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Une bague de rêve redessinée pour ses 100 ans

La bague Trinity, de Cartier, fête son centenaire. Pour l’occasion, le joaillier propose de nouvelles déclinaisons de son modèle, qui a séduit de nombreuses personnalités, de Jean Cocteau à Cary Grant.

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Publié le 11 février 2024 à 05h00

Temps de Lecture 2 min.

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Une version particulièrement sophistiquée de la bague Trinity, inspirée des kumikis, les puzzles japonais en 3D.

Depuis sa naissance, il y a cent ans, la bague que l’on appelle Trinity depuis 1997 est régulièrement chahutée par Cartier. Les trois anneaux entrelacés en or jaune, blanc et rose se sont vus déclinés en céramique noire, pavés de diamants, redessinés avec un galbe plus ou moins prononcé…

Aussi, lorsque le joaillier, navire amiral du groupe suisse Richemont, a soumis à Marie-Laure Cérède, sa directrice de la création joaillerie et horlogerie depuis 2021, la mission d’imaginer une énième variation, elle et ses équipes se sont interrogées. « L’idée semblait utopiste, convient-elle, mais le défi nous intriguait. »

Né en 1924 sous l’autorité de Louis Cartier, le dessin originel de la Trinity « n’est pas signé », rappelle le directeur du style, de l’image et du patrimoine de la marque, Pierre Rainero. Non genré, sans pierre, mobile (bombés, les anneaux imbriqués peuvent rouler sur le doigt)… l’objet, d’abord façonné en platine, or jaune et or rose et introduit à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, séduit en un clin d’œil la nomenklatura artistique (dont l’actrice Elsie de Wolfe ou la princesse Natalia Pavlovna Paley) et demeurera longtemps le bijou le moins onéreux de l’offre du joaillier de la rue de la Paix. « L’objet détonne pour l’époque, rappelle Rainero. On peut garder ce bijou de nuit comme de jour et il s’émancipe des codes bourgeois ou maritaux. »

Un bijou nimbé de fantasmes

Rappelons que l’année 1924 est celle où l’on voulut croire « à la résolution de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité », ainsi que le poétisait André Breton dans son Manifeste du surréalisme, paru cette année-là. La naissance de la Trinity elle-même demeure nébuleuse, nimbée d’approximations et de fantasmes.

« La légende veut que la bague ait été inspirée par un rêve de Cocteau après le décès soudain de son amant, le jeune romancier Raymond Radiguet [en décembre 1923]. Peut-être sous l’influence de l’opium, dont il commençait à être dépendant, Cocteau aurait dit à Louis [Cartier] qu’il avait imaginé les anneaux de Saturne et qu’il était fasciné par leur magie », rapporte Francesca Cartier Brickell, dans sa biographie familiale (Les Cartier, Les Arènes-5 Continents Editions, 2022).

Si Jean Cocteau portait deux Trinity à l’auriculaire, Pierre Rainero s’interroge : « Dans les archives, les premiers achats au nom de Cocteau datent plutôt des années 1930… A moins qu’il n’ait bénéficié de cadeaux… » Qu’il en fût l’inspirateur ou non, le poète et cinéaste restera son plus illustre ambassadeur avant que ne s’en emparent des personnalités publiques comme Edouard VIII, Cary Grant, Grace Kelly ou, de nos jours, Emmanuel Macron, Trinity à l’annulaire droit ostensiblement visible dans les débats d’entre-deux-tours.

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