Marlène Jobert qui a choisi de se retirer dans le pays d’Auge a reçu la Légion d’Honneur le mardi 17 octobre 2023, au palais de l’Élysée. Le président de la République décorait ce jour-là huit grands destins de la vie culturelle et intellectuelle parmi lesquels figurait aussi le Trouvillais Pierre-Antoine Capton.
Un premier succès à 20 ans
Née en Algérie, Marlène Jobert arrive en France à l’âge de 10 ans. Elle découvre le théâtre à Verrey-sous-Drée (Côte-d’Or). Un art qui devient un refuge « face aux rigueurs éducatives de votre père Charles, aux côtés de votre mère Eliane, dont l’amour tout à la fois profond et distant est teinté de la pudeur d’alors » a rappelé le président de la République au début de la cérémonie.
Son premier succès, Marlène Jobert le connaît à seulement 20 ans, au théâtre parisien du Gymnase où elle triomphe en donnant la réplique à Yves Montand dans la pièce de Herb Gardner Des clowns par milliers.
D’Alger la blanche, aux planches, vous passez alors à la toile blanche.
Jean-Luc Godard lui offre son premier rôle, en 1966, dans Masculin/Féminin, avec Jean-Pierre Léaud et Chantal Goya, comme le rappelle le président de la République avant de décorer Marlène Jobert.
« En 67, vous connaissez votre premier suffrage populaire : Alexandre le Bienheureux, d’Yves Robert, avec Philippe Noiret. L’année suivante, vous crevez l’écran, de nouveau, sur tous les registres. »
Emmanuel Macron égrène les succès de la carrière de l’actrice qui ont fait d’elle une star. « Côté comédie, Audiard vous offre d’incarner Rita, dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ; côté tragédie, Guy Casaril, dans L’Astragale, vous donne le rôle d’Anne.
Au tournant des années 70, les tournages s’enchaînent avec les plus grands ; vous incarnez Mélie, dans Le Passager de la pluie, avec Charles Bronson, qui vous épuisera à vous faire tourner chaque scène deux fois, en anglais, puis en français, avec son inimitable accent américain.
Dans Dernier domicile connu, toujours en 70, vous êtes Jeanne, aux côtés de Lino Ventura. En 1971, vous remontez les siècles, à l’aurore de la République dans Les Mariés de l’an II avec Jean-Paul Belmondo. »
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Un chemin en suivant ses propres caps
Le président évoque ensuite les nombreux talents de la récipiendaire : « Mais, chère Marlène Jobert, parmi ces gloires nationales avec qui vous foulez les tapis rouges, vous vous frayez un chemin à part, en suivant vos propres caps. Pas à pas, vous vous faites ainsi plus rare au cinéma, pour mieux déployer, partout ailleurs, vos multiples talents ; ceux d’entrepreneuse, ou de chanteuse ; ceux d’épouse et de mère aussi, avec votre mari Walter Green. »
Et ses choix : « Vous vous découvrez alors à la fois mère et, à mesure que vos jumelles Joy et Eva Green grandissent, conteuse. Après les salles de ciné, votre voix enchanteresse, votre plume affûtée, font de vous une véritable icône des cours de récré, une marraine fée. »
Aujourd’hui, six écoles, aux quatre coins de la France, portent le nom de l’actrice « Il s’agit, pour vous, ex æquo avec votre César d’honneur, de la plus belle des reconnaissances » reconnaît Emmanuel Macron avant de conclure : « Vous avez ému, émerveillé, instruit par vos talents d’actrice, de productrice, de chanteuse, de conteuse, des générations entières de cinéphiles et d’enfants, de 9 à 99 ans. »
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