Les chenilles processionnaires du chêne sont de retour
- Publié le 22-07-2019 à 08h08
- Mis à jour le 22-07-2019 à 19h36
Invasion Les villes et communes ont été prévenues par la Région wallonne de leur arrivée chez nous.Attention ! Les chenilles processionnaires du chêne arrivent. Pire, dans quelques régions de Wallonie et en province de Liège, elles sont déjà là.
Épargnée jusqu’ici, la Wallonie fait face cette année à une invasion préoccupante. De nombreux nids ont déjà été observés sur plusieurs zones de notre région.
D’ailleurs, à la demande du Département Nature et Forêt et de l’Observatoire wallon de la Santé des Forêts du SPW, les communes ont été averties et sensibilisées sur les actions à mener en cas d’invasion.
C’est que, mine de rien, ces bestioles sont particulièrement dérangeantes. Outre les dégâts qu’elles engendrent sur les arbres (défoliation), ces chenilles constituent surtout une réelle menace pour la santé publique.
Chaque chenille est en effet munie de milliers de minuscules poils urticants facilement dispersés par le vent. D’ailleurs, lorsque ces chenilles sont présentes en quantité, elles peuvent donner lieu à des interdictions de circuler dans des forêts, des parcs ou encore des campings. Signalons toutefois que nous n’en sommes pas (encore) là.
Mais, si aucune action n’est menée, l’insecte colonisera progressivement et irrémédiablement notre région. La lutte contre la processionnaire ne permettra alors plus d’éliminer l’insecte de l’environnement.
Les actions auront pour principal objectif d’éliminer les nids situés à proximité des zones sensibles. Dans les cas les plus graves, la fermeture des forêts, d’exploitations forestières avec des équipements spéciaux tels que des combinaisons ou des cabines d’engins pressurisées devra être envisagée.
Mais un conseil s’impose : n’essayez en aucun cas d’éliminer vous-même les chenilles processionnaires.
La lutte contre les processionnaires est une affaire de professionnels (pompiers, protection civile ou prestataires spécialisés). Leurs poils urticants possèdent un très fort pouvoir allergène. L’utilisation des insecticides ou des nettoyeurs haute pression peuvent éparpiller ces poils et poser des problèmes pendant plusieurs années.
Des désagréments… au mieux !
Les poils de la chenille processionnaire provoquent une réaction urticante ou de l’urticaire, une éruption cutanée douloureuse avec de fortes démangeaisons. La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d’autres parties du corps. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l’intermédiaire des vêtements.
En cas de contact avec les yeux : développement après 1 à 4 heures d’une conjonctivite. Quand un poil urticant s’enfonce profondément dans les tissus oculaires, apparaissent des réactions inflammatoires sévères avec, dans de rares cas, évolution vers la cécité.
En cas d’inhalation, les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires.
Contact par ingestion : il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s’accompagne de symptômes tels que de l’hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.
Dans les cas sévères, il peut y avoir un choc anaphylactique mettant la vie en danger.
Les animaux de compagnie et le bétail sont également vulnérables par contact, voire ingestion. Les poils urticants sont facilement dispersés par le vent.
Dans les régions où sévissent les chenilles, certaines précautions sont recommandées comme ne pas sécher le linge dehors de mai à septembre, laver soigneusement les légumes du jardin…Jean-Michel Crespin