Le 24 février dernier, Benoît Magimel a reçu le César du Meilleur acteur pour son rôle dans Pacifiction. Tourment sur les îles, réalisé par Albert Serra. Une consécration pour l’acteur qui évolue sur les plateaux de tournage et face à la caméra depuis son plus jeune âge. Il accorde une interview à Paris Match et s’ouvre sur quelques aspects de son métier, notamment, les changements d’apparences qu’impliquent certains rôles.
Camper un personnage nécessite de faire corps avec lui. Ainsi, il n’est pas rare qu’il doive prendre du poids ou au contraire en perdre sur un temps parfois restreint. Benoît Magimel explique : « "Pour De son vivant", j’ai fait trois régimes parce que le film s’est arrêté deux fois (une fois suite à un AVC de Catherine Deneuve, une autre à cause de la pandémie de Covid). Je devais perdre 20 kilos à chaque reprise ». Son organisme est soumis à rude épreuve et cela n’est pas sans conséquence, il souligne : « Mon corps en garde quelques séquelles, car ces écarts de poids, à 45 ans, sont néfastes. Mais c’était nécessaire pour la crédibilité du personnage ».
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L'art du déguisement
Via ces métamorphoses, Benoît Magimel « essaie de faire oublier [sa]tête ». Il précise : « Je veux me fondre dans le personnage. Ce qui me plaît, c’est l’art du déguisement. C’est un plaisir de môme ». De nombreuses choses passent par l’enveloppe corporelle. Ces variations de poids donnent aussi du caractère au personnage qu’il incarne : « Quand je joue un collaborationniste dans "La douleur", je prends du poids parce que le mec, alors que la France occupée est en pleine récession, bouffe plus qu'à sa faim ».
Benoît Magimel se souvient néanmoins que le temps et l’expérience sont essentiels pour arriver à de telles prouesses : « A la base, je suis sec, longiligne. Je me rappelle avoir refusé le rôle de Jacques Mesrine parce que, malgré un régime protéiné, je n'arrivais pas à prendre de masse ni à avoir une voix assez grave - le poids influant sur les cordes vocales. C'était trop tôt pour moi. On ne peut pas tout jouer à n'importe quel moment. Il faut l’accepter ».
Enfin, l’acteur de 45 ans souligne : « Il ne faut pas oublier de travailler le ventre. Tout n’est pas que dans l’art de l’apparence. Il faut bosser l’intériorité. Mais ça se fait inconsciemment ».
