Le 30 novembre 2011, Elio Di Rupo, président du parti socialiste est pleine négociation pour la formation d’un gouvernement. Il reçoit François Hollande pour un déjeuner à Bruxelles. Chacun semble alors trouver tout naturel que les deux leaders socialistes se rencontrent et se soutiennent. Aujourd'hui la donne a changé: Elio Di Rupo a mis sa fonction de président du parti socialiste en veilleuse depuis qu’il est devenu Premier ministre. Alors, peut-il encore afficher ses affinités politiques au grand jour?
Le candidat socialiste à l’élection présidentielle française François Hollande a convié Elio Di Rupo à un meeting à Lille, le 17 avril prochain. Selon nos informations, le Premier ministre pourrait s'y rendre, sauf si une urgence le retient en Belgique.
Mais pour le député MR Denis Ducarme, interrogé par Joëlle Meert, la question ne doit même pas se poser : "Le Premier ministre dirige une coalition qui va de la gauche à la droite, il est censé incarner l’accord de notre gouvernement. Mais il indique vouloir soutenir son camarade socialiste français qui prône un programme qui, en matière de sécurité, d’immigration, de stabilité financière européenne, est à 1000 lieues de ce que nous souhaitons avec lui pour la direction des affaires en Belgique. Elio Di Rupo a choisi la fonction de Premier ministre et il n’est plus président du parti socialiste. J’espère qu’il ne le regrette pas".
On imagine aisément que, du côté flamand, la N-VA ou le Vlaams Belang n'hésiteraient pas non plus à dégainer leurs critiques si Elio Di Rupo devait se rendre à ce meeting de Lille.
Des élus MR pour Nicolas Sarkozy
Dans l'entourage du Premier ministre, on se défend en rappelant qu’Elio Di Rupo a récemment rencontré Nicolas Sarkozy et que les relations entre la Belgique et la France sont excellentes. Elio Di Rupo n'est du reste pas le seul à s'afficher en compagnie de personnalités étrangères. Aujourd’hui l’eurodéputé et ex-Premier ministre Guy Verhofstadt soutient le candidat François Bayrou. La chancelière allemande Angela Merkel est pour le candidat Nicolas Sarkozy.
Des élus MR ont lancé un comité de soutien au candidat Nicolas Sarkozy. Parmi ceux-ci, on trouve Alain Destexhe, Daniel Bacquelaine et le député fédéral Denis Ducarme lui-même. Mais pour ce dernier, "cela ne serait pas nécessairement bienvenu" que Didier Reynders se montre dans un meeting électoral de Nicolas Sarkozy : "Le ministre des Affaires étrangères incarne la Belgique à l’étranger, ces hommes ont fait le choix d’incarner l’Etat devant tous les Belges".
A.L. avec C. Hick
