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On reparle des chenilles processionnaires

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On en reparle souvent, car les chenilles processionnaires du pin plus particulièrement sont non seulement des parasites gênants pour certains conifères, mais aussi dangereux pour les humains et certains animaux domestiques.

Nid de chenilles processionnaires du pin
Nid de chenilles processionnaires du pin - Jacques Ginet

Pourquoi reparle-t-on en hiver uniquement de la processionnaire du pin ?

Il existe en Europes deux espèces de chenilles processionnaires :

  • Celle du pin, Thaumetopoea pityocampa, qui hiverne dans des nids soyeux au bout des branches de pins, de cèdres de l’Himalaya ou plus rarement des sapins.
  • La chenille processionnaire du chêne Thaumetopoea processionae, qui ont un cycle décalé de 6 mois environ par rapport à la processionnaire du pin.

La processionnaire du pin

Les adultes volent et pondent en été, mais ce sont les chenilles qui sont dangereuses quand elles migrent en longues processions pour aller s’enterrer afin de se transformer en papillons. Elles sont pourvues de poils urticants, appelés miroirs, qu’elles projettent en cas de danger. Ces poils peuvent subsister dans l’environnement et rester urticants pendant plusieurs années.
Il est donc nécessaire et même indispensable d’empêcher ces larves d’arriver au sol.
Il y a plusieurs méthodes de lutte :

  • Les traitement sur les jeunes chenilles avec du Bacille de Thuringe, parfois difficile à effectuer sur des grands arbres, à faire début septembre. Bien géré, ce type de lutte peut montrer une bonne efficacité au bout de deux à trois ans de pratique (80% ou plus)
  • L’échenillage qui consiste à couper les pointes de des branches qui portent des nids au cours de l’hiver. Il est conseillé de faire cette opération par temps froid et humide afin qu’un maximum de chenilles soit dans les nids mais cette opération n’est pas aisée voire même dangereuse pour les arboristes. C'est aussi une opération qui abîme les arbres.
  • Les pièges de descente (Ecopièges) qui, s’ils sont bien positionnés récupèrent près de 100% des insectes. Ces pièges doivent être installés sur les tronc en hiver avant que commence la grande migration des chenilles. C’est le type de piège le plus intéressant pour des arbres isolés ou en petits bosquets, surtout en zone urbaine.
  • Les pièges à phéromones. Ces pièges attirent et capturent des mâles de ces papillons qui, ainsi ne vont pas pouvoir féconder les femelles. Ce type de piégeage n’est pas efficace à plus de 50%. Il est intéressant en forêt pour limiter l’importance des attaques mais très insuffisants en agglomération. A noter que l’efficacité augmente au fil des ans. Mais ils nécessitent l’emploi et le renouvellement au moins une fois par saison des capsules de phéromones, encore coûteuses actuellement, ce qui rend cette lutte assez coûteuse par rapport à son rendement.
Ecopiège installé sur un tronc de pin
Ecopiège installé sur un tronc de pin - La Mésange Verte

Processionnaires du chêne :

Les adultes, qui hivernent aussi dans le sol, sortent et volent au printemps. Les chenilles se développent au cours du printemps et de l’été et vont s’enterrer en automne. Les chenilles s’abritent aussi dans des nids qui sont en général construit le long des troncs et des grosses branches, au niveau de fourches, au cours de l’été. En matière de lutte, à part les dates qui doivent être adaptées à l’espèce, ils sont à peu près les mêmes que pour celle du chêne. En plus il est possible de détruire ces nids en été avec un fort jet d’eau (lance à incendie) car on ne peut pas couper les grosses branches. Attention, les miroirs de cette espèce peu se conserver jusqu’à 5 ou 7 qans dans la litière des forêts.

Pour notre région, c’est la processionnaire du pin qui pose le plus de problèmes.
De plus un arrêt ministériel impose de lutter contre ce parasite.

Les ennemis naturels des chenilles processionnaires

Les chenilles processionnaires sont des insectes que l’on appelle invasifs, c’est-à-dire qu’ils sont arrivés depuis trop peu de temps sur un territoire pour y avoir des ennemis naturels capables de contrôler leur développement. Toutefois certains organismes commencent déjà à parasiter ou prédater ces deux espèces :

  • Quelques espèce de champignons entomophages qui ont très peu d’action sur les chenilles ou les papillons en milieu naturel.
  • Une bactérie du sol, le bacille de Thuringe, Bacillus thuringiensis, mais la plupart des espèces de lépidoptères ont déjà développé des modes de défense contre cette bactérie, et c’est heureux, car il n’y aurait plus beaucoup de papillons dans nos régions. C’est pour cela que les laboratoires élèvent des souches spécifiques de ce microorganisme et qu’en fait nous ne traitons pas avec la bactérie, ce qui serait dangereux pour la biodiversité, mais avec un cristal qu’elle sécrète et qui a une très faible rémanence, trois à 5 jours environ suivant l’intensité lumineuse.
  • L’engoulevent, Caprimulgus europaeus, un oiseau migrateur très farouche qui niche au sol en forêt et qui chasse des insectes au crépuscule, au moment où les papillons de processionnaires volent. Mais cet auxiliaire ne sévit qu’en zone particulière, loin des villes. On ne peut pas compter sur lui pour contrôler ces parasites.
  • Les microchiroptères ou chauves-souris qui se nourrissent d’insectes nocturnes peuvent être de bons auxiliaires mais sont rarement suffisamment présentes en agglomération.
  • La chouette chevêche d’Athéna, Athene noctua, qui est la seule chouette se nourrissant d’insecte chez nous. Mais les papillons nocturnes ne sont pas leur mets préféré. De plus chouettes et chiroptères ne font pas bon ménage, la première pouvant se nourrit des deuxièmes.
  • Les mésanges. On voit parfois des mésanges attaquer et vider des nids de chenilles. Ce sont des oiseaux voraces, mais pas suffisamment nombreux pour contrôler les pullulations de ces lépidoptères.
Mésange charbonnière
Mésange charbonnière - Jacques Ginet

Il n’y a donc pas, en France, actuellement d’ennemis suffisamment efficace pour contrôler efficacement les proliférations de chenilles processionnaires.

Posez toutes vos questions au cours de l’émission jardinage le dimanche matin sur France bleu Isère de 9 heures à 10 heures en appelant au 04 76 46 45 45.

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