SOCIéTé innovation Jérôme Bonaldi l’utopiste

Gaffeur invétéré, Bonaldi ? Non, grand utopiste, a rappelé l’animateur, hier à Nancy, en marge de l’Open de l’innovation de l’école ENSGSI.
Le Républicain Lorrain - 21 nov. 2010 à 05:00 - Temps de lecture :
Jérôme Bonaldi :   «  Je soutiendrai toujours ceux  qui vivent pour nous faire avancer. » Photo Anthony PICORE
Jérôme Bonaldi : « Je soutiendrai toujours ceux qui vivent pour nous faire avancer. » Photo Anthony PICORE

Il aurait aimé passer pour le Géo Trouvetout du petit écran, mais il traîne comme une seconde peau l’image d’un Gaston Lagaffe cathodique. Jérôme Bonaldi ou l’incarnation du plantage. « Le fameux effet Bonaldi », soupire t-il, un peu las, rappelant presqu’à contrecœur cette déclinaison de la loi de Murphy : « Les inventions que je présentais à la télé marchaient toujours en répétition. Pas en direct. »

L’étiquette est là, tenace, et elle le démange. « Oui, ça me déplaît de traîner cette marque de fabrique malgré moi, confie le natif de Lyon (58 ans). D’autant qu’elle est née d’une méprise : «  Je devais présenter une zappette en 1984 sur Canal + et au moment où j’appuie sur le bouton, le courant a sauté dans les studios. Tout le monde a cru que c’était moi alors qu’il y avait une coupure générale dans tout le quartier. On a dit : c’est encore ce con de Bonaldi ! J’ai tué le responsable depuis… »

« Le gentil »

L’animateur était hier à Nancy pour célébrer les 10 ans de l’Open de l’innovation de l’école ENSGSI. Bonaldi dans son élément, au milieu des projets les plus fascinants ou inattendus comme ce concept de sièges mobiles pour les spectateurs de foot «  qui tournent dans le stade comme des sushis dans un restaurant japonais » ou cette idée de filet de ping-pong utilisable sur tous les supports. «  C’est vachement bien, s’emporte t-il avec son enthousiasme légendaire. Je soutiendrai toujours ces gens qui vivent pour nous faire avancer, qui crée un bébé et qui l’accompagne. Pour moi, l’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain. »

Entre publicité et inventions, le journaliste vit dans un monde dont son personnage enthousiaste et lunaire compose un ambassadeur de premier plan. Mais une question taraude : pourquoi son complice Laurent Ruquier s’échine t-il autant à le taxer de passéiste quand Bonaldi défend les idées de demain ? Réponse : «  C’est un procédé. Il faut des inventions pour les conservateurs, les progressistes, les poilus, les gauchers, pour tout le monde. Laurent passe aussi son temps à dire que ça ne marchera pas pour me donner le mauvais rôle mais grâce à lui, je passe pour le gentil. »