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Quand le leader des indépendantistes flamands avoue son admiration pour Nicolas Sarkozy

La presse belge publie samedi des extraits d'un entretien accordé par Bart De Wever, le chef de l'Alliance néo-flamande, à la revue "Politique Internationale".

Par  (Bruxelles, bureau européen) et Jean-Pierre Stroobants

Publié le 09 juillet 2011 à 10h37, modifié le 22 juillet 2011 à 08h05

Temps de Lecture 2 min.

Le leader indépendantiste flamand Bart De Wever, le 7 juillet 2011, à Bruxelles.

Dans un long entretien à la revue française Politique Internationale qui paraîtra le 12 juillet, le leader indépendantiste flamand Bart De Wever confie à plusieurs reprises son admiration pour Nicolas Sarkozy et affirme que s'il vivait en France, il serait membre de l'UMP. Pour le chef de l'Alliance néo-flamande (NVA), dont l'essentiel du propos est publié samedi 9 juillet par La Libre Belgique, le président français fait preuve "de conviction, d'intelligence et de travail". "Il ose réformer et a une authenticité qu'on ne peut lui enlever", ajoute M. De Wever, seulement surpris par "le style plutôt latin" de M. Sarkozy.

Affirmant se sentir très proche de deux formations européennes, la CSU bavaroise et l'UMP, le dirigeant flamand salue cette dernière parce qu'elle est "un parti patriote qui croit encore à l'idée nationale". M. Sarkozy a, lui, "osé introduire un débat sur l'identité dans un pays où tous les intellectuels sont de gauche". Dommage, souligne-t-il, que cette discussion n'ait pas été conduite "de manière très brillante".

Reçu récemment au 16, Downing Street par David Cameron, le vainqueur des élections belges de juin 2010 entend manifestement corriger son image auprès des principaux dirigeants européens, inquiets de l'évolution politique du royaume d'Albert II. Il critique les journalistes étrangers et les médias francophones belges qui, dit-il, le décrivent comme "un fou, un homme des cavernes, un frustré de l'histoire, un anti-francophone primaire". Les médias non belges "ne se souvent intéressés que par une seule question", avance le chef de la NVA : "Quand le pays va-t-il éclater, quand la Belgique se transformera-t-il en ex-Yougoslavie ? (…) J'imagine qu'à Paris, on ne s'intéresse à la situation belge qu'à condition qu'il y ait du spectacle".

Réalisé avant le dernier épisode de la crise, à savoir la démission du socialiste francophone Elio Di Rupo de son poste de "formateur gouvernemental", cet entretien donne l'occasion à M. De Wever de résumer tous les griefs qui devaient le conduire à refuser les propositions de son rival. "La Belgique est-elle encore une démocratie ? Non, il y en a deux : une francophone et une flamande", assure-t-il. Si la France est, dit-il, "la nation la plus efficace de l'Europe", la Belgique ne serait rien d'autre que "le plus grand échec du continent, un Etat-nation qui ne peut même pas porter une démocratie".

La NVA veut, poursuit M. de Wever, "une politique plus sévère en matière d'asile, une justice plus efficace, la réduction de la dette publique, l'augmentation des pensions, une réduction des impôts les plus élevés d'Europe". Au plan institutionnel, rappelle-t-il encore, "il faut donner l'autonomie fiscale aux régions [et] régler la question de Bruxelles", à savoir assurer une cogestion de la capitale alors que les francophones pensent "pouvoir s'emparer" de la ville-région.

L'avenir, alors que le roi Albert II a tenté, vendredi 8 juillet, de tenter de ramener la NVA et les chrétiens démocrates du CD&V à la table des négociations ? Raffolant des citations, notamment de Cicéron – son véritable modèle, précise-t-il – M. De Wever recourt, cette fois, à Edmond Burke : "Un pays qui n'a pas les moyens de changer n'a certainement pas les moyens de rester un pays". "Si j'étais francophone je garderais en tête cette vérité", conclut-il avant de lancer : "Si l'on veut tout avoir, on va tout perdre ! Et beaucoup plus vite, encore, que certains l'imaginent !".

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