la</strong> dimension d'un véritable patrimoine national. L'occupation <strong>de</strong> <strong>la</strong> province norman<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />

<strong>la</strong> Préhistoire a sculpté ses paysages, ajoutant ainsi l'empreinte humaine à celle <strong>de</strong> l'histoire<br />

purement géologique.<br />

109


S.E.S.N.E Bulletin <strong>2009</strong><br />

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111


Le mot du prési<strong>de</strong>nt .................................................................................................................... 3<br />

M. Laronche et J. Mary<br />

Les milieux floristiques <strong>de</strong> Haute-Normandie ........................................................................... 5<br />

François Julien<br />

Synthèse <strong>de</strong>s sorties mycologiques année <strong>2009</strong> ...................................................................... 31<br />

Patrice Stallin<br />

Captures intéressantes en Calvados .......................................................................................... 38<br />

Patrice Stallin<br />

Prospection entomologique dans <strong>la</strong> réserve biologique domaniale du bois du gouffre ........... 42<br />

Patrice Stallin<br />

Le Vallon du Vivier prés <strong>de</strong> Tancarville (76) : Sortie pluridisciplinaire SESNE du 22 juin<br />

2008 .......................................................................................................................................... 45<br />

Patrice Stallin<br />

Techniques entomologiques : les insectes aquatiques .............................................................. 50<br />

Patrice Stallin<br />

Réactualisation <strong>de</strong>s catalogues <strong>de</strong> Coléoptères aquatiques du Calvados, <strong>de</strong> l’Eure et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Seine Maritime. ........................................................................................................................ 54<br />

Jérôme Tabouelle<br />

Géologie et paléontologie <strong>de</strong> Saint-Pierre-les-Elbeuf .............................................................. 68<br />

Jérôme Tabouelle<br />

Bref historique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s mésozoïques et cénozoïques dans le Cotentin ............................... 76<br />

Jérôme Tabouelle<br />

Le milieu souterrain normand .................................................................................................. 82<br />

Jérôme Tabouelle<br />

Exemples <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions entre une popu<strong>la</strong>tion locale et son patrimoine géologique ................... 94<br />

Imprimé avec l’appui financier <strong>de</strong> <strong>la</strong> D.R.E.A.L par l’imprimerie Gabel.<br />

Prix <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication : 20 euros.

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