Des bus du TEC Charleroi vont rouler à l’hydrogène

Une station de production et de distribution d’hydrogène à partir d’électricité produite en région wallonne va voir le jour dans l’arrondissement de Charleroi. Elle visera à alimenter une flotte de bus du Transport En Commun (TEC) Charleroi. 

L’objectif est de faire de l’électrolyse d’eau avec la production électrique issue de l’unité de production énergétique de Tibi à Charleroi. Cet hydrogène servira à alimenter dix bus du dépôt de Jumet qui seront cofinancés par l’Europe via le projet JIVE (Joint Initiative for hydrogen Vehicles across Europe ou en français, Initiative commune pour les véhicules à hydrogène en Europe).

L’utilisation sur le site de Jumet de cet hydrogène permettra une valorisation locale de l’énergie sans recourir à des infrastructures de transport lourdes (électriques ou hydrogénoduc).

Le projet retenu par le Ministre wallon de l'Énergie, Philippe Henry (Écolo), se prénomme ‘Waste-to-Wheels’. Il est porté par le groupe énergétique français Engie, en collaboration avec l’Intercommunale de gestion intégrée des déchets dans la région de Charleroi (TIBI), le groupe français de la gestion de l’eau et des déchets, Suez ainsi qu’avec la filiale commune entre Suez et la Société Régionale d’Investissement de Wallonie (SRIW), Sotradia.

Engie et Sotradia formeront une société commune à responsabilité limitée, dont le capital sera détenu à 50% par Engie et 50% par Sotradia afin d’investir et exploiter l’installation d’électrolyse, le dispositif de transport de l’hydrogène, et la pompe d’alimentation des bus.

TIBI accueillera l’électrolyseur sur le site de son UVE (Unité de Valorisation Energétique), et lui fournira la part d’électricité considérée comme renouvelable.

Par ailleurs, le Gouvernement de Wallonie octroiera une aide double composée:

• d’un prêt de 2 millions d’euros accordé à Engie inscrit dans la programmation du Fonds Kyoto pour l’année 2020,

• d’une subvention d’un montant maximal de 2,7 millions d’euros dont 540.000 euros couvriront les deux premières années d’opération du projet.

Engie a également pu négocier une intégration de la Wallonie au sein du projet européen JIVE. L’objectif global de JIVE est de faire progresser la commercialisation des bus à pile à combustible d’hydrogène par le déploiement à grande échelle de véhicules et d’infrastructures et ce pour qu’ils deviennent commercialement viables. Il s’agit en effet de doubler le nombre d’autobus de ce type en Europe et de réduire les coûts de cette technologie de 30%.

Cet engagement couvrira l’accueil par l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW) de la station de rechargement en hydrogène à son dépôt de Jumet et la mise aux normes de l’atelier de maintenance.

“De par sa capacité et sa facilité de stockage, l’hydrogène s’est profilé ces dernières années comme un des éléments qui permettront la transition énergétique et une meilleure intégration des énergies renouvelables dans différents secteurs d’activités” indique le communiqué de presse du ministre compétent en la matière.

“Les bus électriques à hydrogène peuvent en effet fonctionner avec de l’hydrogène ‘vert’ ou ‘décarboné’, surtout quand il est produit par l’électrolyse de l’eau. Par rapport à un véhicule diesel, ils offrent une solution zéro émission (ni dioxyde de carbone, ni particules polluantes). Ils ont, par ailleurs, un temps de recharge rapide (entre 5 et 10 minutes) et une autonomie d’au moins 300 kilomètres.”

Néanmoins, cette option comporte également quelques inconvénients. Le prix élevé et le faible taux de rendement de la pile à combustible en est un. Le stockage de l’hydrogène qui est volatile et inflammable en est un autre. Sans compter que l’extraction de l’hydrogène est très gourmand en énergie et produit de grandes quantités de gaz à effet de serre.

Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.