Benoît Magimel : l’acteur aux mille facettes

Benoît Magimel naît le 11 mai 1974 à Paris. Ses parents sont séparés, il vit avec sa mère qui est infirmière, et ne voit son père qu’un week-end sur deux. Le futur acteur a beaucoup de temps libre à combler seul, qu’il emploie à graffer dans les métros et les catacombes. De ces nuits passées sur le bitume parisien, il retiendra les rencontres en tous genres et les quelques claques que son maigre physique ne pourra lui éviter. À cet âge, il a aussi des responsabilités familiales et dès 12 ans, il s’occupe des tâches ménagères et de sa petite sœur pour aider sa mère.

C’est dans ce contexte de grand frère et tête brûlée qu’il envoie à Étienne Chatiliez une simple photo prise dans un photomaton, accompagnée d’un petit mot pour se présenter au rôle de Momo. Il s’embarque ainsi dans une vie encore moins tranquille…

Comment Benoît Magimel a-t-il commencé le cinéma ?

À 13 ans, il décroche son premier rôle au cinéma, celui de Momo Groseille dans « La vie est un long fleuve tranquille » après avoir repéré l’annonce dans un journal. L’immense succès du film populaire lui fait croire qu’il peut être acteur, alors il s’entraîne et ne cesse d’y croire.

En 1989, il a 15 ans et se retrouve en tête d’affiche de « Papa est parti, maman aussi », puis grandit devant la caméra et fait mûrir son talent en multipliant les rôles à la télévision comme au cinéma. Autodidacte, il arrête même l’école à 16 ans pour se consacrer à ce métier.

L’année 1995 marque le décollage de la fusée Magimel. Il joue dans deux grandes productions : « La fille seule » de Benoît Jacquot et « La Haine » de Mathieu Kassovitz. Momo Groseille est loin, désormais. Benoît Magimel existe aux yeux du cinéma français et de ses spectateurs.

L’année d’après, il est invité à jouer avec Catherine Deneuve et Daniel Auteuil dans « Les Voleurs ». Sa prestation lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin en 1997.

Quelle est la filmographie de Benoît Magimel ?

Rapidement, il est appelé à jouer le premier rôle. Il montre alors son talent dans la violence ou ledrame comme dans « Déjà mort » en 1998, « Les Enfants du siècle » en 1999 où il rencontre Juliette Binoche.

Il fait une entrée dans le millénaire en grande pompe en remportant le prix d’interprétation à Cannes en 2001 pour son rôle de Walter Klemmer dans « La Pianiste ».

Le physique puissant et viril du jeune homme lui vaut des emplois dans nombre de films dramatiques comme « Effroyables Jardins » en 2003, « Les rivières pourpres » en 2004 et « Trouble » en 2005.

La fin de la décennie 2010 lui permet de s’illustrer dans des rôles plus variés : il s’essaye au polar, à l’adaptation de roman mais aussi à la comédie avec “Les petits mouchoirs" de Canet dont la suite « Nous finirons ensemble » sort en 2019.

Il confie à Paris Match : « Je me disais que la quarantaine allait être la meilleure période. Je ne me suis pas trompé. C’est bien d’avoir vécu des choses pour résonner vrai, même pour les comédies où on a suffisamment d’épaisseur pour transformer une situation dramatique en quelque chose de comique. »

Combien de récompenses Benoît Magimel a-t-il reçues ?

Il est nommé pour la première fois dans un festival en 1997, au César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans « Les voleurs ». S’il ne remporte pas la statuette, il se console en 2001 avec le prix d’interprétation à Cannes pour son rôle dans « Le Pianiste ».

Il est nommé au César du second rôle en 2013 pour le Biopic « Cloclo », une récompense qu’il obtient trois années plus tard pour son rôle dans « La Tête haute ».

En 2022, il obtient le César du meilleur acteur pour « De son vivant » d’Emmanuelle Bercot. Il réitère la performance l’année suivante pour son rôle d’agent de l’État français véreux dans « Pacifiction : tourment sur les îles ». Il est le premier comédien à obtenir cette récompense deux années d’affilée.

Benoît Magimel est-il marié ?

Il rencontre Juliette Binoche dans « Les Enfants du siècle » en 1999 et file une histoire d’amour qui dure 4 ans. Ils ont une fille, Hana, née en 1999.

L’acteur a une autre fille, Djimina née en 2011 de l’actrice Nikita Lespinasse avec qui il a partagé plusieurs années de sa vie.

En 2018, il épouse la scénariste Margot Pelletier.

Quels démêlés a-t-il eus avec la justice ?

En mars 2016, il est placé en garde à vue après avoir renversé une femme de 62 ans à Paris alors qu’il conduisait sans permis. Entre l’accident et la garde à vue, l’acteur, sous le choc, consomme de la cocaïne et des anxiolytiques. C’est ainsi que des traces de cocaïne sont trouvées dans son corps et que sa peine est alourdie. Il est condamné à 5000 euros d’amende pour l’accident et à 1200 euros pour conduite sous stupéfiants.

En septembre 2017, 3 mois après le verdict de la Cour, il est interpellé dans Paris pour avoir emprunté un sens interdit. Après avoir été fouillé, les autorités ont retrouvé des pochons d’héroïne dans les vêtements de l’acteur. Il est condamné à 3 mois de prison avec sursis pour possession de stupéfiants.