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Jardinage au naturel

La destruction de la chenille processionnaire

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Particulièrement nuisible car dangereuse pour les arbres comme pour l’homme ou les animaux, la chenille processionnaire fait l’objet d’une lutte opiniâtre en vue de sa destruction. Se déployant toujours plus dans les départements français, elle y fait des dégâts importants dans les rangs des résineux. Les chiens sont légion a avoir malencontreusement rencontré une processionnaire, ou quelques-uns de ses poils terriblement urticants. Tout comme les chevaux d’ailleurs, et également les êtres humains. C’est pourquoi sa destruction est absolument nécessaire, voire obligatoire et réglementée dans certains secteurs. Échenillage, pulvérisation de bactéries, installation de nids de mésanges, les solutions sont heureusement nombreuses, bien que pas suffisantes pour le moment pour une destruction complète de la chenille processionnaire du pin.

nid de chenilles processionnaires

Les dangers de la chenille processionnaire

C’est un papillon nocturne qui est la forme adulte de la chenille processionnaire. De couleur grise, 35 à 40 mm d’envergure, il prend son envol en été. La femelle pond ses œufs à la base des aiguilles de pin, son hôte de prédilection, dont les larves se nourriront tout au long de leur croissance. Celles-ci naissent vers le mois de septembre et vivent sur et de l’arbre jusqu’à l’hiver. Alors au 4e stade, elles tissent un nid d’hiver qu’elles quitteront au printemps pour aller s’enterrer dans le sol afin d’accomplir leur transformation. Elles sortiront de leur nid entre la fin de l’hiver et le milieu du printemps en longues files. Très reconnaissables, elles affichent un corps noir orné de touffes de poils bruns roux et de longs poils blancs. Ces chenilles représentent un danger à la fois pour les résineux qu’elles occupent et pour les êtres vivants avec qui elles entrent en contact :

  • Pour les arbres : les larves se nourrissent des aiguilles jusqu’à défolier complètement leur hôte. Plusieurs années à ce régime affaiblissent celui-ci et peuvent le tuer.

  • Pour les êtres vivants : à partir de leur 3e stade, les chenilles développent des plages de micro-poils urticants sur chaque segment dorsal. Une seule chenille peut porter 1 million de ces poils. Extrêmement petits et fins, ils sont projetés dans l’air en cas de danger. Ils peuvent se ficher dans l’épiderme de l’ennemi, ou bien être inhalés ou encore ingérés. Ils peuvent également rester sur le sol ou dans les nids, actifs pendant des années. Ils contiennent une toxine, la thaumétopoéïne, qui peut provoquer de graves réactions allergiques : réactions voire lésions cutanées, troubles respiratoires, troubles de la coagulation, lésions des muqueuses, œdèmes, chocs anaphylactiques... Les chiens, les chevaux (et autres herbivores) et les êtres humains sont des victimes fréquentes de cette chenille.

Comment détruire son nid ?

La destruction du nid des chenilles processionnaires va permettre d’éliminer un risque important dû aux poils urticants qui restent présents dans ce nid même après le départ des chenilles. Cela permet également d’éviter les dangereuses processions, si l’échenillage a lieu avant la période des processions. Cela consiste à ôter manuellement le nid. Il est très recommandé de faire appel à un professionnel qui dispose du matériel et de l’équipement adéquat. De plus, les nids sont souvent situés haut sur l’arbre, et à la dispersion des poils s’ajoute le risque d’accident. Les professionnels vont agir soit avec une perche dotée de cisailles, un échenilloir, qui lui permet de couper le nid, soit en grimpant pour élaguer les branches occupées. Une nacelle peut être utilisée lorsque les nids sont très hauts. L’échenillage se réalise généralement durant l’hiver, jusqu’au début du printemps. Le tarif moyen de destruction d’un nid de chenilles processionnaires se situe aux alentours de 10€ le nid (prix dégressif en fonction de la quantité de nids), avec souvent un forfait pour la mise en œuvre. Le professionnel peut également appliquer un tarif horaire plutôt qu’un tarif par nid. Si votre demande concerne la pose d’éco pièges, comptez un peu plus cher par arbre que le prix du piège en lui-même. Le prix pour le traitement d’un arbre est très variable.

Si le nid est situé assez bas et/ou que vous disposiez du bon matériel :

  • Vous pouvez agir dès le mois d’août septembre, une fois que les œufs ont éclos. Les chenilles tissent des nids temporaires, moins visibles que les nids d’hiver mais quand même repérables. Elles sortent souvent la nuit, et les plages urticantes ne sont formées qu’au 3e stade.

  • Protégez-vous au maximum d’un contact avec les micro-poils urticants des chenilles : masque facial qui protège entièrement le visage, gants et bottes en caoutchouc, vêtement jetable qui protège l’ensemble du corps et qui peut se fermer hermétiquement (il est possible d’utiliser du ruban adhésif).

  • Une fois l’échenillage terminé, il est important de bien se rincer avant d‘ôter les vêtements.

Astuce : agissez par temps de pluie, celle-ci va éviter la dispersion des poils.

La processionnaire et la réglementation

Il n’y a pas, au niveau national, de réglementation en ce qui concerne la chenille processionnaire. Par contre il en existe au niveau des communes ou des départements, notamment dans les secteurs les plus touchés. La destruction des nids de chenilles processionnaires peut être rendue obligatoire par un arrêté préfectoral ou municipal. Lorsque c’est le cas, l’obligation concerne les nids d’hiver, qui doivent être détruits avant une date précise (qui diffère selon les régions) et les cocons temporaires, qui doivent être traités, au cours des premiers stades de croissance de la chenille.


La destruction de la chenille processionnaire 

Un traitement biologique

C’est une bactérie, le bacille de Thuringe, qui est le traitement le plus utilisé pour détruire la chenille processionnaire du pin (entre autres, le Bt est en effet un traitement spécifique pour les larves de lépidoptères). Cette bactérie est ingérée par la chenille et libère dans l’organisme de celle-ci une toxine qui va l’empêcher de s’alimenter. La larve mourra en quelques jours.


traitement biologique

Les pièges

Deux types de pièges peuvent être employés pour détruire la processionnaire du pin :

  • Les pièges à phéromones attirent les mâles pour les capturer, réduisant le nombre de fécondations. Ils se posent un peu avant l’été, pour être en place lors du vol des papillons.

  • Les Éco Pièges capturent les chenilles lorsqu’elles processionnent vers le sol, au cours du printemps. Ce sont des gouttières qui entourent l’arbre, percées d’un trou tubé qui amène les chenilles dans un sac. Une fois le sac plein, il devra être incinéré.


piège

La destruction des chrysalides

Un mois après la procession, les chenilles sont inertes dans le sol, transformées en chrysalides. C’est un bon moment pour les récupérer sans se faire “asperger” de poils urticants. Une fois déterrées, les nymphes seront brûlées. Il est par contre indispensable de se protéger des poils que les chenilles ont laissé durant leur procession : arrosez copieusement le sol, restez dos au vent et protégez votre visage et votre corps en portant masque et vêtements adaptés.


Les mésanges

Les charbonnières notamment sont de féroces prédateurs de chenilles. Installez-leur des nichoirs afin qu’elles s’installent dans votre jardin. Lorsque leurs petits sont nés, elles ont besoin de beaucoup de nourriture et le nid de chenilles peut y passer tout entier. Les larves de processionnaires sont également une bonne source de nourriture durant l’hiver.


Et la processionnaire du chêne ?

La processionnaire du chêne est une autre chenille urticante du genre Thaumetopoea. Comme l’indique son nom, cette chenille choisit les chênes comme hôte. Elle est assez commune en France. Le vol et la reproduction de papillon ont lieu durant l’été. Les femelles déposent ensuite leurs œufs sur de fins rameaux de chênes. Les œufs éclosent au printemps suivant, donnant naissance à des chenilles qui traverseront 6 stades de développement pour devenir adultes. Les chenilles du 1er stade naissent avant le débourrement. Elles resteront sans manger jusqu’à ce que les feuilles apparaissent puis profiteront de jeunes feuilles très tendres pour se nourrir. Comme leurs cousines, elles tissent des nids temporaires pour les abriter durant la journée. Par contre, contrairement à leurs cousines, elles ne quittent pas leur hôte pour faire leur nymphose, elles y construisent un épais nid final qui les protégera durant leur nymphose, qu’elles tissent au début de l’été. Ce nid, installé sur le tronc et les branches maîtresses, peut être de taille très importante, jusqu’à 1 m de long. La nymphose dure entre 30 et 40 jours. Les nids de la processionnaire du chêne sont détruits par brûlage ou bien aspirés. Ils sont ensuite incinérés.


La destruction des œufs

Les femelles processionnaires sont réputées pour ne pas être capables de voler très haut, les œufs vont donc être pondus sur les branches les plus basses. Surveillez celles de vos résineux durant tout l’été. Les œufs sont recouverts par des écailles nacrées brunes ou blondes qui forment comme un manchon autour des aiguilles. Le manchon est petit, environ 3 cm. Coupez les rameaux occupés et brûlez-les. En prévention, vous pouvez tailler toutes les branches basses de vos pins, afin que les femelles ne puissent accéder aux branches, trop hautes pour elles.

Conclusion

La chenille processionnaire fait partie des insectes les plus nuisibles, encore plus pour l’effet extrêmement urticants des poils qui constituent son moyen de défense que pour les dégâts qu’elle peut commettre sur les pins. Ceux-ci se trouvent en effet très touchés lorsque les colonies sont nombreuses. Mais, le danger représenté par cette chenille concerne plus particulièrement les mammifères. Pour éviter les atteintes allergiques importantes aux hommes, chiens, chevaux, qui peuvent, dans certains cas, altérer le pronostic vital, la destruction de la chenille processionnaire est un but évident. Pour ce faire, tous les moyens existants sont à exploiter.