Un rémouleur affûte vos couteaux au marché de Beaumont-sur-Oise

Cet ancien ingénieur informatique vient de monter sa petite entreprise d’affûtage d’outils et couteaux. Habitant de l’Oise, il s’installe un jeudi sur deux parmi les étals.

 Beaumont-sur-Oise, jeudi. Patrick Ardon est affûteur rémouleur. Il y a quelques mois il a monté son entreprise Pat’Affut.
Beaumont-sur-Oise, jeudi. Patrick Ardon est affûteur rémouleur. Il y a quelques mois il a monté son entreprise Pat’Affut. LP/A.C.

    Depuis quelques mois, un nouveau commerçant a fait son apparition sur le marché de Beaumont-sur-Oise. Une activité pas tout à fait comme les autres. Ici, ni fruits, ni légumes, ni vêtements ou chaussures à vendre sur son étal. Patrick Ardon, qui vient de Ponchon (Oise) une semaine sur deux, est affûteur rémouleur.

    Un métier presque disparu des villes et villages mais qui renaît peu à peu. Dans son camion, des machines petites et grandes qui lui permettent d'affûter et de redonner une seconde vie aux couteaux, ciseaux, outils de jardin, de coiffure et autres lames. « J'ai aussi quelques machines chez moi, mais l'essentiel de mon activité tient dans mon véhicule. De cette façon, je peux répondre tout de suite à des demandes très diverses », explique ce jeudi, alors que le marché est très calme, le patron de Pat'Affut, sa société créée en avril.

    Une reconversion réussie pour cet ex-informaticien

    « C'est une reconversion professionnelle », explique cet ancien ingénieur informatique dans une société privée. Un poste qu'il a décidé de quitter en 2015 après trente-sept ans de service. « J'étais très loin de chez moi. La fatigue s'accumulant, j'ai senti que je ne pouvais pas continuer. D'autant que c'est un secteur en pleine mutation et le quotidien me plaisait moins. Mais ensuite on se dit : Qu'est-ce qu'on fait ? », raconte-t-il. Et c'est en tombant sur un article de presse racontant le parcours d'un autre nouveau rémouleur que cette idée est née dans l'esprit de Patrick. « J'ai moi-même toujours été un grand bricoleur et je ne trouvais personne pour affûter mes outils. J'ai donc perçu le besoin et je me suis dit banco », poursuit ce père de famille.

    Patrick cherche alors une formation, qu'il trouve dans le Gers. Une fois complétée, il investit dans un camion et dans les indispensables machines. « C'est passionnant. Quand je me lève le matin, je ne sais pas de quoi sera faite ma journée. Et parfois, il y a des défis à relever : la semaine dernière, un client m'a confié 19 couteaux d'un coup. J'ai également travaillé il y a peu sur une très belle dague ou encore sur un coupe-coupe pour tailler les oliviers », se réjouit-il.

    Et même si son activité ne lui permet pas encore de se verser un salaire, le quinquagénaire ne regrette rien. « L'important c'est le plaisir de travailler et il est là. Cet été, l'idée est de surtout se faire connaître, de prendre le temps d'expliquer mon travail et de fidéliser peu à peu. C'est pourquoi je fais de nombreux marchés dans l'Oise, à Noailles Mouy, Beauvais… Mais je peux aussi me déplacer à domicile dès 50 € car évidemment on vient rarement par hasard faire ses courses avec ses outils et ses ciseaux de couturière », sourit-il.

    Plus de renseignements : www.pataffut.com