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Accords de Schengen : l'insistance de M. Guéant paie mais agace

Le ministre de l'intérieur était à Luxembourg avec ses homologues européens pour négocier une nouvelle "gouvernance" de l'espace de libre circulation.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants (envoyé spécial à Luxembourg)

Publié le 26 avril 2012 à 16h41, modifié le 26 avril 2012 à 16h50

Temps de Lecture 2 min.

Claude Guéant et son homologue roumain, Marian Tutilescun, le 26 avril à Luxembourg.

La France a, selon le ministre de l'intérieur Claude Guéant, obtenu la "discussion importante" qu'elle réclamait au Conseil européen sur les accords de Schengen. Les ministres de l'intérieur des Vingt-Sept, réunis à Luxembourg jeudi 26 avril, ont évoqué la récente lettre de Paris et Berlin, cosignée par M. Guéant et son homologue allemand Hans-Peter Friedrich au sujet de la nécessaire "gouvernance" de l'espace européen sans passeport.

Les deux ministres prônaient la possibilité, pour les Etats, de résinstaurer des contrôles durant une période de trente jours renouvelable en cas de menaces pour la sécurité et l'ordre publics mais aussi de forte pression migratoire.

"La présidence danoise de l'Union nous a dit son espoir d'arriver à un accord politique avant la fin de son mandat", a indiqué jeudi midi le ministre français.

COMMENTAIRES AIGRES-DOUX

Paris n'espérait rien d'autre. Rien de concret, en tout cas. L'insistance du gouvernement français pour que soit réévoqué entre les deux tours de la présidentielle un sujet inscrit, en principe, à l'agenda du mois de juin a dès lors suscité des commentaires aigres-doux.

Joëlle Milquet, le ministre belge de l'intérieur, n'a pas nié qu'elle avait le sentiment d'être "instrumentalisée" et estimé que les agendas électoraux semblaient, en l'occurrence, "plus importants que le fond des dossiers". La Suède s'est, également, montrée sceptique. L'Autriche, la Hongrie et la République tchèque jugent en revanche que l'initiative franco-allemande va dans la bonne direction.

"Nous n'étions pas en période électorale quand le Conseil a pris la résolution de demander des clauses de sauvegarde", a objecté M. Guéant à ses collègues qui exprimaient des réticences. "Nous gouvernons pour les citoyens. Les citoyens ont exprimé des préoccupations et nous devons être attentifs à leurs attentes", a ajouté le ministre de l'intérieur.

NE PAS "AFFAIBLIR LA LIBERTÉ DE CIRCULATION"

Le thème du contrôle des frontières, de "l'Europe passoire" et de la gestion de Schengen par les Etats, repris à maintes prises par le candidat-président Nicolas Sarkozy avant le premier tour de la présidentielle, connaît un regain d'acuité depuis la performance de Marine Le Pen. "La question est de savoir ce qu'on veut pour Schengen, si on veut l'organiser ou non. Et cette question de la gouvernance plus forte, plus politique, plus réactive est valable pour d'autres domaines, dont la zone euro", a poursuivi M. Guéant.

Selon le ministre de l'intérieur, on dénombre annuellement 400 000 entrées irrégulières dans l'Union européenne et 4 millions de clandestins dans l'espace Schengen. Il convient donc de mieux gérer celui-ci, "sans affaiblir la liberté de circulation" et en décrétant que le retour des contrôles aux frontières est "un ultime recours".

"Schengen n'est pas un outil de gestion des migrations", a répliqué le commissaire européenne aux affaires intérieures Cecilia Malmström. "Il est vrai que nous disposons d'autres instruments, mais c'est aussi un traité de protection", juge quant à lui M. Guéant.

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