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Là où le ragondin passe… les écosystèmes trépassent
Ragondin dans son habitat naturel.
Getty Images/iStockphoto

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Là où le ragondin passe… les écosystèmes trépassent

Espèces invasives, le vrai grand remplacement (6/6)

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Importés sciemment ou introduits par accident, des animaux venus d’ailleurs colonisent certaines régions de France. Au détriment, parfois, des espèces endémiques.

Plutôt que de s’en prendre directement à une espèce, ce rongeur venu d’Amérique du Sud perturbe les écosystèmes jusque-là propices à d’autres et transmet des maladies à des animaux, voire à l’homme. Dans le Marais poitevin, où l’espèce prolifère, la lutte s’organise.

Le Marais poitevin, ses 8 200 km de canaux, ses paysages verdoyants, ses barques pour promeneurs et… ses ragondins. « Pour eux, c’est un paradis », ironise Dominique Giret, directeur technique du parc naturel régional. Depuis les années 1980, ce rongeur semi-aquatique prolifère dans le Marais, situé à la croisée de trois départements (la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vendée). Avec ses incisives orange, ses moustaches sur le museau et sa fourrure brune, la bestiole a de quoi attendrir le passant non averti. Mais les apparences sont trompeuses : ce petit animal constitue une réelle menace pour le Marais poitevin.

« Le ragondin creuse des terriers dans les berges. Cela fragilise les ponts et les passerelles sous lesquels il s’installe, explique Dominique Giret. Il finit par les déstructurer. Par ailleurs, la terre de ses galeries se retrouve au milieu de voies d’eau », perturbant le fonctionnement hydraulique du Marais, dont le début de l’aménagement remonte au Moyen Âge. À l’époque, point de ragondins. L’espèce, originaire d’Amérique du Sud, a été importée en France au XIXe siècle pour l’exploitation de sa fourrure. Évadés des élevages ou relâchés à leur fermeture, autour des années 1930, ces mammifères friands des zones humides se sont ensuite répandus dans la nature française.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne