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Bijou célèbrePour ses 100 ans, Trinity de Cartier se fait carrée

La nouvelle bague Trinity carrée, en or jaune, rose et gris.

Après New York et Londres, Cartier a investi le Petit Palais à Paris pour le troisième et dernier opus dédié à la célébration des cent ans de Trinity. Un bijou né en 1924, d’abord sous la forme d’une bague et de bracelets devenus aujourd’hui iconiques. Reconnaissable entre mille avec ses trois anneaux d’or jaune, rose et gris, il revient sur le devant de la scène, via notamment des versions carrées ou modulaires. L’occasion de nous entretenir avec Pierre Rainero, directeur de l’image, du style et du patrimoine Cartier.

Comment la bague Trinity est-elle apparue?

Elle est née de la vision de Louis Cartier, petit-fil du fondateur de la maison, qui enjoignait ses dessinateurs à trouver l’essence des formes. Il n’y avait pas d’interdit dans la création, pour peu que l’objet apporte quelque chose de différent, qu’il soit élégant et qu’il fasse preuve d’un savoir-faire digne de Cartier.

N’avait-elle pas des allures d’ovni lorsqu’elle s’est invitée dans les vitrines de Cartier?

Elle a provoqué la surprise, c’est certain. Avec sa simplicité apparente, il est vrai qu’elle dénotait par rapport aux diadèmes, colliers et autres bijoux de l’époque qui privilégiaient le travail des pierres. Elle était très moderne.

À votre avis, qu’est-ce-qui a fait son succès?

Plus que tout autre objet, le bijou exerce un pouvoir singulier sur les personnes. Nous le portons sur la peau, il y a donc une intimité avec le corps. Et à la différence d’un vêtement, le bijou perdure. De cette intimité, naît une projection affective. On y projette ses croyances, ses connaissances, ses liens, sa vision de la vie. On se souvient quand on l’a acheté ou reçu, de se qui s’est passé à ce moment-là, etc. Il y a quelque chose de puissant parce que symbolique dans le bijou. De la même manière, on sait que ce bijou incarne telle personne et qu’elle-même incarne ce bijou. Or, Trinity, de par son dessin même, est propice à la projection symbolique.

Vous dites que la bague Trinity est à la fois mystérieuse et magique. Pourquoi?

Parce que l’on n’arrive pas à savoir comment c’est fait, comment ces anneaux sont liés entre eux. Et magique dans le sens où l’objet possède une propriété physique qui fait qu’il roule naturellement sur le doigt. Sans compter que par la simple action de la gravité, il s’assemble lorsqu’on le jette. C’est un bijou ludique, avec lequel on passe son temps à jouer.

Jean Cocteau en 1951, avec ses deux bagues Trinity superposées sur l’annulaire.

Est-ce ce qui a séduit Jean Cocteau?

Je pense en effet qu’il fut sensible à ce côté magique et mystérieux de la bague lorsqu’il s’en est emparé au début des années 30. Il en portait deux, superposées à l’auriculaire. En l’exposant autant, il en a décuplé la notoriété, mais aussi la désirabilité par son talent même de poète avec lequel il l’a mise en valeur.

Trois anneaux d’or entrelacés. Quelle symbolique y voyez-vous?

Cartier n’a jamais proposé un manuel de la symbolique Trinity. Mais si l’on s’en tient au design en soi, le fait est qu’il insiste sur la diversité. Chacun des anneaux possède une couleur d’or différente. Il parle, de façon générale, de la diversité qui peut faire un. Après, il y a bien évidemment ce côté attachement qui est propice à l’expression de l’amour sous toutes ses formes.

Dans les années 20-30, comment portait-on Trinity?

À l’époque, les femmes de la bonne société devaient se changer plusieurs fois dans la journée. Et en fonction de votre âge ou de votre situation familiale, vous ne pouviez pas opter pour les mêmes bijoux. Or, la bague Trinity pouvait se porter du matin au soir sans aucun problème. D’ailleurs, elle fut autant adoptée par les femmes que par les hommes. Ce, dès le début. Du côté des célébrités, il y eut Cocteau, mais également le duc de Windsor ou Gary Cooper. Et très vite, la bague fut déclinée en différentes couleurs et matières, avec des godrons, des sertissages, des taches de panthère…

Le nouveau bracelet Trinity XL, toujours en trois ors.