Le MR soutient Nicolas Sarkozy
On est bien d’accord, ce n’est pas le soutien des partis politiques belges à tel candidat plutôt qu’à tel autre qui va déterminer le choix du prochain président français.
- Publié le 28-02-2012 à 07h38
On est bien d’accord, ce n’est pas le soutien des partis politiques belges à tel candidat plutôt qu’à tel autre qui va déterminer le choix du prochain président français. Il est intéressant, toutefois, de voir la manière dont les élus belges se positionnent dans le cadre de la campagne électorale française.
Des parlementaires belges, Alain Destexhe, Daniel Bacquelaine, Denis Ducarme, Jean-Luc Crucke, François Bellot et quelques autres viennent de lancer un comité de soutien en Belgique pour la réélection de Nicolas Sarkozy. Ce comité a pour objectif de convaincre les ressortissants français résidant sur notre territoire de voter pour le président sortant. Pourquoi ? "Celui-ci, expliquent les signataires de l’appel, nous semble en effet être le seul candidat à même de maintenir le cap de réformes nécessaires à la pérennisation du modèle européen de protection sociale. La loi sur le service minimum et la taxe sur les transactions financières constituent d’ailleurs deux exemples emblématiques de sa volonté de changement, là où beaucoup, dans notre pays, tendent à reporter ces réformes aux calendes "grecques", quitte à faire courir de graves risques à notre population, notamment aux moins nantis".
Pour ces élus libéraux, "la victoire d’une gauche conservatrice serait un mauvais signal pour les pays voisins, y compris le nôtre. La Belgique souffre en effet depuis longtemps de problèmes structurels comparables à ceux de la France. En outre, il est certain que les débats entourant cette élection ne manqueront pas de traverser nos frontières".
Alors, tous derrière Sarko au MR ? Pas tous, non Car comme on le sait, la situation des libéraux européens est assez singulière. Le chef de file de l’Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe (ALDE) n’est autre que l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt. Les libéraux francophones du MR et les libéraux flamands de l’Open VLD font partie de cette alliance. Mais pour la France, c’est le Modem de François Bayrou qui siège dans ce groupe et non l’UMP de Nicolas Sarkozy. Au niveau européen, l’UMP fait partie du PPE, présidé par l’ancien Premier ministre belge, Wilfried Martens.
Ubuesque cette situation ? "C’est bien la démonstration que l’Europe est trop peu politique : les frontières dans l’enceinte du Parlement européen ne reflètent pas de façon précise les projets politique s", assure le président du MR, Charles Michel qui ajoute cependant : "Mais il n’y a aucun doute : le projet du MR est plus proche du projet de l’UMP, sur les questions du développement économique, de la sécurité, de la justice".
Un choix que ne partage pas complètement Gérard Deprez, sénateur MR, président du MCC, une des chapelles du MR : "Je soutiens un candidat qui fait partie de l’Alliance des démocrates et des libéraux européens. Moi je fais partie du pôle démocrate de cette alliance et je soutiens François Bayrou". Au second tour ? "En 2007, je n’aurais pas pu voter pour Ségolène Royal. Mais autant j’avais été, à l’époque, convaincu par Sarkozy, autant cette fois-ci j’aurais des difficultés à voter pour lui. Je pense que c’est un faiseur de mirages !"
Tant qu’à faire, glissons-nous dans la peau du CDH, dont les élus font partie du PPE, aux côtés des troupes de Sarkozy. C’est François Bayrou que Benoît Lutgen et Joëlle Milquet soutiennent au premier tour. Et au deuxième tour ? La religion de Joëlle Milquet n’est pas faite : "Sarkhollande " Pareil pour Lutgen : "Tout dépendra des candidats et des programmes".
Clôturons le tour de piste par les socialistes belges : là, pas de doute, c’est Hollande qui a la cote. Mais on sent, chez certains, un regret que Martine Aubry ne soit pas la rivale de Sarkozy...