Un pas majeur pour Euronext Bruxelles
La Bourse de Bruxelles a franchi hier lundi une étape majeure dans le cadre de la mise sur pied d'Euronext. Après Paris et quelques mois avant Amsterdam, elle vient de basculer sur la plate-forme commune de transactions. «C'est la première fois que deux marchés de deux Etats différents sont traités sur une plate-forme transfrontalière», souligne d'emblée le Belge Olivier Lefebvre, membre du managing board d'Euronext.
- Publié le 20-05-2001 à 00h00
La Bourse de Bruxelles a franchi hier lundi une étape majeure dans le cadre de la mise sur pied d'Euronext. Après Paris et quelques mois avant Amsterdam, elle vient de basculer sur la plate-forme commune de transactions. «C'est la première fois que deux marchés de deux Etats différents sont traités sur une plate-forme transfrontalière», souligne d'emblée le Belge Olivier Lefebvre, membre du managing board d'Euronext.
Plus concrètement, cela signifie une plus grande visibilité pour les sociétés belges. En effet, tout gestionnaire qui se respecte, qu'il soit Européen, Américain ou Asiatique doit avoir sur son écran le marché Euronext et donc les valeurs belges. Or, il n'était pas évident pour un broker du fin fond des Etats-Unis d'être branché sur la Belgique
PAS D'OBSTACLES MAJEURS
Lentement mais sûrement, la fusion Euronext qui avait été annoncée en mars 2000 est donc en train de devenir une réalité. Les prochaines étapes seront l'intégration des systèmes de compensation et de liquidation. «Tout devrait être bouclé pour le deuxième trimestre 2002»
Estime Olivier Lefebvre. Et selon lui, il n'y a pas de «retard significatif» dans les différents timings prévus même s'il s'agit d'une «opération très complexe».
L'écho est également positif du côté des intermédiaires financiers. «Tout le monde est satisfait. Euronext est une nécessité», explique Thierry Beauvois, directeur Euronext à la banque Dewaay. À l'entendre, cette première journée s'est passée sans accroc. Il apporte néanmoins un tout petit bémol. La nouvelle règle qui veut qu'une valeur soit gelée pendant deux ou trois minutes quand elle fluctue de plus de 2 pc est un «frein à la transaction». Mais il se montre convaincu que les responsables d'Euronext en tiendront compte.
FRAIS À LA BAISSE
La grande question est évidemment de savoir si Euronext va répondre à tous les espoirs attendus. «Les bénéfices seront complets quand l'intégration sera terminée»
Reconnaît Olivier Lefebvre. Et un de ces bénéfices devrait être une baisse des frais de transaction pour l'investisseur. Même si comme le souligne un broker de la place, celui qui fait déjà ses achats d'actions sur Internet bénéficie des prix les plus bas et ne devrait donc pas trop voir la différence.
Euronext devait aussi relancer l'intérêt des investisseurs internationaux pour la place de Bruxelles à un moment où elle était particulièrement délaissée. Là dessus, le bilan est encore mitigé en particulier pour les petites et moyennes capitalisations qui ont fortement souffert ces derniers mois.
Toutefois selon Olivier Lefebvre, il ne faut pas avoir un «regard tranché» sur la question. Et de citer l'exemple de la société informatique Ariane II qui a reçu le prix de l'information financière à Paris. Et à ses yeux, c'est aussi avant tout aux sociétés à prendre des initiatives même si Euronext peut apporter des «relais» via notamment l'intégration dans des indices ciblés du type Next Economy (secteur technologique) ou Next-Prime (secteurs traditionnels) qui doivent être lancés en septembre. Ce qui implique aussi une plus grande transparence (publication de résultats trimestriels,).
Reste enfin à voir si d'autres places financières rejoindront un jour ou l'autre l'alliance Euronext. L'euphorie d'il y a un an est quelque peu retombée. «Tout cela va suivre à un rythme normal», estime Olivier Lefebvre. Luxembourg a signé un accord et les négociations avec Lisbonne «avancent bien». Mais la solution du monopole européen (avec une seule place in fine) n'est pas «désirable», selon lui. Quant à une alliance avec New York et Tokyo, elle est «moins prioritaire». La demande d'une cotation 24 heures sur 24 est loin d'être pressante.
© La Libre Belgique 2001
Qu'est-ce qui change pour le particulier? D'abord, les horaires de cotation. Il sera possible de passer des ordres un peu plus tard. Sur le marché continu le semi-continu n'existe plus , la séance démarre désormais à 9 heures et se termine à 17 h 30. Les produits dérivés dont les cours sont liés aux titres et indices d'Euronext sont, eux, traités jusqu'à 17 h 40. Pour les autres valeurs, le simple fixing aura lieu à 15 heures, le double à 10 h 30 et 16 h. Trois nouveaux types d'ordres sont accessibles. L'ordre «tout ou rien» doit trouver une contre-partie (nombre de titres et prix identiques) pour être exécuté. Sinon, il est mis en attente pour ne pas bloquer le marché. Cet ordre ne s'applique pas aux valeurs de l'indice Bel 20, qui sont suffisamment liquides pour répondre aux gros ordres. L'ordre «au prix du marché» est par contre saucissonné en fonction des contre-parties pour être effectué au plus vite quel que soit le prix. Gare à la casse! Il y a aussi des ordres «stop» de deux types: «stop loss» à la vente, à partir d'un cours plancher, sans limite à la baisse. Le «stop limit» ou «stop buy» se déclenche dès qu'un cours défini a été atteint. Les dérapages? Il existe désormais de nouveaux contrôles des variations de cours. (P. V. C.)