La guerre de Cent Ans (1337-1453)

Sous la direction de Jules Bonnet

La Guerre de 100 Ans
La Guerre de 100 Ans

Temps de lecture : 4 min

Une série de conflits entrecoupés de trêves et de paix plus ou moins longues oppose la France à l'Angleterre. Cette " guerre de Cent Ans " se déroule tout entière sur le territoire français, ravagé et pillé par les raids des Anglais ou de leurs alliés. La cause immédiate de la guerre est la prétention Édouard III, roi d'Angleterre, à la couronne de France. Lorsque le dernier des fils de Philippe le Bel, Charles IV, meurt en 1328, après ses frères Louis X le Hutin et Philippe V le Long, la branche aînée des Capétiens directs s'éteint sans héritiers mâles. Deux candidats se présentent alors : Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel, et Édouard III d'Angleterre, petit-fils par sa mère du même Philippe le Bel. L'assemblée des barons français écarte la transmission par la ligne féminine et choisit Philippe de Valois. Édouard III prête finalement l'hommage à son nouveau seigneur. Mais d'autres questions interviennent. Philippe VI aide les Écossais à défendre leur indépendance contre l'Angleterre. D'autre part, les Flamands, battus à Cassel par le roi de France, se rapprochent des Anglais. Enfin, en 1337, Philippe VI prononce la confiscation de la Guyenne pour punir Édouard de ses intrigues ; celui-ci riposte en retirant l'hommage et en revendiquant la couronne de France. La guerre commence.

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Elle est caractérisée par des coups de main et des expéditions de pillage menés par des mercenaires encadrés par des chevaliers. Les forces semblent inégales puisque le roi de France est maître de 12 à 15 millions de sujets. L'Angleterre n'a que 3 à 5 millions d'habitants mais elle a de puissants et riches alliés ; elle a surtout une supériorité militaire. Dès 1340 une flotte anglo-flamande détruit la flotte française à l'Écluse, mais ce n'est qu'en 1346 Édouard III débarque en Normandie, qu'il pille avant d'avancer en Picardie où ses archers écrasent la chevalerie française à Crécy (1346) ; la même année les Anglais assiègent Calais, qu'ils prennent en 1347 et garderont deux siècles. En 1350, Jean II le Bon succède à Philippe VI et, après six ans de trêve, la guerre reprend.

Le fils aîné Édouard, le Prince Noir, ravage le Poitou et inflige aux Français le désastre de Poitiers (19 septembre 1356) : Jean le Bon, capturé, est envoyé à Londres. En 1360, par le traité de Brétigny, Édouard III renonce à la couronne de France, mais outre Calais et le Ponthieu, il reçoit près du tiers du sud-ouest de la France. En outre, cinq millions lui seront versés pour la rançon de Jean le Bon. Édouard III, roi d'Angleterre, regroupe ses possessions du Sud-Ouest en une vaste principauté qu'il confie à son fils aîné, le Prince Noir (juillet 1362), qui débarque à La Rochelle pour visiter et administrer ses terres.

Opérations de reconquête

Dès 1368, les protestations des seigneurs gascons affluent auprès de Charles V, qui, le 30 novembre 1369, prononce la confiscation de l'Aquitaine. En fait, dès le début de l'année, les opérations de reconquête ont commencé. Elles permettent aux Français de récupérer presque toutes leurs possessions : à la mort de Charles V, les Anglais n'auront plus que Calais, Brest, Cherbourg et une étroite bande côtière entre Bordeaux et Bayonne. La mort, à quatre ans d'intervalle, Édouard III, du Prince Noir et de Charles V, l'avènement de deux jeunes rois, Richard II et Charles VI, créent des conditions nouvelles, aggravant les difficultés intérieures des deux royaumes et multipliant les trêves militaires. Celles-ci deviennent générales et stables en 1389, prolongées chaque année jusqu'en 1395, puis jusqu'en 1404. Malgré quelques accrochages, le royaume connaît un répit de seize ans pendant lesquels les Anglais abandonnent Cherbourg (1394) et Brest (1397). Cependant, les tentatives de paix n'aboutissent pas. De plus, l'opposition féodale anglaise permet à Henri de Lancastre de détrôner et de remplacer Richard II sous le nom d'Henri IV (1399), ce qui devait provoquer la reprise des hostilités en 1411.

En 1415, la guerre civile française s'étant rallumée, le jeune roi d'Angleterre Henri V (1413-1422) débarque en Normandie : le 25 octobre, à Azincourt - en Artois - il écrase l'armée française (en fait l'armée des Armagnacs). Au milieu des convulsions de la guerre civile, les Anglais progressent à la fois en Guyenne, en Gascogne et en Picardie, Normandie et Île-de-France, Jean sans Peur contribuant par à-coups à la résistance ; mais ce prince est assassiné et son fils, Philippe le Bon, s'allie aux Anglais, qui imposent à Charles VI, le traité de Troyes (1420) : Henri V épouse la fille du roi de France, est désigné comme successeur et devient immédiatement régent de fait, tandis que le dauphin Charles est déshérité.

Cependant, à la mort de Charles VI, le dauphin prend le nom de Charles VII mais n'a d'autorité que sur le Poitou, le Berry, le Massif Central, le Dauphiné et le Languedoc, " la France de Bourges ". Il se maintient sur la défensive pendant quelques années, puis, en 1429, grâce à Jeanne d'Arc, c'est la délivrance d'Orléans, la traversée de la Champagne, le sacre à Reims. L'année suivante, Jeanne d'Arc est faite prisonnière par les Anglo-Bourguignons, mais le roi prépare la poursuite de la guerre victorieuse : en 1435, par le traité d'Arras, il détache des Anglais le duc de Bourgogne en lui cédant la Picardie jusqu'à la Somme ; en 1436, il reprend Paris. Il perfectionne son armée, organise des troupes permanentes, entreprend, en 1449, la reprise de la Normandie, y bat les Anglais à Formigny en 1450, puis les vainc à Castillon, sur la Dordogne, en 1453 et les chasse de Bordeaux. La reconquête est terminée. Seule la ville de Calais reste anglaise. Mais la paix ne sera signée qu'en 1475, sous Louis XI, à Picquigny.

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