Bruxelles

Bâtiment Paul-Henri Spaak : le lifting bien nécessaire d’un Monsieur vieux de trente ans

Bâtiment Paul-Henri Spaak : le lifting bien nécessaire d’un Monsieur vieux de trente ans (par M. Oschinsky)

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Par Marc Oschinsky

On le connaît sous son surnom de Caprice des dieux, rapport à sa forme évoquant quelque peu ce fromage à pâte molle, mais le bâtiment bruxellois qui abrite le Parlement européen s’appelle officiellement le Paul-Henri Spaak. Et cet immeuble de 84.000 mètres carrés va connaître une rénovation importante. Etalés sur plusieurs années, les travaux devraient coûter dans les 400 millions. Pourtant, il ne s’agit que de la version low cost de ce qui avait été initialement envisagé. C’est l’Echo qui annonce l’information, confirmée par les services du Parlement.

Rétroactes : vers 2017, les services du Parlement constatent l’existence de défauts structurels dans l’édifice. Dans un premier temps, ils envisagent une démolition-reconstruction. Il est vrai que l’immeuble, inauguré en 1993, ne correspond plus aux normes actuelles. Mais cette opération, outre un coût élevé, aurait entraîné un déménagement des eurodéputés pour une très longue période.

C’est pourquoi il est finalement décidé de ne pas le démolir, mais de le rénover en profondeur, en gardant son ossature. En 2022, le Parlement, à l’issue d’un concours, choisit un consortium d‘architectes européens. Leur projet était ambitieux. Il prévoyait de monter l’hémicycle vers le sommet du bâtiment, de couronner l’immeuble d’un jardin suspendu ouvert à tous et de créer un passage public pour permettre plus de lien entre les parlementaires et les Bruxellois.

Mais ce lundi, le Bureau du Parlement, à la demande des eurodéputés réunis en plénière, a choisi une nouvelle version de la modernisation. On corrigera les défauts de l’immeuble et le mettra aux normes, mais sans le transformer de fond en comble.

Exit donc le projet d’ouverture de l’institution au public. Une occasion ratée ? " Il y a déjà pas mal d’interactions entre le Parlement et les Bruxellois, explique une des responsables de la communication du Parlement. Il y a notamment le Parlamentarium, le musée. Et des visites du Parlement sont organisées dans les 24 langues de l’Union. "

L’organisation concrète des travaux devrait être décidée avant mars 2024. Mais l’hémicycle, symbole du Parlement et lieu de nombreuses réunions, devra être fermé pendant " une petite année ". Un risque que Strasbourg en profite pour avancer ses pions dans la guerre du siège qui oppose les deux villes ? " Non, aucun danger, répond Alain Hutchinson, le Commissaire bruxellois à l’Europe. Même si le gouvernement et le Président français font un lobbying terrible auprès des responsables du Parlement pour transférer des services à Strasbourg, jusqu’ici, la grande majorité des députés européens ne veut pas se délocaliser à Strasbourg plus que ce n’est le cas aujourd’hui. "

Pour la Région, l’essentiel est que la décision soit enfin prise. Ces années d’incertitudes faisaient craindre la possibilité d’abandonner le bâtiment.

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