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Danger, éradication, protection...Tout ce qu'il faut savoir sur les chenilles processionnaires

Les chenilles processionnaires peuvent être dangereuses.

Les chenilles processionnaires peuvent être dangereuses. - Xavier Leoty - AFP

Les chenilles processionnaires proliférent chaque année sur le territoire français. Elles sont assez urticantes pour l'être humain mais aussi pour les animaux, il convient donc de savoir les repérer pour s'en protéger.

Des nuisibles dont on se passerait bien. Les chenilles processionnaires, petits insectes poilus, envahissent chaque année les chênes et les pins. Leur prolifération est largement accentuée par le réchauffement climatique, qui les poussent à se manifester de plus en plus tôt dans l'année.

Qu'est-ce qu'une chenille processionnaire? Ces larves sont-elles dangereuses? Comment s'en protéger? RMC Conso fait le point.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire?

Cette insecte rampant a été classé dans la catégorie des nuisibles par un décret publié dans le Journal Officiel le 25 avril 2022. Il en existe deux types: les chenilles processionnaires du pin et celles du chêne. Cette espèce de lépidoptères prolifère dans les arbres du même nom, et les animaux se transforment en papillon une fois adulte.

Ces chenilles, pouvant atteindre jusqu’à 40 millimètres de long, tissent des nids de soie dans l’arbre occupé et en sortent la nuit pour en consommer les feuilles. À son dernier stade de transformation, la processionnaire du pin descend le long du tronc pour s’enfouir dans le sol et se transformer ainsi en chrysalide. Celle du chêne, quant à elle, reste dans son nid pour ces dernières étapes.

Elles sont baptisées "processionnaires" en raison de leur mode de déplacement: elles se déplacent en file indienne pouvant s'étendre sur plusieurs mètres.

Ces insectes sont-ils dangereux pour l'être humain?

Les poils urticants, à peine visibles à l'œil nu, présents sur le dos de ces insectes, deviennent en réalité des petits harpons de 0.2 millimètre projetés lorsque les chenilles se sentent menacées. Lorsqu'ils se brisent, ils libèrent une protéine irritante baptisée "thaumetopoéine".

Cette molécule peut provoquer de graves allergies, des boutons, des blessures oculaires, des conjonctivites, ou encore des troubles respiratoires chez les personnes les plus sensibles. Les animaux domestiques, en particulier les chiens et les chevaux, sont également menacés par ces insectes.

Selon un rapport publié par l'Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) en juin 2020, la majorité des cas (96.3%) exposés aux poils des chenilles processionnaires ont développé des problématiques de "gravité faible". Dans 0.2% des cas, les spécialistes ont observé des maux de "gravité forte".

Comment se protéger des chenilles processionnaires?

Le premier des réflexes à adopter est de vous en éloigner dès lors que vous en apercevez une. Car il existe un risque d’être atteint par leurs propriétés urticantes, même en l’absence de contact direct.

Un communiqué, publié par l'Agence régionale de santé du Grand Est le 9 janvier dernier, recommande d'éviter les endroits potentiellement infestés, de porter des vêtements couvrants lors de promenades en forêt ou en campagne, de ne pas faire sécher son linge en extérieur et de bien laver ses fruits et légumes avant de les consommer.

Si votre jardin est infesté, contactez des professionnels et ne tentez surtout pas de déloger les nids. Le spécialiste peut, par exemple, procéder à l'installation d'un collier en forme de gouttière autour du tronc. Cet outil permet de renvoyer les chenilles vers un sac fermé où elles seront piégées.

Plusieurs autres solutions, comme l'installation d'un nichoir à mésanges ou la pulvérisation de biotoxines, peuvent être proposées par le professionnel.

Que faire si j'ai été exposé?

En cas de suspicion de piqûre, l'Agence Régionale de Santé du Grand Est recommande de rincer abondamment la peau à l'eau et au savon, avant de laver les vêtements à température élevée en les manipulant avec des gants.

Il est également possible de "se servir de ruban adhésif pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d'une épilation", explique l'autorité sur son site.

Si vous ressentez des symptômes au niveau de vos yeux ou de voies respiratoires, tournez-vous vers un cabinet médical. "N’appelez le 15 ou consultez un service d’urgences uniquement en cas d’apparition de signes graves tels des vomissements, un malaise, des vertiges, des difficultés à déglutir, des difficultés respiratoires ou une atteinte sévère des yeux", insiste l'ARS.

Sabrine Mimouni