Appelé également « mouche blanche », l’aleurode est friand des fleurs et plantes d’intérieur. Il ne se contente pas de dégrader les végétaux puisqu’il est, aussi, vecteur de phytovirus.
Pourquoi les aleurodes sont-ils nuisibles au jardin ?
Les aleurodes s’attaquent aux cultures et particulièrement aux légumes comme les haricots et les pommes de terre et aux fruits tels que les tomates et les fraises. Ils apprécient les plantes à fleurs (hibiscus, géraniums, chélidoines) mais aussi les arbustes ornementaux comme les fuchsias et les azalées. Après avoir prélevé la sève des végétaux, ils exècrent, par le conduit anal, un miellat (liquide épais et visqueux) sous forme de gouttelettes.
Ce miellat est propice au développement de champignons microscopiques (ascomycètes, ectophytes et saprophytes) qui produisent des moisissures noires permettant le développement de la fumagine (maladie cryptogamique). On constate alors un ralentissement de la croissance des végétaux et un jaunissement des feuilles qui finissent par se nécroser. L’aleurode est également responsable de la transmission de virus pathogènes (Crinivirus, Begomovirus, Carlavirus, Lpomovirus).
Qu’est-ce qui attire les aleurodes ?
Les aleurodes apprécient la chaleur, raison pour laquelle ils envahissent les plantes d’intérieur, les vérandas et les cultures sous serres. Lorsqu’ils sont dérangés, ils volent en nuée blanche au-dessus de la plante-hôte pour revenir quelques secondes après.
Quel est le cycle de vie de l’aleurode ?
La femelle pond jusqu’à 600 œufs qui incubent entre 6 et 20 jours. La larve passe par 4 stades. Pourvue d’antennes et de pattes, à l’éclosion, elle devient sessile (semble directement fixée au végétal) pour les 3 phases suivantes jusqu’à la pseudo-nymphe.
L’ adulte émerge de cette pseudo-nymphe et ne vit que 20 à 30 jours. Long de 1 à 3mm, l’aleurode dispose de deux paires d’ailes recouvertes d’une poussière blanche (d’où son nom du grec ancien « aleurodes » signifiant « farineux »). L’insecte possède des pièces buccales piqueuses-suceuses permettant d’extraire la sève des végétaux. En extérieur, l’aleurode est capable d’engendrer 4 à 5 générations d’insectes en une saison et le double sous serre ou en intérieur.
Comment se débarrasser des aleurodes ?
Les aleurodes résistent aux insecticides chimiques. Dès lors, seuls les insecticides systémiques (véhiculés par la sève) sont efficaces mais ils nuisent aux abeilles et insectes butineurs. Optez, plutôt, pour un remède naturel efficace et sans danger :
- Chauffez, à feu doux, 2 litres d’eau, un demi-verre d’huile de tournesol et du savon de Marseille. Ne faites pas bouillir. Diluez à 10 % et pulvérisez sur les feuilles en insistant sur le dessous et sur les aleurodes en vol. Vous pouvez renouveler l’opération une fois mais pas plus car l’huile crée un effet loupe sur les feuilles, risquant de les faire brûler au soleil.
- Appliquez un second traitement à base de purin d’ortie après avoir fait fermenter 1 kg d’ortie dans 10 L d’eau. Remuez le mélange tous les jours jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles. Filtrez puis diluez à 5 % avant de pulvériser sur les plants.
- Appliquez une macération d’ail après avoir haché 100 g d’ail dans un litre d’eau. Laissez macérer durant une semaine. Filtrez et diluez à 5 % avant d’appliquer sur les plants.
Appliquez ces traitements le soir pour éviter de brûler les feuilles et alternez entre le purin d’ortie et la macération d’ail.
À noter que certaines plantes possèdent également des propriétés répulsives contre les mouches blanches comme l’œillet dinde ou le Nicandre faux-coqueret.