LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Marlène Jobert: "Pour mes filles" - "Je me suis construite comme j'ai pu"

En 1993, chez elle, Marlène lit entourée de ses filles Eva et Joy.
En 1993, chez elle, Marlène lit entourée de ses filles Eva et Joy. © Jean-Claude Deutsch/PARISMATCH/SCOOP
Par Marlène Jobert , Mis à jour le

C’est pour ses filles, Eva et Joy, que l'actrice s'est décidée à raconter son enfance, sa carrière et ses rencontres dans « Les baisers du soleil » (éd. Plon), titre inspiré par ses taches de rousseur. 

«Je ne sais pas si j’aurais réussi de brillantes études, mais combien de fois ai-je éprouvé le regret de n’avoir pu les suivre ! Un bagage culturel un peu moins léger m’aurait fait gagner du temps, de l’assurance, et m’aurait sûrement aidée à mieux décrypter le monde qui m’entourait, alors qu’emmurée dans mon complexe d’infériorité je m’empêchais “d’être’’, tout simplement. Je me suis donc construite comme j’ai pu, au fil des années, des rencontres, des expériences et des lectures, avec la passion volontaire, mais un peu brouillonne, des autodidactes. Ma famille, mes amis et même des éditeurs ont longtemps tenté, en vain, de me convaincre d’écrire des Mémoires. S’il m’arrivait de penser que mon parcours pouvait être digne d’intérêt pour quelques-uns, je prétextais que l’exercice était à la fois nombriliste, périlleux, pompeux. Un passe-temps pour général à la retraite et qui annonçait l’enterrement… Je n’étais pas pressée. Mais la vérité, surtout, c’était le doute sur mon aptitude à écrire quelque chose dont je n’aurais pas trop honte. Et voilà qu’un jour ce besoin est né. Le jour où j’ai réalisé que mes filles savaient très peu de choses sur ma carrière d’actrice, ces vingt années intenses dont j’avais refermé la parenthèse à leur arrivée dans ma vie. De mon enfance aussi, elles ignoraient presque tout.

Publicité
La suite après cette publicité
Marlène, Joy et EVa en vacances aux Antilles en 1993.
Marlène, Joy et EVa en vacances aux Antilles en 1993. © Jean-Claude DEUTSCH/PARISMATCH/SCOOP

Aujourd’hui que mes parents nous ont quittés, il m’arrive souvent d’éprouver le regret de ne pas avoir su les faire parler de notre histoire familiale. C’est donc cette carence, ces blancs dans nos racines qui m’ont d’abord convaincue de faire ce travail de mémoire afin que mes filles ne ressentent pas, un jour, ce manque à leur tour. A quoi bon les souvenirs s’ils ne sont pas transmis, s’ils ne servent pas de lien entre nous ? Des flots de confidences se sont naturellement libérés et déversés sur le clavier de mon ordinateur, comme s’ils avaient été retenus trop longtemps par des vannes. Le fil de la pelote de ma vie s’est dévidé. Si ce livre, qui, à l’origine, n’était pas du tout destiné à être publié, se trouve aujourd’hui entre vos mains, c’est que j’ai très vite pensé à tous ceux qui m’ont suivie avec une fidélité touchante dans chacune de mes carrières, actrice puis auteure pour la jeunesse... Une longue histoire sentimentale s’est nouée entre nous, qui n’a connu ni brouilles ni désertion. Ne méritaient-ils pas eux aussi d’en savoir un peu plus ? Donc voilà… Comme toutes les vies, la mienne est un mélange de plaisirs et de déceptions. Et comme la plupart d’entre nous, je charrie mon lot de cicatrices, même si j’ai souvent réussi à les rendre invisibles. Il y aura donc ici des lumières d’hier qu’il ne me sera pas toujours agréable de rallumer… Heureusement, il y aura également tous ces moments heureux et ces rencontres exceptionnelles qui ont su éclairer ma route et dont je savoure aujourd’hui la joie de les partager. »

Retrouvez Marlène Jobert interviewée par Eva Green dans Paris Match en kiosque le 6 novembre et en édition numérique sur iPad

Contenus sponsorisés

Publicité