Le craintif rat musqué

Un beau rat musqué se reflétant dans l'eau dans le parc national de Grand Teton, aux États-Unis. ©AdobeStock

On confond souvent le rat musqué et le castor en raison du fait qu’ils partagent le même habitat et sont tous deux semi-aquatiques. Pesant moins de 1,5 kg, le rat musqué (Ondatra zibethicus) est beaucoup plus petit que le castor dont le poids varie entre 16 et 32 kg. La queue de ces deux rongeurs est couverte d’écailles, mais celle du rat musqué est longue, effilée et légèrement aplatie sur le plan vertical alors que celle du castor est plus large et aplatie horizontalement.

Contrairement au castor, les pattes arrière du rat musqué ne sont pas palmées. En fait le rat musqué est un gros mulot adapté à la vie aquatique. Voilà qui est plus clair. Du moins, je l’espère.

Dans les zones marécageuses des cours d’eau et des lacs, le rat musqué se nourrit de plantes aquatiques, notamment les potamots et les quenouilles. En limitant la prolifération de ces plantes, le rongeur favorise la présence de la sauvagine. En région agricole, il se plaît dans les canaux d’irrigation et se déplace sur la terre ferme pour ronger quelques plantations. Là où la végétation est plus rare, il peut déguster des petits poissons, des grenouilles ou des myes.

On voit parfois sur le bord des étangs des accumulations de coquilles vides résultats de ses festins. Le rat musqué loge en toutes saisons dans un terrier creusé dans la berge d’un cours d’eau. À l’approche de l’hiver, il creuse des canaux et construit des huttes de végétation d’environ un mètre de hauteur appuyées sur une plateforme de boue. Une fois l’eau de l’étang gelée, ces huttes lui servent de relais dans ses périples sous la glace.

Il se déplace en godillant de la queue et en pagayant de ses pattes arrière et peut rester sous l’eau près de 15 minutes sans respirer et ronger à son aise les plantes immergées. Principal prédateur du rat musqué, l’être humain piège ce rongeur pour la qualité de sa fourrure. Mais la chair de ce prolifique animal est également appréciée par une foule de prédateurs ailés ou à quatre pattes. Pas étonnant qu’il soit aussi craintif et plonge au moindre danger.

 

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Jacques Prescott

 

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Jacques Prescott est biologiste, professeur associé à la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi. Spécialiste de la biodiversité et du développement durable, il est l’auteur de nombreux livres et articles sur la faune et la conservation de la nature. Il nous fait l’honneur de rejoindre notre équipe de collaborateurs et signera chaque mois une chronique intitulée Faune et flore. / Jacques Prescott is a biologist, associate professor with the Chair in Eco-Counselling of the Université du Québec à Chicoutimi. A specialist in biodiversity and sustainable development, he is the author of numerous books and articles about wildlife and nature conservation. He has honoured us by joining our team of contributors and will write a monthly column entitled Wildlife and Habitat.

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